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Katrin' Waldteufel |
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"La chanteuse violoncelle"
Il n’est guère courant, dans le métier,
de chanter en s’accompagnant d’un instrument de musique aussi
difficile à manier qu’un violoncelle, il y a bien la chanteuse
canadienne Jorane, plus anglophone que francophone en ses chansons et dans
un contexte plus variété, ou encore le Lillois d’adoption William
Schotte, et pourtant, c’est ce que réussit à faire Katrin’, non
seulement en s’accompagnant avec une belle virtuosité en interprétant
ses chansons, mais aussi en s’en servant comme d’un partenaire de scène,
d’un comparse indispensable, et comme a écrit Daniel Pantchenko dans la
revue Chorus : "on ne l’imagine pas seule en scène, du moins
pas longtemps, sans caresser son grand complice à l’âme aérienne, le
violoncelle". Il est vrai qu’elle paraît faire corps avec ce
compagnon particulier à qui d’ailleurs elle dédie une de ses chansons
"parfois on nous prend pour deux amants, même si tu n’es pas très
entreprenant, mais tu sais, ça va devenir saoulant, si toi tu ne parles
pas, si toi tu ne bouges pas, pourtant, tu me rends la vie belle".
Elle ira même plus loin en l’interrogeant "crois-tu qu’il reste
assez d’espace entre nous pour qu’un homme ait sa place ?"
("Corde sensible "). Ce violoncelle dont Katrin’ pince
avec sensibilité ou violence les cordes, allant jusqu’à le faire
tournoyer entre ses mains habiles.
Cette Katrin' Waldteufel dont le nom peu
courant est si difficile à prononcer, fait partie de cette génération
chantante qui a des choses à dire et à chanter d’une façon
intelligente. Amoureuse d’une chanson française de qualité, elle a eu
l’idée non seulement d’écrire ses chansons, mais de les interpréter
en se servant de son instrument favori, et comme la demoiselle possède un
timbre de voix d’une belle limpidité et une certaine présence scénique,
s’entourant souvent d’un pianiste et d’un percussionniste, cela nous
donne une interprétation d’une grande originalité.
Chanson d’amour avec la tendresse
coquine des petits matins et des « bisous dans l’eau, bisous tout
doux, les yeux fermés pour mieux goûter l’instant présent si envoûtant ».
Chanson d’amour encore avec ses fausses illusions, ses déceptions
« j’aurais pas cru, j’aurais pas su, j’aurais pas vu ma vie étalée
comme ça, étalée loin de tes bras, j’y croyais tant ». Chanson
pour cette petite sœur, alors
Photo A-M Panigada "qu’ton père et ta mère qui ont
tout pour eux dans la vie se font la guerre, c’est la galère", une
petite sœur qui "manque d’air dans cette vie où tout est vert de
gris". Chanson drôle également et joliment enlevée avec ce "Tilleul
menthe " alors que Katrin’ (mais s’agit t-il vraiment
d’elle ?) est assise dans un bistrot devant un tilleul menthe alors
que quelqu’un la regarde, mais elle ne sait pas qui c’est, quand
l’autre lui parle : "J’vois que vous buvez pas trop, mais
vous êtes bien charmante" et elle se demande "Pourquoi il m’a
dit ça ? Mais pourquoi il m’a dit ça, dis moi pourquoi il m’a
dit ça ?" et cela déclenchera toute une série
d’interrogations maladroites aboutissant à une fin catastrophique !
mais chut ! moi, je ne vous en dis pas plus.
Sachez seulement que la demoiselle en
question depuis l’année 2001 a déjà pas mal écumé petits lieux et
lieux plus importants à Paris et dans la région, et pour ne citer que la
capitale, on a pu la voir et l’entendre au 20ème Théâtre,
au Lavoir Moderne Parisien, au Centre d’Animation des
Amandiers, au Kibélé, au Sous-Sol, à l’Oncle
Benz, au Café Littéraire de la Maroquinerie, au Forum Léo
Ferré à Ivry et même à l’Européen, et j’en passe.
La jeune chanteuse au violoncelle commence
à faire parler d’elle et en bien. Souhaitons bonne route à ce couple
particulier dont l’histoire n’est pas éphémère comme celle des
"Amants d’un jour" mais si par bonheur Katrin’ avait la
chance d’écrire une chanson de ce style qui ait un tel succès de longévité,
qui sait ce qu’il pourrait se passer entre eux ! Enfin, avec ou
sans son violoncelle qu’elle étreint toujours avec amour, Katrin’ a
de toute façons les qualités requises pour réussir dans ce métier
difficile qu’est la chanson.
J.R. ( Décembre 2004)
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Jacques Wrez
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"Un refrain, le grenier et des
bouquets d'amour"
Parisien de naissance, ce Jacques Wrez a des origines lointaines, cela grâce à
ses grands-parents qui, arrivés de quelque pays de l’Est, s’étaient
installés dans le Nord de la France où la mère de Jacques a vu le jour,
épousant par la suite un homme du ch’Nord. Jacques Wrez, devenu ce
longiligne garçon, est donc le fruit de leur amour. Dès l’âge de 8
ans, notre jeune bambin découvrit la poésie et par là même, des poètes
tels que Rimbaud, Verlaine, Baudelaire, Apollinaire, enfin, de cette poésie
moins rébarbative que celle qu’on nous force à apprendre dans les
manuels scolaires. Alors, peut-être allait-il s’isoler dans son
grenier, pour lui “c’était l’île
aux trésors d’un enfant flibustier, cette terre inconnue qu’il avait
peur d’explorer, un château hanté par un joyeux fantôme…”,
“c’était un livre, un ami, une photo, un refrain, le grenier”
comme il allait écrire plus tard, ce plus tard qui arrivera il y a une
dizaine d’années lorsqu’il transcrira par la plume ses souvenirs
d’enfance et de jeune adolescent. Car il a alors la passion de l’écriture
et de la chanson, une chanson poétique qu’il aimera d’abord en écoutant
Georges Brassens, bien avant Jacques Brel et autres célébrités d’une
chanson de qualité. Jacques Wrez commencera par suivre des cours de théâtre
durant 3 ans, et c’est lors d’un spectacle musical qu’il rencontre,
comme il dit, son futur complice et pianiste Emmanuel Touchard qui
composera des musiques sur les textes de Jacques lorsque ce dernier se décidera
à écrire ses premières chansons, participant alors aux ateliers d’écriture
d’Allain Leprest, lequel lui offrira sa première scène parisienne à
l’occasion d’une “carte blanche” au Limonaire en janvier 2000.
S’ensuivront alors des spectacles à Paris et en Province. A Lommes en
2001, il obtiendra le premier prix de la SACEM pour la chanson “le
grenier”, enfin, il y a ce spectacle à 3 têtes, “Mot compte
triple”, en compagnie de Gracien et Sally actuellement au Théo Théâtre,
accompagnés par Nathalie Miravette et ses touches pianistiques. A l’écoute
des chansons de Jacques Wrez, l’amour semble l’avoir inspiré
particulièrement, depuis l’époque du “grenier” avec les premiers
émois pour celle à laquelle il pense “c’est
là qu’il voudrait devenir son amant, en espérant ce jour, c’est là
qu’il l’attend”, est-ce là même qu’il a rencontré “sur
les montagnes de Tignes quand leurs deux mains se sont touchées un 2
janvier”, celle à qui il envoie de tendres missives alors que “sa
maison est à Paris, son amour à Toulouse, et qu’il ferait 42 fois la
distance s’il pouvait” ; et qui est donc cette “Joëlle”
qui “te donnerait son cœur si tu
n’en avais plus pour que vive le bonheur dans sa rue” ?
Jacques Wrez chante ainsi l’amour sous toutes ses formes, avec ses
passions et déchirements, l’amour tendresse ou affectif, et surtout, ne
lui parlez pas de “la mer qu’il accuse de lui avoir tout pris, c’est tout ce dont il
se souvient, car la mer prend la fuite emportant sa mémoire”. Mais
est-ce bien cette vie plus ou moins amoureuse qu’il nous conte à
travers ses chansons de cette voix au timbre chaleureux, avec un rien de
romantisme et de tendresse, ce Jacques Wrez qui, à travers son écriture,
est comme un peintre brossant un tableau, un tableau de la vie, de la
sienne ? Peut-être ! Lui qui a toujours un peu d’angoisse
avant de monter sur scène, mais n’est-ce pas cela aussi le talent, et
l’amour, dans tout ça, me direz vous ?
“Oh ! Pas besoin de savoir si l’amour est possible, pas besoin de
savoir si c’est oui, si c’est non !”, nous n’en saurons
donc pas plus ! … Mais peut-être que lui aimerait bien savoir
s’il va réussir un jour dans la chanson. Je ne suis pas devin, mais ce
jeune homme là a certaines cartes en main qui devraient lui permettre
d’entrevoir une carrière artistique intéressante, avec cette envie de
chanter qui a peut-être vu le jour avec “ce
refrain du grenier, c’était un peu l’cabaret de la dernière fois”.
Non, car depuis, d’autres cabarets ont ouvert triomphalement leurs
portes pour Jacques Wrez, et ce n’est qu’un début !
J.R. ( Février 2002)
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