Mario Hacquard
Bernard Haillant
Hamou et Zadig
Marc Havet
Robert Hébé
Hélène & Jean-François
Christine Helya
Pascal Heuillard
Fabien Hins
Hirip
H-Kaïne
Les Hommes à Tout Faire
Jean-François Homo
Huellou - Kerhoas - Normant
Monique Hutter et Daniel Huck
Damien Hurdebise

Un disque original tant dans l’interprétation que dans le choix des titres chantés ici. Avec beaucoup de panache, de brio, Mario hacquard, baryton, dans le plus pur style classique avec la complicité de Pierre Monty (flûte) et de Lydia Domancich (piano) nous offre un savoureux et surprenant florilège de chansons françaises du répertoire traditionnel et de variétés. On y retrouve en effet, aussi bien des grands classiques: "Les feuilles mortes ", "Plaisir d’amour ", "Le temps des cerises ", des chants de marin: "Le grand coureur ", "Hardi les gars ! " que Brassens (" Je me suis fait tout petit "), Alain Barrière ("Elle était si jolie "), Lanzmann et Dutronc ("Il est cinq heures, Paris s’éveille "). Une alchimie réussie, l’alliance d’un art dit « mineur » avec celui majeur du lyrique, une élégante façon de donner à la chanson ses lettres de noblesse !

F.P.

Artisan incomparable, “compagnon du tour de chant”, alchimiste du verbe, chercheur de mots et de sons comme on cherche de l’or en “remontant la rivière”, Bernard Haillant poursuit sa route, atypique, original et déroutant. Son onzième disque s’ouvre sur une fantaisie allégorique empruntant les mots d’un camelot pour les soldes imaginaires de sept hommes, sept déclinaisons pleines d’humour et de jeux de mots, un exercice de style brillant autant qu’un hommage éloquent à la langue française. L’album se conclut par une longue mélopée (“Tjibaou yéweiné yéweiné”), en souvenir des militants kanaks assassinés en 1989, qui se transforme en une lancinante litanie du siècle, de ses atrocités et de ses espoirs, passant du pire au meilleur, dans un chœur fraternel où se mêlent les voix du groupe Catimini, Véronique Gain, Laurent Malot, Hervé Delaiti et Jacques Haurogné. Dans la parenthèse formée par ces deux longs morceaux se glissent quelques saluts à Rimbaud (“Les effarés”), Brel (“Sur la place”), Jacques Serizier (“Au royaume de mon enfance”), Henri Gougaud (“Béton armé”) et d’autres textes originaux de Bernard, tour à tour fantaisiste (“Saga de l’avion”) ou poignant dans une évocation de l’univers carcéral avec “P’tit’ femm’ tout’ frêle”. Cet album est aussi celui de la complicité et de l’amitié par la joie du chœur et la présence de musiciens fidèles : Patrice Caratini (contrebasse), Claude Georgel (saxophones), Mathias Castagné (guitare). Le disque d’un clown chantant, joyeux ou nostalgique. Le voyage étrange d’un drôle de funambule dans une “épique” époque

F.P.

Hamou, c’est le chanteur et Zadig désigne les 4 musiciens. Pour ce simple, ils se sont adjoints 5 autres musiciens et des choristes dont une remarquable chanteuse de griot africain, Aïssata Kouyaté. Un peu couverte, et c’est dommage, par la brillante orchestration, la voix sombre et rugueuse d’Hamou nous chante deux très beaux textes de révolte dont il est l’auteur (le 1er sur une musique d’Eric Amah et le 2ème sur sa propre musique). Indispensable à ceux qui n’ont jamais essayé de se mettre, ne serait-ce qu’en pensée, à la place des africains qui n’ont d’autres bouées pour survivre que l’émigration en France.

M.V.

13 titres dont Hamou a écrit les textes  et les musiques pour 3 d'entre eux. Zadig (de Voltaire), c'est le nom du  groupe des musiciens qui ont signé les arrangements et les autres musiques: Manuel Dubigeon, Bruno Pizon et Daniel Dufayard. Sur des rythmes modernes qui "déménagent", Hamou chante, et c'est particulièrement de circonstance actuellement, les problèmes des immigrés, notamment des maghrébins, ainsi que ceux des SDF de toute provenance. Là où il est le meilleur, à mon avis, c'est quand il exprime sa révolte comme dans "Dihia" ou "Un visa" et lorsque ses musiciens retrouvent les influences arabes ou kabyles, elles semblent alors plus authentiques.

M.V.

Est-il besoin de présenter encore cet artiste atypique et son lieu, "le Magique", petit bistrot à chansons du 14^ème, où il peut régulièrement laisser libre court à sa fougue ravageuse (certains pianos peuvent en témoigner !). En architecte qu'il fut, il articule sa poésie en une construction de mots et jeux de mots qu'il lance et balance à la volée comme autant de chansons politiquement ("Vivre tue ", "Entre deux guerres ") ou sentimentalement ("Polyamoureux ", "L'amour comme dans les chansons ") incorrectes. Derrière une rythmique infatigable se cache le regard lucide de notre fougueux doux-dingue ("Valse à tout va " ou la triste valse du libéralisme, "Les riches les pauvres ", "A mon insu " ou Virenque, son vélo, sa vie, son oeuvre !). Mais, aux textes décapants ne sous-estimons pas une tendresse en filigrane ou clairement affichée ("Rime avec je t'aime ", "Toi émoi ", "L'amour n'est que rêvé "). Ce trublion de la chanson branché sur le secteur nous livre sans retenue ses compositions énergiques et foldingues, inclassables. On se marre et on réfléchit dans ce tourbillon original de jazz maison, et c’est déjà beaucoup !

J-P.C.

Tous les vendredis soirs depuis des années, au fond de la cave du “Magique”, ce chanteur “Fou, fou, fou” égrène ses chansons d’humeur et d’humour, extravagantes et iconoclastes. Cet artiste abandonne son costume modeste et discret pour endosser l’habit bariolé et excentrique d’un clown chanteur. Son univers est peuplé d’étranges personnages dansant “A l’ombre de la centrale”, de “Poupées gonflables”, de petits hommes “Vert épinard” croisés au fond d’un bar, on y  côtoie aussi l’ombre de Gainsbourg ou la silhouette d’une “Pervenche”. L’humour est mordant, fustigeant l’amour comme marchandise (“Je veux plus qu’on m’aime”) ou les idées reçues (“Il a les yeux de sa mère”), dénonçant aussi avec une paraphrase d’Eluard (“Je crie ton nom”). Mais si Marc Havet s’insurge parfois, il se gausse de ces engagements de pacotille (“C’est un chanteur très engagé”) et des embrigadements (“Tous ensemble”). S’accompagnant d’un piano frénétique, voilà un chanteur réjouissant et décoiffant ! Allez la découvrir chez lui dans son bistrot “Le Magique” ! Vous passerez assurément un moment surprenant !

F.P.

J’ai été agréablement surpris de découvrir les 12 chansons dont Marc Havet a écrit paroles et musiques et les 4 autres écrites en collaboration avec Henri Clausse, Claude Carivenc, Philippe Godart et Philippe Garcia. Je ne le connaissais que comme animateur du petit lieu “Le Magique”. La voix est bonne et précise et l’originalité de Marc réside dans une jonglerie des mots et sur la mécanique rapide de son phrasé. J’aime son côté démystificateur. Ne va-t-il pas jusqu'à interpréter un rap humaniste et moralisateur ? Et n’oublions pas que Marc Havet est partisan du CUL (Contrat d’Union Libre). Voilà qui n’aurait pas déplu à Pierre Dac.

M.V.

Auteur, avec son frère Gérard, et compositeur, l'artiste n'est pas sans rappeler Gainsbourg dans la période "piano bar", … quand il était encore audible. Piano, contrebasse, batterie et guitares (tenues par M. Avallone, connu par ailleurs pour ses propres productions de qualité), une superbe section blues-jazz se dépense sans compter et porte la poésie des mots que la voix grave et douce distille en demi-teinte, demandant à prêter une oreille attentive. Inspirés par les plus grands, les textes sont riches d'une tendresse tantôt malicieuse, tantôt caustique que porte un regard sans concession sur le monde qui l'entoure. De voyage intime en introspection émouvante ("Les rêveurs "), de routine et indifférence ("Un homme de rien ") en fraternité ("Métissez-moi"), que le temps passe inexorablement ("Nos gosses ") ou que l'amour simplement se manifeste ("Le cœur aux tempes ", "Cannibale ", "Désordre "), en tout état de cause, invitation est faite à n'être que nous-mêmes dans ce monde sans repères ("Les hordes "). Ce climat feutré se dégustera "on the rocks", bien calé dans le sofa du salon.

J-P.C.

Ce duo qui, au fil de mille concerts, a conquis un public fidèle, s’est fait colporteur d’une poésie qui devient chanson, s’illustre aussi depuis dix ans dans des "descentes de Loire" rythmées par des spectacles à chaque étape, nous offre un nouvel album dans la plus pure tradition, entre folklore, cabaret et couplet réaliste ("L’odeur des bêtes sauvages "). Les textes, excepté "Promenade nocturne le long du port " signé Paul Fort, sont de Jean-François. Le disque s’ouvre sur une complainte, celle d’un "homme qui écrit… sur un grand océan" et dont les mots s’envolent comme des oiseaux marins pour rejoindre l’aimée. Tout est ici prétexte à saluer la beauté de l’eau et de la lumière, le bonheur d’être amoureux. De l’évocation de "Rochefort sur Loire ", à l’union des deux voix pour une célébration d’"Ombre et silence ", entre un regard sur "Les nuages qui passent", les détours ou les tourments de "La rivière Hunza " ou de la Daugava ("La légende du Kokle "), Hélène et Jean-François nous transportent comme ils en ont l’habitude dans un voyage au fil de l’eau le long des quais ("Parfums de ville ") ou sur un radeau pour y suivre "Le cirque de bois ". Avec Philippe Bizais (piano), Etienne Boisdron (accordéon), Etienne Arnoux (guitare), Charles Arnault (contrebasse), Kevin Grosmolard et Christophe Piot (percussion et batterie) et le renfort de cuivres, les deux artisans nous offrent un florilège de titres agréables et charmants par leur intemporalité. Plein de passion et de générosité, attachant et convivial !

F.P.

Agréable formule que celle adoptée par cette A.C.I pour son neuvième album. L’alliance de la guitare d’Henri Chenuet et de ses accents folks, de la voix claire, aérienne de Christine Helya, leurs chansons tendres, légères, faites d’ambiances feutrées, "quelques histoires pour tenir compagnie" épicées parfois d’un soupçon d’humour, tout concourt à rendre ce disque fort plaisant à entendre. Et même si les mots ne roulent pas avec l’impétuosité d’un torrent, cette petite source claire, limpide et fraîche est bien reposante. "Juste une guitare et quelques harmonies", cela parfois suffit.

F.P.

Huitième album de cette chanteuse qui écrit et compose maintenant la plupart de ses titres avec la complicité d’Henri Chenuet. Une voix claire, une diction parfaite, du travail soigné. Mais pourquoi avoir choisi une police de caractères si difficile à lire pour le livret ?

F.P.

Nous avons chroniqué son dernier CD le mois dernier. Celui-ci est une réédition dont on peut parler pour les fêtes. Christine y prête sa belle voix à 11 chansons traditionnelles de Noël qu’Henri Chenuet a adaptées en les rajeunissant. Elle y chante aussi “Noël soleil d’espoir”, une de ses propres oeuvres.

M.V.

12 titres d’un auteur sur ses propres musiques et celles d’Henri Chenuet qui signe les arrangements. Il y a un an, nous avions apprécié son précédent disque, “A la tombée du jour”, qui était déjà son 6ème album, ce qui me conforte dans cette certitude (évoquée dans mon article sur Michel Lefort) que la province est un terreau extrêment riche pour des chanteurs à textes de valeur que le parisianisme ignore. C’est en Loire-Atlantique qu’évolue Christine Hélya. Sa manière de phraser de sa voix travaillée, toujours agréable, m’a fait penser à une certaine manière des chanteuses québécoises (“Mon tout petit”). J’ai beaucoup aimé “Ce soir le vent” et le très beau texte de “Aimer tout simplement”: “Se confondre dans un regard / Sans fin parfumer son histoire / De fleurs ardentes et passionnées / De folles nuits, d’éternité / Donner sans compter, sans reprendre / Et s’inventer des demains tendres / De toute la force de son coeur / Offrir ce qu’on a de meilleur”. Une mention aussi pour les lettres de prison : “De elle à moi”. Nous serions heureux de voir cette artiste sur scène.

M.V.

Patchwork de 27 chansons (double Cd), de factures inégales, enregistrées en public dans le lieu qui donne le titre au disque. Sont abordés tous les thèmes aussi variés que l’alcool, les femmes, l’amour, l’amitié et le sida sur le ton de l’humour, la dérision ou la provocation. "Moment de détente sympa et sans prétention" indique le dossier de presse : et comment ne pas être indulgent envers un ACI bourguignon, qui enregistre dans un petit lieu mythique de la proche banlieue de Chalon/Saône (ville qui m’est très chère !) et, qui plus est, vante les mérites du vin blanc de Rully ?!

J-P.C.

Ce disque déjà ancien est l’occasion de vous présenter cet artiste primé par la SACEM lors du concours Vive la Reprise 2004 pour la meilleure chanson d’auteur. Empruntant son répertoire à Nausicca Meyer, Lionel Guillaume, Michel Dréano, Bernard Beaupère, Gérard Guaillaguet, Bernard Cimon et…Maurice MacNab, en vrai chanteur populaire, dans le sens noble du terme, Fabien Hins nous entraîne à travers Paris de la “Rue de Charonne” au “Métropolitain”, s’arrêtant “Au bar des trois tonneaux”, entonnant une chanson de chantier au rythme d’une “Valse des gravats”. Si vous passez entre Montmartre et Bellevile, allez le retrouver dans un de ces troquets où, accoudé au zinc, coiffé de son éternel chapeau de cuir, il vous emmènera, tel un diable, de Vesoul à Amsterdam, fera revivre l’Auvergnat ou Milord avec une forte et belle énergie. “C’est ainsi qu’un homme chante” dit sa présentation, il le fait avec une indéniable présence et une voix qui sait allier douceur, puissance, tendresse, tristesse et joie. Du plaisir ! Tout simplement !

J-P.C.

Le premier enregistrement d’une jeune auteur compositeur au talent prometteur, des textes d’une rare densité et force dramatique (“La rumeur”, “Guerillero”), une voix pourtant encore fragile mais le support d’un accompagnateur et arrangeur solide en la personne de Jean-Louis Beydon. On espère la retrouver bientôt pour ses premiers pas sur scène.

F.P.

H-Kaïne ? Il s'agit de la traduction en arabe dialectal de "que se passe-t-il ?". En l'occurrence, il se passe que 6 musiciens, quoique de forte inspiration anglo-saxonne, nous proposent un rock bien français légèrement feutré et un peu sophistiqué dans la mouvance de feu "les Innocents". Balades aux mélodies accrocheuses ou riffs de guitare plus soutenus, passion acidulée, gravité ou humour noir, voilà un cocktail détonnant qui ne boude assurément pas une chaleur certaine.

J-P.C.

Dix ans après leur formation, le groupe normand sort son 1^er véritable CD. Composé de 6 musiciens "à tout faire", chant, guitare, basse, accordéon, trompette, percus et batterie, il font souffler le chaud et le froid sur des textes mi-réalistes mi-engagés. Swing de la java, du tango ou de la valse, tout est agréablement arrangé au service de la voix puissante et prenante du chanteur au charisme incontestable. Histoires de comptoir ("La table de bistrot ", "Histoire d'en boire "),  jeunesse désabusée ("Le p'tit poucet ", "La chanson des JMJ "), portraits ou tableaux pittoresques ("Tou n'en pé plou ", "Edgar 1^er ", "Party de campagne "), autant de choses simples et de petits contes de la vie quotidienne pour une "chanson française" traditionnelle de qualité, maniant l'ironie et la poésie avec talent. Nul doute que, sur scène, ce groupe doit délivrer une énergie débordante

J-P.C.

Comédien, metteur en scène, responsable du Théatre du Beau Parleur, Jean-François Homo retourne à ses premières amours, la chanson, avec cet album enregistré en public. Entre coups de gueule sur l’actualité, traits d’humour et un petit air des années 70, il ne renie pas un coté “post-baba-cool”. Entre ballades légères et couplets engagés. Sympathique.

F.P.

cf. Normant - Kerhoas - Huellou

Il s'agit d'un extrait du CD 15 titres. A des reprises de chansons incontournables (Barbara, Trénet), le duo ne dédaigne pas se donner la réplique sur ses propres créations. Cet habile cocktail de poésie, de tendresse et d'humour fait une large place à un swing allègre au cours duquel, la nature reprenant le dessus, notre jazzman peut alterner chant, sax et scat, accompagné d'une solide formation à l'unisson.

J-P.C.

Ce grand jeune homme un peu rêveur, venu de Belgique où il a appris le métier aux Ateliers Chanson de Bruxelles avec Claude Semal pour professeur, nous offre quelques chansons intimistes, feutrées tirées de sa petite "Boite noire" des sentiments. Pourtant derrière sa discrétion et sa timidité apparente, Damien cache son jeu et son trait est mordant, féroce, impertinent. Il n'écrit pas ses chansons, elles portent les signatures de Daniel de Loneux, Pierre Louis et François de Coninck, mais ces textes lui collent à la peau. Avec drôlerie, il célèbre "La flemme de ma vie" ou "Le planqué de service" mais le ton est plus grave avec cette évocation d'une "Catin" et troublant dans le portrait de cette "Fille au masque de chair". S'accompagnant au piano avec délicatesse, Damien Hurdebise s'est assuré de la complicité du Liégeois Jean-Jacques Nyssen pour les arrangements. De l'élégance, un côté dandy à l'image de ces "Perdants magnifiques" à la fois tragiques et dérisoires. De douces et amères confidences !

F.P.