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  Isabelle Faës 

"La claire obscure"
La musique avant d'être une passion fut pour cette cadette de quatre enfants un choix quasi obligatoire, inspiré par son père violoniste. Enfant, elle rêve pourtant de devenir danseuse étoile et prend d'ailleurs des cours en vue de cet avenir avant, vers sa douzième année de débuter la pratique du violoncelle. Baccalauréat et CAPES se suivent et l'amènent naturellement au métier de professeur de musique. Grâce à des participations à des chœurs du théâtre voisin, elle chante dans plusieurs opéras et découvre ainsi le spectacle : "Le goût de la scène et le fait de faire plaisir à un public, c'est là que je l'ai trouvé ". Elle crée parallèlement des orchestres et des chorales avec ses élèves, devient chef de chœur, monte des spectacles avec près de 200 adolescents.
Pour elle qui ne connaît que très peu la chanson, le moteur de sa carrière d'interprète sera un certain Jean Guidoni. En 1996, elle prend le risque d'adapter, dans une version plus féminine, le guidonien "Crime passionnel" écrit en 1982 par Pierre Philippe et Astor Piazzola. Elle écrit aussi, évidemment, et peaufine une comédie musicale ("Correspondances ") pour son collège dont elle tirera d'ailleurs deux chansons: "Enveloppe " et "Crise-éclair " qui feront partie de son album auto-produit "Copiée collée " sorti en 1999.
Elle y démontre sa grande maturité musicale. Dans la mouvance de Guidoni, à travers ses chansons, elle décline les passions, les amours passagères et dérisoires ( "La marelle "), nous conduit à travers un univers sombre où l'évocation de la mort, parfois de la folie, renvoie à la douleur de Van Gogh et son frère Théo ("Champ de blé aux corbeaux "). Elle évoque ainsi les affres de la création. Elle y chante le désir des corps au féminin, la difficulté pour les êtres de communiquer, de s'accorder, elle y dit nos doutes, nos lâchetés, nos silences. D’une écriture intelligente, elle ouvre nos blessures, dissèque nos comportements humains, nos sentiments : " Mes chansons ne sont pas très autobiographiques, même si j'ai vécu des choses comme ça par le passé ; mais je garde un univers noir, très tiré sur la folie et la mort… La mort, j’y pense dix fois par jour. " Elle nous fait aussi partager ses indignations dans de sombres "Litanies ". En scène, ses chansons sont servies par une élégante présence, une voix claire, tranchante, sans artifice, en pleine harmonie avec les mots crus, le regard implacable que porte Isabelle sur notre monde. Le tout est admirablement bien accompagné par Laurent Bres au piano et Anne Moreau au violoncelle. "
Entrer dans l'univers d'Isabelle Faës, c'est se laisser guider, par sa voix intense, dans la recherche du bonheur, quotidiennement contrariée par l'angoisse de l'échec. Ses chansons expriment cet écartèlement… Ses superbes mélodies tantôt épaississent la détresse et l'indignation, tantôt les contredisent, et sa voix qui les porte se fait tour à tour enjôleuse ou ardente. Par leur force d'émotion elles illuminent ses chansons. Elle restaure par ses musiques ce que les corbeaux déchirent dans ses textes. " F. Bellart (Revue "Je Chante !").
Une clarté dans cette obscurité !

F.P. ( Janvier 2006 ))

  Joël Favreau 

"Un copain d'abord, Joël Favreau à la guitare d'or"
Avoir fait des contre-chants pendant 15 ans sur les musiques de tonton Brassens, lorsqu'il enregistrait des disques, ça vous forge un bonhomme. Avoir été choisi par lui, c'était déjà une belle référence pour un guitariste. Continuer
    Photo E. Nadot             à lui plaire aussi longtemps, même en tenant compte de la fidélité indéfectible que le grand Georges vouait à ses amis, cela devenait une consécration. Pudique, Joël n'en a pas profité pour se mettre en avant dans son propre répertoire. Car ce garçon-là est également un excellent auteur-compositeur et si, pour notre grand plaisir, il émaille son tour de chant de quelques chansons du "vieux" comme disait Pierre Nicolas, il est extrêmement agréable de découvrir ses propres oeuvres. Il serait injuste de ne pas rappeler aussi qu'il a accompagné d'autres"grands", Moustaki, Le Forestier, Higelin, Duteil, pour ne citer que ceux-là.

M.V. (Janvier 1998)

  Eloi Flesch

Eloi Flesch Nous avons découvert, "et quelle découverte!", ce jeune homme de même pas 20 ans dans un de nos petits lieux à chansons de Paris. Ce qui nous a séduits c'est la poésie qui accompagne son jonglage, pas le classique jonglage auquel nous étions habitués, et qui n'est qu'un simple jeu d'adresse. Nous l'avons suivi dans ses représentations, en constatant les progrès réalisés d'une fois sur l'autre.
En 98 il rentre à l'école de Cirque d'Amiens et y monte plusieurs scénettes de jonglage, dont une adaptation du "Horla" de Maupassant. En 99 il quitte le cirque pour rentrer à l'école de Théâtre "Le Samovar" à Paris,
 Photo A-M Panigada    sans abandonner le jonglage. Il prend goût tout particulièrement au théâtre gestuel et y allie une fois de plus ce même art. Il fait ses premiers pas de jonglage avec la chansons française, sur des chansons des Têtes Raides, de Juliette et d'autres.
En janvier 2000 il accompagne, pour notre plus grand plaisir, Allain Leprest sur ses chansons au Limonaire, (le petit lieu parisien par excellence). Nous l'avons vu jongler avec la même aisance, aussi bien sur des chansons que sur des textes poétiques, tel ceux de Bukowski.
Une vraie merveille, à découvrir absolument!

Gisèle et Mario Luzzati ( Mars 2000)

  Alain Flick

"Un coeur débordant d'amitié"

Quel personnage haut en couleur que ce bon gros d’Alain Flick qui aurait pu être le frère jumeau de Bernard Dimey, tellement la ressemblance est frappante (la barbe en moins pour Alain), et comme a écrit Yvette Cathiard qui fut la compagne de Bernard Dimey «à la seconde où se sont rencontrés Bernard Dimey et Alain Flick, je n’étais pas là, mais l’onde fraternelle qui en a découlé me baigne encore», et plus loin encore «mais par intervention divine, le frère devient le fils…». Un fils qui sera comme un bon samaritain pour Nanard. Alain Flick a découvert et rencontré Bernard Dimey sur la scène de «La Galerie 55» au quartier Latin. Il s’occupera du poète criblé de dettes, malade ensuite, passant tous les jours le voir chez lui. Voici ce qu’en dit Yvette Cathiard dans son livre «La blessure de l’ogre» paru aux Editions Christian Pirot : «Alain Flick le présente à son agent pour le cinéma, Patrick Brisson, qui lui trouve quelques rôles, le cinéma est un jouet presque neuf que Bernard saisit. Alain continuant son travail d’ami, le soulage de la paperasse harcelante, prenant des engagements avec l’inspecteur des impôts afin que Dimey ne retourne pas dans l’enlisement, les droits d’auteurs sont débloqués».
Qui donc alors mieux qu’Alain Flick pouvait habiter ses textes pour les dire et les jouer à son tour, en parlant également du poète à l’aide de certaines anecdotes assez savoureuses. Cet Alain Flick qui est né à Paris en 1949 dans une loge de concierge et dont les premiers mots furent «la vie, c’est pas ça» à la grande surprise des adultes. «C’est quoi, alors ! », réponse : «Moi, je sais pas, mais c’est pas ça ». A 12 ans, doué pour la récitation et le Français, il entrera dans une troupe de théâtre, prendra des cours, puis il jouera dans une dizaine de pièces. Plus tard, ce sera l’école théâtrale de Robert Hossein à Reims, il sera alors de la promotion d’Anémone et Tony Marchal. Par la suite, nous le verrons dirigé par de grands metteurs en scène comme Georges Strelher ou Jérôme Savary et avec des artistes tels que Isabelle Carré, Denise Gence, Félicity Lotte, Jane Birkin, Anita Ekberg, Ornella Mutti…
Alain Flick nous confiera que ces rencontres avec Bernard Dimey et le Dalaï-Lama vont le conduire à la conjugaison du verbe être au présent, à la vie comme œuvre d’art.
Ainsi, depuis 1999, seul en scène, il consacre son temps à la vie, aux œuvres tendres et voyous de son ami Bernard Dimey dans un spectacle intitulé «Un cœur dans le rouge». Un Dimey dont il fut, comme il dit, le conseiller durant les dernières années de sa vie, et comme a écrit encore Yvette Cathiard, «Dimey qui ne calculait rien, a fait sur Alain Flick un placement sûr pour que sa voix continue».
Je vous avoue personnellement que depuis que j’ai rencontré ce phénomène, je ne me lasse pas de voir et entendre que ce soit dans quelques rades ou sur les scènes de théâtre, ce truculent et ventripotent comédien qui est non seulement un artiste merveilleux que j’admire sincèrement, mais également un ami sincère, adorable et serviable, un être qui a le cœur sur la main, un cœur débordant d’amitié, aussi gros que sa bedaine, ce qui n’est pas peu dire !
Allez donc voir ce gaillard qui a du cœur au ventre (toujours la bedaine !), et comme a écrit Bernard Dimey «Je ne dirai pas tout» car il y a tant à dire et à raconter concernant Alain Flick que cette page n’y suffirait pas.

J.R ( Mars 2005)

   Catherine Fontaine 

"L'enchenteresse "
Cette artiste corrézienne a fait son chemin dans la chanson avec obstination et conviction. La bataille fut rude pour imposer son envie de musique, son besoin d'écriture. On dit qu'elle s'est acheté sa première guitare à douze ans pour mettre en notes ses premiers textes. En fait celle ci fut une guitare en plastique moulé pleine de bonbons qui aurait fait le bonheur de tout enfant mais ne lui amena que déception. On la retrouve à 17 ans, adolescente révoltée composant ses premières chansons, textes et musiques et faisant sa première scène. Pourtant devant la difficulté de s'imposer dans ce métier de chanteuse, elle optera pour celui de cuisinière, deviendra "chef" et montera deux restaurants sans toutefois totalement abandonner la musique, participant à deux groupes "Misfit Duo" et "Toundra"
Douze ans plus tard, en 1989, elle quitte ce métier du jour au lendemain, achète sono et micro et crée avec quelques amis le groupe "Vie privée" qui s'illustre dans une répertoire de blues et soul, empruntant à Otis Redding, Marvin Gaye et B.B King, un creuset dans lequel Catherine forgera sa voix de "blues women" au grain si original. Après avoir écumé festivals et bars, elle rencontre en 1990 Marie Bazin, qui avant d'être sa complice en musique, sera son manager. Elle pousse Catherine à interpréter ses chansons et à tourner sous son propre nom. Elle le fera dans plusieurs formules, duo, trio et même à sept avec une formation baptisée les Zèbres. Après un premier album de 12 titres ("Amigo") en 1993, les deux comparses choisissent de se produire ensemble. C'est cette formule qui, depuis 1996, fait l'originalité du groupe, Marie Bazin, multi instrumentiste, accompagne, à l'accordéon, batterie et percussions, bodhran et ektara, Catherine au chant et à la guitare. Ensemble, entre la fluidité des mélodies, la force évocatrice des mots, elles réussissent un mariage superbe des voix, un étrange métissage de musiques et font preuve d'une énergie et d'une présence remarquables.
Après la sortie en 1997 de l'album "Ici et ailleurs", Catherine est remarquée par Jean-Claude Barrens, reçoit en 1998 le fonds d'aide à la création chanson du Val de Marne, fait les levers de rideau du Festi'Val de Marne et obtient un financement pour la création du spectacle "Mille vies". Soutenu également par le Conseil général du Limousin et le théâtre de Tulle "les sept collines", le spectacle sera créé en avril 1999 augurant d'un troisième album enregistré en 2001, distribué par Mélodie et baptisé, lui aussi, "Mille vies". Mais ces deux magiciennes n'ont pas qu'un tour dans leur sac puisqu'elles s'illustrent aussi dans un répertoire pour enfants "Chansons pour la marmaille", animent des stages et ateliers d'écriture et préparent de nouveaux spectacles, un pour le jeune public avec la collaboration d'Alain Poitou, sur le thème de la tolérance, un autre intitulé "Lumière" avec des chansons inédites.
Sur scène, c'est un voyage initiatique, poétique et musical où nous convient ces deux artistes. Elles font danser les mots et swinguer les syllabes sur des mélodies colorées aux influences multiples ou valse et tango se mêlent subtilement à des parfums d’orient, des sonorités venues d’ Afrique, des rythmes de reggae ou de bossa. De la mélancolie d’un “Crépuscule” à l’errance poétique de ces “Mille vies”, de la vision bucolique d’un “Eté” au souffle épique de “Je suis le temps”, chacun de leurs morceaux est une osmose parfaite entre textes et musiques, témoin de leur complicité. La voix de Catherine profonde, grave comme celle d’une chanteuse de blues sert avec justesse une écriture précise, délicate, ciselée qui touche par sa puissance et sa sensibilité. Elles nous offrent un spectacle envoûtant, énergique et généreux... Enchanteur !

F.P. ( Avril 2005)

Catherine Fontaine "Une chanson qui coule de source "
Attention, une Fontaine peut en cacher une autre ! Cette Fontaine ne se prénomme pas Brigitte, mais plutôt Catherine et son talent n’est pas moindre, enfin, c’est mon avis ! …
Avec ses mélodies qui chantent bien à l’oreille, ses textes solides et une énergie peu commune, secondée admirablement par une Marie Bazin multi-instrumentiste et choriste, laquelle joue de l’accordéon, des flûtes, de la grosse caisse, des percussions et autres instruments aux noms bizarroïdes alors que Catherine écrit, compose, joue de la guitare, de l’harmonica et également des percussions. Quand à la voix, elle est d’une gravité chaleureuse, douce et puissante à la fois, à travers des textes d’humour, de révolte et aussi d’humeur au service d’un assemblage de mots alors qu’une vie intense gravite en “Mille vies”, titre de ce nouveau spectacle original et visuel. Avec une histoire de “clown un peu fou, même si tout est flou”, elle nous invite à entrer dans la sarabande avec elle “alors que la nuit est noire comme une veuve”. Au fait, “Madame, voulez vous danser avec elle cette danse, quand les ailes de la nuit s’entrouvrent, elle va prendre son envol, et sentez-vous les eaux qui se troublent c’est le silence des paroles, quand tu regardes ton fils qui va partir demain matin, tu vois passer des lendemains, mais où sera ton fils quand refleurira le jasmin, quand on cueillera le raisin, il vivra mille vies à mille lieues d’ici”.
Dans un enchaînement et un déchaînement de paroles, Catherine Fontaine nous surprend et nous raconte d’étranges histoires sur des musiques parfois arabisantes, accordéonisantes et autres tendances musicales.
On dit que cette Corrézienne a mené sa barque de A à Z, qu’elle s’est acheté sa première guitare à l’âge de douze ans pour mettre en musique quelques chansons. A 17 ans, elle s’est déjà produite surCatherine Fontaine scène, puis elle est partie vivre sa vie autrement, et pour ne pas toujours bouffer de la vache enragée, elle devient cuisinière dans divers restaurants et même chef-cuisinière. Arrêtant le métier, elle monte un groupe de blues avec des potes en écumant les bars de sa région, chantant en Anglais, puis, comme elle écrivait des chansons, elle eu envie de les chanter sur les conseils de Marie Bazin qui, avant de monter sur scène avec elle, fut d’abord son manager. Catherine Fontaine fut également chanteuse du groupe “Vie Privée”, créa “Missfit duo”,    Photo C. Besse
 participa à la création d’un ballet de danse contemporaine et partit en tournée avec des chansons françaises des années 20 à nos jours, mais elle a vraiment commencé sa carrière de chanteuse qu’en 1985 lorsqu’elle fit la première partie de Mama Béa. Depuis, les premières parties, les tours de chants et les nombreux festivals ne se comptent plus avec Marie Bazin. Elles constituent un duo fort apprécié du public qui aime la chanson de qualité.
Le premier album de Catherine Fontaine intitulé “Ici ou ailleurs” en 1997, fut jugé favorablement par la presse qui trouva cette petite merveille de fraîcheur et d’inventivité sincère et envoûtante. Un live de 4 titres est sorti ensuite en 1999 concernant le nouveau spectacle.
Catherine précise qu’elle passe beaucoup de temps sur les textes, qu’elle écrit simplement, mais qu’elle essaie de mettre des choses cachées à l’intérieur, qu’elle écrit de la chansonnette avec un refrain et qu’elle espère que les gens retiendront la mélodie, enfin qu’il n’y a pas de règle systématique, que dans les périodes d’écriture elle est complètement ailleurs, qu’elle plane et vit à ce moment là en solitaire, qu’elle ne peut vivre à Paris et dans les grandes villes car elle a besoin d’espace, d’arbres, de verdure, d’air pur.
Catherine Fontaine anime aussi des ateliers-chanson “les chantiers d’été” à Curemonte dans la Corrèze, un village médiéval situé à la frontière du Lot et de la Dordogne, du 17 au 21 juillet et du 7 au 12 août.
Voilà une jeune femme qui ne manque pas d’activité dans le domaine d’une chanson vivante qui ne se tarit pas dans l’eau de la claire fontaine (excuses moi, Georges), car la chanson vivante et expressive, c’est tout de même autre chose que la chanson stéréotypée, celle qu’on nous sert trop souvent dans un plat de fric, enfin d’argent si vous préférez dans la catégorie d’une “variétoche” de bas étage.
Il ne faudrait tout de même pas oublier cette Marie Bazin, omniprésente sur scène avec la Fontaine, une Marie Bazin d’une extrême discrétion par ailleurs, car l’une ne va pas sans l’autre et c’est un fameux duo. Alors, qu’on se le chante !

J.R. ( Juin 2000)

  Philippe Forcioli 

Philippe Forcioli "Au royaume de la chanson poétique"
Longtemps longtemps après que les poètes ont disparu”, mais les poètes ne disparaîtront jamais quoique vous en chantiez, Monsieur Trenet, et même si Ferré a écrit “la poésie fout l’camp, Villon”, les poètes existeront toujours. Au temps présent, les poètes, ceux de la chanson notamment sont florès, même si le monde de la médiatisation leur tourne                    Photo X
le dos. Ainsi en est-il d’un Philippe Forcioli, poète et troubadour de la chanson, la barbe grisonnante et frissonnante, anciennement chanteur de l’errance sur les routes de France, porte-parole de l’amitié et de l’amour.
Ce Corse d’Algérie est parti avec ses parents d’Oran, la ville où il a vu le jour, suite aux évènements, dès l’âge de huit ans pour s’en aller vivre dans les quartiers Nord de Marseille “mon Algérie, ma terre natale, je ne puis te parler ni regarder l’enfant qui râle, troupeaux d’agneaux égorgés”. A seize ans, il tombe sur les œuvres de Rimbaud, ça a changé sa vie, il devient troubadour, car Forcioli n’est pas fait pour vivre en ville, il préfère la campagne, les contrées sauvages, il fuguera guitare en bandoulière, sac au dos, pieds nus, il passera ainsi une dizaine d’années écrivant, chantant où il peut. Il s’installera aussi sous les oliviers du sud de la France, là où Pagnol a passé son enfance et qu’il raconte si bien dans “La gloire de mon père” sous le garlaban, un Pagnol qui a inspiré Forcioli, lequel a écrit “Blanc garlaban au vent du nord, le nord vient bleu sur ton rocher, tu parles d’un passé de source, de mousses et d’arbres et de gibier”. Inspiré également par Joseph Delteil avec son “François d’Assise”, il composera les musiques sur les textes de Delteil, enregistrant un double CD et obtenant le prix de l’Académie Charles Cros en 1994. Delteil a été ainsi à l’origine de son deuxième grand bouleversement au point de réaliser un sentier littéraire, chemin pédestre d’environ 2h30 sur lequel il a planté des panneaux pleins de citations et de réflexion tout près du village natal de Delteil, Villar-en-Val dans l’Aude. Il est vrai que sa vie a commencé par les livres, les poètes particulièrement, tels que Rimbaud, Apollinaire, Saint Pol Roux, Blaise Cendrars, Max Jacob, René Guy Cadou avec quinze de ses textes qu’il a mis en musique.
De ses campagnes solitaires, Philippe Forcioli s’est forgé une écriture poétique parfois rugueuse, avec également ses envols “à la cime des arbres”, aimant célébrer l’oiseau, notamment l’alouette : “Si j’étais une alouette comme elles, je foncerai dans l’azur, mais je ne descendrai plus sur la terre, là où les hommes sèment le blé, là où les hommes fauchent le blé, où l’on sème et l’on fauche sans savoir pourquoi, si j’étais une alouette. ” Ses chansons respirent le calme de la nature, mais une nature qui parfois tempête, se révolte, prend à parti notre société de consommation, l’Américanisme avec sa Mac Donaldisation et tout ce qu’elle nous a apporté de néfaste, anti-mode le mec ! A contre courant de son temps, il apprivoise les mots à sa manière “<>moi, les mots, je les ai baisés, et ce mot sur ma langue n’était pas osé, moi, les mots, je les ai baisés, à cause des lèvres, des fèves et du blé”. Brassens eut certainement aimé ce poète là, dit-on. Un Brassens auquel Forcioli a rendu hommage dans “Monsieur Brassens”. 
A Paris, on a pu voir Forcioli dans des salles telles que La Pépinière Opéra, Le Café de la Danse, Ailleurs et l’Européen. Enfin il sera au Théâtre des Déchargeurs du 3 au 14 avril 2001. Voilà plus de vingt ans maintenant que ce solitaire poursuit sa route en dehors du système, chantant, poétisant, contant au gré de ces spectacles. A le voir et l’entendre, le public est vite conquis et fasciné par cet homme simple et généreux avec ce timbre de voix tout en finesse, cisaillant et brodant ses mots comme une couturière ses robes, et qui, sur le fil du rêve, comme un souffle de vent du sud, s’amplifiant parfois tel le mistral de quelques colères, nous apporte son accent chantant. Oui, vraiment, Philippe Forcioli est un véritable poète de la chanson.

J.R. ( Décembre 2001)

   Frédérique

" La passion maritime tardive  de
                                                     FREDERIQUE F. "
Bretonne, et qui plus est, issue d’une famille chantante de marins bretons, c’est pourtant à Bruxelles que Frédérique F. s’en alla apprendre à jouer la comédie au Conservatoire national de Belgique. Devenue comédienne, elle tâte des marionnettes, devient auteur dramatique, s’essaye à la mise en scène et travaille dans l’atelier-théâtre de Philippe Adrien.
Est-ce le souvenir de son grand père Cap Hornier qui lui contait de merveilleuses histoires de voyages en mer, ou le travail de sa voix en tant que comédienne et son goût atavique pour la musique celtique qui lui donnèrent l’envie de jeter l’ancre pour se lancer dans la chanson ? Les 3 sans doute, et notre Frédérique commence à écrire des chansons, puis à se constituer un répertoire de chansons populaires traditionnelles en français et en breton, émaillées de chansons sur la mer dont les auteurs sont des poètes... Pierre Mac Orlan, Louis Brauquier, René-Guy Cadou, Djiboudjep...
S’assurant le concours du sympathique accordéoniste Philippe Picot, elle fait son entrée depuis peu dans les petits lieux à chansons de l’Ile de France où elle séduit par sa simplicité et la pureté de sa voix. Les spectateurs de Chant’Essonne l’applaudissent chaleureusement lors d’une soirée de soutien à laquelle elle participe en mars dernier. Nous lui offrons d’assumer le 12 juin la première partie de notre veillée. Elle n’a pas encore enregistré mais un CD est en prévision pour la fin de l’année.
Pourquoi Frédérique F. ?... : F. comme Femme, F. comme Fête, F. comme Flamme, F. comme Folklore, F. comme Forge, F. comme Fontaine...Quel programme!

M.V. (Juin 1999)

(Dans le cadre d'une veillée de soutien à Chant'Essonne).

Bretonne, elle prête sa voix chaude et bien timbrée à des chants de la mer, sans fioritures folkloriques..

M.V. (Mars 1999)

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