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  Yves Jamait 

"Des vers jusqu’à plus soif"
Nous avons affaire là à un artiste hors du commun, à une bête de scène comme on dit parfois, un mec qui avec son timbre de voix éraillé et son côté tripal s’arrache littéralement et vous scotche sur votre siège avant que vous ne vous leviez en lui réservant une ovation triomphale à la fin de ses spectacles. Rares sont les artistes pouvant vous remuer au fond de vous même de cette façon. Ce mec-là est venu bousculer notre quotidien à l’aube de ses 36 berges, se révélant à lui-même comme il s’est révélé au public.
Ce Dijonnais, après avoir quitté l’école à 15 ans et pratiqué 36 métiers, surtout cuistot et ouvrier d’usine, avait toujours eu envie de chanter, particulièrement ses propres chansons. Ecoutant d’abord ce qu’on appelle « la variétoche », puis une chanson d’une autre qualité en découvrant Maxime le Forestier. Enfin, grâce à sa rencontre avec le musicien François Cogné, il fait ses débuts en public, d’abord dans quelques cabarets, puis associations, enfin, des scènes plus importantes. Un bassiste ami de longue date se joindra à eux. Le trio prend pour nom « De verre en vers » qui sera par la suite le titre d’un premier album fort bien réussi. Jamait dira que : «c’était une sorte de légitimité rapport à nos vies mouvementées où la joie côtoyait l’ivresse qui peut l’accompagner… qu’au départ, c’était un peu une blague, sans que je pense que cela lui permettrait de gagner ma vie ». Pourtant par la suite, il arrêtera l’usine, et cela marchera, oh combien ! Festivals et scènes importantes dont une des dernières à l’Européen à Paris depuis ne se comptent plus.
A l’écoute de ses musiques, on découvre que ça « jazze » pas mal, bien qu’il dise ne pas être un érudit du jazz, que ce qui l’intéresse, «c’est la musique qui va porter mes textes et le travail de l’interprétation comme un bon pinard, il faut l’avoir en bouche», précise t-il.
Ecoutez attentivement ses textes : ses chansons sont poignantes et pleines d’émotions, l’homme a la poétique à fleur de peau, une poétique qui fleure bon « La fleur de l’âge », tordant le cou parfois à un vocabulaire moderne afin d’en tirer des mots anciens peu utilisés. Casquette sur le crâne, ce mec-là a fière allure et ne peut vous laisser indifférent, et puis c’est surtout une occasion de le voir et l’entendre pour cette soirée à la Ferme de Janvry où il est programmé.

J.R. ( Juin 2005)

  Jamal

"Jamal, chercheur, poète et musicien"
Cet artiste semble donner raison à notre ami Antoine Trémolières qui écrivait sur la nécessité de l'amateurisme dans le bulletin  de septembre. C'est d'ailleurs lui qui nous a fait découvrir Jamal, chercheur à l'Institut des substances naturelles. Ce garçon d'origine marocaine écrit d'excellentes chansons et les accompagne "comme un pro". Nous l'avions programmé au festival Chant'Essonne 96 de Gif-sur-Yvette et la qualité de sa prestation nous a conduit à le présenter dans la Grange en numéro 1 de programme

M.V. ( Octobre 1996)

   Joël Jean 

Joël Jean "Un port d'attache dans la chanson"
De tout temps, la Bretagne a fourni une pépinière de poètes et chanteurs de qualité, Joël Jean ne déroge pas à la règle. Bien sûr, ce Breton a quitté il y a belle lurette sa bonne ville de Dinan où il a vu le jour, et, s’il a ancré sa vie depuis quelques temps à Paris, il avait auparavant pas mal bourlingué, faisant escale des années durant sur la terre lointaine et
           Photo X             accueillante du Mexique après l’avoir traversée de long en large. Mais la chanson là dedans me direz vous ? Attendez, j’y arrive…
C’est à Paris dans les années 80, au temps où subsistaient encore quelques cabarets, que j’avais vu débarquer de sa Bretagne natale, guitare en bandoulière, avec ses illusions et un paquet de chansons dont il était l’auteur, ce jeune homme souriant et révolté à la fois, alors que je m’occupais de programmation au Taï-Théâtre, rue Vieille du Temple, un lieu comme d’autres aujourd’hui disparu. Le gaillard, avec son franc parler, m’avait de suite été sympathique, et, après l’avoir écouté, je l’avais programmé en première partie un samedi après-midi. Il avait obtenu un tel succès que je l’avais reprogrammé quelques temps après en seconde partie, dans un tour de chant complet. Il semblait alors promu à un bel avenir comme auteur-compositeur-interprète, mais, parfois, les choses ne se passent pas telles qu’on les prévoit. Bien sûr, ses passages “Chez Georges”, au “Bateau Ivre”, “Chez ma Cousine”, au “Lapin Agile”, à “La Tanière”, au “Trou Noir”, au “Tire Bouchon”, à “La Grange au Bouc”, lors du Tremplin du Printemps de Bourges 1987 et au cours de l’émission radiophonique “Repérages” sur France Culture enregistrée en public au Tourtour furent pour lui autant de succès, mais “La fringale” comme il chantait, l’obligation de faire autre chose en plus, une certaine solitude, mirent un frein à sa volonté de réussir, et, quelque peu dégoûté du métier, fin 87, il accroche sa guitare au clou et s’éclipse sur la pointe des pieds avant de prendre la route au Mexique en 1990. Je le perdis de vue, le temps passa, puis il réapparut quelques années après. Il avait beaucoup appris, au cours des pérégrinations d’une vie aventureuse, chantant au gré de ses voyages en différents endroits du Mexique, en plus de quelques boulots dans l’enseignement du Français. De retour à Paris, il tente à nouveau sa chance, on le revoit épisodiquement au “Loup du Faubourg”, à “L’Oncle Benz”, puis laissant sa guitare de côté, accompagné par une jeune pianiste talentueuse Nathalie Miravette, il se produisit "chez Driss", puis au Parc Brassens lors des journées Brassens organisées par le Marché du Livre Ancien et d’Occasion. Joël Jean, il fallait qu’il nous revienne, et lui même était trop amoureux de “Dame Chanson” pour la quitter à tout jamais. Au départ, il y a peut être deux raisons à cela. Tout petit, il fut imprégné de chanson, car son père, pour le plaisir, chantait dans les mariages et fêtes de famille. A l’époque, on parlait beaucoup des idoles, et Joël rêvait… rêvait… A l’âge de 20 ans, après avoir appris la guitare, il chante dans un groupe de folk-song et passera même en première partie d’un concert de Mouloudji, mais il n’y aura pas vraiment de suites. La deuxième raison, c’est l’écriture des textes de chanson. Comment cela lui est-il arrivé sur le tard? lui-même ne peut le dire vraiment. Un jour, il s’est enfermé chez lui, isolé dans son coin de Bretagne, il s’est mis à écrire, puis il franchit le cap: ce fut sa première scène ouverte lors du Festival de St Brieuc, et, comme cela se passa bien, Joël récidiva et apprit ce qu’était se produire en public seul avec sa guitare; plus tard, il sera accompagné parfois par Dominique Sucetti, un accordéoniste génial.Joël Jean
Joël Jean, c’est d’abord cette solide écriture qui est primordiale à ses yeux, c’est avant tout une réelle poésie assaisonnée de musique porteuse qui chante bien à l’oreille, et si, parfois, sa plume divague sur les vagues océanes de ses côtes Bretonnes, il touche terre plutôt deux fois qu’une afin de mieux disséquer avec une certaine ironie et un humour corrosif le monde impitoyable de ces temps modernes, tout en dévoilant des bouquets de tendresse qui sont au centre de son écriture.
Joël Jean, en fait, est un personnage attachant,      Photo A-M Panigada
un homme de cœur qui, dans la vie, a mis quelque peu une sourdine sur sa révolte devant les choses de la vie. Il te parlera plutôt volontiers de “son pays d’eau entre canal errance où chez lui la vie commence dans l’eau, comme d’autres sont de terre”. Ainsi, cet “ émigré du monde" se shoote” au souvenir de son enfance. Avec ses deux prénoms, Joël Jean s’est fait un nom, et s’il n'a plus aucune illusion en sachant bien que la route est longue et pleine d’embûches, croyez qu’il mérite qu’on lui accorde une réelle chance de réussite, car ce Breton fait partie de la famille des poètes de la chanson.

J.R. ( Janvier 2001)

   Jehan 

Jehan "Sur les ailes du succès "
C’est un personnage hors du commun que ce Jehan. Du haut de sa silhouette dégingandée à la stature imposante, ce bûcheron de paroles avec sa façon de hacher ses mots de son accent rocailleux et ensoleillé a, au bois de son cœur, ouvert sa porte à des poètes tels que Bernard Dimey, Allain Leprest et Loïc Lantoine.
J’ai souvenance, il y a des années, l’avoir rencontré à quelques comptoirs de la vie, lorsque les langues se délient autour d’une mousse ou d’un verre de picrate. Le bougre, avec son côté nonchalant et une certaine rudesse dans les traits mais un sourire au coin des lèvres, m’avait tout de suite inspiré de la sympathie et nous avions engagé la conversation sur des chemins qui nous étaient familiers, c’est à dire poésie et chanson et surtout sur Bernard Dimey que j’avais de son vivant approché au Gerpil et vu sur quelques scènes parisiennes.
Jehan, je le revis quelques temps après notre rencontre dans son spectacle Dimey au théâtre Montmartre-Galabru. Ce fut comme un coup de foudre ! je n’avais jamais entendu un interprète tel que lui chantant Bernard Dimey avec une telle présence et une force verbale expressive, truculent et tendre à la fois en s’accompagnant de sa seule guitare avec les musiques chantantes qu’il composait toutes plus belles les unes que les autres sur les textes de Bernard Dimey. Je vis plusieurs spectacles de ce Jehan avant qu’il ne délaisse quelque peu le poète Montmartrois afin de s’envoler à tire d’ailes vers les textes d’Allain Leprest et d’un petit nouveau du nom de Loïc Lantoine, textes qu’il a également mis en musique.
Cayrecastel, un nom qui évoque le sud-ouest avec lequel il signe ses musiques, est son blaze véritable, Jehan étant son prénom et son nom de scène. Toulousain bon teint, d’accord, il est né à Montluçon mais il est venu vivre très jeune avec parents, sœurs et frères à Toulouse et pris le “parlage” de la cité des Violettes et l’accent roulant de la voix de Nougaro, un Nougaro qui a écrit au sujet de Jehan “qu’il s’avance sur la scène vivante de l’émotion et si le cœur est le muscle de l’amour, ah ! que voilà un bel athlète !”, un Nougaro qui lui donne d’ailleurs la réplique sur un album de Jehan dans “si tu me payes un verre”.Jehan
Cet athlète de la chanson dès l'âge de 14 ans s’est servi d’une guitare. Graeme Allwright, Brassens et Hugues Auffray furent ses premières idoles. La poésie, il la rencontre dans les livres de Prévert. De sa plus tendre enfance, rien de particulier à signaler, si ce n’est ses différentes écoles et pensions autant laïques que religieuses. Plus tard, ce seront 36 métiers et quelques misères et puis un immense intérêt pour les chansons de Bobby Lapointe avant Bernard Dimey par le biais d’un 33 tours en 1973. Ce n’est qu’une vingtaine d’années plus tard qu’on découvrira un Jehan interprétant Bernard Dimey au théâtre Montmartre-Galabru justement, d’abord durant 8 jours, puis 15, enfin 6 semaines, durant 3 années consécutives, mais c’est bien en 1994, alors qu’il fut une “découverte du Printemps de Bourges”, que débute réellement la carrière de Jehan, même si il chante depuis 1979 ! En 1995, ce seront les tournées en France, le théâtre du Sentier des Halles et autres lieux parisiens, enfin, Montréal. En 1996, sort un CD 5 titres “ Paroles de Dimey ” grâce à l’éditeur discographique des œuvres de Bernard Dimey, Michel Celie. Suivront d’autres tournées en France, Suisse, Belgique et Québec. Depuis 1997, nombreux festivals comme ceux de Montauban, Barjac, les Francopholies de la Rochelle, Fête de l’Huma, les Nuits de Champagne, le Chaînon Manquant, “Notes en Bulles” à Artigues et dernièrement le festiVal de Marne sans oublier de nouvelles tournée en France et Belgique. En 97, Jehan sort un 2ème album “Divin Dimey”, et en 99 “Les ailes de Jehan” à la suite d’un spectacle qu’il aura créé au théâtre de Montauban.
Dorénavant Jehan, dans son nouveau tour de chant accompagné à l’accordéon par Thierry Roques, interprète des textes de Leprest et Loïc Lantoine et même une chanson de Gilbert Laffaille. Bien sûr, il n’oublie pas Bernard Dimey le temps de quelques chansons. Jehan c’est géant, et si après le spectacle “tu lui payes un verre” il ne te dira pas non, crois moi ! Voilà un homme pour qui la chanson est une belle aventure et lorsque ses “ailes de Jehan” se déploient, il s’envole vers le succès au cœur d’une poésie qui chante à l’oreille.

J.R. ( Octobre 2000

   Jofroi 

Jofroi  "Chansons de parole"
                               d'un Wallon cévenol
“La Belgique le revendique, la Cévenne le retient, mais lui se soucie des frontières comme le grand oiseau qu’il est” comme disait de Jofroi le romancier conteur Jean-Pierre Chabrol qui vient de nous quitter il y a peu, et qui avait confié certains de ses textes inédits à Jofroi qui les avait mis en musique et enregistrés. Voilà un Wallon qui est tombé un jour amoureux de cette région du Gard, au point de s’y installer et, depuis 1996, il est devenu directeur artistique du “Festival Chansons de Parole” de Barjac, créant également plusieurs expos thématiques concernant la chanson et des spectacles collectifs. Auteur compositeur interprète, on ne compte plus ses spectacles et chansons depuis ses débuts dans sa Wallonie natale en 1970, dans les festivals folks, ses tournées et récitals dans les pays francophones dont le “Brel en mille temps” avec différents artistes (150 représentations en Belgique, France, Sénégal, Russie).
En 1982, il se spécialise dans les chansons pour enfants, il obtiendra d’ailleurs le Diplôme Loisirs Jeunes du meilleur disque pour enfant et sera la révélation de “Maximômes” au Printemps de Bouges en 1987. Longtemps passionné par le conte, le théâtre et par la lumière, il se lance dans des spectacles mêlant ces disciplines à la chanson, il a aussi enregistré une superbe version de “Pierre et le Loup” avec l’orchestre de RTL “Choc du Monde de la Musique en 86”. Mais en 1991, il reprend ses spectacles pour “ adultes ” avec des chansons nouvelles, ce sera “Fragile” entouré de 3 musiciens et d’une douzaine de comédiens chantant, jouant, mimant et dansant, spectacle de parole, de passion et d’émotion qu’il jouera également en tournée, le remontant avec des troupes locales.
En 1994, c’est un spectacle tout public “Le jour où les poules auront des dents – Plaidoyer pour une utopie”. Peu après, il s’installe dans les Cévennes et, de 1995 à nos jours, ce sont différents spectacles, “musical, collectif, chaises musicales”, entre autres au Printemps de Bourges 95, puis c’est un nouveau conte musical “Marchand d’histoires” en 1997. Ce sera ensuite la création d’un nouveau récital “Chansons de Parole” avec une nouvelle équipe de musiciens en 1999 (piano, violoncelle avec les sœurs Adams), puis une série à Paris au Centre de Wallonie du 3 au 7 avril 2001. Parallèlement, il continue à tourner avec “Marchand d’histoires” pour les plus jeunes, et crée un récital jeune public “Ouvrez grand vos écoutilles” sélectionné dans le cadre de la chanson à l’école en Belgique.
N’oublions pas qu’il a participé pour les éditions “Erasme” dans la collection “Etincelle” à l’élaboration d’un livre scolaire accompagné d’un double CD destiné à la 2ème primaire, écrivant et enregistrant 4 “Histoires à dormir debout” et une vingtaine de chansons qui pourront servir de trame à l’apprentissage de la grammaire française dans les écoles francophones de Belgique. Enfin, côté discographie, pas loin d’une vingtaine de productions (CD, K7, LP) adultes et enfants.
“En l’an 2000 l’humanité”, son dernier album sorti en décembre 99 reprenant toutes ses nouvelles chansons, a obtenu le “Coup de cœur Chorus”. En même temps, il a enregistré une compil pour enfants “Les plus belles chansons de Jofroi pour les petits”, enfin, il prépare pour 2002 un nouveau conte musical tout public “L’homme au parapluie” et un nouvel album et récital pour adulte.
Voilà un artiste fort occupé qui, de sa voix profonde et grave, dresse un portrait terrible de “L’an 2000” en une triste humanité, mais “reste le complice de l’amour, l’utopie ou la mort, la mort ou l’utopie”. Jofroi est “gris de presque tout voir en noir, si l’on veut changer l’aventure de l’homme, faudrait un sacré coup d’peinture”. Pourtant, il a ce côté rêveur “toujours planté le nez au ciel”, amoureux de la nature et de sa terre d’adoption, les Cévennes, tant et si bien qu’il y a dans son accent le rude parler cévenol.
Chez Jofroi, l’amour et l’humour se chevauchent également avec bonheur et un rien d’écologie. Jofroi observe, scrute, décortique le monde alentour, il manie la poétique avec adresse, avec tendresse aussi, mais sa plume est saignante et dénonciatrice des inhumanités de notre monde. En ces forêts cévenoles, Jofroi le Wallon de part son physique à tout du bûcheron, mais un bûcheron qui taille en pièce le racisme, les hommes politiques et le progrès qui tue pas mal de choses, avec une certaine verve jubilatoire. Avec lui, la chanson a du texte et de la personnalité, c’est un festival de mots, croyez-m’en sur parole !

J.R. ( Février 2002)

   Bernard Joyet

“Un auteur qui prend de la hauteur” 
Il est déjà loin le temps où, avec Roland Salomon, Bernard Joyet avait crée le duo Joyet et Roll Mops, un numéro des plus drôles avec Roland trônant derrière sa batterie de môme électroniquement branchée, sa planche à laver et ses mimiques d’un irrésistible effet comique, qui soulignait de ses accompagnements dingues les textes poético-humoristiques de ce pince sans rire de Bernard Joyet à qui on prédisait d’autres lendemains chantants. Ce que nous démontrait par la suite Bernard Joyet, lequel depuis quelques années s’est lancé dans une toute autre aventure, dans un tour de chant différent comme auteur compositeur interprète accompagné au piano par Jean-Louis Beydon ou Nathalie Miravette. L’artiste seul sur le devant de la scène a alors montré tout son savoir faire en tant qu’interprète, mais aussi comme cisailleur de mots de ses propres écrits. Une écriture de belle plume où le mot entre rapidement en jeu “mignonne, allons voir si l’arthrose” (Le gérontophile), mais le mot se fait poétique et de grande invention (On s’ra jamais vieux). Ainsi rire et tendresse font bon ménage chez ce “Joyet” luron qui n’engendre pas la mélancolie. Son humour est placé sous le label “garantie” et ça “provoc’” du bord des lèvres, comme un murmure ironique.  
Sa rencontre avec Juliette fut comme le déclic d’une reconnaissance médiatique auprès de ces journalistes qui sont d’ordinaire d’une triste frilosité lorsqu’il s’agit de parler d’un talent nouveau si je puis dire, car ce talent là, on aurait dû le découvrir depuis belle lurette, mais il suffit parfois de s’acoquiner avec quelqu’un de plus connu que vous pour qu’on s’aperçoive que vous existez aussi, et que ma foi, ce que vous faites, c’est pas mal non plus. C’est ce qui est arrivé à ce Joyet que dame Juliette aime beaucoup, au point de lui demander d’écrire pour elle, ce qui donne quelques perles rares pour 2 albums de Juliette, le 1er intitulé “Assassins sans couteaux” et le suivant “Le festin de Juliette”, lequel obtint le prix de l’Académie Charles Cros. Un Bernard Joyet plein de modestie qui avoue “j’ai le bonheur d’avoir été choisi par Juliette comme auteur et collaborateur : peut-on rêver plus belle carte de visite”. Mais Bernard Joyet a sorti aussi un album avec déjà un titre lumineux qui s’affiche déjà en “Prolongations”, titre de l’album. Alors notre lascar voit son nom grandir aux frontières d’une popularité encore naissante, bien sûr, mais c’est bien parti pour le néon au fronton des plus grandes salles, alors que les spectacles s’enchaînent quand le public se déchaîne. Théâtre des Déchargeurs, Festivals de St Etienne et de Barjac, Rencontres Brel à St Pierre de Chartreuse, enfin, invité par Jean Ferrat sur Antenne 2 dans l’émission de Drucker “Vivement Dimanche”. On découvre alors sur le petit écran la bouille sympa de cet artiste talentueux, la tête dans les nuages, avec un air étonné d’être là, mais l’air pour lui est plus respirable qu’il ne le fut, puisque passé aujourd’hui dans la catégorie des auteurs reconnus de ce cercle restreint des poètes vivants, de ceux qui chantent leurs propres écrits. Il faut écouter des chansons comme “Verdun”, (Si au dessus de nous trône un être suprême / il devrait se pencher sur son petit jardin / les insectes c’est nous / nos guerres sont les mêmes / la terre est un foutoir / qui ressemble à Verdun) ou “Djamila” (cette silhouette embrumée d’un halo / comme on voyait jadis sur les images pieuses). A vrai dire, tout cela n’est pas drôle, et s’il y a dans certains textes des éclats d’humour, il y a aussi une écriture qui nous laisse à penser que derrière certaines facéties, il y a quelques vérités à déchiffrer, et si parfois “on rigole, on rigole, on rigole”, on peut rire jaune devant “Le singe” qui fait “des cabrioles, des grimaces sur la fiole, les 4 mains agitées”. Il y a bien d’autres petits chefs d’œuvres d’écriture dans les textes de Joyet qui est dans la vie de tous les jours un homme d’une grande amabilité et de bonne compagnie, mais si l’on parle beaucoup des textes, il ne faudrait tout de même pas oublier les musiques qui sont de belle composition, car il est non seulement parolier, mais également compositeur de ses chansons, avec parfois un clin d’œil particulier à cet auteur compositeur provençal Jean Duino “Ceux qui ont bien tourné” ou après s’être associé avec Juliette, laquelle compose les musiques et lui les paroles dans ce “Mayerling” qu’elle même chante dans ses propres spectacles. En écoutant Joyet, c’est sûr qu’ ”on s’ra jamais vieux, on s’ra intrépides, espiègles, perfides, irrévérencieux” car Bernard Joyet, en parlant de ses chansons, avoue qu’il dit “tout ce que le monde dit, il faut prendre les chemins de traverse, il faut être irrévérencieux, il faut désobéir, il faut bouger”
Enfin, si vous voulez passer une soirée en écoutant une chanson qui fleure bon la poétique, allez donc respirer un bon bol d’air campagnard du coté de Janvry où “la chanson n’est pas un lamento” (Tiens, j’ai du lire ça dans un album de “Photo” de Bernard Joyet !).

J.R. (Mai 2003)

   Joyet et RollMops
   Nicolas Jules 

  "Un drôle de Jules"
Ah ! oui vraiment, c’est un drôle de Jules que ce Nicolas. Les cheveux blonds en bataille, avec son sourire d’ange à lui donner le bon Dieu sans confession, il interprète d’une voix grave et rauque ses propres compositions avec quelques textes qui vous violentent, il donne dans une sorte de tragi-comique avec ses jeux de rimes d’un humour noir empreints d’une certaine dérision.
Ce jeune A.C.I. de 26 printemps a été influencé, dit-il, par Jules Supervielle et Nino Ferrer. Il donne ainsi dans le surréalisme et la provocation avec        Photo A-M Panigada
son écriture prolifique et son vocabulaire qui n’aime pas l’hypocrisie, il marche à l’instinct et délire sur les mots “ Ah ! comme cette valse est belle, avec les mots de l’émoi… ”. Soudain “ il lit un avenir morose dans le marc de café… ”, parfois, il perd la mémoire, il dit être devenu “ Amnésique ”, puis te glisse au creux de l’oreille “ qu’il ne comprend rien à l’amour ”, évidemment lorsqu’il s’adresse à une fille “ il avait envie de lui dire des mots, mais rien ne sortait, il était un peu timide, il ne savait quoi lui dire. On pouvait s’dire n’importe quoi ! ”.
Accompagné sur scène par Emmanuelle Bercier au chant, à l’harmonica et aux percussions, et par Dav-Ton Ripault à la contrebasse, ce Poitevin de Nicolas Jules natif de Celles d’Evescault avait débuté comme chanteur par hasard dans un groupe de rock “ Mama Vaudou ”. Avec son bac d’arts plastiques, il rentre à la fac, par la suite il créera un deuxième groupe “ Langicorne Mineur ”, puis chante seul, ensuite en duo avec Emmanuelle Bernier, enfin ils accueilleront Dav-Ton avec une formule plus intimiste et sobre. Nicolas Jules a sorti 2 albums auto-produits.
Après avoir fait le chantier des Francofolies de la Rochelle en 1998, il fut une découverte Poitou-Charentes du Printemps de Bourges en 1999, cette même année ce furent à nouveau les Francofolies, le festival “ Les Musicales ” de Bastia, et les Transmusicales de Rennes. En l’an 2000, il a participé au festival “ Les
     Photo David Blanc      Enchanteurs ” Nord - Pas de Calais, ainsi qu’au festival du “ Chaînon manquant ” de Cahors et “ Alors Chante ” à Montauban où il obtint le prix du jury. Il fut invité par ailleurs dans l’émission “ Pollen ” de Foulquier sur France Inter et dans celle de Serge Levaillant “Sous les étoiles exactement”, enfin à la télé sur la 5ème “Les écrans du savoir”.
A faire ainsi le Jules dans la chanson, ce Nicolas est promis à un avenir florissant, cela me semble bien parti, à moins que certains organisateurs ne l’oublient et ne deviennent soudainement “Amnésiques !

J.R. ( Décembre 2000)

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