Sarah Vague
Michel Valette
Herman Van Veen
Anne Vanderlove
Roger Varnay
François Vé
Elise Velle
Vendeurs d'enclumes
François Verguet
Vermeulen
Dominique Vernhes
Thomas Véroski
Grégory Veux
Hélène Viaux
Laurent Viel

12 titres interprétés par Marie Démon qui sont des chansons issues de la chanson réaliste - avec la voix qui convient - mais modernisées, rockisées et parfois revisitées au 2^ème degré. Pour cette démarche la “Démon” est accompagnée par le Phil Spectrum du précédent disque, qui est décidément très doué pour les arrangements peu ordinaires. On lui doit, paraît-il, les musiques de l’Opéra des Rats de Léo Ferré et Richard Martin. Signalons aussi la présence du violoniste Nicolas Zaroff et du vibraphoniste-percussionniste Alex Grillo. En ce qui concerne Marie Démon, son tempérament est évident et l’on pressent qu’avec elle sur scène, “ça doit déménager” !

M.V.

Le talent de l'auteur pour stigmatiser la connerie humaine et ses travers n'est plus à démontrer. On retrouve toute la palette des thèmes que peux receler l'expérience de toute une vie au service de la chanson (bêtise, pacifisme, peintres, jeunesse, amour et amitié). La voix nous chuchote plus qu'elle ne déclame, telle la confidence du témoignage d'un grand aîné. En patriarche, il nous confie avoir rencontré "des femmes et des hommes échappant aux critères d'une bêtise qui heureusement n'est pas universelle". Certains d'entre eux participent par textes ou chansons : A. Sylvestre ("Thérèse "), G. de Cagliari ("Le jardin"), B. Haillant ("La vie, l'amour, la mort "), G. Hennevic ("Marie Fantasque "). L'artiste s'essaie même à une manière de rap ("Pauvres cons ") et de blues ("Le blues de Copenhague "). Le tout est sobrement arrangé par Jean-Paul Roseau, créant un climat feutré, certes un peu trop "synthétisé" mais agréablement relevé par accordéon, guitare et saxo. Notons l'hommage rendu "Au cabaret de la Colombe ", créé par l'artiste, lequel nous conte le défilé nostalgique de toutes celles et ceux qui constituent les piliers de la chanson française.

J-P.C.

Nul n’est besoin de présenter ici Michel Valette, comédien, chanteur et animateur artistique pendant 7 ans de notre association. Après avoir chanté Gilbert Hennevic, le voilà à nouveau avec une moisson de textes écrits de sa plume et mis en musique par Jean-Paul Roseau, Claude Gaisne, Gayram, Nathalie Solence, Jean Keir et Benjamin Valette. Clamant en ouverture que «La vie, c’est formidable» chanté en chœur avec Gail sur un air de swing, il donne le ton, joyeux, témoin de son appétit de vivre. On retrouve bien sûr Michel rêveur («J’ai rêvé») ou nostalgique («Il habitait Aubervilliers»), mais faisant preuve aussi de dérision et d’humour («Ca dépend», «Cauchemar»). Quelques chansons en guise de clins d’œil pour nous dire que lorsqu’on a le cœur à chanter, pourquoi devrait-on y renoncer ?

F.P.

Personnage étonnant que voilà : Auteur, compositeur, scénariste, chanteur, violoniste, créateur du théâtre musical Harlekijn avec lequel il se produit dans un spectacle solo clownesque, artiste de renommée internationale, Herman Van Veen a sorti plus de cent albums en cinq langues. Eclectique, musicien classique, il a enregistré en compagnie de Edith Leekres, guitariste, des Lieder de Schubert. Il la retrouve pour ce disque en compagnie du Trio Rosenberg, groupe de Jazz tsigane mondialement connu qui furent les invités de Stéphane Grappelli au Carnegie Hall et enregistrèrent avec lui leur cinquième album. Cette rencontre nous donne un album d’une grande qualité musicale, raffiné et élégant. De sa voix grave et suave, de ses accents de swing, Herman Van Veen pose sur ces musiques de petits textes poétiques, tendres et chaleureux, humanistes à l’image de celui en qui Moustaki saluait "la sagesse du bouffon". A découvrir en CD, mais surtout sur scène car c’est un vrai grand spectacle, alliant chanson, mime, théâtre, cirque, opéra, ... et plus.

F.P.

Je n’avais pas aimé son passage en public au Théâtre Clavel en 96. Je suis d’autant plus agréablement surpris de la qualité de ce disque dans lequel la voix d’ Anne Vanderlove ressort claire, jeune, sincère. Il y a dans les six premières chansons, non seulement un renouvellement de thèmes, mais aussi un renouvellement de style. Ses thèmes ne cachent pas les bleus que cette dame a pris dans la figure et dans l’âme. Elle ne dissimule pas que la vie lui en a fait baver. Quant au style, il s’éloigne (dans la les premières chansons) de l’influence country qui avait séduit Anne dans les années 70 et qui, à mon avis, la limitait. C. Perraudin, qui a signé les arrangements, mérite des éloges. Les dernières chansons sont sans surprise, mais permettront aux nostalgiques de retrouver "La Ballade en Novembre".

M.V.

A la suite de ma chronique sur son dernier CD, Roger m’a envoyé une compilation de 23 de ses plus grands succès. Quel plaisir! Merci!

M.V.

L’auteur de "la Marie-Vison" et "les Mirettes", que Marc Heyral avait mises en musique et qui furent immortalisées par Yves Montand, est un auteur discret, presque secret. Il a l’heureuse idée de sortir de l’ombre pour nous présenter, en même temps que quelques reprises de chansons déjà enregistrées sur des vyniles aujourd’hui introuvables, un nombre important de nouvelles chansons finement ciselées dont il est l’auteur et le compositeur pour la plupart. Pour deux d’entre elles, il a co-signé les paroles avec Joseph Moalic, dont nous avons dit déjà, dans de précédents compte-rendus d’écoute, combien nous apprécions la qualité d’écriture (ainsi que pour son livre "Avec Fanon"). L’une de ces deux chansons est un clin d’oeil à Marc Heyral "La fille de la Marie-Vison". C’est encore à Marc Heyral que nous devons la musique de deux autres chansons "L’oiseau blessé" (très forte) et "Dans ce verger". Jean-Claude Pelletier, Pierre Raph et Daniel Pinès sont respectivement les compositeurs de trois autres chansons. Les arrangements ont été fignolés par des "grands": Pierre Raph, François Rauber, Paul Mauriat, Serge Pérathoner, Georges Arvanitas et Michel Frantz. C’est du beau travail. L’âge de Roger Varnay n’a aucunement altéré sa voix mélodieuse et précise. A travers toutes les chansons, transparaît sa générosité et son amour des mots bien choisis. Gourmet de la vie, de la liberté, de la beauté, il rend hommage à Brassens dans "Sur l’île déserte". J’ai particulièrement apprécié une bluette toute dépouillée: "Pour vous parler d’elle", ainsi que la délicate "Tahitienne", joli souvenir de sa jeunesse écolière. D’autres seraient à citer (rien n’est à jeter!), mais je m’en voudrais de ne pas signaler la très belle musique de "Les trembles d’or".

M.V.

Suisse de Lausanne, cet ACI a déjà enregistré 2 CD fort appréciés et entend bien se faire remarquer du côté de la scène française à la faveur de ce nouvel album. Une pléthore de musiciens compose une solide formation fort judicieusement complétée de chœurs et surtout d'un quatuor à cordes omniprésent qui donne un cachet chic aux arrangements. Chic, tout est chic et élégant. Telle la voix fragile et chuchotante derrière laquelle perce le charme discret d'un univers feutré. Telles ces aquarelles coloriant de tons pastel le quotidien environnant. L'atmosphère cabaret ou swing plus enlevé, un peu à la manière de T. Fersen, tant dans le ton détaché de l'interprétation que dans l'imaginaire et la cocasserie des récits, relève de l'imagerie réaliste. Ici, une ampoule à changer à la machine à coudre ("La couturière ") et là, un vendeur de glace ("Le vendeur de glace "). Ici, "Le valet de pied " servile et là, "Le balcon ", véritable carré de campagne à la ville. Nos amies les dames ne sont pas oubliées ("La manouche ", "Les filles pensent que "). Sensible et tendre, il a sans cesse le souci de soigner le détail de ses petits films, lyrisme intimiste de la superbe "Prudence ", rêverie amoureuse ou bucolique ("La parole", "Le jour de la Sainte Aimée "), insouciance détachée ("Querelles "). Ne doutons pas que, lors de cette "saison des trèfles" délicate et subtile, il trouvera celui qui lui portera bonheur. Une voix à suivre de près

J-P.C.

Un titre pour découvrir cette artiste québécoise qui après avoir travaillé avec le Cirque du Soleil, prêtre sa voix à des musiques de films et de spectacles et enregistré en compagnie de Deep Forest, Enigma, Florent Pagny nous présente le fruit de son travail avec Boris Bergman et René Dupéré. Une belle voix expressive nourrie de toutes ses expériences musicales. Et surtout beaucoup de métier !

F.P.

Après le CD "le poids de l'enclume", il y a 2 ans, pourquoi désormais veulent-ils nous en vendre, des enclumes, ce savoureux groupe Orléanais de 6 joyeux drilles, à la croisée de la chanson, du rock alternatif, du burlesque et de musiques improbables ? Ces forgerons sortent, là, leur 2^ème CD en 5 ans d'existence déjantée, bercée à la chanson de la rue, découverts qu'ils furent au printemps de Bourges 2004. Guitares, accordéon, basse, batterie et saxos, les ingrédients sont réunis pour soutenir vivement et efficacement Valérian, le charismatique chanteur aux accents un peu (trop ?) "Brélien. Textes révoltés et désabusés, histoires, portraits, de la simple poésie "populaire" dans une ambiance assurée et une mise en scène burlesque. Jazz, rock, chansons ou reggae, rien que du bon son ! Persistez messieurs, … c'est en forgeant qu'on devient forgeron !   

J-P.C.

Guitariste, compositeur et arrangeur, François Verguet, depuis 2001, s'est illustré avec Anne Demortain, puis Gilles Roucaute dont il reste aujourd'hui le fidèle compagnon et avec qui il s'est produit dans plus de 200 concerts et a enregistré deux CD. Son parcours l'a aussi conduit à accompagner Lo Glasman et Fred Musset. Il a collaboré également avec Hirip, Gildas Thomas et Monsieur Daniel et participe avec Gilles Roucaute, Fréderic Bobin et François Gaillard à l'aventure de "Croisons les chemins". Mais voilà que depuis quelque temps, non content d'être un talentueux guitariste qui sert à merveille les projets des autres, François s'est mis en tête d'écrire et de chanter lui aussi ! Et comme le dit Gilles Roucaute: "Voilà que ces qualités se font chanson. Des chansons de débutant-en-écriture étonnantes de maturité, de justesse et de sensibilité qui nous touchent au cœur comme le faisait déjà sa musique ". Accompagné de son frère Matthieu (Dieu ! Quelle famille !) à la batterie et à la guitare, de Julien Colletti (basse) et avec la complicité sur deux titres de Simon Gerber, il nous offre un échantillon de son répertoire. Cela donne l'histoire fantaisiste d'un "Cupidon " dépressif et alcoolique, un "Mister Spleen " mariant blues et groove, une ballade mélancolique du côté de "La Motte-Piquet " et le portrait d'une maîtresse-femme ("Corinne "). La conjugaison d'une virtuosité musicale déjà maîtrisée et d'une spontanéité et fraîcheur dans le verbe. Courez le découvrir !

F.P.

Dans le sillage d’un Vincent Delerm pour le sens du croquis, de Benabar ou Sanséverino pour le swing, voilà le premier disque d’un artiste originaire de Rouen, nourri dans le giron familial aux accents du blues, du jazz et de Brassens. Après avoir joué des standards jazz et rock dans des groupes et financé ses études en jouant du piano, il s’illustre dorénavant dans ses propres chanson. Sur un ton léger et porté par un swing alerte, Vermeulen s’amuse du quotidien, de petits faits. Il avoue un faible pour les "Mamans dans les squares ", revisite l’amour façon entreprise dans sa "Petite world company ", nous présente ce héros moderne qu’est "L’aventurier du béton armé ", chante le blues du "pianiste du transatlantique ". Avec ironie et fantaisie, il s’agace d’une "Saint Valentin " vécue dans la solitude ou pourfend "Le nostalgique ". Vermeulen c’est aussi la tendresse, la finesse de portraits ("La bonne copine ", "Janine et Dédée "), l’instantané de moments vécus ("Une grenadine avec une paille ", "Quand tu dors "). Vif et tonique, entre valse et jazz, avec le concours de musiciens complices dont François Godefroy (pianos, guitares, mélodica), Sébastien Sauchois (saxophones, clarinettes), Michel Glasko (accordéon), voilà un disque malicieux et réjouissant ! Bonne surprise !

F.P.

Accompagné par sa fanphare (sic !) de luxe, voici que nous arrive une sorte d'OVNI à la B. Lapointe qui nous convie à explorer avec lui les travers de ses contemporains ("Les blaireaux ", tous les beaufs unissez-vous !), en même temps qu'il loue la partie la plus charnue de ses contemporaines ("Chanson vulgaire ") ! Le bougre balance ses chansons toutes plus politiquement incorrectes les unes que les autres ("Oh Nicotine " ou l'ode au Dieu Tabac !). Les textes sont superbement tranchants, verts … mais bien mûrs ! On est très loin de la bluette star-académique, mais plutôt dans la chanson bien charnue et … poilue ! A écouter sans modération, mais attention, comme disait Coluche (20 ans déjà !), voilà une production qui pourrait nuire gravement aux c… ! Exccccellent !! Pour quand le CD ?!

J-P.C.