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Alain Léamauff
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Itinérances - rue de la Ferme
78200 Magnanville
(
01 30 92 70 33
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Un disque tout
entier placé sous le signe de l’enfance, avec comme parrain Bernard
Dimey dont le beau texte donne son titre à l’album. Nul place ici pour une
nostalgie pleine de regrets, mais pour un regard fait d’innocence,
encore nourri des rêves d’aventure que l’on fait dans “la cour de récré”.
Bien sûr, les souvenirs enfouis sont toujours là prêts à ressurgir de
ce “Carton à chaussures” qui fait songer à l’évocation de
Mont-Saint-Aignan, chère à Leprest, mais s’ils reviennent c’est pour
dire qu’on sera jamais vieux (“dans toutes les clefs de
l’enfance/j’écrirai en toute insouciance/mes coups de gueule, mes idéaux ”)
et que jamais on n’abandonnera l’espoir d’être “Robin des
Bois”. Bien sûr, la vraie, la belle nostalgie est présente comme dans
ce “Pays de Caux ” où l’on aimerait trouver le repos, mais
l’humour, l’ironie, la dérision sont d’autres armes chères à Léamauff
pour se protéger des blessures du monde (“On n’se r’fait pas”)
ou de celles de l’amour (“Si tu m’quittes”). Accompagné
par une “fine équipe” de musiciens dont Benjamin Duvallet (piano et
arrangements) et Alexandre Leitao (accordéon), Alain Léamauff, se révèle
un vrai chanteur populaire dans la tradition de ces artistes de rues, de
bistrots ou de restos à qui il rend , non sans humour, hommage dans “Pas
d’boulot”. Un artiste en pleine maturité qui pourtant n’a pas
renoncé à ses rêves. Réjouissant et tonique comme un bain de jouvence !
F.P.
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"Sermonades"
3059AL - Babel Prod.
(
01 34 77 37 27
13 titres
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N° 73 - Décembre 1999
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Nous avons aimé voir plusieurs fois en scène cet héritier
de Francis Lemarque pour ce qui est de la gouaille et d’une inspiration
poétique issue d’une tradition populaire et avons vivement apprécié
ce nouveau CD. Sur les bons
arrangements de Grazziella Madrigal, 11 musiques et 7 textes sont de
lui, (j’ai adoré “Ta Normandie”). Bravo aussi pour sa mise
en musique de “Les enfants de Louxor” écrit par Bernard Dimey.
C’est superbe. Ses autres auteurs Denis Demoulin Urbain Rinaldo, Gérard
Duvallet et Jean Keir lui ont fourni de bonnes choses en particulier
l’excellent “L’escalier” de Jean Keir et Ludmilla Michel.
On pourrait reprocher à Alain (emporté par son dynamisme naturel) la
rapidité de son débit dont il use peut-être dans trop de chansons et
qui, joint à une balance qui ne met pas assez la voix en avant, empêche
parfois de saisir la qualité des textes. Néanmoins qu’on ne s’y méprenne
pas, le résultat d’ensemble est plus que globalement positif ! M.V.
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"Des roses et Roger"
©
980752
Production EPM
et Anne Sylvestre
Distribution Mélodie
12 titres
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N° 113 - Juillet-Août 2003
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Nouvel album pour cette
énergique et troublante artiste, toute imprégnée de chanson réaliste,
de java et de tango et qui a appris l’accordéon “par cœur”. Elle délaisse
ici l’univers des bars et des dancings qui était celui du premier
album, pour quelques portraits intimistes, émouvants ou ironiques,
quelques fugitives images, celle de “Nanoche”, petite gitane
envolée, de ”Fauvette”, de “Rose et Roger”, autant
de peintures sensibles pour des vies d’apparence dérisoires, celles de
gens simples, avec leurs joies et leurs désespoirs. Plus grave, mélancolique,
ce disque est marqué à la fois par le lyrisme des textes de Claudine Lebègue,
leur force rythmique alliée à celle de son accordéon et à celui d’Alexandre
Leitao, une vraie fête pour cet instrument. Sacré tempérament que celui
de Claudine qui sait aussi dire les mots de la révolte avec ce refus du
“patriotisme guerrier” (“Le coq”) et cette suite que
constituent “Tagueurs” et, “Graffiti”, saluant cette
rage d’écrire, cette envie de griffer les murs gris du désespoir avec
des mots d’amour, tout aussi déchirants que les siens. A noter aussi,
une chanson de marins (“Capitaine”)
que n’aurait pas renié Michel Tonnerre. Ponctué par les percussions
d’Eric Modeste, la trompette, le tuba et le bugle de Frédéric Roudet
et finement souligné par le violoncelle de Bénédicte Bonnet, un disque
touchant.
F.P.
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"Zelda de vache"
©
Autoproduit 10 titres
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N° 84 - Décembre 2000
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Une voix rauque et troublante, un
petit bout de femme énergique et pleine de vie qui nous entraîne dans
son tourbillon de chansons, un accordéon qui virevolte et danse sur les
accords d’un piano qui swingue, un univers proche de la chanson réaliste
de naguère, Claudine nous fait voyager de bars (“ça
va”, “Parole (tchin-tchin)”) en dancings (“Java,
j’avais”), de guinguettes (“Vive la fête”) en arènes
(“Toro solo”) sur des musiques qui vont de la java au tango.
Une grande présence, une force, un sens du portrait et de l’image, une
émotion communicative (“Mamie”). Le tout est remarquablement
arrangé par J-Luc Michel, qui l’accompagne au piano, assisté d’Alexandre
Leitao (accordéon) et d’Eric Modeste (percussions). Allez !
Claudine. “Fais nous javer. Fais nous valser. Fais nous tanguer. Fais
nous craquer. Allume les lampions !
F.P.
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Démo - Autoprod. -
5 titres
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N° 83 - Novembre 2000 |
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Auteur, compositeur, interprète mais aussi comédienne,
accordéoniste, Claudine Lebègue alterne depuis 15 ans théâtre et écriture,
scène et formation. Sa voix chaude, forte et touchante, ses inspirations,
ses musiques allant de la valse au tango la placent d’emblée dans la
lignée des grandes chanteuses populaires et réalistes. Michèle Bernard
et Anne Sylvestre ne s’y sont pas trompées, qui l’ont accueillie en
première partie. Ces quelques titres ne laissent aucun doute sur la
qualité de son interprétation et sa
présence scénique. Promis, on court la voir ! Allez y aussi !
F.P.
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"Défricher la lune"
Autoproduit
15 titres
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N° 140 - Janvier 2006
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Après ses "Petits bonheurs volés" (2003), voici revenu notre barde normand pour 15 nouvelles
tranches de vie, sous la réédition du CD datant de 1995. Compagnon de
nos bons et mauvais jours, le "manchois" nous crédite à
nouveau de ses bonnes ballades acoustiques mises en lumière par de sobres
mais subtils arrangements guitares/accordéon/flûtes/basse/clavier/violoncelle.
En référence au tout début des années 90, nous relevons une allusion,
ici, à Ferré disparu en juillet 93 ("Eté 93 "), une
autre, là, à P. Bérégovoy suicidé le 1er mai de la même
année ("Nevers "), un hommage complice à J. Bertin
("Petit air des jours heureux ") et une ode à l'accordéon
("La boîte à Marion ") ou à une belle étrangère
("La passagère "). Les chansons à la belle écriture
sont bien dans la tradition d'une poésie somme toute très classique qui
"sent bon" la campagne et la nature. Loin des turbulences de la
ville, notre humaniste est plus enclin à une veillée chaleureuse qu'à
une révolte tapageuse même si, malgré tout, il ne se prive pas d'égratigner
("Comme ces choses-là sont dites "). On se retrouve
plongé dans l'atmosphère feutrée de la chaleur de "La maison
dormante " quand, dehors, blanchit la campagne ("Page
blanche "). L'interprétation sobre de la voix chaude de l'artiste-troubadour,
toujours un brin de tendresse dans la musette, nous invite à partager ses
émotions comme autant de petits bonheurs … partagés.
J-P.C.
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"Petits bonheurs volés"
Autoproduit
16 titres
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N° 125 - Septembre 2004
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Huitième album
(dont 4 CD) de notre barde normand qui, en trente ans de carrière, a roulé
sa bosse sur une multitude de scènes hexagonales et autres. Il nous
offre, à présent, 16 "Petits bonheurs volés ",
chansons fignolées dans la droite lignée des aînés Caussimon, Ferré
et consorts. Ce poète "partageux" de ses émotions et
colporteur d'images du quotidien est un véritable humaniste à l'écoute
et attentif à tout ce qui l'entoure, de mots d'enfants ("La
maison aux yeux bleus ") en petits bonheurs des choses et gestes
simples mais réconfortants ("Petits bonheurs volés "),
de la nature rigoureuse ("La Manche et le Cotentin ",
"Chanson d'hiver ") en invitation aux voyages ("Le
voyageur "), de la ritournelle de "La chanson des rues "
à l'écoute du temps qui passe ("Dis-moi ton rire ").
Par bonheur, derrière cette extrême gravité, des chansons plus légères
ne sont pas en reste ("Limonaire et bandonéon ", "Mon
répondeur "). Hormis trois des textes écrits par Sophie Daoût
et un texte d'Aragon ("La rose et le réséda "), tout
est écrit et composé par l'artiste, accompagné par un ensemble
acoustique guitares/contrebasse/violoncelle/accordéon/flûte/hautbois,
autant d'instruments qui mettent en valeur une réalisation musicale sobre
et élégante à la fois. Un bon et pur moment de poésie qui sent la
veillée au coin du feu.
J-P.C.
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Démo
3 titres
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N° 111 - Mai 2003 |
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Préfiguration d'un double CD 15 textes “Pieds nus
dans l'aube”, à paraître fin avril (Universal/réf. 538807.2). Il
s'agit de la réédition du double album vinyle paru en 1969 sous ce même
titre. Roman autobiographique à l'origine, cet album en propose des
extraits dits par l'auteur, sur des accompagnements de B. Gérard. Sur ce
bref extrait, on retrouve avec plaisir la voix grave et savoureuse du
”conteur”, sur des textes toujours aussi pittoresques. Cette parution
sera conjointe à l'édition d'un livre-témoignage de 25 personnalités
du monde du spectacle : “F. Leclerc : Vu par …” (édité par le
Centre Culturel Canadien : 5 rue de Constantine 75007 - Paris - 01 44 43 21 57).
J-P.C..
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Autoproduit
12 titres
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N° 112 - Juin 2003 |
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Premier CD de cet ACI rouennais à
l'expérience déjà éprouvée par plus de 20 ans de scène sous diverses
formes (groupes, compagnies …), dont celle du Limonaire ("on n'est
pas des vedettes" en 2002). Le répertoire se situe dans la pure
tradition de la chanson française, soutenu par des rythmes variés (jazz,
musiques "des îles" ou autres accompagnements folk) dispensés
par une formation acoustique : guitare ou piano + contrebasse, accordéon/bandonéon,
saxophone et un soupçon de batterie. Sur des textes joliment écrits, il
nous fait partager des tranches de vie oscillant entre l'ambiance
"alcool et fumée" d'un piano-bar ou îles et cocotiers de son
"cœur de palmier". Il nous "ballade" des satires
humoristiques relatives à la recherche d'un boulot ("Trois lignes")
ou à une succession incertaine ("Le bal des héritiers")
à celles plus grinçantes de l'évocation du quotidien ("L’habitant
du tunnel") ou de "La caissière amoureuse". A
noter l'exercice de style dans "La complainte du gars qu'est né
sous un phono" dans laquelle apparaît un grand nombre de
personnalités de la chanson.
J-P.C.
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"Effervescence"
MLPH04
Prod. Philippe Garnault
11 titres
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N° 125 - Septembre 2004 |
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La
rencontre de la chanson française avec le blues, le rock, le folk, la
ballade irlandaise ("Leave her Johnny "). Avec la
complicité de Nick Vaughan (violon), Bertrand Turmel (basse), Michel
Bachvalier (batterie), Jacques Dane (harmonica), Jean-Marc Bisson (guitare
électrique) et la participation de Marie-Hélène Courtin à l’accordéon,
cette "Chanteuse de jazz " dont on nous dit qu’elle est héritière à la fois de Janis
Joplin, Edith Piaf et Colette Magny, nous emporte dans un curieux périple,
d’un "Délire à Venise " à un "Concerto
pour quai de gare ". Michelle Lého nous
offre, sans prétention, mais avec beaucoup de conviction et d’énergie,
des chansons signées Philippe Garnault, croquis de vies ordinaires où se
mêlent amour et désillusion, passant du bucolique portrait de deux
amoureux partis "Pour cueillir des jonquilles " à
celui pathétique de "Suzanna ", héroïne disparue
dans un nuage de cocaïne. Elle manie aussi volontiers l’humour avec
"Le clandé de Porsal ", s’amuse en rimes dans
"Monsieur Ferdinand et les moustiques " et
s’essaie à quelques couplets engagés en avouant faire ici une "Chanson
naïve ". Un disque qui séduira les amateurs de ce style développé
par cette "folk singer" à la française. Tonique !
F.P.
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Michel Lefort
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M. Lefort -
51 rue de l’Angelarde
86100 Chatellerault
(
05 49 21 36 80
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"Terre de sienne brîlée"
LM002 Autoproduit
12 titres
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N° 71 - Octobre 1999 |
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Il a la bonne voix et la parfaite diction d’un comédien
venu à la chanson. Pour son deuxième album (le premier nous avait déjà
incité à le programmer lors d’une de nos veillées), il ne nous déçoit
pas. La plupart de ses chansons sont des tableaux vivants où évoluent
des personnages hauts en couleur, croqués dans son Poitou natal où il
continue de vivre et d’enchaîner théâtre et tours de chant. Cet art
du croquis le pousse en particulier à admirer un peintre au travail dans
la chanson qui donne son titre au disque et explique aussi sa fascination
pour les clowns. C’est de la belle ouvrage, efficace, bien écrite et
sans prétention, interprétée intelligemment et accompagnée sans
bavures.
M.V.
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"En résumé"
Démo
9 titres
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N° 107 - Janvier 2003 |
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De la pure variété rock pour cet artiste d’origine
bretonne, hybride de Sardou et d’Halliday, influencé aussi par ses
origines maritimes avec des titres comme «Solitaire des mers» qui
fut le générique de la vidéo du Vendée Globe en 97 et «Totale
pollution» inspiré par la tragédie de l’Erika. Ce n’est pas
notre tasse de thé mais c’est bien réalisé !
F.P.
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"Il pleut des plumes"
DCC06 -
Prod. Comme-ci, comme-çà
Jean Humenry
Modérato
8 route de
Pierrefonds
60800 CREPY EN VALOIS
(
03 44 59 12 64
e.mail :
moderato60@wanadoo.fr
13 titres
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N° 104 - Octobre 2002 |
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Se posant en dignes héritiers de Brassens, Brel,
Ferré, Barbara , de jeunes auteurs reprennent le flambeau d’une chanson
de tradition. Romain Lemire est de ceux-là, lui qui veut faire «chanter
les pianos» et dédie son disque à Gilles Vigneault comme on offre
un dessin d’enfant. Il porte d’ailleurs en lui cette fraîcheur propre
à l’enfance et nous fait partager cette aspiration, ce devenir
d’artiste, cette soif d’écriture à travers des chansons telles que
«Le mal des mots» ou «La fin du concert». Aérien et
alerte comme dans ces «Plumes» qui donnent titre au disque, grave
et mélancolique («L’ombre de la lueur»), poignant avec «Rwanda»
ou tout simplement croquant la vie à belles dents («Le temps de vivre»),
Romain Lemire nous emporte au fil de ses émotions soutenu par l’accordéon
de Roland Romanelli, Tony Bonfils (basse), Didier Guazzo (batterie),Jacky
Tricoire (guitares), Hervé Cavelier (violon). Pour assister à la
naissance des premières lignes et notes d’un artiste et en apprécier
à la fois l’élégance et la fragilité.
F.P.
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"Quand j’étais petit"
CDM 011
Prod. «Pour faire bouillir la
pluie»
Distrib. Le Chant du
Monde/Harmonia Mundi
21 titres
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N° 106 - Novembre 2002 |
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Des chansons et des comptines pour enfants, basées sur
leurs préoccupations, empruntant leur langage sans céder à la
niaiserie, c’est déjà remarquable ! Mais quand ces mots justes
sont servis par des qualités d’interprétation et une bonne maîtrise
instrumentale, ça mérite d’être salué. A aller voir avec ses bambins !
F.P.
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"Allain Leprest,
chanteur citoyen"
EDV 1421
Éd. Le Quidam Marchait
17 rue Jules Ferry
94100 Saint-Maur
(
01 48 86 16 10
site : www.lequidammarchait.com
VIDEO
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N° 107 - Janvier 2003 |
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Un film de Caroline Anne Marthe
Le quidam marche et ses déambulations nous entraînent dans le quotidien et
l’œuvre d’Allain Leprest, lequel nous livre quelques-unes de ses réflexions
et se raconte avec pudeur. L’enfance, Ivry, Sally,
Pierron, … :
ce qui compte dans la vie et la carrière du «chanteur citoyen» est posé
sur la toile, par petites touches, et le tableau prend forme. Magnifique :
on en redemande !
R.L
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"Je viens vous voir"
©
JDE0008-
Prod.Collectif «AL» Eclats d’Art
(F. Rocheman)
(
01 45 08 11 73
13 titres + 1
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N° 105 - Novembre 2002
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En attendant le prochain enregistrement de nouvelles
chansons, voilà un témoignage en public pris sur le vif à Castres. Les
«aficionados» de Leprest trouveront sûrement à redire quant au choix
des titres, 13 c’est peu au regard de la multitude de textes écrits par
cet auteur prolifique, mais qu’importe puisque ceux-ci ont de quoi
contenter passionnés et novices. Quel bonheur de retrouver ainsi
conjugués l’évocation d’ «Edith», le déchirant «Bilou»,
le fringant «Saint Max», les accents nostalgiques d’un «Mont
Saint-Aignan», les morceaux phares que sont «C’est peut-être»
ou «La retraite» ou d’autres plus rarement entendus comme «J’étais
un gamin laid». Quelle émotion lorsque retentit la voix rauque et
déchirante de cet artiste qui s’avance «Nu», le cœur grand
ouvert («J’ai peur»), funambule des mots, marchant en
équilibre sur le fil tendu entre rire et désespoir. Pour voguer sur cet
océan de rimes, Allain Leprest s’est entouré d’un fier équipage
avec comme capitaine, Jean-Louis Beydon dont le piano complice sait se
faire tantôt caressant comme une vague ou soudainement violent comme une
tempête et Philippe Leygnac, magicien qui, avec sa palette d’instruments,
rajoute ses touches de couleur à ces tableaux : accordina léger
pour la môme Piaf, percussions pour scander «SDF», trompette
pour la fanfare d’une «Kermesse», mêlant les accords célestes
de ses claviers à ceux de Beydon pour une ballade dans le ciel de «Gagarine».
Auteur incomparable, nul autre qu’Allain Leprest sait ainsi marier les
mots, les associer avec hardiesse dans d’étranges et surprenantes
images. Et pourtant, rien n’est ici complexe, tout devient évidence,
nous touche au plus profond en toute simplicité. Un disque indispensable
pour retrouver la magie de cet artiste pour qui, à notre plus grand
plaisir, n’a pas encore sonné l’heure de la retraite.
F.P.
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"Le
Calice"
13.COM.1
38 imp.roix de Régnier
13004
MARSEILLE
(
06 08 45 88 35
Promo
10 titres
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N° 146 - Juillet-Août 2006 |
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Cette ACI s'est initiée toute jeune à ses premières aventures musicales
à Lille. Puis, de groupe soul latino en ensemble polyphonique puis trio
de jazz, elle trouve peu à peu son propre style qu'elle peaufine en
Tunisie et au Maroc où elle séjourna. Elle découvre alors incidemment
un recueil de poésie, "le Calice", datant de 1936 de Nadia
Rousseau à l'univers mélancolique dont elle se sent très proche. Début
2006, elle créé son propre "Calice" qu'elle enregistre en …
Macédoine. Hormis un texte de N. Rousseau mis en musique ("Solitude
"), elle est auteur et compositeur de la totalité des 9 autres
titres, parfaitement mis en valeur par ses 6 musiciens. Des instruments
aussi exotiques que bendir, derbouka et autre udu colorent les bossas d'un
zeste oriental très typé et non moins superbe.
J-P.C.
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Production B. Buzan
et M. Coste
66820 VERNET les BAINS
13 titres
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N° 149 - Novembre 2006 |
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Ce 1er CD éponyme révèle
le beau tempérament de cette jeune artiste narbonnaise. Elle n'hésite
pas à s'engager sur des sujets graves telle la violence envers les
femmes, tout en ne dédaignant pas égratigner la gent masculine ou
magnifier… les seins "Ignorant toutes les matières/Négligeant les
bonnes matières/Si vous savez les taquiner/Ils ne tarderont pas à se
pointer". Un bon nombre de musiciens (piano, accordéon, instruments
à cordes et à vent) épaule notre jeune espiègle, par ailleurs primée
à Aix en 2005 avec Marie Cherrier, une autre "gamine" pétulante
à découvrir d'urgence. Elle a le verbe haut et la voix superbe au timbre
singulier porte ses mots au gré de ses émotions. Dans cet univers de
femme sincère et culottée, forte et fragile à la fois, humour et émotion
font bon ménage "Mais si Dieu est une femme/J'veux bien la
rencontrer/A condition que Madame/Ne soit pas trop coincée/Car si c'est
pour finir/Derrière un voile blanc/Je préfère m'endormir/Aux flammes de
Satan". De la belle ouvrage, on vous dit !!
J-P.C.
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"Loin
des villes"
AutoProduit
15 titres
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N° 144 - Mai 2006 |
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Liliken est né à Toulouse de la
rencontre en 2003 d'une auteur interprète, Christelle Fortin, et d'un
compositeur pianiste, Sébastien Porte, réunis autour d'une même esthétique
musicale et d'une même sensibilité. Ensemble, ils ont construit un répertoire
complet de chansons originales, où les arrangements au violoncelle de
Claire Menguy apportent une couleur et une énergie très singulières.
Alliance de pop et de musique de chambre, Liliken s'est créé un univers
tout en nuances, raffiné et élégant, entre douceur et violence, profond
et mystérieux. Dans de subtiles alchimies de mots, de voix et de mélodies,
Liliken nous transporte à la lisière du rêve, dans des climats
oniriques et mélancoliques, à travers les chemins, que ce soient ceux de
l'enfance ("Les Hortensias ") ou ceux qui nous emportent
dans les brumes de "Prague ". Ils évoquent avec délicatesse
dans "L'age mûr "
le portrait de Camille Claudel auquel fait écho dans "Mes châteaux
angevins ",celui aux reflets changeants de la femme aux deux
visages. Entre des paysages intérieurs et ceux "Loin des villes "
baignés par le crépuscule, c'est tout un monde imaginaire dans lequel
nous plonge Liliken où même les "Huitres" prennent une
saveur particulière, ou les belles de nuit se transforment en papillon ou
en "Chrysalide ", un monde inquiétant parfois qui nous
conduit de la "Nausée " au "Précipice".
Remarquablement arrangé et mis en musique, cet album est comme une
galerie ou chaque chanson est un tableau impressionniste. Magique, entre dérision
et mystère !
F.P.
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Emile Lloret
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E. Lloret - 3bis rue du Rateau
84000 AVIGNON
(
04 32 74 20 52
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"Les
amours violents"
ELVB1 - Gabriandre Prod.
14 titres
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N° 82 - Octobre 2000 |
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Avec une voix déchirante, pleine d’émotion, Emile
Lloret fait partie de ces poètes qui chantent les brisures de la vie, les
écorchures du cœur, la détresse. Il nous promène tantôt dans les bars
où l’alcool pousse à la confidence ou dans les rues de Tanger et les
paysages de l’Algérie et nous fait partager sa rage de vivre et sa
force de survivre. Exception faite de quelques arrangements, il pose ses
textes sur de sobres mélodies de piano, s’apparentant ainsi à la
famille des "piano-voix" . Une vraie qualité d’écriture, une
poésie sans concession. Dommage toutefois que l’absence de variété
dans les musiques entraîne parfois une impression de monotonie. En
attendant un nouveau CD, celui-ci datant déjà, à découvrir ou redécouvrir
pour la sincérité et l’authenticité
F.P.
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"Tortuga"
©
14 titres
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N° 127 - Novembre
2004 |
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Lo Glasman, sur scène,
c'est aussi : X. de l'Espace à la batterie, D. Puhek à la
basse et l'incontournable et non moins talentueux F. Verguet
aux guitares. Notons que, pour l'enregistrement, ils se sont
adjoints les services de nombreux musiciens (trompettes,
violons et autres violoncelle et samples). Lo, issu d'une
longue tradition de voyageurs (bon sang …), comédien passé par
la slam poésie, en capitaine au long cours, nous invite à
voyager à bord du Tortuga, du nom d'une île près de Cuba, dans
son univers pittoresque à la Corto Maltèse. Boucaniers au fond
de rades louches, pirates au grand cœur ou frères de la côte,
marins de terre et d'infortune, il fait bon se frotter à la
rudesse océane du Cap Horn aux Caraïbes. Chansons d'aventures
et chansons de marins plus proches de l'univers d'Higelin que
des chansons "hisse et ho" d'H. Aufray (superbe "Steak de
la baleine "), l'artiste, auteur et compositeur de la
majorité des titres, et ses musiciens-corsaires nous offrent
un superbe folk "musclé" flirtant avec l'Afrique, l'Espagne et
l'Europe de l'Est. L'alcool réchauffe et embrume la tête
jusqu'à perdre le nord sur la rose des vents
("Cardinales"). Que "Grand papa danse avec la lune
" et joue ses quatre femmes au poker, que les larmes du
capitaine dessinent "l'île au trésor " sur la table ou
que "la fée des ascenseurs
" vous offre un accueil idéal, le
carnet de route s'étoffe de milles escales au cours desquelles tendresse,
intimité et amour le disputent à la rudesse ambiante. A
découvrir d'urgence ce climat original et … vivifiant.
J-P.C.
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"Quand j’étais petit"
Autoproduit
4 titres
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N° 117 - Décembre 2003 |
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Menée
par un étrange capitaine, voilà le prototype d’une chanson
d’aventure, inspirée par les fantômes de la flibuste et des Frères de
la Côte. Entre une évocation d’un "Grand-papa "
baroudeur, contrebandier qui danse la nuit avec la lune, un appel à
tenter la grande aventure, une "Carmagnole " des
fauchés et une histoire de vengeance qui se finit sur "la planche "
avant le grand saut dans l’océan, ces titres nous donnent un aperçu
d’un univers personnel, quelque peu houleux et tourmenté. A noter la
qualité des accompagnements conduits par un équipage où l’on compte,
entre autres, François Verguet aux guitares. Oniriques, originales et déroutantes,
ces chansons méritent sûrement d’être appréciées au sein d’un
spectacle présenté comme une grande histoire de marins aventuriers. A suivre…
F.P.
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"Un petit coup d’rouge"
Autoproduit
4 titres
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N° 77 - Avril 2000 |
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Venant du théâtre, Léonie Lob nous fait plonger avec
ce disque dans un univers cher à la jeune chanson française :
expressionnisme moderne, petits drames du quotidien et humour acide. Les
textes sont pour la plupart issus de la collaboration de Léonie avec ses
musiciens Iliès Kammarti (contrebasse et saxophone), Marwen Kammarti
(violon), Philippe Rak (claviers et percussions). La voix au registre
varié et surprenant de la chanteuse et l’univers musical aux influences
diverses (jazz, tzigane, musiques traditionnelles) donnent à ce premier
disque une certaine originalité.
F.P.
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"Les mâchoires
de velours"
LFB090
Le Loup du Faubourg
14 rue des Gobelins
75013 PARIS
(
01 42 12 05 99
www.leloupdufaubourg.com
12 titres
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N° 131 - Mars 2005
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Premier disque solo pour cet artiste au parcours déjà
copieux, premières parties de Font et Val, Prix SACEM du meilleur
parolier à Sète en 90, cofondateur du trio Blue Jean Society, duettiste
avec Sarclo pour un spectacle et une tournée. Le voilà donc en solo mais
néanmoins en bonne compagnie puisque ce disque est réalisé par le
groupe Les Escrocs et arrangé par Eric Toulis et Hervé Coury. Entre
guitare, banjo, trompette, tuba, accordéon, clarinette, au rythme de
quelques ballades et airs de jazz, à l'image de ces "mâchoires de
velours", Manu lods se fait mordant, incisif voire cynique sans
pourtant renoncer à la tendresse. Chroniqueur d'existences ordinaires et
dérisoires, il nous raconte la vie "idiote des gens contents"
dans un "Rez de chaussée " de banlieue, les vacances
populaires à "Palavas les Flots ", croque le portrait
d'une ravissante nunuche ("Cucul "), celui au vitriol
d'une "Grand Maman " que la vie a rendu moche et méchante. Le verbe de Manu Lods est
percutant, précis, la rime fait mouche et touche à tout coup comme dans
"Claire d'Angleterre ", petit bijou de concision. La
justesse est aussi au rendez-vous avec cette belle et mélancolique évocation
d'un "Vert Parisien " ou cette rencontre d'une farouche
gazelle aperçue au détour d'un rayon chez "Tati ". Doux
rêveur ou paillard impénitent ? Provocateur ou émouvant ? Difficile
d'enfermer Manu Lods dans un uniforme, que ce soit "le string "
dans lequel il rêve de se réincarner ou le triste "Pardessus " que nous fait endosser la mélancolie.
Héritier d'une tradition qui allie grivoiserie et poésie, "vulgarité"
assumée et trait d'esprit, quelque part entre Trenet et Perret, Manu Lods est tout simplement un de ceux qui
renouvèlent le métier
de "chansonnier". Du talent !
F.P.
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"Demain
sera mieux"
Production Mon Slip
18 rue de Reuilly - 75012
PARIS
(
01 43 70 71 42
www.monslip.fr
Promo
13 titres
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N° 145 - Juin 2006
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Ce groupe berrichon repéré par les Têtes Raides a ensuite signé chez
ce même label au nom original (y retrouvant, entre autre, Loïc Lantoine).
Ce quatuor évolue dans un tout autre registre, plus "champêtre",
qui séduira les grands et fera rire les petits. Toute de gouaille et légèreté,
Sylvaine Lanceau au chant (violon, balai) est entourée de S. Lainé
(guitare, flûte et percussion), P. Lainé (clarinettes, flûtes, violon
et dulcimer) et R. Schaffhauser (guitare, accordéon et sabots). Sur des
textes d'un mode faussement naïf, ce curieux mélange de chansons
traditionnelles, bourrées, ballades irlandaises et cajun, emprunte des
chemins de traverse menant de l'école buissonnière au balloche de
campagne, en passant par le comptoir en zinc du bar des sports. Au milieu
de tous ces styles, le lombric trace sa galerie imperturbablement. Les
personnages sont haut en couleurs ("Marcel ", "Edouard",
"René ", "Camille ") et les situations
improbables. Le temps d'imaginer que Vigo pourrait être dans la Creuse
("Vigo ") ou de cueillir des géraldines au bord du
chemin ("Géraldine ") et nous voilà à nous surprendre
tapant du pied sur des airs de gavottes. Voilà une formation atypique qui
ravira les adeptes des rythmes folkloriques … et pourquoi pas les autres
?!
J-P.C..
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"Des cailloux dans
les poches"
SDC0110
Prod. Son de cloche
www.sondecloche.fr.st
13 titres
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N° 116 - Novembre 2003
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Duo de "chansonniers" volontiers iconoclaste, proche de
l’esprit Font et Val, ce groupe Lorrain écume depuis 1992 les salles de
spectacles. Un aperçu du travail de ces "libertins libertaires"
qui fustigent ici l’hypocrisie et l’ordre moral avec "La
vermine ", la domination de l’argent ("Le fric ").
Mais si ces compères savent égratigner et faire rire, ils peuvent aussi
se montrer tendres et nostalgiques ("Les taches d’encre sur les
doigts "), émouvants et poignants ("La pluie ").
Ils sont, en tout cas, d’habiles joueurs de mots, témoin cette "Statuette
" avec ses rimes en "ette", exercice que ne
renierait pas un autre "saltimbanque", Gérard Morel. Avec cette
articulation entre théâtre et chansons, voilà un groupe à découvrir
de toute évidence sur scène. Du rire intelligent, décapant et subtil !
F.P.
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