Xavier Lacouture
Lady Elles
Lady Palavas
Lafcadio
Julie Laforest
Gilbert Laffaille
David Lafore Cinq Têtes
Roger Lahaye
Lalo
Eliane Lambert
Joëlle Lambert
Laurya Lamy
Gaspard La Nuit
Eric Lannée
Loïc Lantoine
Hervé Lapalud
Largo
Philippe Lars
Jérôme Latil
Eric Laurent
Antoine Lauth
Clarisse Lavanant
Christine Laville
Marie Lazaro
Jean-Marc Le Bihan
Le Coq
Lennback
Yannick Le Nagard
Patrick Le Roux
France Léa

7 titres de divers auteurs (dont un texte de l'interprète).

F.P.

L'ami André Brillaud a eu raison de nous recommander ce très beau disque d'un auteur-compositeur de grand talent. Il me semble, à l'écouter, que l'on se trouve en présence d'un héritier de Maxime Le Forestier. J'y ai ressenti le même climat, plus précisément sensible dans la chanson "Elle". Mes seules réserves porteraient sur la musique de "Télé" et sur le côté Aznavourien plus banal de "La dérive". Soit dit en passant, je tiens Aznavour en grande estime. Il est un des grands de la chanson populaire. Je parle ici uniquement du point de vue de la tenue du CD de Rémy Long qui est d'un niveau littéraire plus élevé. Paul-André Maby a fait ici un excellent travail d'orchestrateur et de pianiste. Denis Leroux est aux percussions et Jacques Mélivuer à l'accordéon. Je ne peux m'empêcher de vous donner un extrait d'une chanson: "Je suis un pèlerin et je vais pas à pas / Et nul ne peut me dire où finira ma route / Je ne suis qu'un pantin ballotté par le doute / Hésitant chaque jour, pour savoir où il va". Il va du bon côté, nous pouvons le rassurer.

M.V.

"En zehcrehc à erdnerpmoc, zetuocé ! ". En effet, le principe est original de créer son propre langage en écrivant chaque mot à l’envers. Le résultat est tout à fait étonnant et s’écoute comme une langue à part entière, à la phonétique très ibérique. Ce qui convient parfaitement aux rythmes latino-orientaux et à la magnifique voix de Laure Stéphan qui compose ce duo avec J-D Tombolahy (A/C et multi-instrumentiste), pour ce second CD. Faute de pouvoir consulter les textes, il est naturellement impossible de détailler les thèmes abordés. Il doit cependant y être question d’amour et de tendresse à l’évocation de quelques-uns des titres : "Ej iarilbuo’n sap ", "Tuot sab ", "Nu emmoh ", "Emia iom ", "Apap namam issua ", "Etuocé-iom ". La chanson française ne cessera donc jamais de nous surprendre, et c'est tant mieux !

J-P.C.

Issu des piano-bars de Tours puis, longtemps à Paris, de différents groupes de rock, il compose dorénavant sur des textes de M. Belou des chroniques sentimentalo-humoristiques, en formation piano/basse/guitare/batterie. Il s’est créé un répertoire empreint de tendresse et d’humour qui sont les ingrédients du cocktail qui sied bien à son côté nature. Las de promener son rêve amoureux le long du "Canal St Martin " ou surréaliste ("Rêve du banc "), il ne dédaigne pas la drague à la "Samaritaine " (où il y avait presque tout il y a encore peu !), cultivant l’autodérision ("Don Juan ") et dénonçant ironiquement les plages bondées de l’été quand on est si tranquille à Paris ("Erica "), voire ! Vous le rencontrerez peut-être au hasard d’une petite salle parisienne où il a déjà séduit un public qui ne demande qu’à s’étoffer.

J-P.C.

Cet ACI ardennais qui a élu domicile à Troyes nous invite à le suivre dans ses agréables voyages émotionnels improbables aux rythmes tour à tour latino, afro, brésilien ou jazz. Issue de ses nombreux et lointains voyages, c'est toute une palette de couleurs musicales et de styles différents aux arrangements à forte dominante piano, perçu et guitares qui soutient cette voix douce et chaude, chantée-parlée, nous contant tout autant la folie de ceux qui ont aimé Marie, l'élégance de la femme universelle, l'ivresse qui tend ses nasses incontournables ou la fuite du temps qui passe. A noter la superbe ballade illustrant l'histoire d'un "petit beur" pacifique qui a le mal de son pays imaginaire et la non moins intéressante ode à Rio, ville de lumière que l'on sent constamment en filigrane de cette belle production. Il a d'ailleurs collaboré pour un CD et sur scène avec le percu brésilien E. Carneiro, référence s'il en est. Tout est habilement fait pour se laisser bercer tout au long de ce parcours exotique.

J-P.C.

 Avec un solide bagage artistique fait de dix années approfondies de chant, d'art lyrique et de piano auxquelles s'ajoutent des études de danse et de théâtre, cette auteur compositeur et interprète a déjà à son actif des collaborations avec le Grand Orchestre du Splendid, Jacques Higelin et a participé aux albums et spectacles d’Alain Souchon, Jane Birkin, Marc Lavoine, Farid Chopel, Philippe Lavil, Enzo Enzo... Son expérience la conduit aussi à consacrer une partie de son temps à l’enseignement et elle intervient en qualité de professeur de chant au Studio des Variétés et aux ACP/La Manufacture Chanson. Avec une voix belle et agréable, pleine de swing, elle se ballade sur des rythmes de blues et "acid jazz" pour de petites tranches de vie et des portraits ironiques ou tendres, forts bien écrits ("Sale mec", "Georges", "Ma sœur"), des refrains plus légers que rythme l'amour ("Ce sentiment pour vous", "Folle de joie") et quelques regards contemplatifs et rêveurs sur le monde ("Le désert est habité", "L'hymne aux vents"). Réalisé et arrangé par elle-même avec la complicité de M.Y Kochmann (basse, guitares), L. Faucheux (batterie) et P. D'Angelo, cet album sonne comme un bon opus de "variété", mais de celle qui garde encore une passion pour les mots, "Tous ces mots" que Véronique nous chante avec passion et qui en font le meilleur titre de ce disque. Entre un soupçon de gravité, quelques pincées de douce candeur et une bonne dose de charme, voilà une écoute plaisante et séduisante !

F.P.

Un jeune trio (chant, guitare, percussions) né de la rencontre de différentes influences musicales afro-orientales, rock et jazz. Un indéniable enthousiasme, du rythme et du plaisir à jouer ensemble. La voix d’Alexandre Delaoutre, haut perchée, survole les accompagnements de Ihab Radwan à la guitare et Marco Cohen aux percussions. De ces trois musiciens aux talents prometteurs, on attendrait pourtant plus de diversité dans les mélodies et de recherche dans les textes. A suivre.

F.P.

 Nouveau CD, nouvelles couleurs apportées par la richesse de l'accompagnement jazzy de H.Ott à la seconde guitare et par la touche féminine de la voix de Millyna. Fort d'une déjà très longue carrière de 30 ans tracée par nombre de LP et K7, cet ACI a plus récemment émis pas moins de 4 CD depuis1996. En nous proposant ce 5ème, c'est dire si notre artiste est doté d'une imagination débordante et surtout d'un talent d'ACI toujours prompt à nous conter ses révoltes qui nous plongent au plus profond de la conscience humaine, dans ce qu'elle recèle de bassesse et de bêtise ("Le charnier ", "L'époque du fast-food ", "Si le temps ", "Gluiras ", "C’est au collège "). De sa superbe voix grave et chaude à faire pâlir un conteur, il s'offre de doux moments de recueillements tant pour évoquer Van Gogh ("Couleurs"), Baudelaire ("Le petit nuage gris "), Rimbaud ("Fleur en bouton") ou Picasso ("La valse des tournesols ") que pour s'émouvoir devant une nature de rêve ("Tu as longtemps vécu ", "Hirondelle") ou tisser une ode à la féminité ("My dream girl"). Humour et gravité font ici toujours bon ménage : vivons nos rêves et restons nous-mêmes ("Quand on ne fait plus de bêtises!"), quel plus beau credo ?!

J-P.C.

Nouvel album de cet auteur, compositeur et interprète ardéchois, troubadour moderne, chanteur artisan qui puise son inspiration dans la brise légère qui souffle dans les arbres, dans l’eau du Rhône, les paysages lumineux de Provence, les émotions simples que l’on vit au rythme du temps qui passe et rend hommage à ses maîtres que sont Charles Cros et Baudelaire. Des chansons comme à la maison, comme autant de messages d’amitié, de souvenirs de rencontres autour des guitares. Généreux, sympathique ! mais pourquoi tant de titres, dix-sept en tout, au risque de ne pas être vraiment écouté jusqu’au bout.

F.P.

Nouvel album du “troubadour” ardéchois comme il aime à se présenter. Une voix aux accents de Provence, de garrigues et de soleil. Exceptés trois poèmes de Charles Cros, André Henry et Evelyne Mercadal,  Jean-Marie Loubry signe tous les textes. Ceux-ci sont inégaux, allant d’une naïveté propre à l’enfance à des thèmes empreints de plus de gravité. Les arrangements et musiques, de Loïc Robinot et de l’auteur, assez pauvres ne suffisent pas à soutenir l’interprétation et donnent à l’ensemble une certaine monotonie. Il émane pourtant de tout cela une générosité qui incite à la tendresse.

F.P.

18 titres d’un compositeur également auteur de 13 d’entre eux. Je l’avais déjà entendu dans ses premières K7. Il vit en Ardèche où, malgré les difficultés de travailler la chanson, isolé, il progresse indéniablement. Il a écrit quelques très beaux textes “Le joueur de gammes” “Est-ce toi ?”, “Les genêts” par exemple et les auteurs qu’il a mis en musique, entre autres Rimbaud, Charles Cros et Baudelaire, témoignent de la qualité de ses goûts. Son inspiration d’auteur est plutôt bucolique, parfois nostalgique. Ses musiques sont inégalement réussies et si sa voix a une belle tessiture, on aimerait  l’entendre interpréter ses chansons d’une façon moins scandée, plus décalée, ce qui les rendrait moins monotones à l’écoute

M.V.

Initialement parrainée par J. Brel, ayant assuré les premières parties de Ferré, Louise a toujours interprété les grands poètes. Ce goût l'a conduit a reprendre de façon sobre et très personnelle "Le bateau espagnol " (Ferré), "Nantes " (Barbara) et "La quête " (Brel). Un poème de M.L. Gall ("Atelier Dauphine ") et 8 de ses propres textes mis en musique par J. Delance complètent avec bonheur ces "couleurs du temps". Voix claire et écriture simple et concise, sur des rythmes volontiers jazzy d'une section piano-contrebasse-batterie-basson, Louise explore le temps qui file, de l'amour à la tendresse, de souvenirs nostalgiques en refus de ce monde de désespérance, tissant une belle ouvrage à écouter sans modération

J-P.C.

Une chanson fort bien interprétée, dans la pure tradition "rive gauche", classique autant dans les musiques que dans les thèmes ("Paris d’hier et d’aujourd’hui", "De l’autre côté de la rue", "Tangoter"). Beaucoup de soin dans la réalisation, les arrangements, une indéniable qualité mais une absence de singularité. Cela reste pourtant séduisant.

F.P.

 Voilà le nouveau disque de celui que toute la jeune génération de la chanson française devrait considérer comme son grand frère, un de ces frangins qui associe, depuis bientôt cinquante ans, swing et chanson au fil d’une quinzaine d’albums, un de ces rêveurs et poètes que Brassens aimait par-dessus tout et à qui Pierre Louki adresse un bel hommage ("On n’était pas faits pour que tu nous laisses "). Pierre Louki conte à merveille de brèves histoires volontiers loufoques comme celle de ce "trou de mémoire " qui le voit hagard caché dans une armoire. Son univers est peuplé d’un bestiaire singulier et étrange où l’on retrouve au côté de sa chatte Folette, pêle-mêle, un éléphant venu faire un brushing dans un salon de coiffure, une tortue et un solex, des "poissons qui sont de drôles de mecs ", une légion de moutons, des "Oiseaux oisifs " et "L’âne de St Cydoine ". Chantre de l’absurde, Pierre Louki sait aussi porter un regard tendre sur l’amour ("Je n’eus qu’un amour ", "Folette et moi, on t’attend "), chanter les "désillusions ", "le temps " inexorable, évoquer avec émotion son ami l’écrivain Roger Blin. En quelques mots subtils, quelques rimes habiles, tel un artisan attentif et minutieux, à partir d’un "pépin de tomate" ou d’un "paratonnerre" il bâtit une chanson ou nous fait sentir le palpitement imperceptible des "peupliers ". Côté musiques et arrangements, la compagnie est belle puisqu’on retrouve entre autres les signatures de Maurice Vander, Raul Barboza, Jean Ferrat, François Rauber, Francis Lai, Claude Bolling, Paul Lemel…Pour l’accompagner, Pierre Louki a fait appel à son orchestre : Jean Christophe Hoarau, Daniel Barda, Christine Laforêt auxquels se sont joints Dominique Cravic et les Primitifs du Futur ainsi que Jacques Bolognési et Grégory Veux. Guitares, flûtes, bugles, tuba, trombone, clarinettes, piano, accordéon, harpe, épinette, washboard, voilà de multiples couleurs qui se rajoutent à celles déjà vives des tableaux de ce maître enchanteur. Eblouissant et merveilleux ! Souriant, malicieux et joyeux comme le regard d’un éternel enfant !

F.P.

Ce groupe est né il y a deux ans de la rencontre de Luc Dahan (guitare) et Lise Nathanson, formée aux ex-ACP. Les y ont rejoints P. Flamain à la guitare et E. Cauchemez à la contrebasse. Ne cherchez pas Lise sans Luc ! Il donne le tempo avec ses 2 compères tandis que la belle enchaîne de belle manière les textes décalés sur des envolées manouches. Pêche, swing et grâce !

J-P.C.

Second album après "Le bal des athlètes " pour cet artiste lillois, découverte des Francofolies en 2004 et des Bars en Trans de Rennes. Avec ses complices, Romain Delebarre (piano, guitares, accordéon), et Etienne Villemot (violon, guitares) auxquels se joignent cuivres, cordes et instruments à vent. Il nous propose un voyage musical mixé par Rudy Coquelet, réalisateur son d'Arno, enregistré à Bruxelles. Lulu aime jouer des mots ("Pataquès") avec un humour décalé et nous propose des chansons finement ciselées entre ballades, ("De Bray-dunes à Menton"), portraits un peu amers ("Ego") ou ironiques ("Légionnaire intellectuel"). Il oscille avec fantaisie entre swing et tango ("tango Dupied"), dénonce avec habilité le jeu truqué de l'ascension sociale ("Misère d'atouts"), nous entraîne sur une musique étrange et envoûtante dans la visite onirique de "jardins suspendus". Pour conclure ce disque il s'offre le luxe d'un morceau en trois mouvements musicaux distincts ("Des sourires et des hommes") baptisés: la vie, la mort, Enfer ou Paradis. Des textes riches foisonnants, une grande diversité musicale, une confirmation pour cet artiste du Nord, qui s'inscrit dans la lignée des Fred Merpol et William Schotte. Original et intéressant !

F.P.

1^er album.
La pochette ressemble à celle d’un disque pour enfants, le titre aussi. Le nom et le côté un peu fou-fou de l’interprète et même le style des arrangements viennent conforter cette impression. Et pourtant... Les chansons  sont beaucoup plus pour des adultes, disons des grands enfants, que pour l’école maternelle.  Sous son enveloppe clownesque, Lune fait passer des attaques contre la guerre et l’air conditionné, s’attendrit devant une petite fille abandonnée, nous donne une version moderne de “Mon homme” ( une ordure dont elle aimerait se désintoxiquer mais ... qu’elle adore), déplore qu’il faille bosser et trouve que l’amour “respire le cruel/Tout au fond du rire/Souffre son sous-rire”. Enfin, elle  aimerait bien qu’on “fiche la Paix au Mur des Lamentations”. Comme quoi l’habit ne fait pas le moine ! Ces thèmes de grandes personnes dont elle est l’auteur sont démystifiés par les musiques plutôt rigolotes de ses compositeurs et arrangeurs Nicolas Mazzola et Gaspard la Nuit. En résumé Lune, cette ancienne élève des Ateliers-Chansons de Paris, qui continue à faire partie de la troupe des Comédiens-chanteurs de Christian Dente, ose amener ici un style neuf, un vrai style. Saluons sa démarche.

M.V.