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  Christian Paccoud 

Christian Paccoud Ce solide gaillard qui semble être né avec son accordéon parcourt depuis plus de 30 ans les chemins de traverse de la chanson, loin de la fausse gloire et des sirènes du show-biz. Né dans l’ Isère, élève accordéoniste à 5 ans, il monte pour la première fois sur scène à 11 ans et a chanté ses premières chansons à 22 ans dans un cabaret de Cherbourg. A 25 ans, c’est la rencontre de Fanon qui sera primordiale et qui le poussera à se faire entendre. Il perfectionne son métier avec Alain Féral et se produit à l’affiche de ce qui reste alors des cabarets. En 86, il figure parmi les découvertes du printemps de Bourges et l’année suivante au tremplin. On le retrouve au TLP Dejazet puis à France-Culture. Il poursuit parallèlement une carrière de comédien. Eclectique, il se produit aussi bien sur la scène de l’Olympia qu’au Limonaire ou au Picardie ainsi qu’aux côtés d’adolescents en difficulté ou de son ami Djamel Allam. Il est aussi à l’initiative d’une goguette des années 90 « la cour des ânes », prend un temps la direction du Connétable, remporte un triomphe à Avignon avec « l’Opérette Imaginaire », écrit avec intelligence des chansons pour enfants. Ce n’est pourtant qu’en 2001 qu’il enregistre son premier CD « Des roses et des chiens » avec le Loup du Faubourg. Un parcours riche de 25 ans, celui d’un poète généreux, homme de cœur et de conviction, dont les textes sont autant de cris d’amour, d’appels à la tendresse, d’insurrections et de révoltes. Un vrai chanteur populaire. Il faut voir Paccoud sur scène, parfois sans micro, faisant corps avec ce petit accordéon, pour en mesurer la grandeur et la justesse.

F.P. (Mai 2002)

"Christian Paccoud n'est pas cou-rant...Il ne court pas après la fausse gloire, la notoriété factice, l'intégration dans le système frelaté du show business"
C'est un solide gaillard à l'allure presque brutale. Il ne mâche pas ses mots, mots grinçants d'un rebelle impossible à apprivoiser. Il est pourtant aussi un tendre qui nous fait passer sans en avoir l'air de coups de gueule en coups de coeur.
Né à Pont de Bonvoisin dans l'Isère, élève-accordéoniste dès l'âge de 5 ans, il est monté sur scène pour faire danser la foule à 11 ans, a chanté ses premières chansons à 22 ans dans un cabaret de Cherbourg. Il a 25 ans lorsqu'il rencontre Fanon qui le persuade d'aller se faire entendre à Paris. Nous sommes alors en 1979 et c'est une période noire pour les chanteurs francophones. Néanmoins, il perfectionne son métier avec Alain Féral, transfuge des "Enfants Terribles", et 3 ans après, est à l'affiche de ce qui reste des cabarets tant rive-droite que rive-gauche, tant bourgeois qu'anars.
En 86, il figurera dans les découvertes du Printemps de Bourges et l'année suivante dans le Tremplin, ce qui le conduira au TLP Dejazet, au Tintamarre puis à France-Culture où il démarre une carrière parallèle de comédien. Refusant délibément de s'intégrer dans le show bizz, il joue au théâtre, tourne dans un téléfilm et enregistre pour la première fois 2 chansons.
En 89, il participe à la création de la "Java Bleue", association d'artistes qui s'occupe d'améliorer les conditions de vie des personnes âgées, passe pour la 1ère fois à l'Olympia et fait une tournée en province avec un spectacle intitulé "Anarchie ma blanche".
Festival de Marne en 90, tournée en province, Festival de Vassivière. Il crée avec des ados en difficulté "Les maux dits" au TLP Dejazet.
En  91, il sort une K7 "Cerise Time Tour 90" enregistrée dans un bistrot à chansons. En 92, il monte un spectacle biculturel avec Jamel ALLAM (de qui il a traduit 5 chansons), crée "La cour des ânes" (goguette des années 90), crée avec Pierre Meige une comédie musicale "Les héros du Périph." qui tournera à Montréal, Québec, Washington, New York.
En 93, il prend la direction artistique du Connétable, "La cour des ânes" est un succès programmé au Festival de Marne et au Théâtre Silvia Monfort. En 94, participe à des galas de soutien à l'Algérie avec Djamel Allam, organise un hommage à Maurice Fanon et tourne un court métrage d'après Prévert "Le Tableau des Merveilles"; en 95, tournées, Printemps de Bourges (off), galas divers et création  à France Culture d'une pièce radiophonique du "Repas" de Valère Novarina et divers contes pour enfants.
Le parcours de Christian Paccoud que j'ai voulu révéler ici donne une idée de l'artiste qu'il est. Cet ami d'Allain Leprest est un homme généreux et libre, ce n'est pas COURANT de nos jours.

M.V. ( Avril 1997 )

   Nicolas Pateloup
  
   Paul et Robin 

Paul et Robin       " Un grand frisson d'amour "

« C’est l’heure des fleurs, des yeux pleins d’amour et de couleurs » interprètent Paul et Robin qui mériteraient qu’on leur tresse des colliers de fleurs tellement est grand leur talent. En fait, Paul et Robin sont en réalité Marion (Rouxin) et Etienne (Mezière). Drôles de noms pour un duo féminin
masculin, ce qui dénote déjà une certaine
 Photo S. Tandé           originalité.
La petite Marion, du haut de ses 24 ans, fraîche comme un bouquet de printemps, a de l’amour plein ses chansons, mais ce sont des histoires d’amour souvent troubles et difficiles à vivre qu’elle nous distille à l’aide d’une fine écriture (elle écrit les paroles ou la musique, quand ce ne sont les deux). Mais il faut l’écouter et la voir sur scène. Excellente pianiste, elle s’accompagne elle-même et nous balance ses « Histoires d’O » de « Gamine », de « Cour de récréation », de « Métro » et autres histoires savoureuses d’une voix douce ou puissante avec un rien de gouaille et de sensualité, d’un réalisme grave, d’une tendre émotion, ou d’un humour ironique qui nous surprend agréablement. Mais Marion ne fonctionne pas sans Etienne et son violon magique, car ce violoniste exceptionnel fait chanter à l’aide de son archet les cordes de son instrument avec une belle virtuosité, c’est également l’arrangeur des chansons dont il compose parfois quelques musiques. Ainsi, l’un ne va pas sans l’autre, et à eux deux, ils se complètent fort bien.
Au départ, Marion, originaire du Mans, après une solide formationPaul et Robin théâtrale à l’Université de Rennes II, a intégré diverses compagnies professionnelles, puis elle s’est associé à une pianiste clarinettiste, à la naissance du groupe, elle interprète des chansons du répertoire. Ensuite, grâce à une formation de pianiste, elle s’est mise à l’écriture. Virginie, sa pianiste clarinettiste étant devenue professeur de musique, elle a rencontré alors Etienne Mezière, lequel violoniste avait suivi une formation de            Photo A-M Panigada
musicologie à l’Université de Rennes II et au Conservatoire National de Rennes, travaillant également le violon jazz à Paris et participant à plusieurs formations musicales : orchestres, quatuor à cordes, formation jazz, salsa et chanson française. Il est arrangeur également au sein de différents groupes.
Paul et Robin, c’est déjà toute une histoire en chanson, une belle histoire d’amour. Avec 2 albums produits de bonne qualité, « Histoire d’amour » en juillet 2000 et « Dans la boite » en mai 2001. Rien qu’à Paris, on a pu les voir au Sous-Sol, au Sentier des Halles, à l’Ailleurs, au Limonaire, au Caveau des Artistes, au Barouf et les concerts et festivals en province ne se comptent plus.
Paul et Robin, c’est un duo dynamique, une chanson d’expression poétique et musicale, pour tout vous dire, une chanson qu’on ne se lasserait pas d’entendre, enfin, un duo promis à des lendemains qui chantent bel et bien.

J.R. (Juin 2002)

   Anne Péko 

" Quand ANNE PEKOSLAWSKA chante PIAF "
Si éloignés qu’ils puissent paraître l’un de l’autre et notamment par leurs possibilités vocales, Lény (Escudero N.D.L.R.) et Edith ont quelque chose en commun : Ils chantent pour un public populaire. Ils sont sincères, authentiques et généreux. Et si je parle au présent, ce n’est pas seulement pour Lény, c’est aussi pour Edith dont la voix est toujours
 Photo I. Zabulon      présente dans nos oreilles et dans nos coeurs. Ses chansons - on dit ses chansons, bien que de toutes celles qu’elle a interprétées, elle n’en ait écrites qu’une infime partie, mais elle a su faire siennes toutes les autres - ses chansons vivent toujours intactes lorsqu’elles sont interprétées par la comédienne-tragédienne Anne Pékoslawska. On dit déjà “La Péko ” comme on disait “La Piaf ”. Pourtant Anne est loin d’être un clone d’Edith.
Et Lény et Anne ont aussi autre chose en commun. Tous deux sont des exilés. L’un venu très jeune d’Espagne, l’autre très jeune de Pologne. Et cette chanson française que nous aimons et dont les spécificités sont indéniables, elle est souvent née de la plume d’auteurs d’origine étrangère (Escudero, Lemarque, Aznavour, Brel, etc...) ou transcendée par des interprètes eux aussi d’origine étrangère (Montand, Anna Prucnal, Jane Birkin, Anne Péko etc...). A l’époque où en Europe des pays voisins se déchirent pour des questions de nationalisme, il y a là matière à réflexion. Pour en revenir à Anne Péko, si elle met un souffle différent dans son interprétation des chansons de Piaf, l’intensité de son interprétation nous en permet une relecture et une nouvelle émotion.

M.V. ( Mai 1999)

Une grande interprète... Tout feu, tout femme" "
Il était une fois une comédienne du genre passionné, nommée Anne Pekoslawska, qui eut un jour de 1987 envie de chanter. Elle mit donc en place et en bouche quelques tours de chant. L’un des premiers s’appelait “Tais-toi Shakespeare, je chante!” et un autre “Un peu comme Ophélie”, sans doute pour exorciser ses regrets d’être obligée de délaisser sa carrière de comédienne. Elle avait en effet des engagements un peu partout en France et même des tournées en Hongrie et en Pologne. En 93, elle avait la maîtrise totale de sa voix et n’hésita pas à monter “Madame”, un nouveau spectacle où elle chantait, il faut en avoir le culot, les chansons de la grande Piaf. Sa soif d’exigence de qualité, servie par une voix très “blues” et une sensibilité particulière due à ses origines slaves, enthousiasmèrent très vite le public. C’est alors probablement à cause de “La Piaf” que d’aucuns tinrent à l’appeler “La Péko”.
Elle fit alors sauter une partie de son patronyme et devint donc Anne Péko. Elle travailla un nouveau répertoire pour y exprimer des sentiments, des émotions et un humour très personnel. Elle s’écrivit donc quelques chansons sur mesure et s’assura le concours de quelques grands comme Claude Lemesle, Michel Rivegauche, Roger Pouly. Le résultat donne ce spectacle “Tout feu, tout femme” avec lequel elle tourne actuellement. Elle peut y donner les mille couleurs de sa palette d’interprète... puissance, fragilité, révolte, sensualité, subtilité. Et elle a su s’entourer de merveilleux musiciens, Laurent Desmurs aux claviers et Jean-Lou Descamps au violon. J’allais oublier: Elle joue aussi fort bien du saxo... qu’on se rassure, pas en chantant!

M.V. ( Octobre 1997)

   Véronique Pestel

Véronique Pestel marie l'intelligence et la sensibilité"
Véronique Pestel fait partie des rares chanteuses de la tradition francophone à avoir réussi à faire une percée au cours de ces dernières années. Son passage à l'Olympia l'an dernier a permis de constater l'impact et l'ampleur de cette percée. Seule au piano, féminine en diable, elle est à la fois une poétesse nuancée à fleur d'ironie et une musicienne sans monotonie flirtant aussi bien avec le ragtime qu'avec la valse. Véronique a aussi l'art de glisser le spectateur dans son univers. Elle pratique cet art avec pudeur sans effets gratuits. On sent chez cette jeune femme une force, une rigueur et une volonté qui devraient faire basculer les difficultés que rencontrent actuellement les jeunes artistes. Nous serons certainement très fiers un jour de l'avoir programmée à la Colombière.

M.V. ( Octobre 1996 )

  Jean Piero 

"L'ami Jean Piero Poète et Humoriste"
Il défraye actuellement la chronique car il proteste contre des contraventions dont il est l'objet pour délit de pollution sonore susceptible de nuire à la santé publique. Manie-t-il donc un marteau-piqueur? Joue-t-il de la batterie ou du tuba dans une HLM mal insonorisée? Non, il chante dans la rue sans amplificateur en s'accompagnant à l'orgue de Barbarie, autrement dit pour les jeunes, habitués à pousser leur baladeur à fond les décibels, il n'émet qu'un vague murmure! On l'a vu à la télévision s'insurger contre cette interprétation bizarre d'une loi qui vaut ce qu'elle vaut et nous espérons qu'une jurisprudence permettra à cette survivance des belles époques que sont les orgues de Barbarie de ne pas s'éteindre.
Jean Piero n'a rien d'un révolutionnaire exalté. Il est au contraire de ceux que bien des mères de famille souhaiteraient pour gendre. Auteur-compositeur, il manie avec une certaine élégance la cocasserie, l'ironie discrète et se définit lui-même comme un  humoristopathe qui s'égaie dans la chanson. Il est aussi un poète mais sa pudeur l'empêche de l'avouer.

M.V. (Mars 1997)

  Gérard Pierron

“Le chant des poètes
                       qui nous enivre ”

“Saoule-moi, joli vin, en ces vignes divines où mûrit le raisin qui remplit les chopines…”. Non ! Ne cherchez pas l’auteur de ce poème à la gloire du vin, il ne porte la signature d’aucun poète renommé, c’est simplement d’un illustre inconnu dont je tairai le nom, car il pourrait être pénalisé pour publicité tapageuse quand certaines affiches vantant le mérite de boissons alcoolisées nous incitent à boire avec modération. C’est tout simplement une entrée en matière afin de vous présenter ce “Chante vigne, chante vin”, spectacle de Gérard Pierron dont sa production vinicole du “Chant du Monde” a sorti ce grand cru classé sous forme d’un album chantant.
Ce “Chante vigne, chante vin” dont le titre est tiré d’un poème d’Yves Sandrier sera présenté par l’association “Chant’ Essonne” au Foyer des Bois de Janvry à l’occasion du “Salon du Vin et du Fromage” organisé par la commune. Sûr que la fête sera belle, et Gérard Pierron nous saoulera ainsi de cette chanson où la dive bouteille sera à l’honneur et la terre, ce jour-là, tournera d’une drôle de façon dans certaines têtes. Comme chante Pierron “Sans la vigne, sans le vin, la chanson ne vaudrait rien”, alors, à la bonne nôtre, trinquons et arrosons dignement ce jour dédié à St Picrate, faut-il que j’ajoute “avec modération”, et cela sans hypocrisie aucune, peut-être ! car “il ne faut pas rouler dessous la table” comme dit une rengaine populaire, même si “boire un petit coup c’est agréable !”. Enfin, sachons boire le vin et bien le déguster afin de l’apprécier, qu’il soit fruité, capiteux, fort, généreux, clairet, léger, moelleux, sec, doux, qu’il ait de l’arôme et du corps surtout, et si le vin rend gai, il peut rendre triste ou mauvais aussi, c’est également un vin de l’amour qui fait parfois aux femmes perdre la tête. Ah ! ce jour, je tremperais bien ma plume dans un encrier de vin si je le pouvais.     
Mais “où va le vin quand il est bu ?” demandez donc à Allain Leprest qui a écrit ce texte-là, à moins que Gérard Pierron en nous le chantant ne nous donne la réponse. Certains autres titres de ce “Chante vigne, chante vin” sont assez significatifs, ainsi “La grande orgie” (Pierre-Jean de Béranger/Pierron), “Ballade pour ne pas trop boire” (Richepin/Pierron), “La rose et le vin” (Jean Cassou/Francis Jauvain), “La dernière bouteille” (Couté/Pierron), “Le pressoir” (Couté/Pierron), “Le vin perdu” (Paul Valéry/Pierron), ou encore “La java sans modération” de Gilbert Laffaille: “Moi, j’aime le vin canaille, ceux qu’ont jamais d’médailles au concours agricole, celui qu’on boit comme ça, sans faire de tralala, c’lui qu’a pas d’étiquettes…”. Mais ce Gérard Pierron qui fait si bien chanter le vin, est aussi par ailleurs l’interprète et compositeur de poètes tels que Jules Lafforgue, René-Guy Cadou, Jean Genet, Jean Richepin, Valéry Larbaud, Emile Joulain, Eugène Bizeau… où dans certains récitals, chantant par exemple Gaston Couté, ce poète beauceron qu’il a fait redécouvrir, comme il a fait connaître ce poète navigateur de Louis Brauquier.
Lauréat deux fois de l’académie Charles Cros, Gérard Pierron, ancien électricien de marine, a présenté ses spectacles de chansons poétiques sur bien des scènes et des rades de France et d’ailleurs. Ses musiques sont des petits chefs d’œuvres de composition comme celle écrite sur des textes d’Allain Leprest pour Francesca Solleville. Ce personnage pittoresque et de grand talent mérite toute notre estime et notre admiration. Alors nous vous invitons à Janvry afin de savourer quelques verres d’un “Pierron” millésimé en ces chants de poètes, ces chansons qui nous enivrent autant que ce vin de la treille.

J.R. (Mars 2003)

   Jean-Michel Piton 

Jean-Michel Piton  " Une chanson qui a du ventre ! "
Dans ma vie jusqu’à présent, je n’ai connu que deux Piton. Le premier, c’était un certain Monsieur Piton. Brave prof’ qui m’avait aidé à passer un certificat d’études primaires qui n’a plus aucune signification de nos jours, certif’ que j’avais obtenu difficilement au cours d’une enfance peu studieuse je dois l’avouer, préférant alors la compagnie des jeunes filles en fleurs plutôt que la fréquentation d’une austère école religieuse aux murs décrépis où mes grand parents paternels chez lesquels j’avais vécu à Alès dans le Gard durant trois années, m’avaient mis sans me demander mon avis !… Enfin bref !
Inutile de vous parler par ailleurs de ce clou qu’on nomme piton dont la tête forme un anneau ou un crochet, et j’en viens au deuxième Piton prénommé Jean-Michel. Je l’avais rencontré à un âge beaucoup plus avancé, après avoir déjà pas mal bourlingué. C’était il y a quelques années, alors que j’assurais le reportage pour “Fréquence Paris Plurielle” du premier festival d’Artigues “Notes en Bulle”, festival quelque peu endeuillé par l’annonce de la mort de Léo Ferré.
Dans ce coin tranquille et reposant niché au cœur des montagnes Pyrénéennes, j’avais pu apprécier le tour de chant de Piton. Au lendemain de son triomphe, dans l’aube naissante d’un matin frais de juillet, à l’heure d’un petit déjeuner pris en plein air avec le Piton, nous avions gentiment conversé. Personnage truculent, débonnaire et sympathique à la fois, il m’avait fait excellente impression et je m’étais promis de le revoir au plus vite. Mais le temps s’est écoulé, et comme le Piton n’est pas venu souvent à Paris, je n’ai plus eu d’autres occasions.
Mais qui est donc ce Piton qui montre fièrement son gros bide dont il se moque lui même : “Vous avez un gros ventre !… Ah ! non, c’est un peu court, jeune homme, on pourrait dire, oh Dieu, bien des choses en variant le ton…”. Ainsi nous joue t-il la scène du ventre tel Cyrano et son nez. Piton marie aisément le théâtre et la chanson, comédien et chanteur, chanteur comédien, il a joué notamment du Pirandello, Milosz, Tchekhov, Queneau, Labiche, Goldoni, Jean-Paul Wenzel etc…
Mais parlons du chanteur. A.C.I., Jean-Michel Piton a présenté différents tours de chants. Hier, c’était “Manque à vivre” avec des textes de Bernard Dimey ou bien “De l’hiver à l’hiver” avec les textes de Richepin, enfin “Quelqu’un qui passe”, textes de Michel Boutet. Trois spectacles de textes alternés de chansons, puis ce fut “La négresse” et “J’ai l’air d’un drame”. Aujourd’hui, il nous présente son nouveau spectacle, sorte de “Patchwork”, avec des textes de Queneau, Baudelaire, Hugo, Dimey, Richepin, Fallet, Cocteau qu’il a mis en musique, sans oublier les chansons dont il est l’auteur. Il est accompagné sur scène pour ce spectacle par Paul-André Maby au piano, alors que pour d’autres tours de chants, c’est Lionel Dudognon qui assure également les orchestrations.
Jean-Michel Piton A ce jour, et depuis 1979, Piton a enregistré six albums “Et pourquoi pas les hommes”, “Le geste d’amour”, “Le héros”, “Les poètes”, “De hier à hier” en public, et “Bancal”. Ce porte parole des oubliés de la vie dont les chansons ne sont pas toujours gaies, habille tout de même ses textes de musiques optimistes, lorsqu’il n’assaisonne ses tours de chants d’un humour parfois cru.
Les articles de presse le concernant sont dithyrambiques, jugez-en d’après ces extraits : “Actuellement, c’est en France une des plus belles voix de la chanson vivante, à la fois puissante et nuancée, qui, avec le même bonheur, sait marteler
         Photo X          les textes ou vous les susurrer à l’oreille”, “… sa voix se forge dans la gorge, fol organe qui submerge la salle, ses amours et ses haines, mûris, digérés, réfléchis, percutant…”, “…à chaque phrase il y a un cri, à chaque mot une rage le plus souvent sous couvert d’amour et de tendresse… chansons vibrantes, lyriques sans exagération, mais toujours assez pour émouvoir pleinement”, “…ses histoires sont servies par une voix faite, avec un très léger vibrato dans les aigus, de caresser ses mots, on pense quelquefois à certaines voix du Québec (parenté Vendéenne !) ou encore “des textes truffés de tendresse, emballés dans des mélodies gentiment troussées. Piton a ce niveau d’humanité et de poésie, que c’est beau”, “Piton a une voix qui rappelle Marc Ogeret, des tripes, une écriture trempée dans les réalités…” etc…
Voilà en quelques mots quel est ce Piton qu’il me tarde de revoir, car il se fait rare à Paris et dans la région. Sûr que ce mec a du ventre et des tripes à revendre, et j’oserai dire que malgré son tour de taille imposant, il ne fait sur scène jamais un bide !… enfin je ne vais pas vous enfoncer plus avant le Piton dans la tête, si ce n’est pour vous dire… Allez donc le voir chanter !

J.R. (Mai 2000)

  Gérard Pitiot 

"Lorsque les vers de Paul Eluard chantent grâce à Gérard Pitiot..."
Il y a eu dans le parcours artistique de Gérard Pitiot des expériences qui ne sont pas loin de ressembler à celles d’Elisabeth. Il a vécu le rêve soixante-huitard et a participé au moment de la célébration du bi-centenaire à un spectacle intitulé “ VIVE LA REVOLUTION ” aux côtés de Fabrice Lucchini, Allain Leprest et Denis Manuel. Puis il a fait un album (son 2ème) “Bleu d’images” avec des chansons dont il est l’auteur-compositeur. Ce sont des chansons militantes d’un engagement écologique généreux, généreux à double titre puisqu’il a reversé une partie des bénéfices des ventes à une association écologique
Est-ce le bleu d’images qui a contribué à rapprocher Gérard Pitiot d’Eluard ? Cela se peut; puisque le poète disait que ‘la terre est bleue comme une orange ” et qu’il y a chez les deux la même espérance lucide jusqu’à l’utopie en l’homme et en son devenir. Mais je ne sais comment l’idée et le courage lui sont venus de mettre les intouchables poèmes d’Eluard en musique. Beaucoup de compositeurs de chansons, et même des plus célèbres s’y sont frottés et peu ont réussi. Retenons cependant parmi eux Yvonne Schmitt, Joël Holmés, Hélène Martin, Lucien Merer, Philippe Gérard et Jean Wiener, qui ont réussi à faire des musiques qui ne trahissaient pas le poète. J’y ajouterai “ L’amoureuse ” dont Eliane Lubin aujourd’hui disparue, a fait un petit chef d’oeuvre que chante toujours Claude Vinci. Ce dernier avait enregistré dans les années 60 un album Philips dont François Rauber avait, (déjà!), signé les arrangements et la direction d’orchestre, album où l’on retrouve les chansons des compositeurs que je viens de citer sur une quinzaine de poèmes d’Eluard. J’avais été séduit et avais voulu que Claude les chante en avant-première à la Colombe. Je suis encore fier aujourd’hui d’avoir programmé un tour de chant d’une telle qualité. Si je vous ai conté cette anecdote, c’est parce que j’aurais pu ne pas aimer une nouvelle “ lecture musicale  ” des vers du grand poète. Gérard Pitiot ne m’a pas déçu. On sent chez lui un respect, un effacement devant l’auteur qui lui a fait éviter le piège d’une musique qui écraserait les subtilités de ces textes qui chantent l’amour et l’espoir. Sans pour autant négliger de les colorer de rythmes   délicats venus du jazz..On a l’impression en l’écoutant que l’osmose entre Eluard et lui est parfaitement réussie. A tel point qu’il peut nous arriver d’oublier qu’ils ne sont pas une seule et même personne. Les qualités d’interprète de Gérard y sont aussi sûrement pour quelque chose....

M.V. (Avril 1998)

  Thomas Pitiot 

  Thomas pitiot "Le goût du pluralisme"

A l’aube de la trentaine, le Dionysien Thomas Pitiot, enraciné dans sa banlieue qu’il ne quitte que pour faire l’artiste sur les scènes de France et de Navarre, même si, dit-il, il a le goût du voyage, est aussi un comédien qui écrit et fait de la mise en scène. Éclectique, il multiplie résidences, ateliers d’écriture, certaines expériences en compagnie de musiciens africains. Animateur, il a également l’esprit militant. Enfin, il a par ailleurs, avec trois amis, créé sa propre maison : "T’inquiète Production".
Après avoir tâté de différents instruments, la chanson est venue bien après le rock, le funk, le reggae, le rap … Différentes scènes parisiennes ont révélé Thomas Pitiot comme un artiste talentueux auprès du grand public : Café de la danse, Européen, Sentier des Halles … un Thomas qui a été invité à se produire dans des festivals aussi importants que ceux de Bourges, de Marne, aux Francofolies de la Rochelle, à la Fête de l’Huma, Festival de Barjac etc…
Ce chanteur auteur compositeur a sorti deux albums de belle qualité : Le tramway du bonheur" et " La terre à Toto". Concernant les enregistrements d’albums, il vous avouera que " c’est l’aboutissement d’un travail, mais un aboutissement figé, parce qu’un disque, c’est quelque chose qu’on essaie de faire vivre par le biais des concerts, quelque chose qui reste un peu derrière nous - aujourd’hui, je suis déjà sur de nouvelles compositions, de nouvelles choses à vivre … les chansons de "La terre à Toto" sont presque derrière moi, j’ai déjà presque envie de jouer d’autres choses sur scène, d’expérimenter peut-être une autre forme d’orchestration, avec d’autres musiciens, ou quelque chose de plus réduit… je me pose déjà toutes ces questions. J’envisage finalement l’album comme la dernière étape d’une aventure humaine. Tout ce qu’il se passe en terme de choses vécues, de réflexion autour de l’arrangement des chansons, de l’enregistrement, du choix des musiciens, se passe avant … Après, il y a toute la période du studio, à la fois excitante et fatigante, puis la sortie du disque et les concerts qui restent, finalement, dans le métier, la chose la plus vivante. On est, de toute façon, tout de suite, en projection sur demain; ce sont aussi des expériences humaines, des histoires de lutte, d’amour, d’amitié, de voyages …"
Thomas te parlera aussi de l’idée qu’il se fait du métier, d’être complètement impliqué dans le monde dans lequel on vit, parce qu’il se nourrit de tout ça, de ces amitiés, qu’il est très attaché à ses repères géographiques et familiaux.
Voilà qui est ce Thomas Pitiot qui peut tout aussi bien se produire en petite formation qu’avec de nombreux musiciens et dont les chansons parlent du quotidien, moments souvent vécus ou portraits de personnages. Thomas fait chanter la vie à travers ses chansons, même si comme il chante " Aux portes de la capitale, le béton ne sait pas chanter, qu’est ce qu’ils ont fait, les architectes de nos cités, entendent-ils la détresse de tous les jours, y a pas de lampions qui brillent sur les nuits de nos tours …

J.R (Décembre 2005)

   Gérard Prats

Tu écouteras, tu aimeras"
On aura tout vu dans le métier de la chanson ! Qui aurait pu croire qu’un commissaire de police puisse plaquer son métier pour faire d’abord de la brocante, ensuite de la chanson à textes ? On jugerait invraisemblable un scénario de polar dont le héros aurait un tel parcours ! L’inverse à la rigueur... il faut bien vivre. C’est pourtant ce qui est arrivé à Gérard Prats. 10 ans flic, quelques années de brocante et voilà depuis 6, 7 ans notre homme qui se met à chanter en public et à faire des disques. Comment dix années d’administration et de discipline ont-elles pu s’écouler sans marquer d’une empreinte indélébile l’inspiration de notre défliqué ? C’est un mystère. Je sais, nous avions déjà Louis Amade un préfet de police, auteur de chansons ni série noire, ni militaires mais au stade d’un préfet, on pouvait penser aux champs... Daudet oblige, alors qu’il semble impossible d’imaginer trouver une parcelle de poésie dans un commissariat ! Tout peut arriver sans doute chez un natif du Comtat Venaissin, Cavaillonnais d’adoption lorsqu’il troque le chapeau-melon contre une casquette de saltimbanque ! C’est en douceur, avec une sensibilité et un accent très provençaux que cet auteur-compositeur atypique s’attaque aux souillures faites à la nature, prêche l’amitié ou met les pieds dans le plat des faux-culs, des hommes de pouvoir et des petits bourgeois égoïstes et intolérants avec leurs intransigeances religieuses. Ses paroles ont à la fois une force et une tendresse qui rappellent celles de Maurice Fanon qu’il rejoint d’ailleurs indirectement en interprétant trois textes de Joseph Moalic, auteur d’une belle biographie sur le regretté Maurice. Il y a en plus dans la voix de Gérard Prats le soleil de la Provence, les parfums de la garrigue et une évidente générosité.

M.V.( Janvier 1999)

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