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On retrouve ce joueur de mots au stylo "habile", son ton caustique, décapant et salutaire, la jubilation de cette écriture qui tient parfois de l'exercice de style, témoin ce "Tics " que ne renierait pas un Gérard Morel. Hervé Akrich est un de ces artistes qui n’a pas la "langue " dans la poche et qui ne mâche pas ses mots, dénonçant notre société, ses mécanismes d’exploitation et de mystification avec une titre ("ça tourne ") que l’on ne peut s’empêcher d’associer à cette "heure du leurre" chantée par Bernard Joyet. Dans une ritournelle joyeuse devenant soudain poignante et tragique ("Maman les petits bateaux "), il conte l'exil, la désillusion de ces étrangers venus avec leurs "sacs de rêves" dans des "cargaisons d'espoir" et qui se retrouvent victimes des mirages de notre si accueillante Europe. Il s'interroge sur ces envahisseurs culinaires que sont "Kebab ou Mac Do " en se demandant de qui doit-on le plus se méfier ? Il fustige avec ironie le langage emprunté à la logique gestionnaire ("On gère ") pour le détourner avec humour au profit de l'amour. Mais au-delà de ces coups de gueule, Akrich sait oublier sa grinçante et cinglante ironie pour chanter avec tendresse une chanson dédiée à ses filles, avec au passage un clin d'œil à Sarclo, brosser avec malice le portrait de sa "P'tite copine " et évoquer ses propre souvenirs d’enfance ("Madeleine "). Il est accompagné par Xavier Mourot (clarinette, percussions), Sophie Delcourt (violoncelle, contrebasse) ainsi que Sébastien Jacquot (piano). Un artiste que nous avions déjà salué pour ses qualités d’écriture, ses parti-pris et son humour dévastateur. Des chansons à louer pour un artiste qui n’est pas à vendre ! Ca ne vous empêche pas d'acheter le disque ! Il est indispensable ! !

F.P.

Extraits d’un spectacle créé lors d’une résidence chanson à la MJC d’Ay (Marne), ces quelques titres nous présentent le travail récent d’Hervé Akrich. On retrouve ce joueur de mots impénitent pour un exercice de style ("Tics "), son ton caustique, décapant et salutaire, ne mâchant pas ses mots pour une dénonciation de notre société, de tous ses mécanismes d’exploitation et de mystification ("ça tourne "), titre que l’on ne peut s’empêcher d’associer à cette "heure du leurre" chantée par Bernard Joyet. D’un stylo habile trempé dans le vitriol, il brosse le portrait d’une "Charlotte", pur reflet de la bêtise ordinaire pour conclure sur cette phrase lourde de sens : "je ne te demandes pas pour qui tu votes, Charlotte". Mais au-delà de ces coups de gueule, Akrich sait oublier sa grinçante et cinglante ironie pour chanter avec tendresse une chanson dédiée à ses filles ou évoquer ses propre souvenirs d’enfance ("Madeleine "). Il est accompagné par Xavier Mourot (clarinette, percussions), Sophie Delcourt (violoncelle, contrebasse) ainsi que Sébastien Jacquot (piano). Un petit aperçu bien bref, histoire de retrouver cet artiste que nous avions déjà salué pour ses qualités d’écriture, ses parti-pris et son humour dévastateur. Des chansons à louer pour un artiste sans compromis qui n’est pas à vendre !

F.P.

Dans le cas où vous seriez dans une mauvaise passe, je vous prescris une bonne dose d'Akrich : le remède me semble efficace. Avec des intonations de Gilbert Laffaille, ses “p'tites chansons” extraites de deux précédents albums nous font souvent sourire mais, “méfiance», elles peuvent aussi vous donner un air un peu plus grave (rassurez-vous, ça ne dure jamais bien longtemps !). Des chansons ancrées dans le quotidien et qui parlent à tout le monde, sans prétention, des musiques plaisantes, une certaine ironie font de cette écoute un moment fort agréable. Il vaut d'ailleurs mieux “se éveiller la nuit” en pensant à ses chansons qu'au journal de vingt heures, comme l'évoque un des titres de l'album, car je le réaffirme haut et fort : le reméde est efficace, à vous de savoir si vous préférez l'homéopathie ou la toxicomanie ! 

R.L.

De "petites chansons" pour parler de soi parce que, dit-il, "les autres y parlent jamais de moi dans leurs chansons", mais aussi, quand même, jeter avec humour et ironie un regard sur le monde et la société ("Les mecs", "Méfiance"). Une chanson "naturelle, entièrement faite à l’humain". Sympathique.

F.P.

Un petit air de famille avec Thibaud Couturier, un même goût pour les jeux de mots, les trouvailles d’écriture, de l’humour, des ballades folk-rock très plaisantes, un groupe de musiciens efficaces, des arrangements soignés, une voix grave et beaucoup de nonchalance, voilà un portrait vite brossé. Mais Laurent Delort (de son vrai nom) sait aussi abandonner le registre du calembour pour la tendresse avec une chanson nostalgique sur la mort de John Lennon (“Couleurs d’automne”) ou, prenant le parti d’en rire, aborde des thèmes graves comme le chômage et les sans domicile fixe (“J’aime rire”). Sensible et drôle. Si le cœur vous en dit, rejoignez “Le club des amis d’Al”

F.P.

Albert (chant, guitares, saxo, piano), c'est aussi J-B Perraudin (batterie) et F. Tronche (basses), lesquels, depuis deux ans, se dépensent sans compter dans les petits lieux parisiens. Albert nous propose un curieux mélange détonnant de textes à la Thiéfaine et d'interprétation nonchalante à la Miossec (Rennais lui-aussi, tiens !). La poésie est plus proche de la mouvance réaliste et crue d' Hara Kiri que d'une quelconque bienséance fade. Le sexe y est surmené, les femmes malmenées et la religion démenée. Pour autant, perce toujours en filigrane un fond de tendresse qui fait qu'il sera beaucoup pardonné à ce mécréant ! Notre artiste, nécessairement tourmenté, manifeste un énorme talent d'écriture qui met en scène son quotidien dans un registre surréaliste, onirique, voire scabreux, quasi inracontable qui sort des "tripes" comme un exutoire à tous ses maux. On ne sort pas indemne - un : on adore ou deux : on déteste - mais on n'est pas insensible. Alors choisissez bien ! (choisissez un …).

J-P.C.

Une chanson rock électrifiée dans la lignée de Miossec ou de Louise Attaque qui flirterait avec le jazz moderne. Austère, dépouillé, l’univers d’Albert est sombre, parle des maux de l’âme, des déchirures intimes. La voix murmure, égrène des textes récités à demi-mot sur une rythmique implacable et entêtante. Un parti-pris original, dommage que celui-ci rende parfois le texte peu perceptible.

F.P.

C’est un premier disque d’un auteur-compositeur à la voix légère qui ne recherche pas la banalité. Ces textes ne racontent pas d’histoires mais dépeignent des situations, des ambiances sensuelles, charnelles et rêveuses. Les musiques ne me semblent pas toujours être adaptées aux paroles, en particulier dans "La Bête". Il reste une impression de décalage. Citons Philippe Dieterlen qui a collaboré à un des textes, écrit 2 des musiques et les arrangements et tient la contrebasse. Alborghetti a ajouté à ses chansons une pas trop connue de Brassens "Retouches à un roman d’amour de 4 sous" et il en donne une interprétation très personnelle.

M.V.

Ce duo Marseillais est le fruit de la rencontre en 2002 de 2 personnalités affirmées : Viviane, chanteuse, comédienne et guitariste de formation et J-Yves Liévaux, guitariste/chanteur et déjà vieux routier de la scène. L'alchimie entre les 2 artistes, la complémentarité et la douceur des voix, dégage une forte sensualité à fleur de mots qui chantent l'amour et les bons sentiments, sans mélo inopportun. A savourer la reprise à 2 voix de "C'est extra" qui, sous un même accompagnement "kitch 70's", évite pour une fois le lyrisme forcé recherché généralement dans ce type d'exercice.

J-P.C.

Nous le connaissions très en verve comme chroniqueur radio-TV et nous le savions chanteur, voilà qui est démontré ! Cela fait déjà près de 3 ans qu'il se produit sur scène, accompagné par son guitariste et ami de toujours S. Léonardi et une bande de joyeux lurons excellents musiciens. A la tête de son "groupo", notre éternel insatisfait "balance" avec hargne mais avec humour sur une société dans laquelle tout l'énerve. Au cours de cet enregistrement public, pas de fioriture. Il peut laisser libre court à son instinct, il peut à loisir chanter, clamer, gueuler quand nécessaire sur les ravages de la TV ("TV boy ") ou la mondialisation ("Attention "), mais aussi charmer et émouvoir ("Mon doudou ", "Maman "). On retrouve la légendaire insolence qu'il cultive à l'égard de la gente féminine ("Naïve et pute ") et sa misogynie feinte. Dans la droite ligne de P. Font, il n'est pas adepte d'un consensus mou même s'il prête volontiers le flanc à une mauvaise fois qui frise la démagogie, mais ne nous a-t-il pas habitués a en jouer depuis 10 ans ? De Font, il reprend d'ailleurs "La vieille " ou l'histoire pittoresque et touchante de cette mamie qui sème une bonne et verte pagaille dans l'hospice qu'elle vient de rejoindre. Les compositions sont plutôt teintées de blues, de rythm'n blues, voire de rock. Avec son compère, il a naturellement participé à l'écriture et aux compositions. Il nous engage à nous révolter : râlons, mais ne nous laissons pas envahir par cette torpeur mollassonne qui guette. Ne soyons pas la victime passive du train-train ambiant et suivons son mot d'ordre qui revendique "toujours plus et encore pire !". Décapant

J-P.C.

Un chanteur qui frappe d’abord par le timbre de sa voix, d’une extrême gravité. Malheureusement, là où celle-ci aurait pu apporter profondeur et présence, elle se fait emphatique et véhémente. Les textes, bien qu’inspirés, variés et pleins de bonnes intentions, manquent parfois de densité. Pour faire pousser un «arbre à chansons», il faut parfois du temps et de la patience !

F.P.

Voilà un “débile physique” qui a l’air de se démener ! Avec des thèmes variés, cet album ressemble à un chemin dont il serait le bonhomme. Mais si l’on se fie aux nombres de musiciens ayant participé à la réalisation du CD, ce chemin est loin d’être solitaire : il se pourrait même qu’il soit encombré sans jamais en être bouché. Vraiment, prenez rendez-vous à sa croisée, vous n’en serez pas déçu ! Des problèmes de logement avec ”Les maisons en carton” au succès de l’écologie avec “Monsieur tout l’monde est écolo”, Almoyna se balade dans nos quotidiens et nos espoirs déçus (“Le coup du grand jour qui viendra”) qui sont aussi les siens. Il sait également passer d’une veine ironique et drôle à des textes beaucoup plus graves, apparemment autobiographiques. Avec des intonations rappelant à la fois le Thiéfaine des débuts (“Les maisons en carton”) et Lény Escudero (“Volupté”), l’univers de ce dernier semblant lui être plus proche, ses chansons sont des raisins dont les musiques seraient les grappes et les vers ses grains. Quant au cépage, pour le connaître, ne tient qu’à vous de participer aux vendanges et de consommer “sans compter”!

R.L.

On connaît surtout cet artiste, habitué des cabarets (le Don Camillo, Chez Georges, le Port du Salut) pour ses transcriptions en créole de Brassens, on sait moins qu’il est aussi auteur et compositeur. Ce disque nous présente ses propres chansons en français ou en créole. En ouverture, le titre qui donne son nom à l’album donne le ton. Ici souffle un vent joyeux de fête et tout est fait pour ensoleiller la vie sur des rythmes de mazurka, biguine et même d’un "Zouk biniou " qui fait danser les filles de Lorient sur cette musique des îles. Si la bonne humeur et la fantaisie président ici, Sam Alpha a aussi des propos plus graves dans des chansons qui doivent beaucoup à l’empreinte du grand Georges. Il évoque avec force et poésie l’esclavage dans "Sang de lave ", égratigne ceux que motive l’appât du gain et le profit ("Le dessert est servi "), nous appelle à "Vivre " libre à l’écart du troupeau. Sur des arrangements de Sullivan Verrier (pianos, claviers) et Thomas Piès (basse, guitare) et avec le concours de percussions, trompette, trombone, violon, violoncelle et chœurs, voilà un disque chaleureux à l’image de son auteur. Souriant et généreux !

F.P.

Enregistrement public en janvier 98 au Théâtre de Ménilmontant pour son 60^ème anniversaire, réalisé avec le concours de Olivier Moret à la contrebasse et Francis Jauvain à l’ accordina, au saxo et à l’accordéon. C’est un immense plaisir que de retrouver Valérie dans les conditions qu’elle aime et qu’elle pratique assidûment depuis pas mal de temps, c’est-à-dire en direct. La voix grave, timbrée, enveloppante nous fascine toujours, plus peut-être aujourd’hui qu’hier, car elle a pris, tant pis si c’est grâce ou à cause du tabac, une raucité qui la rend encore plus émouvante. Elle signe la chanson d’entrée qui donne son titre au disque et “Dans ma maison de plein soleil”, toutes deux témoignages de “son cœur gros comme ça".Toutes les autres chansons sont évidemment de Georges Brassens dont un texte “Les illusions perdues” qu’ Olivier Moret a su mettre en musique sans trahir le style de l’auteur et une musique de G.B. sur un texte de Jean Richepin “Les oiseaux de passage” , excellente chanson. Un rappel de ses origines arméniennes avec “Dans l’eau de la claire fontaine” qu’elle interprète dans une traduction arménienne. En prime de ce très beau compact servi dans une magnifique pochette-livre d’or de ses spectateurs-amis les plus célèbres, un autre CD mini celui-là et réalisé en studio, 2 titres : “La non-demande en mariage” dans lequel elle est accompagnée par “LE QUATUOR” soi-même et “Le temps ne fait rien à l’affaire”où elle mêle sa voix aux très amusantes harmonisations de “CHANSON PLUS BIFLUOREE”.Bravo !

M.V.

Nouvel album pour cette artiste, sélection Rhône-Alpes, découverte 2004 du Printemps de Bourges et du festival de Montauban, qui reprend ici l’ensemble des morceaux composant le spectacle intitulé "Le chant des coquelicots" créé en janvier dernier. Avec beaucoup de fraîcheur, d’une voix aérienne virevoltant doucement sur les accords de son piano, emportée par les accents jazz ou tziganes de l’accordéon de Michel Caroline, la clarinette de Heiko Wilhem et la contrebasse de Laurent Fallot ("Le paillasson "), Amélie nous conte ses petites histoires quotidiennes à la sauce aigre douce, entre naïve tendresse et préoccupations futiles et dérisoires. Avec humour et beaucoup d’autodérision, elle nous fait part de son but essentiel dans la vie qui est d’essayer tous les garçons ("En mission ") et en évoque tous les avatars en se moquant des petits travers et soucis "féminins", de la perplexité d’Elisabeth devant sa garde robe, de celle ressentie à l’apparition d’un premier "Ch’veu blanc ", de ce "Blues des ragnagnas " au désir inassouvi et déçu qu’elle éprouve pour son toubib ("Mon docteur "). Elle sait aussi être émouvante, pleine de poésie, de sensibilité, le temps d’une jolie ballade ("Fuseau horaire "), d’une "Valse du danseur de lune " et décliner l’amitié et la tolérance ("Frère de casserole "). Dans le sillage d’une Charlotte Etc ou d’une Jeanne Cherhal, voilà une jeune ACI animée, comme ses consœurs, par une vivace "P’tite flamme ". Agréable et tonique !

F.P.