Abdé
Abra Khadabra
Christophe Adam
Adélaïde Ma Grande
Adèle
Adèle et Léon
Sandrine Adrien
Adrienne
Aël
L'Aile du Radeau
Ailleurs
Airnest
Hervé Akrich
Al
Albert
Alborghetti
Alcaz'
Christophe Alévêque
Christian Alix
Almoyna
Sam Alpha
Valérie Ambroise
Amélie-les-Crayons
Les Amuse Girls
Sophie Anctil
Alex Andréa
Christophe Andreani

Elles s’appellent Gillian Bougbey, Suzy Firth et Karen Gluck, sont anglaises et revisitent avec humour et grand talent Piaf ("Mon dieu "), Lemarque ("A Paris "), Michel Legrand ("La valse des lilas "), Les Beatles ("Because ", "Norwegian wood ") mais aussi Otis Redding, Elvis Costello ainsi que des standards du jazz vocal. Ces drôles de dames, de leurs trois voix contrastées, allient finesse et justesse vocale pour des interprétations surprenantes et décoiffantes  et font la place belle à un humour "british", pince sans rire. Ecoutez avec quel brio, elles revisitent "Da doo run run " dans un gospel vertigineux, avec quelle sensibilité et délicatesse, elles interprètent "Because " ou "L’enfant que j’étais ", avec quelle suavité et sensualité elles chantent "Almost blue ", avec quel "feeling", elles swinguent sur Léonard Bernstein ("Cool "), vous savourerez ces douces et "acidulées" mélodies avec gourmandise. Un rigoureux et exigeant travail vocal, totalement maîtrisé pour pouvoir laisser place à la liberté de ces voix, au plaisir, à la joie communicative. Elles sont ici sobrement et amoureusement soutenues par Laurent Bromer au piano, Jérôme Barde à la guitare et Philippe Brassond à la contrebasse. Allez les voir et les entendre sur scène, ces "girls" s’y amusent autant que nous. Réjouissant !

F.P.

Découverte en tant qu’auteur dans le disque de Paule-Andrée Cassidy, avec deux titres qui figurent d’ailleurs sur cet album («A soir», «Pendant que tu dors») cette ACI québécoise, inconnue en France, décline dans ses chansons la difficulté de vivre, l’angoisse du quotidien. Mais si ses chansons sont noires comme peut l’être la vie, ne croyez pas qu’elles soient tristes, au contraire Sophie manie l’humour et la dérision en évoquant par exemple «Harlequin» et son propre rapport à l’écriture, se fait incisive, percutante, même brutale comme dans «Spray-net» sur la femme objet ou «Déficit» chanté en chœur avec ses musiciens ou «Les autodidactes», fustigeant la rentabilité économique. Entre les désordres intimes et la critique acerbe de l’ordre social, une chanson intelligente et rebelle. On espère la voir bientôt en France !

F.P.

Curieuse production que celle de cette chanteuse mystérieuse à la voix agréable. En effet, tout est malheureusement systématiquement rendu "dansant", tel un bon récital de bal du samedi soir, par un abus de boîte à rythmes et synthé. Surprise quand il s'agit de reprises telles "Drouot ", "Göttingen ", "La mauvaise réputation " ou "Chanson pour l'auvergnat " ! Le synthé devrait parfois être mis en "position piano", fût-il électrique ! Outre ces reprises, la plupart des textes de l'artiste ne sont donc pas mis en valeur, alors que l'on sent poindre une forte personnalité toute de sensibilité et de pudeur : culte de l'androgynie ("Ce que je ne suis pas "), misère du monde ("Où va le monde ", "Puisqu'il faut vivre") ... Un certain public redemandera de ce type de "bonne variété" et c'est là l'essentiel pour l'artiste dont le travail est tout à fait respectable et respecté comme en témoignent ses nombreux prix décrochés ces dernières années.

J-P.C.

Avec la complicité du sobre piano de Patrick Langlade, Christophe Andréani nous offre quelques chansons en toute simplicité comme celles qu’il évoque dans «Le limonaire», des chansons qui nous ressemblent sur des bouts de carton. Il confirme avec ce disque ses talents d’auteur, portraitiste et conteur comme dans ce «Tueur à gages», cette habile petite valse intitulée «Le chapeau», l’évocation de «Lautrec» ou d’un «Vieux chanteur». Il ne manque pas non plus d’humour, saluant avec un brin d’ironie son accompagnateur («Mon pianiste»). Une réussite !!

F.P.

Un jeune auteur, compositeur et interprète aux débuts prometteurs. Textes intimistes, portraits bien ciselés (“La mer de sable”, “La braque”), tranches de vie (“Les deux vélos”), peintures de voyage de Beyrouth à Paris (“Zeina”) en passant par ”un village modèle”mort au champ d’honneur industriel. A suivre avec intérêt !

F.P.

Pas moins de 17 musiciens se partagent l'univers musical acoustique de cette superbe réalisation agrémentée de duos et chœurs du meilleur effet : coup de chapeau à l'arrangeur G. Normand ! Nous suivons le parcours agréable qui nous conduit, de bossas chaloupées en ballades intimistes, des péripéties de Lola dans le métro ("Ligne 2") à celle d'autres inconnues, toutes prétextes à une majorité de chanson d'amour ("Ange", "Dans mon jardin des airs", "Maude", "Flore", "Marie danse", …). Se mêlent également des évocations plus oniriques reflétant les émotions de la vie ("Sirène", "Chemin de Seine") et un très aérien "Pierrot la lune" qui, en guise de clôture de l'album, pourrait en synthétiser à lui-seul l'atmosphère. A découvrir sur scène en y espérant la même atmosphère malgré une orchestration réduite. Lui : que les femmes sont belles ! Elle : que les hommes sont belles ! vaste sujet …

J-P.C.

Avec des accents à la Gainsbourg et la nonchalance des rythmes d’une petite bossa-nova, Andréel nous embarque sur cette «Ligne 2» au fil nostalgique des «Chemins de Seine». On y rencontre quelques belles inconnues («Flore», «Ange», «Alexandra» et «Maude») pour quelques portraits amoureux. Un parti pris intimiste qui aurait gagné à plus de sobriété dans les arrangements, les musiciens étant ici légion, et ce qui pourrait être une jolie balade prend un ton langoureux et sirupeux... A découvrir donc sur scène dans une formation plus épurée.

F.P.

Musicien talentueux et technicien hors pair, Walter Anice a lui même arrangé et enregistré ce disque où il signe toutes les compositions et joue de tous les instruments.  Sa voix est surprenante, aérienne et se moque allègrement des octaves. Les textes bien écrits (“A Volodia”, “Tu te fais du souci”, “La chatte”) manquent parfois de densité mais forment avec les musiques un ensemble harmonieux. Une réalisation soignée et techniquement sans reproche. Mais qu’en est-il en scène?

F.P.

Formé autour de la chanteuse Alice Bécard, ce trio nous emporte aux rythmes de rumbas, valses, tangos ou swings et brosse quelques saynètes coquines ou cruelles, à la rencontre de personnages pittoresques, de la “ Catin qu’a peint le pain ” à “ Julot de Brionne ”. Avec la complicité d’auteurs tels que Frank Giroud qui a écrit pour Juliette ainsi que de Max Cabanes, François Mizio et Pierre-François Moreau, auteurs de bande-dessinée et de polars, Anis Trio nous fait entrer dans un univers festif, volontiers mordant, un brin provocateur. Entre tradition réaliste et modernité, du travail soigné !

F.P.

Un mariage de chanson à texte et d’un jazz qui a permis à cette artiste d’être programmée aussi bien dans les scènes de chanson francophone qu’en ouverture de «Jazz à Vienne». Petites chroniques quotidiennes, crises existentielles, portraits un peu acides, climat aigre-doux, les refrains d’Anna F. lui ont valu d’être comparée un peu hâtivement à Lynda Lemay. Entre gouaille, blues et swing, un cocktail énergique, servi par d’excellents musiciens mais manquant souvent d’émotion.

F.P.

Le regard un peu ironique, amusé, parfois nostalgique d'une jeune femme "moderne" sur le monde d'aujourd'hui, décliné en quelques chansons "pop" enlevées, fort bien orchestrées et arrangées par Gérard Gabbay. Ce monde moderne, Ann'clair Marin en écoute le bruit, le frémissement, avec au cœur la peur du temps qui passe qui balaye "Nos illusions ", où l'enfance nous glisse trop vite des mains ("Alice "), un monde moderne qui ignore les élans du cœur, où la technologie se substitue au contact, au toucher, où l'on ne caresse que des claviers. Pourtant au détour de ce quotidien, il y a ces rencontres fugitives, celle de deux amants croisés à la gare Montparnasse("Ils sont d'eux "), ces objets futiles et dérisoires, ces "Petits tas ", ce "P'tit pull orange " qui font surgir des souvenirs troublants, des émois retrouvés, des "Heures évanouies". Même si la nostalgie et l'amour la font se croire un instant "Femme de marin", l'inclinent à vouloir rêver "sous les arbres", Ann'Clair vit les préoccupations d'une jeune femme d'aujourd'hui, ("Dans le sac ") ses soucis, ses tracas, ses rires et secrets partagés avec "Les copines ". Avec humour et délicatesse, tendresse et mélancolie, accompagnée par Christophe Devillers (basse), François Réau (batterie), Thierry Faure (claviers) et évidemment Gérard Gabbay (guitare), avec entre autres la collaboration d'Eric Guilleton pour plusieurs titres, elle nous offre un disque tonique, résolument dans l'air du temps et surtout plein de charme !

F.P.

"Je suis chanteur anonyme qui vous déballe ses rimes", chante Jilbert (guitare/chant), épaulé d'Elise (chant) et de Looping (synthés). Le trio Lorrain, sur des arrangements légèrement "synthétisés", aborde avec un bonheur égal l'émotion de "L’enfant qui naît " ou la gravité de "La vieillesse " mais ne dédaigne pas l'humour qui caractérise "Le chanteur anonyme ". Gageons que ce groupe ne tardera pas à trouver les affinités qui le feront sortir de l'anonymat !

J-P.C.