André Gaborit
Vincent Gaffet
François Gaillard
La Gaillarde
Véronique Gain
Cyrille Gallais
La Gamberge
La Gargotte
Philippe Garonne
Jeanne Garraud et Aurélie Alvarez
Rémo Gary
Pascal Garry
Antoine Gasse
Gautier
Gavroche
Géhel
Philippe Gelda
Elsa Gelly
Les Gens
Les Gens de la Hume
Gérard-André

Avec des musiques enlevées aux influences multiples (“Irlande”, “Coeur flamenco” ou “Mousse” et ses accents du Maghreb), des textes bien sentis comme “Simona”, histoire d’amour à travers le rideau de fer, “Fête foraine” et “Canotiers”, une interprétation juste venant d’une expérience déjà ancienne de la scène, petites salles et festivals, voilà un auteur qui mériterait de ne pas rester anonyme. On demande à voir.

F.P.

Après 2 courts CD autoproduits, voici enfin le véritable 1^er CD de ce groupe au nom prédestiné de Gavroche, illustrant parfaitement la chanson réaliste peaufinée par des centaines de concerts qui sortent dorénavant du cadre de la Champagne. En véritables artistes de rue, source essentielle de leur inspiration, Djamel et ses 4 comparses nous proposent une ambiance et une couleur aux odeurs métissées. Outre Gavroche-Djamel (chant/guitare), citons Hamed aux percussions, Eva au violon, Léo aux claviers et Laurent à la contrebasse. Echappant ainsi, par la musique, aux divers destins interlopes qu'il nous livre, le leader Djamel - ACI Kabyle né à … Givet - de sa voix singulière aux trémolos appuyés (ne lui citez pas Mano Solo, ça l'horripile !) canalise une énergie communicative, sous couvert de chansons festives, rock, reggae ou tziganes. Volontiers libertaire un peu anar, d'une colère à peine cachée dans son univers de révolte oscillant de Marley à Ferré, il stigmatise les travers de notre société, des dangers de la drogue au racisme et autres sans-papiers. Chacun des titres est en soi suffisamment explicite : "La vie sent pas la rose ", "Putain de came ", "Pas bosser ", "Consommer ", "Sans-papier "… Dégustons ce véritable "produit de la ferme" enregistré entièrement "à la maison", dans un coin retiré de campagne aménagé en studio pour la circonstance. Si l'Education Nationale a peut-être perdu un de ses bons enseignants, la chanson a, à coup sûr, gagné un créateur de qualité.

J-P.C.

Nous avions déjà eu l'occasion d'apprécier le précédent CD ("Chanson bancale") de Gérald Lelièvre, alias Géhel. Si son frère Yoann, par ailleurs arrangeur, est toujours aux percussions, il s'est adjoint les services d'un bassiste, David. Cette nouvelle formule étoffe parfaitement le climat acoustique de ce joli cocktail de textes doux-amers, toujours denses et joliment écrits. Tantôt corrosif ou tendre, nous retrouvons l'habileté à jouer avec les mots au service d'un quotidien surréaliste.

J.P.C.

Géhel, alias Gérald Lelièvre (chant et guitare), ACI , est accompagné depuis 10 ans par son frère Yoann aux percussions. Dans un climat original, alternant bossa, pop acoustique et folk, il allie habilement humour ("Insecticide ", "Les mots valises "), humour noir ("La demande en mariage "), amour-tendresse ("Amour esthète "), vague à l'âme ("La douce habitude ", "La chanson bancale "). Ajoutons, pour parachever la riche palette de l'artiste, et muscler un tout fort agréable, un brin de révolte sur la vie ("Slogan ") et l'argent ("Indocile ").

J.P.C.

cf. Hervé Suhubiette

Après avoir chanté Gershwin, Frank Zappa, Queneau, Vian et Lapointe et participé à plusieurs groupes de chant a cappella, fait de nombreuses premières parties dont celle de Romain Didier, Elsa Gelly s’illustre désormais dans un duo de reprises de chansons françaises avec l’accordéoniste David Richard. Elle y fait merveille dans le répertoire de Brel, Colette Renard, Renaud et Nougaro…Apte à toutes les nuances, de la gouaille (“Tu vas au bal”, “Les nuits d’une demoiselle”) au lyrisme léger (“Ile de Ré”), elle allie aisance et naturel, maîtrise et professionnalisme. Elle vient de remporter le prix du jury et celui du public au concours de “Vive la reprise 2002”. Elégante et impertinente !

F.P.

De punk au départ, ce groupe du sud-ouest a trouvé, à partir de 2000, son identité plus instrumentale en remplaçant les guitares électriques par des guitares classiques, accordéon et contrebasse, puis tuba, trompette, saxo et flûte. Ce sont pas moins de 8 musiciens qui enregistrèrent tout d'abord "La tête n'est pas à vendre" (2004), puis ce dernier album en forme de grande fresque de 12 chapitres, instrumentaux et chansons, dont un clin d'œil à B. Vian avec le texte "L'évadé " qui en inspire le titre comme un fil conducteur. Dignes descendants des Ogres de Barback ou des Hurlements de Léo, ces jeunes musiciens talentueux savent imposer leur propre style, fruit d'une énorme créativité musicale issue leurs multiples cultures instrumentales. Pas de messages engagés au cours de cette vie qui file mais une révolte en filigrane dans ces chansons réalistes aux textes souvent graves, aux confluents du rock, de la chanson et de la fanfare festive lorgnant vers la musique de l'est. Voilà une bande de potes à la maturité précoce qui la joue collectif et qui mérite une écoute attentive.

J-P.C.

Un groupe qui fait d’abord flirter le jazz et l’accordéon, montre des qualités d’ensemble vocal puis marie de façon mélancolique violon et guitare, s’essayent même " valse dingue" . Un trio qui ne manque pas de ressources ! Plaisant !

F.P.

Les retombées de son dernier disque présentant douze inédits d’Aragon sur ses propres musiques (un superbe disque) étant à peine commencées qu’infatigable, Gérard-André nous gratifie d’un nouvel album dont il est cette fois responsable à part entière. Musiques, paroles, voix. Pour cette dernière, faut-il répéter les éloges que je ne me tarie pas de faire ? : Une voix exceptionnelle qui, en se faisant de plus en plus intime d’année en année, devient encore plus chaleureuse, plus convaincante. Notamment pour exprimer les textes généreux de ce Corrézien bucolique sur l’amitié des copains, sur la nature, sur l’amour salvateur, sans optimisme béat, puisqu’ils laissent entrevoir une certaine angoisse ("Les loups hurlent encor’/Et pour combien de temps"), d’amertume, voire de cris prémonitoires. Thèmes d’actualité, s’il en est : "J’étouffe, j’ai mal et j’ai peur/Restera-t-il des oiseaux demain/Des petits chemins/Et des champs de fleurs/J’vais l’dire à mes frères/N’les laissons pas faire/Pour quelques dollars/D’Euros d’aujourd’hui/Ils détruiront toute la terre/J’étouffe, j’ai mal et j’ai peur/Viens petite sœur/N’les laissons pas faire". La belle complicité qui unit Gérard-André et son ami arrangeur-pianiste Patrick Vasori permet de donner aux mots (vrais) la lumière musicale appropriée.

M.V.

12 poèmes d’Aragon récemment mis en musique par l’interprète, sauf pour "Je dis la paix" dont le compositeur est Philippe Dariès. La voix exceptionnelle de Gérard-André module parfaitement les superbes vers d’Aragon. Gérard appartient, dans un registre différent, à la même famille que Jean Ferrat. Chaque chanson peut (doit) être écoutée séparément plusieurs fois. les arrangements de Patrick Vasori sont à la hauteur de la qualité de l’ensemble, pour lequel je n’ai à formuler aucune réserve.

M.V.

cf SARCLO

"Absolument excellent. Plus drôle que ceux qui veulent faire rire, il a beaucoup de charme et il a une vraie voix ", voilà comment Sarclo présente Simon Gerber, musicien, principalement comme contrebassiste, accompagnateur de Bel Hubert et qui, dès l'âge de 14 ans, est chanteur et guitariste dans des formations rock, compose ses premières chansons en français et en anglais. Il a à son actif plus de 500 concerts et a participé à l’enregistrement de 15 albums. Entre rock, jazz et blues, avec un son brut, sobre, sans artifices, Simon égrène ses chansons mélancoliques, dit les petits moments de bonheur parfois nostalgiques ("C’est bizarre "), de tristesse, chante le temps qui passe et clame dans "La poudre " son amour de  la vie ("Je crois qu’il y a assez de bonnes raisons / de trouver qu’une vie c’est pas trop long ") même s’il a cette conscience aiguë qu’il faudra bien "S’en aller ". Mais Simon Gerber sait aussi mettre de la rudesse ou de la rage dans ses riffs et dans sa voix lorsqu’il déclare n’être qu’un "Gars de la campagne " ou lorsqu’il s’en prend avec hargne à la télévision ("Les plombs "). Un disque vif et énergique, une voix légèrement éraillée qui nous fait vibrer aux accents d’un folk-blues brut, sobre et intimiste (on peut songer à Neil Young), voilà un cocktail que l’on attend de savourer en France même si malicieusement Simon affirme qu’il n’ira pas "A Paris ". A Janvry, peut-être !?

F.P.

Un nouveau chanteur “piano-voix” tonique et dynamique qui distille avec aisance des petites histoires aigre-douces et passe en revue  états d’âme, rapports humains, émois amoureux. Il aime aussi à jouer des mots et se plaît à des exercices de style (“Bombe anatomique”). Il s’appuie pour ce premier disque sur une solide formation musicale dont il tire un certain sens de la mélodie. A suivre.

F.P.

Cette artiste née aux Etats-Unis et élevée dans un le milieu artistique, a fait école dans la danse, la comédie, imprégnée de folk, de rock, de jazz et de chanson française. Après plusieurs spectacles de cabarets, elle crée celui-ci pour le 40^ième anniversaire de "la môme". Accompagnée par des musiciens très "professionnels" qui ont mis leur savoir faire au service d'artistes aussi divers que Maxime Saury, Daniel Guichard, Jacky Noguet, Aimable, Nougaro ou qui officient dans des lieux tels que le "Moulin Rouge", Gigi reprend des titres incontournables comme "A quoi ça sert l'amour " dans un duo surprenant avec Smaïn ou "Mon Dieu " ainsi que d'autres plus ou moins ignorés ou inédits ("La fille et le chien ", "Ses mains "). Elle passe de la gouaille au swing sur des arrangements de "variété ". Des reprises de qualité, des orchestrations soignées, que manque t-il alors ? Cette fragilité derrière la force de l'interprétation, cette brisure, cette émotion perdue ici dans la sophistication. Mais peut-être la retrouve t-on sur scène ? A voir !

F.P.

En mai 2004, nous avions déjà eu l'occasion d'apprécier quelques titres de cet ACI qui préfiguraient son 1^er CD. Chanteur depuis toujours, il est pourtant débutant dans le métier. Néanmoins, le charme de la voix rauque de ce quadragénaire rugissant opère immédiatement, de ces voix à la Arno que l'on croirait entretenue par le tabac ! Il est, ici, accompagné par V. Brun à l'accordéon diatonique, F. Ratajczyk à la contrebasse et M. Merizen à la batterie et percussions. De bal musette en fiesta hispanique, de rythmes latinos ou plus jazz, la grande variété des arrangements contribue grandement à illustrer agréablement le regard sans concession qu'il porte sur la vie et ses contemporains. Un monde sensible de rêves et de voyages, rêves éveillés empreints de nostalgie du passé et tentation de voyages improbables, à "vouloir se hâter pour exister" et "passer sa vie à chercher comment partir". Utopie encore, "on voudrait nous faire croire au ciel/vendre du bonheur par logiciel/mais notre amour pour l'éternel/tu peux prier sur Internet /pour tous ceux qui sont partis/j'reste ici". Magie du rêve et  du texte, du mot et du son, notre Pierrot lunaire doucement rêveur est bien décidé à récidiver au plus tôt !

J-P.C.

Cet ACI chante d’une voix râpeuse les sentiments simples et la vie après l’avoir rêvée. Des rythmes acoustiques le plus souvent très enlevés ajoutent à la portée des textes réalistes, tels ce monde utopique dans lequel il ferait bon casser nos vérités et nos envies ("Silence ") ou cette superbe ritournelle évoquant la mémoire qui fuit en "une histoire qui ne finit pas de se recommencer" ("Pour eux"). Instant d’émotion, enfin, que le tourment de cet amour torturé accompagné de quelques sobres arpèges de guitare ("J’attendrai "). Le CD à venir devrait confirmer la belle promesse de ces 4 titres.

J-P.C.

L'artiste, ACI, a délibérément choisi de n'être accompagné que par un seul accordéon, véritable gageure ! Sans faire injure au musicien, par ailleurs talentueux, l’écriture de l'auteur aurait mérité un soutien plus étoffé. Les textes sont écrits dans une poésie somme toute très classique. Le ton gouailleur prédomine quand il s'agit de chanter Paname, les potos de bistrot, de relater l'enterrement de l'un d'eux ou de tracer un autoportrait désenchanté ("Hé! Paul"). Outre plusieurs textes plus graves ("Une fleur a décidé", "Les fées") et franchement optimiste ("Je suis la vie"), l'humour et le clin d'œil sont toujours latents, témoin la "chanson érotico-socio-féministe" (sic) ("L'épopée de la femme-objet" ). Ne sera-ce qu'un début ?

J-P.C.

Ce chanteur et guitariste nous propose ici de nouvelles versions de ses chansons, mélange de nostalgie, d’ironie et d’utopie. Soutenu par la guitare classique de Benjamin Fau, Julien Girard a accentué, pour notre plus grand plaisir, la couleur folk de ces morceaux, influencé par des artistes tels que John Renbourn ou James Taylor. Au fil de ces agréables ballades, il ironise sur les journaux féminins ("Femelles lectrices "),  se souvient avec humour des jeux de l’enfance ("Rahan "), revendique le droit au rêve et à l’utopie  ("J’ai besoin de croire ") et incarne un de nos oiseaux urbains en mal de vivre ("Pigeons blues "). Sans prétention, voix assurée, posée avec justesse sur les accords et les arpèges des guitares, Julien Girard a su trouver aujourd’hui la mesure entre sensibilité et humour, imagination et mélancolie, entre le regard un peu naïf de l’enfant, son innocence et la maturité, en devenir, d’un artiste. Un aperçu évidemment bien trop court ! A suivre !       

F.P.

Une voix qui traîne sur les accents de musique folk, un soupçon de douce ironie, une pointe de nostalgie, un peu d’utopie et de romantisme et beaucoup de nonchalance. On écoute sans déplaisir ces chansons d’un artiste dont on sent l’application et le sens du travail bien fait en guettant l’étincelle qui donnerait à tout cela un peu plus de vie

F.P.

Ce 1^er disque confirme l'impression laissée par le CD promo (cf. n° 110): une agréable alternance habile entre gravité et humour. Dans une formation piano/violoncelle/contrebasse, avec la volonté de restituer l'ambiance des prestations scéniques déjà nombreuses, ces 12 chansons aux textes légèrement "décalés" nous brossent des tableaux, portraits ou images tantôt intimes, graves ou fous ("Dans la salle de bains de Coutance", "Belleville", …), tantôt légers et drôles ("Le tracteur et la remorque", "Sur le plancher des vaches", …). On y dénotera un agréable "cousinage" avec Sheller ("La fille blue-jean") ou Higelin ("lLhymne à la vie").

J-P.C.

 Joyeusement déjanté (“Hymne à la vie”) à la façon d’un Trenet ou mélancolique (“Photos jaunies”), se jouant des mots de manière ludique dans une folle description de “Belleville”, Geoffroy Gobry a cette facilité, pas forcément évidente, de passer de la gravité à l’humour. Intéressant !

F.P.