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"Toutcouleur"
980832 - Distrib. EPM -
13 titres
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N° 111 - Mai 2003 |
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Un disque “tout en couleurs” qui s’ouvre sur les guitares gitanes
des Gipsyland pour un “portrait
de femme ”, prélude à un voyage à travers le monde pour un grand
brassage humain et musical. Du son des percussions africaines pour un
salut aux femmes opprimées de tous les pays (“Toutcouleur”),
en terre de Palestine pour dire la folie d’une guerre fratricide (“Rachel
et Rachid ”) qui tue jusqu’à l’amour, de chants corses
(“Ile et elle”) en tango, de bossa en folk irlandais, Martine
Sarri chante le combat des hommes et des femmes pour plus de dignité, de
justice et de paix et affirme son engagement contre toutes les oppressions
y compris le machisme qu’elle dénonce en rendant hommage aux
homosexuels et à leur sensibilité (“Y’a que les homos qui savent
parler d’amour ”). Et pour nous rappeler son inscription dans une histoire et dans une
lignée de chanteurs engagés, elle conclut ce disque avec une évocation “De
la Commune”. Avec la complicité de Claude Lemesle, Jean Moussy
pour les paroles, de Jean-Paul Cara, Angelo Zurzulo, Roland Romanelli…pour
les musiques, Martine Sarri s’y montre, encore une fois, femme de cœur
et de conviction. Riche et bigarré !
F.P.
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"Au secours !"
984822 - Product PASA - Distr EPM
13 titres
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N° 73 - Décembre 1999 |
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Claude Lemesle, Marie-Ange Berling, Allain Leprest, Yvan
Dautin et Jean Vasca écrivent des textes pour cette chanteuse
intelligente, vibrante et passionnée, chanteuse engagée dans un combat
militant contre l’intolérable intolérance, l’incommunicabilité,
le fric, la pédophilie et toutes les injustices du monde. La
qualité des textes exclut que l’on puisse lui faire le reproche de trop
bons sentiments nuisibles à la bonne littérature. Et les musiques signées
Angelo Zurzolo, Christian Piget, Romain Didier, Ricardi Vilas sont à la
hauteur des textes. Martine Sarri a réussi à faire siennes toutes ces
chansons en osant y ajouter ce qu’il faut d’humour, évitant ainsi le
piège d’un militantisme primaire. Et cette rebelle inconditionnelle
nous donne sa note d’espoir en prônant l’utopie et en nous faisant
croire que l’on peut rendre possible l’impossible. J’ai oublié de
dire qu’elle chantait bien et que l’on a plaisir à l’entendre aussi
dans “Que serais-je sans toi”! M.V.
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"Mes cahiers d'écoliers" ©
Autoproduit
10 titres
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N° 131 - Mars 2005 |
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Excellente idée qu'eut
cet artiste de sortir ses chansons "de leurs tiroirs poussiéreux"
! Suivons-le sur ses chemins buissonniers, sources d'une inspiration
foisonnante puisée au quotidien ("Les chemins d'écolier ").
Pas de textes engagés, mais des histoires banales en somme qu'il met en
scène superbement dans un style atypique, usant volontiers d'une poésie
que l'on pourrait qualifier de "faubourienne", haute en couleur
et volontiers leste, voire scabreuse ("Le sexapattes ").
Quand, de plus, elles sont portées par des mélodies sobres mais
efficaces, la magie du verbe juste, de l'expression et du mot quelquefois
inventés, opère immédiatement. Ce style très personnel n'est pas sans
rappeler celui d'A. Leprest. En effet, qui mieux que lui aurait pu mettre
à l'honneur la mobylette bleue de notre jeunesse, sous l'expression
"La Moby Blue, la Bleue Bylette " ? Ou encore,
malicieusement, jalouser ces "deux petits merdeux, les mains sur les
hanches, qui s'engalochent un premier patin devant les recalés de l'amour
qui se retrouvent à la dérive d'un comptoir ("Le p'tit bistrot").
Sous une fausse décontraction, opère le charme de la belle voix chaude
et grave. Entre tendresse et malice, affichant un penchant prononcé pour
la nostalgie, défilent les souvenirs à la peau dure, regard tourné vers
la jeunesse des premiers mégots et premiers baisers "Rue René
Pierre " ou bilan acidulé qu'autorise le recul pris par "45
berges ". On ne peut
que s'émouvoir devant la tendresse affichée envers les vieux et leur
riche passé ("Les cartons à chaussures ") ou la
compassion envers cet écolier écartelé entre des parents déchirés
("Les poches de Tom "). Les p'tites chéries à bas
noirs, le petit noir ou les blancs secs qui se prennent sous les
flon-flons de bal musette fleurent bon le Paname de Gabin ("La
guinguette "). Le verbe coloré et pittoresque stigmatise avec
verdeur un quotidien insupportable, propice à l'émancipation de la
femme-ménagère, étouffée par le quotidien, qui quitte et laisse un
mari surpris et désemparé ("Escalier B "). Tout est prétexte
à inspiration d'une chanson à faire partager simplement par l'artiste,
"sans rien en attendre en retour, que vos deux mains, comme je les
aime, claquant des paumes en mille tambours".
J-P.C.
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Démo
5 titres
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N° 89 - Mai 2001 |
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Avec cet
“artisan” originaire de Savoie, nous voilà plongés dans la grande
tradition de la chanson populaire. A Tachan et Brel, il emprunte parfois
les intonations et les inflexions mais puise aussi chez eux le sens aigu
du portrait et le regard tendre et “tragique”. Il sait cependant
prendre des accents plus nonchalants sur des musiques chaloupées
ou évoquer dans une belle ballade les paysages de Montréal. Un héritier
inspiré.
F.P.
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"Voyage
en douce"
SY 003 - autoproduit
10 titres
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N° 57 - Juin 1998 |
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A l’opposé des 2 disques précédents, c’est-à-dire
dans la tradition de la chanson française des années 60, en ce qui
concerne la prédominance du texte sur la musique ou les arrangements. La
voix est très agréable. Le guitariste Fabrice Reynaud et le
bassiste-accordéoniste Francky Lincio y assurent un accompagnement simple
et propre, donnant parfois une coloration folk aux mélodies de Sartori
qui écrit aussi les textes. Thèmes de nostalgie, de douceur de vivre, un
regard compatissant sur l’enfance maltraitée. Un zeste de drôlerie
dans deux chansons.
M.V.
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"Rue
Château la Pompe"
SHL 2111 - Distrib. Saravah
18 rue H. Barbusse - 44400 REZE
(
02 40 75 97 09
13 titres
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N° 110 - Avril 2003 |
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Forte et dense présence
que celle de cet auteur habité par le monde de la nuit, ses errances, ses
dérives, ses rencontres. Il chante ce monde interlope, ses paumés, ceux
que l’on croise lorsque nous prend “l’ivresse”, dans les
bistrots (“Chanson pour Yvon”). Dans sa “Rue des Trépassés”,
entre bastringues et hôtels de passe, sont venus s’échouer tous les
mendiants, les gueux et ces “putains” dont le destin s’est tissé
“Loin de la communale”, ces femmes de petite vertu dont la vie
s’étiole à force d’alcool (“La Jeanne”). Faisant un clin
d’œil à Brassens (“La java des macchabées”), empruntant à
Dimey (“La Tamise”) ou à Jean-Max Brua (“Bateau de
nuit”), Yannick Saulnier se montre leur digne héritier, chantre de
la canaille, poète épris de révolte et de tendresse. De la vraie
chanson populaire !
F.P.
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Chante Brel et Piaf
"Pêle-mêle"
Autoproduit 8 titres
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N° 97 - Février 2002 |
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Une interprétation de grands classiques de Brel et
Piaf. Difficile exercice que celui qui consiste à ne pas tomber dans
l’imitation (de Piaf en particulier). On ne peut reprocher à Geneviève
Savi d’aimer ces auteurs ni d’avoir envie de les chanter. Ca ne suffit
pas pour autant !
F.P.
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"Chansons de feu pour un temps
de glace"
©
L'A 0010 - Prod. Label'Anatole &
Musiques Créatives du Sud
Distrib. Grains de Musique 9 titres
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N° 89 - Mai 2001 |
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Avec une voix aérienne, parfois vive et acérée comme
un rasoir qui tranche dans le vif de nos cœurs, une voix haut perchée,
des mots qui "sortent d’une gorge brûlante" et font chœur
avec les notes d’un piano noir, des rimes qui enchantent et des mélodies
qui irriguent doucement nos âmes, Jean-Luc nous offre quelques chansons
comme autant de "pierres précieuses" rares et brillantes. Loin
des dissonances qui présidaient parfois à certaines de ses précédentes
compositions, ses refrains, petites valses ou tangos, touchent, marquent
et restent ancrés dans nos esprits pour que l’on puisse les chanter en
"cœur" avec lui. Qu’il rende hommage à tous ceux qui
chantent si bien la vie, célèbre l’ami Leprest avec le très beau "Une
voix qui a deux ailes" ou nous appelle avec "Berceuse
pour ne pas s’endormir" à la vigilance contre la montée du
fascisme et de l’intolérance, mettant notre mémoire à vif, il trouve
les images et les mots justes, petites flammèches ou étincelles pour
allumer au fond de nous ses brasiers de "chansons de feu". Ses
deux musiciens, Dominique Brunier au violoncelle et Alexandre Leitao à l’accordéon,
l’accompagnent, l’entourent, caressant avec lui les mots, les
enveloppant, les soulignant dans une osmose parfaite. Un disque à la fois
vivifiant et ensorcelant qui appelle pour chacun de nous à réveiller "La
part de nous qui toujours vole".
F.P.
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"Eté, automne, hiver, printemps"
L’A 9712 - MCS Prod - Colombo
20 place St Burno - 38000 >Grenoble
(
04 76 70 42 48
4 titres
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N° 55 - Avril 1998 |
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4 titres correspondants aux quatre saisons. Moi qui ai
vu Jean-Luc sur scène et apprécié son originalité, je suis un peu déçu
par les arrangements qui à mon avis, ne servent pas cette originalité.
Sauf dans “ La rue des trois arbres ” qui me paraît
plus soignée.
M.V.
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4 chansons, extraites
de l'album de même titre - A l'occasion de la sortie de son 4ème
disque et après plus de 10 ans de carrière, est-il encore besoin de présenter
cet étrange personnage tant sa renommée dépasse, à présent, largement
sa Flandre maritime natale ? Outre de son traditionnel violoncelle, il est
accompagné de sa formation habituelle : Eric Navet (vibraphone et
percussions) et Sonia Rekis (accordéon, basse, chant) pour nous concocter
un savant mélange de genres. Sur fond de java endiablée, il nous dresse
un portrait sans complaisance d'un personnage burlesque mais attachant, "le grand biscornu",
qu'il qualifie de "clown mal foutu, chanteur des rues, sentimental,
paranormal" (autobiographie ?). Suit une valse qui transforme en épopée
pittoresque un banal accident de la route qui, bien que grave, n'a plus
rien de triste. Le tout est agrémenté de moult onomatopées, bruitages
divers et autre "roulez jeunesse !" qui nous restituent un
esprit festif de kermesse qui fleure bon la barbe à papa ! Qu'il digresse
sur la fumée d'une cigarette laissant divaguer son violoncelle ou qu'il
s'évade dans l'espace et le temps sur solo de vibraphone et nous voilà
transportés dans un univers jazzy à la Higelin façon "tête en
l'air" : "ça gaze, je m' sens léger comme une envie de danser
!". Cette alléchante palette nous incite immanquablement à découvrir
tout l'album qui ne peut être qu'à l'avenant : gai et rafraîchissant.
De fait, nous voilà pris d'une irrépressible envie de danser qui nous
fait "remuer les gambettes", pour reprendre une expression de
"tonton Jacques" (celui de Chant’Essonne et non celui des
Marquises !).
J-P.C.
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"Echos du Westhoek"
GP112-1 - Gorgone prod.
L’ouïe Fine - 60 rue de l’Alcazar
59800 LILLE - (
03 20 06 09 53
11 titres
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N° 100 - Mai 2002 |
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Une formation d’une grande originalité où se mêlent
les sonorités du violoncelle et du vibraphone, des percussions, guitares,
clarinettes, tuba et accordéon pour un voyage dans un univers loufoque,
baroque, surréaliste, nourri des influences de ces compatriotes du nord
que sont Arno et Annegarn, mais aussi de Brel, Devos et …des Beatles. On
passe de valses en airs créoles (“Négrita”) à des balades
champêtres sur un air de fanfare (“Les dimanches au bord de
l’eau”). Tout le disque est empreint de cette douce mélancolie,
celle du temps qui passe certains « Soirs de bourbon », de
cette tristesse sur laquelle vient souffler parfois le vent chargé de
nostalgie et d’aventure de la Mer du Nord. Avec humour, ironie (“Firmin
de Steenweld ”) ou tendresse (“Amélie Vandecasteel”),
William Schotte peint de quelques traits précis des portraits et nous
fait partager les amours d’une hôtesse de l’air ou d’un cow-boy
amoureux. Turbulent, plein de démesure et de folie, entre tempête et
brume, quelques échos de ce “Trou perdu” là- haut tout près
du ciel. Un drôle de ménestrel ! A découvrir ! F.P.
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Scieur Z
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1 rue
Proudhon - O2700 Tergnier
(
03 22 57 67 08
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"Céder scie titres"
promo
6 titres
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N° 61 - Novembre 1998 |
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Un trio acoustique venu du rock avec un parti pris
louable et évident de sortir des sentiers battus. Les textes, l’interprétation
et l’accompagnement sont délirants. Scie musicale, guitare-cello,
harmonica, ocarina, percussions sont utilisés pour interpréter des
textes tels que “La con-plainte du corps-donnier.”
Malheureusement la prise de son est très médiocre et la structure
musicale des chansons mal définie. Les textes semblent mériter d’être
mieux entendus.
M.V.
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Nouvel opus de cette
collection lancée par l'équipe du Sous-Sol, consacrée à
des enregistrements "live" témoins du talent brut
et sans artifice d'artistes, d'instantanés de leur parcours.
Partageons donc avec cet album les secrets d'Elie-G Abecera
(alias Diego). Quels sont donc ces Secrets de Diego ? D'abord le désir de la création et la musique
comme moteur essentiel, le sens du mouvement qui l'amène à
ne jamais figer son travail, la gourmandise et la curiosité
artistique, la volonté de partage qui l'incite à co-signer
certains titres? que ce soit avec Théophile Minuit ou Kent.
"Les secrets de Diego" c'est d'abord un climat, une
tension, un regard aigu et perçant porté sur l'existence,
les sentiments, leur ambivalence ("Je voudrais "),
leur déchirure ("Le vieil amour "). Inquiétant, dérangeant
parfois, Elie-G passe ses états d'âme au crible, témoin à
charge de son propre procès devant le "tribunal des
faiblesses" ("Il est tard ") et son plaidoyer
est déchirant, son chant tourmenté, poignant
("Approche-toi"), signe d'une sensibilité à vif
comme en témoignent les titres émouvants que sont "Oh
dis-moi ", l'onirique "Maison de rêve " et le
romantique "Je t'emmène ". Et puis, il y a la
musique, imprégnée d'influences rocks justement dosées qui
viennent souligner les accès de colère, l'énergie du désespoir,
la rage de vivre.
Dernier secret enfin, la complicité du fidèle guitariste Frédéric
Grange et le concours d'autres compagnons, Philippe Rigot
(piano, accordéon), Jean-Marie Gérintes (percussions, scie
musicale), Léonard Mule (basse) qui conjuguent ici leurs
talents au service de l'univers singulier du troublant et
sensuel Diego. De la force et du charisme tant dans l'écriture
que dans l'interprétation !
F.P.
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"Approche-toi"
Démo
Fred Hannequin
43 rue du Tapis Vert
93260 LES LILAS
(
06 60 60 49 14
5 titres
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N° 105 - Novembre 2002
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Les Secrets de Diego sont d’abord ceux d’une rencontre : celle
d’Elie-G Abécéra (chants, claviers et programmations) et Stéphanie
Blanc (guitares, basses, claviers et programmations). Leur musique électropop
acoustique aux influences multiples qui vont d’Annegarn à Arthur H en
passant par Dominique A. et Gainsbourg, réussit la prouesse d’être
chaleureuse, malgré l’apparente froideur des machines, et souligne avec
justesse les mots sensibles, troublants, sensuels, violents parfois déchirants
de ce duo. Car les Secrets de Diego sont avant tout des secrets d’amour.
A partager avec eux, si le cœur vous en dit !
F.P.
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"...et après"
LDR001 - Prod. Les Disques Rayés
9 rue du Mal Leclerc
92380 Garches
(
01
47 21 41 33
01 47 01 71 86
11 titres
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N° 120 - Mars 2004 |
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Ce barde à la barbe blanche en broussaille, après avoir tâté de la chanson
à Montmartre dans les années 60, a fait carrière dans le café, au sens
propre du terme, puisqu'il exerce encore comme artisan torréfacteur. Poussé
par quelques jeunes proches et produit par un label tout récent, la bonne idée
vient de le prendre d'enregistrer son 1er disque à … 69 ans (et après !).
Ainsi, ce sont en majorité les chansons de ces lointaines années qui
composent le CD avec, pour auteur, certaines de l'incontournable Dimey, ami de
bohème ("La fauche ", "Nous n'irons plus jamais ",
"Un air de fête ", "Mariane "). Les autres
textes sont à l'avenant, dont une superbe "Ballade pour A. Rimbaud"
(J. Prin/Seggian), au cours d'un grand voyage dans la vie empreint d'amour et
de fraternité. Les arrangements modernes de Polérk Rouvière, à forte
dominante cordes, font la part belle à une savante alchimie électronique
incluant bruitages et illustrations sonores dans une sorte d'électro-jazz
atypique qui illustre la volonté de tracer cette rencontre entre 2 générations.
De nombreuses dates de concert sont programmées, qui donneront l'occasion à
notre chanteur-diseur de présenter ce récital original de sa voix chaude
patinée par le temps au timbre caressant et calme.
J-P.C.
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"Nostalgie"
Démo
9 titres
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N° 128 - Décembre 2004 |
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CD totalement réalisé seul, "à la maison", en formule
épurée guitares/voix, tel un artisan professionnel méticuleux
qu'est cet ACI, par ailleurs créateur/sculpteur/acteur/...
Personnage atypique au regard ombrageux, il chante depuis 81,
promenant ses chansons et ses textes au gré de nombreux
voyages lointains qui l'ont conduit à se fixer plus longuement
dans l'île de la Réunion. C'est sans doute cette expérience
enrichissante qui a contribué à forger l'essence même de sa
poésie. Ballades jazzy ("Disco ") ou folk très enlevé à
la D. Mc Neil ("Cabots ", "Terriens "), c'est
sans prétention, voire avec un certain détachement, de sa voix
grave et chaleureuse, que l'artiste nous livre ses textes
tissant des climats un peu noirs et surréalistes à l'image des
livres de Djian. Collaborant en cela avec Catherine Duval, il
trace de véritables petits scénari qui nous invitent à suivre
les tribulations de M. Armand dans une chambre d'hôtel glauque
("Chambre 26 ") ou à partager un brin de son
désenchantement ("Aïe, aïe, aïe "), raillant
les bimbos superficielles ("Barbie ") ou nous invitant
à rejoindre des destinations chères à son cœur ("Mayotte
"). Comme il le concède : "ce n'est peut-être pas très
gai, mais c'est moi …!" et c'est bien !
J-P.C.
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"Les chaussettes
célibataires" ©
FC 119
Franc’Amour
- Sowarex
9 rue P.E Jeanson
1050 BRUXELLES
(
32 2 5389001
e.mail : sowarex@arcadis.be
14 titres
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N° 114 - Septembre 2003 |
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Un vrai florilège que ce nouveau disque de Claude Semal où l’on pourra
apprécier toutes les facettes de cet artiste à la fois tendre, révolté,
iconoclaste, drôle et gouailleur. L’album s’ouvre sur un cri de révolte
et un coup de gueule ("Comme en Belgique ") avec un
constat amer - "Ici pour une émeute, quatre-vingts processions /
les oies marchent au pas / le merle est seul à siffler sa chanson / Ici
pour un combat, quatre-vingts soumissions " - et Claude Semal ne
manque pas au cours de ce disque d’évoquer quelques affaires belges,
l’odieux crime raciste et policier dont fut victime "Sémira "
et ce bijou de délicatesse qu’est "Les petites filles ".
Sur un air de musette, il se laisse aussi aller à la nostalgie des bals
et des quartiers ("Saint Gilles ", "Au bal
musette "), sait nous attendrir avec une délicate chanson
d’amour ("A la mer "), nous conter une fable édifiante
sur l’intolérance ("Le merle "). Mais un disque de
Semal ne saurait se passer de cet humour loufoque, volontiers surréaliste
("Les chaussettes célibataires ") ou de ces
tranches de franche rigolade que sont "Allergique à l’alcool ",
"Montignac et mon ténia ", et "Les
cucurbitacées ". Saluons aussi les arrangements d’Arnould
Massart qui a travaillé également pour Maurane, l’univers musical
entre swing, fanfare et musette et la pochette signée André Stas avec ce
poétique accouplement de chaussures sur une plage du nord. "Anartiste"
inimitable, toujours aussi truculent, émouvant et incisif, Claude Semal
fait une fois de plus œuvre salutaire contre la haine, la bêtise et la
morosité ambiante. Indispensable!
F.P.
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"En public aux Riches Claires"
©
Prod. ASBL
Théâtre du Chien Ecrasé - Claude Semal - 49 rue d’Ecosse
1060
BRUXELLES
(
/ fax 32) 02/538 25 45
17 titres
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N° 102 - Juillet-Août 2002 |
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Seize ans
après le second disque de Claude Semal, fruit de la collaboration avec le
pianiste de jazz Charles Loos, voilà le duo reformé pour un album
enregistré en public et un voyage en 17 chansons dans la carrière de cet
artiste bruxellois. Multiples
facettes que celles de Claude Semal qui passe de l’autodérision («Le
succès d’estime») à l’humour provocant («Allergique à
l’alcool»), de la tendresse («Chacun a repris ses lèvres»,
«Ce vide contre ton corps») à la révolte contre le racisme, les
charters dans lesquels on renvoie et parfois on tue les immigrés («Sémira»)
ou évoque avec pudeur ces «Les petites filles» confrontées à
la violence de ce monde. Il y a la Belgique aussi, qu’il décrit
de bien belle façon, avec ici cette ode à la blonde qui pétille dans
les verres («Bête bière»). Semal a le sens du portrait, du
croquis, dosant ironie et respect pour cette «Madame pipi» trônant
dans le sous-sol de son café, s’attachant à la vie d’une fille paumée
toute seule dans Bruxelles («En écoutant Jarret») ou montrant
par quelques détails quotidiens, quelques traits, quelques subtiles
transformations ce que c’est que «Devenir vieux». Et puis, il y
a la merveilleuse alliance de cette voix tour à tour caressante, parfois
déchirante et du piano de Loos, discret ou rageur, de sa douceur
complice, de son swing accompagnant les éclats de rire et de révolte.
Une excellente façon de se plonger en quelques morceaux dans l’univers
à la fois caustique et sensible de Claude Sémal. Pour autre chose
qu’un succès d’estime !
F.P.
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"en fanfare"
FC1O6 - Prod. Franc’Amour
9 rue P.E. Janson
1050 Bruxelles
(
32 25 33 90 01
14 titres
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N° 60 - Octobre 1998 |
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Un
auteur-compositeur belge plein de santé dont nous avions entendu parler
de plus en plus (en bien), ces derniers temps. Il faut dire que nous ne sommes pas déçus à l’écoute de ce CD
plein de drôlerie et de joie. Claude Semal aborde pourtant des thèmes
particulièrement engagés et balance sans retenue des critiques sur ses
semblables, sur la Société, sur les institutions. Mais son humour n’est pas grinçant, il est corrosif, sans
aigreur. Et il fait mouche à tous les coups ! Seule chanson qui ne prête pas à rire mais plutôt à s’indigner, “Dormir
au chaud” qui est une attaque directe contre l’hypocrisie et l’indifférence.
Appelant un chat, un chat (et un con, un con), ce Belge se révèle
aussi un maître es-gauloiseries, comme si Rabelais avait franchi
l’Escaut.Il n’a pas à proprement parler une belle voix mais plutôt une personnalité vocale indéniable
comme à leurs manières Vigneault ou Fersen. Enfin, et j’ai gardé cela pour la bonne bouche,
toutes les chansons de l’album ont été accompagnées par une
fanfare sur des arrangements fort astucieux de Jacques Ivan Duchesne et
Michel de Rubber. Il fallait oser le faire. C’est pleinement réussi.
M.V.
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