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Vincent Absil |
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"De trains de nuit en trains de vie"
Je ne sais plus trop la date exacte et par quel
“train de minuit” est arrivé dans la chanson ce Parisien de
famille Ardéchoise, à la stature imposante et au crâne rasé légendaire,
qui colporte depuis les années d’IMAGO (bon, après renseignement,
c’était pendant 7 ans, de 1974 à 1981) avant qu’il ne se
produise sous le nom d’Absil, chantant sur les grandes et petites scènes
ses textes sur des rythmes folk, blues,
Photo Richard Rumano
country, rock, de cette voix
puissante avec ses fabuleuses envolées d’un lyrisme poétique.
D’après ce qu’il nous dit, Vincent Absil a “couru du Sud au
Nord et mit sa vie sans dessus dessous” en des plages de révolte et
de tendresse avec ses “envies de départ” sur les quais de
quelques gares.
Si d’autres ont des rêves océaniques, Absil,
lui, rêve à des trains de nuit (je le soupçonne d’avoir chez lui
un réseau ferroviaire miniature ! ), des trains de nuit qui
s’en vont souvent sans lui “qu’on m’emmène en voyage au delà
des rives, au delà des rivages dont on a tous rêvé” (Le grand
Nord). Déjà, lorsqu’il travaillait en usine, il y pensait “le
front sur la vitre d’un wagon, tremblant, du soleil plein les cils,
moitié somnolent, les images défilent, mes pensées s’enfuient au
delà des banlieues des citées engourdies” (Trois pas dans le
matin) alors que “pour faire les cent coups, je n’étais pas le
dernier, j’ai toujours voulu partir avant d’arriver” (Partir
avant d’arriver). Oui, toujours “des envies de départs, ticket
pour nulle part … au bout du quai, ce n’est pas moi, tu sais,
j’en ai vu des trains de nuit qui partaient …” (Peur de tout). A
certains moments, il se demande ce qu’il fait ici et n’attend plus
qu’une voyageuse “je suis tombé par un beau mois de juin, ici,
rien à faire, rien à glander, qu’à écouter ce foutu train,
c’est le train de minuit qui déchire la nuit. Oh ! le train de
minuit, j’entends venir la petite Rosine" (Le train de minuit).
Ses rêves s’en vont loin “c’est une plage de grève, de sable
bleu qui n’a jamais vu l’océan, là-bas au pays du vent qui vaut
plus que l’argent, malgré la soif et le soleil brûlant, un arbre
seul était vivant, isolé dans son immensité …” (L’arbre du Ténéré).
On se contente alors de “rêver sur les filles des magazines,
d’avoir des photos de stars dans la cuisine” (Les filles des
magazines ), alors qu’on est “agressé par le jus, le jus
noir du matin, du tout petit matin, perdu dans le brouillard, dans le
brouillard des mots …” (Le jus noir du matin) et plus tard, embué
d’alcool “tout en marchant dans les rues, le nez en l’air,
Photo Domingo Dado-Djuric
le
regard au loin perdu, j’ai du soleil plein les oreilles, j’ai sûrement
déjà trop bu, et c’est vraiment pas la peine d’essayer de décoller
de ce foutu trottoir où je suis englué” (Les Antilles).
Toujours ses envies de partances, en définitif,
Absil est un sacré rêveur. Si je vous dit tout ça, c’est parce
qu’on retrouve ces chansons-là non seulement sur scène, mais également
dans un de ses albums (le dernier) distribué par Scalen, intitulé
“Le train de minuit” enregistré en public en 1996 sous le ciel
enfumé d’“Utopia”, cette boite à musique où il se produit
souvent avec ses anciennes et nouvelles chansons d’alors, en
compagnie de musiciens comme Pierre Chéreze, Dany Vriet, Jean-Mi
Tuong, Gilles Michel et Jacques Mercier. Auparavant, il avait sorti 3
albums : “2 doigts dans la bouche” (Salabert), “Bonne
question” (Auvidis), “Country journal” (Baillemont).
Actuellement, il projette de sortir un nouvel album. Vincent Absil est
un personnage incontournable dans le monde de la chanson
d’expression française, tout en devinant qu’il a été à l’écoute
des maîtres américains de la Country Music, lorsqu’il fait chanter
non seulement sa voix, mais également sa guitare, et parfois dans
certains rades où il chante bel et bien, on s’enivre d’Absil,
lequel nous fait voyager en ces trains de nuit quand on rêve d’évasion.
J.R. ( Février 2001)
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Adèle ♫ |
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"La vie en bleu"
Bien qu’elle ait écrit ses premières chansons à l'âge
de 13 ans, Adèle, artiste briochine, a mis "quelques" années
avant d'oser en faire son métier. Après des études de cinéma et de
communication, elle travaille dans l'audiovisuel et la presse, puis
comme bibliothécaire. En 1994 elle crée le duo ADELE & LEON, un
univers néo réaliste autour de compositions et de perles rares des
années 30. Après avoir longtemps mis en valeur les textes des
autres, Adèle s'est décidée à chanter les siens. Le résultat
c'est "Bleu", un spectacle et un album, parfait reflet de
son auteur. Un disque où elle dévoile bleus à l'âme autant que
coins de ciel, de tendresse et d’espoir. Ce "Bleu" n'est
pourtant pas uniforme, il est mêlé à des couleurs jazz, musette,
manouche, cabaret et java. Cette artiste s'attaque à des thèmes
aussi divers que "les mollusques, la myopie, les poils, les
plumes, la plage et… l'amour".
Cela donne
des chansons malicieuses comme "Lucy " et sa
variation sur l'épilation, des évocations et des portraits tendres
("Pépé ", "Je t'ai cherché "),
des couplets pleins de pied de nez et de clins d'œil à
l'image de ce langoureux "Habillez-moi ",
paraphrasant avec humour et délicatesse la chanson chère à Juliette
Gréco ou du tonique et swinguant "Bernique ".
Qu'elle se transforme en femme fatale ("Mon boa"),
change de couleur pour une "Java rouge " beaucoup
plus sanglante et mordante, fasse le portrait en rythme d'une "Gueule
d'amour ", Adèle fait preuve d'un vraie maturité artistique
et d'une belle maîtrise de l'écriture. Elle sait aussi quitter la
fantaisie, la légèreté et la dérision pour nous faire entrer dans
le registre de l'émotion, nous faire sentir les blessures intimes
avec le splendide "J'suis KO " et ainsi décliner
toutes les teintes de ce "Bleu ". Elle chante d'une
voix limpide, généreuse et assurée sur les forts beaux accents
musicaux de Pierre-Henry Aubry (guitare, basse) et Serge Le Clanche
(piano, accordéon). C’est soigné, sensible, inventif ! Une
confirmation de la qualité de cette artiste qui nous fait entrer dans
un univers féminin, espiègle, bourré de tendresse, d'humour, et
rempli du tourbillon de la vie. Une belle découverte!
F.P. ( Janvier 2007)
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Adélaïde ma Grande
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"Une artiste hors cadre"
Parcours riche et atypique que
celui de cette saltimbanque qui, après avoir été infirmière
psychiatrique dans une vie antérieure, débute sa carrière
artistique comme jongleuse et chanteuse de rue. Au fil des aventures
humaines et des rencontres, on la retrouve, musicienne avec le Cirque
Plume, professeur de jonglage et d’acrobatie, mime, danseuse de
claquettes, comédienne, compositeur des spectacles musicaux avec la
Compagnie Colimaçon, pianiste de salsa, accordéoniste dans un groupe
de musique tzigane ...
Habituée depuis fort longtemps du papier musique, ce n’est que récemment, en
1996, que Brigitte Renaud, de son vrai nom, commence de coucher ses
propres mots sur la page blanche et de se révéler auteur tant de chansons que de textes pour le
théâtre. Elle créera par la suite sa propre compagnie pour produire
ses différents spectacles, de la scène à la rue. Après quelques
essais de travail en groupe, elle décide de mener une carrière de
chanteuse solo et prend le pseudonyme d’Adelaïde ma Grande.
Depuis lors, elle a remporté en
1998 le premier prix aux Rencontres de la Chanson à Montauban de
Bretagne, le second au concours Utopia à Besançon, la médaille
d’or de la chanson, en Suisse en 99, à Saignelégier ainsi que le
deuxième prix du Concours La Courte Echelle au Cap d’Agde. On la
retrouve aussi en 2002 lauréate aux Vibrations de Flers et des Jeunes
talents de la Chanson Française à Vesoul. Elle s’est produite en première partie de Gilbert
Laffaille,
Sarclo, Philippe Romanens, Françoise Kucheida, En avril / mai 2003,
avec le soutien de la ville de Strasbourg, elle est en résidence au
centre Culturel de Lure pour y créer son spectacle intitulé ”Décadrée
”.
C’est lors de notre scène
ouverte en mai 2002 et avec son disque baptisé lui aussi ”Décadrée”
que nous avons découvert Adélaïde et ses « chansons thérapeutiques ». Elle s’y
montre, dans ce CD auto produit, pleine de fougue, d’audace et de conviction. Avec une voix
d’une étonnante gravité, elle nous entraîne dans des
histoires de passion, de désir (“Toutes les couleurs ”) où
se mêlent tendresse, humour (“Ode à la nature ”) mais
Photo Thierry Foehrenbacher
aussi révolte (“Nuit noire ”), cynisme (“Chanson thérapeutique
”). Ses talents de comédienne font de chacune de ses chansons
une véritable saynète.
Entre
gouaille et blues, truculente, étonnante, loufoque ou tragique, cette
jongleuse de mots, cette lionne indomptée, chevelure rousse abondante
et flamboyante en bataille, cette ”femme infâme” qui refuse d’être
mise en cage ou enfermée dans une ”camisole” de conventions, y
compris artistiques, met en scène sa propre folie et la nôtre, pour
mieux en juguler les maux. Entre rire et tendresse, fantasme et réalisme,
cirque et cabaret, voilà une artiste et son univers, complètement
”décadrés”, décalés, décapants, délirants…et tout
simplement réjouissants !
F.P. ( Avril 2004)
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Hervé Akrich
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"la p’tite chanson d’ Hervé Akrich"
Originaire de Reims, Hervé Akrich est
auteur-compositeur-interprète et écrit depuis une dizaine d'années. Il
a commencé par l'écriture de chansons pour des spectacles de théâtre
musical joués et chantés par des enfants, en qualité d'instituteur et
de musicien intervenant .
Accompagné par "La Grande Micheline", une
formation de 9 musiciens, Hervé s’est produit principalement dans la région
champenoise. En 1999, il a participé au festival du "Chaînon
manquant" de Cahors et a assuré, entre autres, des premières partie d'Allain Lesprest, de La Baronne et de Thomas
Pitiot. Il s'est produit en concerts de région et dans quelques cabarets
parisiens. Actuellement il tourne avec un spectacle baptisé "Chansons à louer", avec, comme musiciens: Sébastien
Jacquot (piano), Xavier Mourot (clarinette), Luc Gisselmann (percussions)
et Sophie Delcourt, la petite dernière (violoncelle). Hervé Akrich a
autoproduit ses deux CD, « Mon P’tit Ego" –
des
"petites chansons" pour parler de soi parce que, dit-il,
"les autres y parlent jamais de moi dans leurs chansons", mais
aussi, quand même, jeter avec humour et ironie un regard sur le monde et
la société – et "Chansons à louer" où il se montre
un joueur de mots au stylo "habile", au ton caustique, décapant.
Hervé Akrich dit avoir beaucoup écouté François
Béranger et pense que l'humour et l'autodérision
sont salutaires. Il y a chez
lui une jubilation de l’écriture qui tient parfois de l'exercice de
style, témoin ce "Tics " que ne renierait pas un Gérard
Morel. Mais Hervé est surtout un de ces artistes qui n’a pas la langue
dans la poche, qui ne mâche pas ses mots. Il dénonce notre société,
ses mécanismes d’exploitation et de mystification avec un titre ("
ça
tourne ") que l’on ne peut s’empêcher d’associer à cette
"heure du leurre" chantée par Bernard Joyet. Dans une
ritournelle joyeuse devenant soudain poignante et tragique ("Maman
les petits bateaux "), il conte l'exil, la désillusion de ces étrangers
venus avec leurs "sacs de rêves" dans des "cargaisons
d'espoir" et qui se retrouvent victimes des mirages de notre si
accueillante Europe. Il s'interroge sur ces envahisseurs culinaires que
sont "Kebab ou Mac Do " en se demandant de qui doit-on le
plus se méfier ? Il fustige avec ironie le langage emprunté à la
logique gestionnaire ("On gère ") pour le détourner
avec humour au profit de l'amour. Mais, au-delà de ces coups de gueule,
Akrich sait oublier sa grinçante et cinglante ironie pour chanter avec
tendresse une chanson dédiée à ses filles, avec au passage un clin d'œil
à Sarclo, brosser avec malice le portrait de sa "P'tite copine "
et évoquer ses propres souvenirs d’enfance ("Madeleine ").
Voilà des « chansons à louer » pour un artiste qui n’est
pas à vendre ! Des chansons "naturelles, entièrement faites à
l’humain" comme celle
qu’il défend.
F.P. (Décembre 2005) |
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Alcaz'
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"L'intimité Rock"
L'histoire d'Alcaz est d'abord celle d'une
rencontre, d'une complicité humaine et musicale, celle de deux artistes
qui, depuis 2002, font route ensemble et ont à leur actif près d'une
centaine de concerts et un album "La
vie va". Mais avant que leurs routes ne se croisent, chacun a
fait un parcours singulier et différent de l'autre. Vyvian Cayol, elle, a
étudié la guitare au conservatoire de Marseille, fait une formation de
comédienne à l'école de la Criée, participé à diverses compagnies et
à la fondation de la troupe des "Pétroleuses" où elle joue,
écrit, compose les musiques des spectacles. Elle a collaboré avec
diverses formations, trio ou quartet, entre "chansons jazzifiantes"
, "valse-rock" ou "tango-jazz" !
Jean-Yves Liévaux, lui, a donné son
premier concert à 13 ans, signé son premier contrat avec une
"major" à 18 et créé, en 1979, l'Esthétic
Rock avec le groupe Liévaux-Transfo avec qui il enregistre deux albums
au Québec. En 1981, il signe la chanson pub : C'est pas "difficile"
et prêtera ensuite sa voix dans la post-synchronisation, tournera
quelques films et jouera également au théâtre. Dans les 90's, il
enregistre trois albums solo et est co-fondateur du groupe de poésie électronique
Dakota. Il décide ensuite de s'installer sur Marseille. Là, seul en
scène avec sa guitare, il se crée un nouveau style "nomad'rock"
et sort un CD autoproduit. En 2001, il écrit, compose un
spectacle théâtro-musical intitulé "Encore
une crise . Enfin en 2002, c'est la rencontre avec Vyvian.
Alcaz , c'est un duo rare, mélange tonique
et tendre de la faconde, de l'humour, de la verve d'une pure marseillaise
et de la "nervosité" d'un rockeur qui se vaccine à la chanson,
alchimie de simplicité et de fraîcheur, fruit de deux personnalités,
partageant combats et doutes de l'un, convictions et rêves de l'autre. Ce
gars et cette fille qui nous ressemblent, dessinent de leurs deux voix et
guitares, avec fantaisie et
frivolité, subtilité et pudeur, tous les contours de l'amour, entre
l'aveu, le désir et la rupture. Leurs chansons jouent avec légèreté,
parfois gravité, sur nos cordes sensibles. Leurs textes favorisent un
dialogue sur ces jeux de l'amour, parlent aussi de nos rêves et de nos
rebellions, instaurent sur scène une belle complicité, une relation vers
l'autre et le public et créent ce que nos deux amis appellent une
"intimité rock" pour un vrai "spectacle vivant".
F.P. (Avril-Mai 2007) |
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Pedro
Aledo |
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Valérie
Ambroise ♫ |
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Christophe Andréani
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"Les chansons de Christophe Andréani racontent des histoires.
Des histoires inspirées par nos vies quotidiennes.
Tous ces petits détails qui tissent notre existence renferment souvent
quelques miettes de poésie.
Il suffit de les voir, d'y être sensible, puis de les raconter simplement.
Apparaît alors, derrière leur apparente banalité,
ce qui fait la richesse de nos relations humaines."
Sur le site de Christophe Andréani
“Raconteur d’histoires en chanson”
Voilà
un raconteur d’histoires en chanson, d’histoires de chaque jour,
lequel avec des riens fait des tous. Ce grand calme d’apparence, un rien
sérieux, a été à la bonne école, celle des Leprest et Claude Lemesle
en participant à leurs ateliers d’écriture, auteur compositeur interprète,
après avoir étudié le chant classique, la variété, l’orgue et la
guitare. Ses histoires racontent des choses réalistes, drôles ou
touchantes avec une certaine originalité, alors que Partick Laglande égrène
les notes sur les touches blanches et noires du piano accompagnateur. Lauréat
2001 du concours de la chanson française à Savigny sur Orge, on a pu
voir Christophe Andréani sur différentes petites scènes parisiennes.
Une fille qu’il a vue au
marché l’inspire alors qu’il se demande pourquoi elle ne l’aime
pas, mais avec tant d’insistance qu’elle finira par l’aimer. Un
voyou qui vole un chapeau blanc, ça fait de drôles d’histoires comme
cette humoristique attente d’un plombier, une attente entraînant plein
de catastrophes, et ce rendez-vous avec cette Marie à Paris sur l’île
Saint-Louis, une Marie qui n’aime pas la pluie alors que le ciel est
gris sur Paris, quant à ce pianiste qui reste assis toute la soirée ave
un verre de rouge qu’il sirote entre 2 partoches, il boit presque autant
qu’un artiste sans pianiste (pauvre Langlade !). Mais Andréani qui
n’est pas à court d’arguments va te parler aussi du temps qui est un
vieux rongeur qui pose sur notre peau un baiser de mulot, il est question
aussi d’un vieux Limonaire avec un drôle de type et son chapeau avec
des chansons qui nous ressemblent sur des bouts de carton, ou encore
d’un vieux chanteur, sans oublier un petit clin d’œil à Lautrec, en
passant par le Lapin Agile, le Moulin de la Galette, le Chat Noir, à
l’ombre du Moulin Rouge tout s’affiche dans les yeux de Lautrec, mais
l’Andréani, comble d’ironie, s’en va s’apitoyer sur un tueur à
gages en assurant que ce métier c’est pas sorcier, c’est comme faire
le ménage en mieux payé, ce n’est qu’un banal artiste en définitive.
Mais où va-t-il chercher tout ça ce traficoteur, brocardeur, sculpteur
d’histoires en tous genres qui peinturlure la vie d’un trait de plume
poético-réaliste et humoristico-drolatique, pour tout vous dire le
bonhomme a l’imagination féconde et semble plus qu’aux ateliers d’écritures
avoir appris cela à l’école de la vie, et comme il chante « la
vie c’est peut-être ça », alors !
J.R. ( Janvier 2003) |
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Antoine
et les Veilleux |
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(Dans le cadre d'une veillée de soutien à
Chant'Essonne).
Chercheur au
CNRS, Antoine Trémolières est également l’animateur d’un ensemble de musique
traditionnelle. Il interprète joliment des chansons de Gilles Vigneault.
M.V. ( Mars 1999) |
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Michel Arbatz
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"
Le chanteur migrateur"
On sait peu de choses sur le passé de Michel Arbatz,
sauf qu'il est né en 1949, "longtemps après les australopithèques
" dit-il. De ses origines, discret, il fait peu état et pourtant
son trajet de fils d'immigrés, d'oiseau migrateur est au centre de ses
textes, poèmes, monologues et chansons : "Comme la Douce France
était un modèle pour mes parents, qu’ils y arrivaient avec tous les
complexes des pauvres du Sud…, j’ai dû à leur manière essayer de
gommer ces origines. Mais les origines, ça vous rattrape… On m’a
biberonné au Brel et au Brassens, mais mon grand-père était un conteur
juif ; dans son Tunis natal, les sorciers se déchaînaient sur les
cascades fracassantes des derboukas" .
Michel Arbatz s'est adonné très tôt à la musique
(violon, direction d'orchestres devant l'électrophone familial), à la poésie
et au théâtre. Outre "L'obtention par négligence d'un diplôme de
philosophie" et divers métiers
: "soudeur à l'arc, pêcheur de rigadeaux, poseur de judas
optiques, révolutionnaire ", il poursuit des "études
poussées d'escroc instrumentiste… bandonéon, percussions, harmonica,
berimbau, banjo 5 cordes… suffisamment mal de tout ça pour gruger son
monde." A partir de 1972, Michel Arbatz se produit comme
chanteur. De 77 à 80, il collabore comme compositeur et comédien avec
Armand Gatti. A partir de 81, il poursuit son travail dans plusieurs
directions : la composition, la conception d’instruments nouveaux
et la recherche sonore, Il a publié en 95 (réédition en 2001) le "Moulin du Parolier", livre consacré aux techniques de
l'écriture de chanson, et en 2003 un recueil de 60 de ses chansons :
"Te fais pas de souci pour le mouron". Il anime régulièrement
des ateliers d'écriture dont un, original, itinérant, de Sète à Asilah,
en passant par Tanger. Il fait partie de la "brigade d'intervention
poétique" dont le but est de faire entendre partout la poésie, de
lui faire "prendre l’air… qu’elle s’échappe du zoo des
livres, des pots de confiture de la mièvrerie, de la farine des
programmes scolaires et de la naphtaline des académies, même star ".
Chanteur et comédien, intéressé par la théâtralité
dans toutes ses formes, il se met en scène dans des spectacles faits d'un
mélange inclassable de textes et de musiques. Il a réalisé plusieurs
albums dont "On a marché sur la terre", en 1996, qui traite
avec fantaisie des origines de l'homme, et un autre consacré à 20 textes
de Robert Desnos en 1995. Côté spectacles, on le retrouve dans "A
minuit au Balcon" (1995), "On a marché sur la Terre" (1996), le "Cabaret Dubillard," en 1998, donnant lieu aussi à un enregistrement avec Ariane
Dubillard, "Rue de la Gaîté"
(une vie rêvée de Robert Desnos) en 2000, "Tout seul comme
un grain" en 2002, que nous avons eu le plaisir de déguster en
Avignon et le dernier en date : "Retrouvez le sud". Il y
dit et chante, avec une grande virtuosité du verbe et une sacrée dose
d'humour, les liens qui unissent et désunissent Nord et Sud, liens du
sang, de guerre et d'exploitation, liens économiques, mais surtout des
liens à retisser d'amour et de fraternité. Equilibriste du sens,
jongleur de mots, en héritier chantant de Devos, il nous entraîne dans
son "souk" musical et poétique : "Ma musique, comme mes
textes, c'est le souk. Un mélange de jazz (le grand Mingus, encore un bâtard
décalé), de java, de Cap-Vert et de Recife, mais aussi de piano
classique… Le souk, pour moi, c'est le contraire de la pagaïe. C'est la
bigarrure des couleurs… Voilà, mon univers …". Un univers riche de parfums, de couleurs, de sonorités multiples
pour un spectacle chatoyant, surprenant et étourdissant. Chaleureux et généreux
!
F.P. ( Janvier 2006) |
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Bernard
Ascal ♫ |
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Claude
Astier ♫ |
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Michèle Atlani
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"Une petite qui devient grande..."
La contrebassiste Rosine
Feferman et le
pianiste-compositeur An Ton That l'accompagnent. Tout va bien pour
Michèle. Il ne lui a fallu que trois ans pour s'imposer dans la chanson.
Par ses textes bien écrits aux thèmes variés, sensibles, parfois
drôles, parfois frisant l'érotisme, parfois désespérés; mais aussi
par sa présence naturelle qu'elle a su, ce n'est pas ‚vident, ne pas
perdre en prenant du métier. Elle doit se souvenir que je lui ai dit,
lors d'une de ses premières apparitions devant un public: "Vous avez
tous les atouts pour réussir car vous avez l'oeil". Et "avoir
l'oeil" ce n'est pas si fréquent parmi les chanteurs même pour ceux
qui, comme elles, viennent du théâtre. L'une de ses autres grandes
qualités, elle en a beaucoup, est d’être une chanteuse qui "en
veut". Voilà qui est important dans ce métier tellement difficile
où la notoriété ne se distribue qu'au compte-gouttes. C'est peut-être
grâce à sa petite taille que Michèle saura se fondre en une de ces
gouttes. Sans nul doute, une goutte de rosée limpide et nacrée mais
sûrement pas une larme amère.
M.V. (Janvier 1998)
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Jocelyne Auclair |
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"Jocelyne Auclair , au clair de l'humour
et de la poésie nous assure que qui rit le lundi... c'est toujours ça
de pris."
Comédienne malicieuse, Jocelyne a déjà une grande expérience des
montages de ce style. La Compagnie du Dragon l'a déjà présentée dans
des spectacles de Queneau et Prévert. Elle retrouve ces deux auteurs en
bonne compagnie de Desnos, Vian, Michaux, Obaldia, Jean l'Anselme dans ce
spectacle qu'elle a joué avec succès au dernier festival d'Avignon. Elle
y est mise en scène très astucieusement par Frédérique Poslaniec. Elle
ne présentera à la Colombière qu'une moitié de son spectacle, car nous
conservons l'autre moitié de la veillée à la chanson. Il est certain
que cette moitié aura un goût de "trop peu", car Jocelyne est
pétillante d'esprit et ses enchaînements rapides ne laissent pas aux
spectateurs le loisir de voir le temps s'écouler.
C'est un spectacle où les Chant'Essonniens et les instituteurs du canton
peuvent emmener leurs enfants et ceux de leurs écoles pour une excellente
approche de la poésie qui sait faire rire. Les enfants s'enrichiront
aussi à découvrir le chanteur de la 2ème partie (Michel Murty).
Pour en revenir à Jocelyne, la bande son est de Bruno Siame et les
musiques de scène sont extraites de "The Voice" de Bob
Mc Ferrin. C'est un spectacle à ne pas manquer, le rire n'y est jamais
vulgaire. Au diable donc le dimanche si nous rions avec Jocelyne Auclair
le lundi, même si c'est un samedi de septembre!
M.V. (Septembre 1996)
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Alain Aurenche
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"L'amitié
des êtres et l'amour des mots"
Avec sa longue chevelure poivre et sel embroussaillée sous une frange qui lui
cache le front, Alain Aurenche semble protéger ses yeux de la lumière du
jour. Il faut dire que nous avons affaire à un oiseau de nuit qui
“ensemence les étoiles” au comptoir de la vie. “Si tu viens dans sa
nuit, tu verras l’inquiétude quand le vent de folie fait battre la
raison” au cœur d’une certaine solitude. Ayant une sainte horreur des
“réverbères” trop éclairés, il s’en va dans le cœur de Paris
cultiver “l’amitié” en ses rades accueillants où l’on s’en va
refaire le monde Photo
NVDK
avec “ses copains d’comptoir ceux que nous voyons
boire à leurs déboires avec leurs mots cons qui nous font du bien”.
N’est-ce pas à travers cette “amitié” qu’il chante si bien sur
scène et qu’il cultive dans la vie qu’Alain Aurenche est un être
attachant, sensible et affectueux avec ses airs moqueurs et son côté
solitaire, que nous aimons fréquenter au hasard des rencontres et,
“quand un copain s’en va”, n’est-il pas le premier à nous inviter
“à boire un coup, à rire, à faire le fier, mais il sait qu’il y a
des guerres qu’on ne refera pas”. Vous pouvez aussi rencontrer cet étrange
personnage reconnaissable entre tous au hasard de quelques spectacles,
plongé dans la pénombre des salles venant écouter quelques artistes de
sa connaissance.
Comédien au départ, il a débuté en 1963 dans des tournées théâtrales en
province et à Paris. Il fut assistant de J.Schmidt, il sera à nouveau
assistant d’Isabelle Martin mais en 1985 pour “la santé, une prison
dans la ville” diffusé sur la 2. Il a fallu attendre les années 80
pour le voir donner son premier récital chanson; il rencontra Jacques
Canetti puis sortira son premier album comme A.C.I chez R.C.A.
“L’enfant mutant” en 1983; il chantera pour Radio Libertaire et au
Festival d’Alençon avec Ferré et Fanon. Il écrira en 84 le scénario
de “Xueiv” avec Patrick Bruine, fera la fête de l’Huma. Suivront de
nombreuses tournées et, à Paris, nous le verrons sur des scènes telles
que le Lurcenaire, le Nouveau Bobino entre 96 et 99 et surtout au T.L.P Dejazet
où il prendra une participation active à la création de cette salle qui
n’était pas sans rappeler, par sa formule et sa configuration,
l’ancien Bobino de la rue de Gaîté. A ce T.L.P, on a pu le voir en
première partie de Léo Ferré durant trois semaines. Alain Aurenche a
aussi organisé bénévolement le 14 juillet 94 le premier gala “Salut Léo”
en hommage à Léo Ferré ; il est, depuis, un des membres fondateurs
et actifs de l’association “Thank you Ferré lors du gala annuel
au Trianon à Paris. En 1995 il créera “la chanson du mal aimé” de
Guillaume Apolinnaire sur la bande originale de Léo Ferré dans la cadre
du festival d’Avignon. A ce jour Alain Aurenche a sorti 4 albums ;
ainsi, après “L’enfant mutant” chez R.C.A., ce fut en 86 la sortie
de “l’Amitié”, en 88 “en public” -ces deux albums produits par
la Rose Noire-, en 95 il enregistrera en public, au théâtre Jean Vilar
à Vitry sur Seine, un album produit par Henri Cosso. Alain Aurenche,
c’est une écriture comparable aux plus grands poètes de la chanson.
Après avoir aimé Prévert, il a découvert Ferré qui deviendra pour lui
un être cher, comme un frère - entre “graine d’Ananar” on se
comprend si bien ! - Léo Ferré le prendra dans ses premières
parties de spectacle et l’encouragera souvent. Enfin, sur scène, Alain
Aurenche a cette présence qui ne s’apprend pas. C’est une voix qui
vous violente et vous laisse pantois, sonné comme un boxeur au bord du
K.O.. Tour à tour dément, déchiré, fou, tendre, chaleureux, pudique,
caustique, c’est, pour tout dire, une grande émotion qui nous saisit,
une sensibilité profonde qui nous étreint. Il faut écouter des chansons
d’anthologie telles “Rimbaud”, “Monsieur Aschenbach”,
“Torquemada” et “Miserere pour messire de Rais”. Depuis ses débuts
dans le tour de chant, Alain a eu quatre pianistes comme accompagnateurs,
citons dans l’ordre : Philippe Sissmann, Alain Bréheret dit “Brébré”,
Jean-Louis Beydon et, actuellement le jeune et talentueux Christophe
Brillaud. Auteur compositeur, Aurenche a travaillé aussi avec Jean-Luc
Debattice et Alain Bréheret pour les musiques.
Alain Aurenche est peut être comme il chante “un
va nu cœur dont les amours sont des va nu pied, il a des tendresses pour
les loups qui laissent des morsures profondes, entre les caresses et les
coups, il s’amuse à refaire le monde”, un monde qui gravite autour de
la chanson, de ses chansons qu’Alain Aurenche sait si bien écrire et
dont nous sommes si friands.
J.R. ( Avril 2000)
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Pierre
Azdéry |
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