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Xavier Lacouture
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“Les drôles d'envolées
d'un chanteur aérien"
Artiste Oh !
combien talentueux, drôle ou émouvant, avec un côté farfelu, planant,
clownesque et bondissant, homme de scène par excellence, Lacouture est ce
jongleur de mots qu’il attrape au vol, traficote, malaxe, passe à la
moulinette, pour en ressortir finalement un collier tressé de quelques
perles d’écritures humoristiques afin d’en parer de ses plus beaux
atours Dame Chanson. Ce chanteur poète humoriste qui rêve d’habiter
dans un théâtre adore également s’envoyer en l’air tel «Ademaï
aviateur» ! Je me souviens avoir vu un de ses spectacles intitulé
« Rock n’volle » au TLP Dejazet dans les années 90 où à
bord d’une sorte d’avion bricolé on ne sait trop comment, il
survolait la salle avant de s’écraser sur les fauteuils du premier rang
suite à une manœuvre hasardeuse semblait-il, heureusement sans dommage
pour les uns et les autres. Drôle d’entrée en scène du « Commandant
Petit Calin nous souhaitant la bienvenue » d’une façon imprévisible,
alors qu’il voulait nous faire croire que « c’était rien
qu’un amour qui s’fracasse, qui a du plomb dans l’aile… ».
Dernièrement, c’est un vol teinté d’amour et de zestes d’érotisme
avec « Envie d’ailes », titre du nouvel album qui vient de
sortir comme de ce spectacle qu’il a présenté au Théâtre d’Ivry en
2001 où notre casse-cou faisait son cirque, prenant à nouveau de la
hauteur sur un trapèze volant, alors que le spectacle se présentait
comme sous un chapiteau intérieur dans une mise en scène de Mario
Gonzalez. Normal également qu’il ait participé à un festival intitulé
« C’est dans l’air » en Amérique à Boston en 1996. Mais
il faut que je vous précise que chaque récital comme les albums de ce
chanteur qui théâtralise ses chansons sont différents. Il peut être
plus terre à terre, « fanfaronner », (car il adore les
fanfares), vous mener en bateau avec « Le Commandant Calypso »,
s’allonger « au bord de l’amour », « sur une plage B
de 45 tours », ou vous emmener passer un « Week-end à
Fontainebleau où y’a rien de plus beau ». Voilà un être qui ne
manque pas d’idées ni de fantaisie.
Ce personnage peu ordinaire avec ses faux airs de Grand Duduche ( vous savez,
ce héros de BD ) nous est arrivé un jour du ch’Nord avec ses
folies chantantes. Né à Coudekerke Branche, ce fils de dentiste, après
avoir effectué des études de kiné, fut attiré par la musique. Fou de
jazz et amoureux de fanfare, ce fut d’abord la musique Anglo-Saxonne qui
eut sa préférence. C’est plus tard qu’il découvrit les chansons de
Boris Vian et de Bobby Lapointe, puis ce sera Brassens qu’il écoutera
émerveillé, pourtant, il fera d’abord partie d’un groupe folk électrique,
avant de faire de l’acoustique jusque dans les années 80 et son arrivée
à Paris où il se lancera dans la chanson en écrivant pour les autres,
sans vraiment trouver d’interprètes. Mais pour Lacouture, c’est parti
pour une carrière artistique comme auteur-compositeur-interprète, avec
des hauts et des bas. Signalons son 1er Olympia en solo en
1989, plusieurs TLP Dejazet, le Casino de Paris, 27 lundis sur la péniche
« La Mare au diable », les Chorus des Hauts de Seine, le
spectacle « Melting Potes » avec Haurogné à l’Espace
Kiron, divers festivals, dont Le Printemps de Bourges, le Festival de
Montauban, etc… Une discographie comprenant 6 albums plus un 45 tours et
différentes mises en scènes, écritures et conceptions de spectacles,
sans compter d’autres artistes pour qui il écrit maintenant et qui
chantent du Lacouture «fait main ! ». Pourtant, X.L. mériterait
une place plus importante et une plus grande reconnaissance dans le monde
de la chanson, même si lui-même en tire une certaine fierté en disant
« …au moins, je ne fais pas dans le compromis, je suis respecté
et je vis de ce travail, Léo Ferré a bien cartonné à 50 ans ».
Mais ce Pierrot lunaire amoureux de la femme qui « peut rester des heures
à regarder la lune, qu’elle soit blonde, rousse ou brune, fasciné par
les charmes de sa circonférence semble heureux de vivre ainsi sa vie
d’artiste. C’est de plus quelqu’un de fort sympathique, amateur de
canulars et joyeux drille, il a toujours le mot pour faire rire, et s’il
aime faire son cirque, c’est « sous une voûte crânienne
qu’elle a monté son chapiteau, planté sans préavis son corps de bohémienne ».
Parfois, il deviendra sérieux, parce qu’il a « Mal à la Terre »
Photo S. Le Forestier
et que « c’est grave, docteur ». Il faut écouter
attentivement ses chansons marquées du sceau de l’humour parfois cruel.
Quelques titres évocateurs tels que : « Jack le lécheur »,
« L’Homo salle de bain », « Un amour de fanfare »,
« I lobe you », « La boite à frissons », « Les
plaisirs de la chère » et autres textes de belle plume inventive
qu’est celle de Lacouture.
Un Xavier Lacouture qui « vit dans les nuages quand il monte dans les
sondages » mais qui n’est pas comme « toutes ces vedettes
qui ont chopé la grosse tête » et à qui nous souhaitons malgré
tout qu’il s’envole à tire d’ailes vers les sommets de la popularité,
car avec lui, comme vous avez pu voir, la chanson, ça vole haut, et si je
pense à un certain Bobby qui est de sa famille d’écriture,
j’ajouterai que Lacouture doit planer à « Lapointe » du
succès !
J.R. ( Novembre 2002)
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Gilbert Laffaille
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“L'air de rien", il est étonnant !
Lorsque l’on cite les auteurs compositeurs interprètes
de qualité, dans le domaine de la chanson dite d’expression française,
Gilbert Laffaille est une référence en la matière. Ses chansons peuvent
être humoristiques, graves, caustiques, satiriques, légères. Il peut
chanter l’amour, la dérision, la mort, la nature, faire dans
l’actualité, depuis qu’en 1977 on le découvrit avec une
Photo X chanson
qui
fit scandale en haut lieu en s’en prenant au président de la république
d’alors, Giscard d’Estaing, avec “L’éléphant et le président”.
Deux ans plus tard, ce fut “Neuilly Blues”, grand prix du festival de
Spa en 1979, égratignant une gauche qu’on appelait pas encore la gauche
caviar. Après une période d’éclipse dans les années 80, Laffaille
revient au premier plan avec “Ici”, un album qui raconte ses débuts
en revenant aussi sur certaines de ses chansons. Il serait trop long de
retracer dans le détail la carrière de Gilbert Laffaille de ses débuts
à nos jours. Sachez que de “L’éléphant et le président” à “La
tête ailleurs”, c’est 25 ans de chansons, une quinzaine d’albums,
produits dans différentes maisons de disques. Une de ses plus belles récompenses
fut le grand prix du disque de l’Académie Charles Cros, prix du président
de la république In Honorem obtenu en 1994 et une de ses chansons qu’on
a entendue le plus souvent sur les radios ces dernières années :
“Dent d’ivoire et peau d’ébène” où Gilbert parle du racisme
avec objectivité. Enfin, il a écrit notamment pour Romain Didier, Allain
Leprest, Francesca Solleville, Christiane Stéfanski, les Octaves, Jehan
et Denis Alber ; sachez aussi qu’il fut un des premier à monter un
One Man Show avec des musiciens, mais il peut être seul en scène, avec
des sketches et une formule acoustique solo ou jazz rock. Il est
certainement l’unique chanteur français qui ait osé entrecouper ses
chansons de sketches drolatique dont “Karl Friedrich Bjokemborg”,
“L’atelier n°15”, “Charlotte”, qui sont de petits chefs d’œuvres
d’écriture et d’interprétation, sans oublier les chansons sketches
tels que “Le gros chat du marché” et “La balade des pendules”.
C’est vraiment inhabituel qu’un chanteur fasse aussi des sketches
entre les chansons et c’est joliment bien fait.
Mais Gilbert Laffaille
est aussi dans la vie un être sympathique et agréable à côtoyer. Et
qui peux, mieux que lui, parler du métier en connaisseur ? Je me
souviens, lors du Festival “Notes en Bulles” à Artigues en l’an
2000, après le tour de chant de Laffaille, l’avoir interviewé alors
que nous étions entourés d’amoureux de la chanson, en plein air, par
une nuit étoilée au pied des cimes pyrénéennes, et qu’autour de
quelques verres les
langues se déliaient facilement ;
Photo A-M Panigada
ce fut surtout
une conversation à bâtons rompus avec Gilbert qui parla des chansons
plus ou moins faciles à écrire. Disant que “le plus difficile, dans
l’écriture, c’est la simplicité, le sujet doit être clair, les
chansons les plus réussies sont celles qui viennent parfois comme ça”.
Il ajoutera que “pour les autres interprètes, il écrit plus
facilement parce qu’il a envie de leur faire plaisir”, enfin, “il
aurait bien aimé écrire une chanson comme “Quand les hommes vivront
d’amour”; ensuite, il parla des festivals, dont celui de Montauban, où
il réside dorénavant, “des tarifs indécents pratiqués par les grands
de la chanson, de la difficulté que rencontrent les débutants pour
apprendre leur métier, car il n’y a pas d’escalier au niveau des
salles, qu’on est tous des marginaux ou des stars”. Puis se révoltant
quelque peu, “il avait bien l’intention d’interpeller les pouvoirs
publics, trouvant beaucoup de choses anormales dans le service public, qui
ne remplit pas son rôle ni ses obligations, en ayant envie de militer.
Quant à la télé, parlons en : plus rien de culturel aux heures de
grande écoute de 21h à 24h ”. Oui, Laffaille avait envie de ruer
dans les brancards, et ne voyait, à l’avenir, pas l’utilité de faire
un disque avec un producteur s’il n’est entendu nulle part et mal
distribué. Parlant aussi des disques qui sont trop chers en France,
enfin, des problèmes des radios des quotas, etc.… Quant à lui même,
à ce moment là, il écrivait un conte pour enfant, une farce pour le théâtre
et il avait aussi un projet de scène sur la longueur à Paris et, enfin,
d’autres idées théâtrales d’écriture. Gilbert Laffaille, tout en
continuant sa carrière en marge d’un star système abêtissant et tout
en étant optimiste malgré tout, est lucide sur le métier, un métier
qu’il pratique sérieusement, avec un tel talent sur scène qu’on ne
saurait trouver la moindre faille en son répertoire.
J.R. ( Octobre 2001)
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Alexandre
L'Agodas |
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(Dans le cadre d'une veillée de soutien à
Chant'Essonne).
Cordonnier reconverti d’abord en chanteur des rues, il s’est piqué au jeu de la
découverte des poètes et après un spectacle Tristan Corbières, chante
des inédits de Mouloudji. M.V. ( Mars 1999)
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Roger
Lahaye ♫ |
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(Dans le cadre d'une veillée de soutien à
Chant'Essonne).
Roger
Lahaye et Martine Caplanne sont tous deux des compositeurs, interprètes de
grands poètes, suivant ainsi les traces de la grande Hélène Martin.
Roger est breton, Martine est de Biarritz. Ils font tous deux le voyage à
Launay-Maréchaux pour mettre leurs voix superbes au service non seulement
des poètes mais de la défense de notre association.
M.V. ( Mars 1999)
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Céline
Lambre |
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Loïc
Lantoine |
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" Au royaume des poètes "
“La poésie fout l’camp…” ? … Mais non, Monsieur Ferré. Hélas,
tu n’es plus là pour écouter ce poète à la veille d’un printemps
tardif, riche en poésie par ailleurs dans une année qui rend hommage à
Jacques Prévert.
Lantoine à figure d’angelot est arrivé sur la pointe des pieds, sans que sa poésie
ait quelque chose de sacré, il a par contre sacrément de talent et poétise
devant vous comme il écrit, avec sa plume encrée dans l’encrier des poètes.
Je n’vous dis pas comme il versifie et vous conte ses petites histoires,
c’est beau comme du Rimbaud ! Sur scène, il tangue comme un bateau
ivre sur une mer démontée, la tête penchée sur le coté, le geste
saccadé, les yeux mi-clos, sans en avoir l’air, comédien jusqu’au
bout des ongles. Il vous captive, vous tient en haleine et vous finissez
par succomber sous le charme de ce jeune homme perdu dans ses rêves et
ses poésies où transparaît l’amour, la tendresse, la violence et
l’humour aussi. Sur son bateau ivre de mots, Lantoine n’est pas seul,
il embarque avec lui François Pierron (le fils de Gérard Pierron) avec
sa grosse (je veux parler de sa contrebasse) dont l’archet dévastateur
soutient musicalement notre poète qui est également l’auteur d’un
recueil de poésies et de quelques nouvelles. A Paris, on a pu le voir
dans des lieux tels que Le Limonaire, Ailleurs, et dans différentes
villes de province où il tourne également avec un spectacle intitulé
“La rue Kétanou” où sur scène avec lui il y a Florent Vintignier,
Mourad Musset et Olivier Leite. Une rue Kétanou qui a voyagé jusqu’à
New York !… Spectacle fabuleux qui a été joué également à
Paris, car notre Ch’ti mi (il est né du côté d’Armentières) ne se
contente pas d’écrire pour lui même et de dire ses
Photo A-M Panigada
textes. Passionné
de chanson, il écrit pour des interprètes tels que Jehan dont il était
devenu un fou transi, Suzy Firth, Nicolas Reggiani, Kalifa et puis il y a
eu cette association avec l’incomparable Allain Leprest pour l’écriture
d’un spectacle et d’un CD “Les ailes de Jehan”.
Ce Lantoine qui fait “des textes à texte”, qui “chante son amour pour
elle”, qui poétise sur des bourses qui contiennent autre chose que de
l’argent, et qui vous conte l’histoire de ce “Capitaine de
marie-salope d’un navire qu’est pas un navire” finit par vous
enflammer une salle comme personne en allumant une “Belle flambée”.
Allons, ne me dites pas que les poètes, à les écouter, sont souvent à chier.
Si vous venez voir celui là, vous tomberez amoureux de la poésie, et
vous apprécierez ce jeune homme que vous pourrez retrouver au comptoir de
la vie devant quelques verres d’oubli. Loïc Lantoine mérite une auréole
au royaume des poètes, car c’est un Saint, Lantoine !
J.R. ( Mai 2000 )
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Gaspard
LaNuit |
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"
Une étoile de la nuit "
Il paraît que la nuit porte conseil. Peut-être
alors que cette dame en noir a conseillé à ce drôle de lascar de
prendre ce nom de LaNuit qui lui va comme un gant, car cet homme-là vit
plutôt la nuit que le jour. D'ailleurs, dans un de ses textes, ne dit-il
pas que "bonne est cette cigarette à cinq heures du matin quand le ciel
aux yeux bleus a les jours qui rougissent de l'amour du soleil, et qu'il déshabille
du regard et des mains une chère enfant de la nuit."
Photo
X Auteur-compositeur, et, bien entendu, interprète,
Gaspard LaNuit a d'abord été musicien ; débutant comme batteur, il fut
aussi pianiste autodidacte avant de chanter. Il a formé différents
groupes, reprenant alors des standards de Sting à Jonasz en passant par
les grands classiques du jazz. En tant que batteur, il est entré à
"l'American School of Modern Music". Il espère alors être
l'interprète de ses propres chansons. Il tourne avec un groupe dans des
cafés et cabarets, s'investit dans le théâtre et devient même
directeur musical. C'est en 1995 qu'il entre aux ACP, celui de Christian
Dente et Luce Klein et qu'il se met à composer pour d'autres interprètes,
des jeunes tels que Christophe Modeste, Gaëlle Modie, Mania Livel et
Lune. Un spectacle musical a alors lieu autour de chansons de Pierre Louki
: "La queue de l'avion s'ennuie" interprété par l'ensemble de
la promotion et joué plusieurs fois en France.
Gaspard LaNuit tourne également avec trois
musiciens (un pianiste, un contrebassiste et une clarinettiste) et se
produit dans différents lieux de la capitale, salles et cafés
restau-chansons, et jusqu'en province. Dernièrement nous avons pu le voir
à l'Entrepôt à Paris, en concert avec son groupe, à l'occasion de la
sortie de son premier CD : "L’étendue des dégâts" une
autoproduction comprenant six titres. En outre, en l'an 2000, Gaspard
LaNuit a remporté le 1er prix des 8èmes Rencontres
de la Chanson en Essonne.
Il paraît, enfin, que c'est quelqu'un qu'il faut
suivre avec attention en ses ambiances nocturnes, son romantisme sombre et
ses sentiments à vif.
Enfin, n'oublions pas, qu'il s'est associé à la
formation du groupe vocal "Opus Tribu" interprétant comme il
dit, des "morceaux oubliés" ou les "faces B" de
chanteurs renommés tournant notamment en Champagne.
Voila déjà un joli palmarès concernant cet
oiseau de nuit qui aime s'enfermer dans "une prison qui se nomme
passion avec Eva qui colle à sa peau alors que lui colle à ses bas et
qu'il livre son coeur sur le bout de ses doigts" ce qui ne l'empèche
pas de se marier avec une certaine "Java" avec qui il aura
Photo X
un
enfant qu'ils baptiseront "Java", sacré Gaspard! Lequel,
pourtant, paraît-il "ouvre les yeux sur son histoire pour apercevoir
enfin l'étendue des dégâts".
Mais tout
cela n'est que chansons écrites, peut-être dans ses nuitales insomnies,
dans la plus stricte intimité du "silence qu'il étreint" comme
son amoureuse. Gaspard LaNuit rêve ainsi éveillé dans le coeur de la
nuit, de la nuit de Paris, et pour parodier Nougaro, je dirai que son tour
de chant se déroule "sur l'écran noir de ses nuits blanches",
en ses chansons d'amour et d'humour, tristes ou pleines d'ivresse, comme
des séquences cinématographiques.
J.R. ( Septembre 2000 )
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Hervé Lapalud
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"Hervé
Lapalud est heureux de chanter avec son air coquin et cet envie de faire
partager à l'auditoire ses petits brins de folie. Il a de l'audace le
bougre, pensez donc, oser chanter "Ne me quitte pas" de Jacques
Brel sur une musique de Boby Lapointe."
Sur le site de Chanson Rebelle
"Des chansons comme visas"
Une tête de Tintin avec un enthousiasme que l'on ne voit plus guère
chez bon nombre de chanteurs qui ont souvent l'air de s'ennuyer. Pour Hervé Lapalud , son envie de
musique, c'est une envie de
rencontres, d'échanges, d'instants inédits. Il est heureux de chanter avec son air coquin, son visage expressif,
ce besoin de faire partager
à l'auditoire ses petits brins de folie. Voilà des chansons gaies, assurées
par une rythmique de guitare qui emprunte au jazz, au blues, des clins
d’œil au répertoire dont un “tube” qui s’avère être un
savoureux mélange de Brel et Lapointe, des graines de tendresse,
l’affirmation d’une vie qui continue malgré le désespoir, la folie,
la maladie, quelques
“cartes postales sonores” qui donneront envie à beaucoup de continuer le voyage avec lui.
J.R. ( Septembre 2000 )
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Francis
Laporte |
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Fabienne
Larédo |
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"Fabienne chante Fréhel en majeur"
A l’époque de “la Fréhel”, on aurait appelé Fabienne Larédo une “gisquette”.
Elle en a gardé la gouaille et
le côté Gavroche, mais en les transposant à notre époque: mini-jupe de
cuir, midinette de banlieue aimant le blues etc... C’est ainsi que les
textes qu’interprétait Fréhel avec grandiloquence perdent leur côté
chromo et prennent une résonance actuelle dans laquelle le réalisme
populaire (ou populiste) n’est plus ce qu’il était. La tendresse et
la drôlerie, en revanche, en sortent intactes.
Et Fabienne est jeune, sympa et
dynamique. Son accordéoniste, Jean-Pierre Delacour colle parfaitement à
son jeu. Elle vient de lui adjoindre un guitariste, Olivier Moyne, que je
n’ai pas encore entendu.
M.V. (Novembre 1997)
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Clarisse
Lavanant ♫ |
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Un étonnant
talent
Elle est jeune, elle a vingt ans. Sa voix, son attitude ont la même
rare fraîcheur que ses musiques et que ses textes malgré la maturité de
ces derniers. J’ai rencontré peu de débutants réunissant autant de
qualités avant de s’être bonifiés dans l’expérience de plusieurs
années de scènes professionnelles. Car cette précoce petite bretonne
qui écrit des chansons depuis quatre ou cinq ans, n’a rien d’un singe
savant. Elle ne se sert jamais des stéréotypes d’interprétations tels
qu’on les inculque trop souvent dans certaines écoles du spectacle.
Est-ce grâce à Philippe Albaret dont elle a suivi le stage il y a deux
ans ou au “ chantier ” des Francofolies de La Rochelle où
elle s’est inscrite l’an dernier ? Son écriture de textes
a-t-elle trouvé bénéfice dans les ateliers d’écriture de Claude
Lemesle et d’Allain Leprest qu’elle a également fréquentés ?
Si oui, tirons leur un grand coup de chapeau car la technique
n’apparaît pas, la spontanéité est intacte, les thèmes de ses
chansons ont une inspiration originale et lucide qui ne peut être que
personnelle.
Elle a déjà
été “repérée” dans plusieurs petits lieux parisiens, elle a déjà
fait les premières parties de Georges Chelon et des Tri-Yann et doit
bientôt faire celles de Michèle Bernard, de Xavier Lacouture et, en
mars, de Pierre Perret (à Clermont-Ferrand). Ajoutons que dans la seule
année 98, elle a raflé le Prix du Public aux Rencontres francophones de
Franconville, le 1er Prix
du Tremplin Chanson de St Priest, celui des 9èmes Rencontres Chanson Française
de Clermont-Ferrand, le Prix SACEM à Lomme, le 1er prix du 9ème
Tremplin à Champigny, le Prix Spécial du Jury au Festival de
Casteljaloux, le grand Prix Jean Ségurel et le prix SACEM à Tulle, le
Prix Albert Willemetz à Paris, le 2ème Prix des Rencontres
Georges Brassens à Sète, Enfin, le 1er Prix du Jury et le
Prix du Public à Saintry dans l’Essonne, ces derniers prix lui ayant
valu un engagement à la Colombière. Qui dit mieux ? Jusqu’où
ira-t-elle?
M.V. ( Janvier 1999) |
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France Léa |
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“Les cailloux de la réussite”
Incomparable France Léa, artiste éclectique,
comédienne, sketcheuse, conteuse, chanteuse, auteur, une France Léa qui a eu
l’idée un jour de mélanger sketches et chansons en de petites histoires drôlement
humoristiques, qu’elle te sert de son timbre de voix à la diction parfaite
dans une présence scénique expressive avec des élans de tendresse et des côtés
émotionnels.
Des
personnages bretonnants sortent de sa hotte remplie d’idées inventives
comme la Maryvonne Le Klinche et cette palanquée de Louise en compagnie des
Charlie. Histoires d’enfance, d’adolescence, histoires d’amour particulières
«Dès que je l’ai vu, je l’ai pas aimé, mon premier grand non amour».
Par contre, elle, elle s’aime «Je me fais une cour assidue, je vais
jusqu’à demander ma main, je veux vivre avec elle jusqu’à la fin de mes
jours». Histoires aussi de «cette vieille pute de merde qui chante ivre
morte, j’ai lié ma botte avec un brin de paille…». Et puis il y a des
chansons comme «A l’envers, j’ai un petit vélo», «Je suis en mer Maman»,
«Les mots (ça ne vous aime pas)», «Drôle de drame», «A gauche de la
carte de France», «La petite (qui fait des bulles qui éclatent aussitôt)»,
«Et tu tombes pour la troisième fois», «On ose bien dire je t’aime»…,
souvent sur des musiques de Pascal Martinet ou Paul-André Maby, son pianiste
attitré. Parfois, elle fait une incursion vers d’autres auteurs comme
Souchon («La beauté d’Ava Gardner») ou Anne Sylvestre («Mousse»).
Au cours de différents
spectacles, cette comédienne, sketcheuse, conteuse, chanteuse, s’est
produite sur les plus grandes scènes de France et de Navarre, accompagnée
par Paul-André Maby au piano, Daniel Mille, Pierre Mortarelli ou encore
Nathalie Miravette. A Paris, on a pu la voir notamment à l’Olympia, la
Potinière Opéra, au théâtre de Dix heures, sans oublier ces petits
lieux où l’artiste, proche du public, se sent également à l’aise. Une
France Léa qui a enregistré aussi différents albums dont un public à
l’Olympia et qui vous précisera que tout ça ne tient quelque fois qu’à
une histoire de cailloux : «la grâce m’est venue parfois de
pouvoir chanter les cailloux sur lesquels j’avais buté, les transformer en
sketches, en chansons, en poèmes…faire sourire et rire de ce qui m’a fait
souffrir dans cette forêt de l’ogre qu’est toute vie. Egarée, moins
errante aujourd’hui, le chemin ayant pris sens, je suis retournée sur mes
pas, revoir par où j’étais passée, non par nostalgie mais pour saluer,
remercier le passé de m’avoir conduite là ou j’en suis aujourd’hui.
J’ai ramassé dans ce passé revisité avec toute la lumière advenue mes
cailloux préférés. »
F.P. ( Janvier 2003)
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Alain
Léamauff ♫ |
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Premier prix de conservatoire de guitare et actuellement directeur du centre
culturel de Magnanville (78), Alain Léamauff a commencé modestement à se
produire dans des soirées cabaret de sa région puis dans des centres
culturels. Il décroche la médaille de vainqueur à la finale francophone
du spectacle à Sancoins et fait en 94 la première partie de David Koven
et en 95 celle de Gilbert Laffaille. On le retrouve aussi au Théâtre de
Nesle, au Caveau de la Bohème et dans les petits lieux chanson de la
capitale. Il remporte en 1998 le premier prix des rencontres Brassens à Sète
et le prix Léo Ferré d’écriture à Marseille en 1999.
"
Sans grandiloquence et sans prétention, il joue de tous les registres de l'émotion.
Il rugit, clame, gémit, mais sait aussi se montrer tendre, caresser de la
voix. Le timbre du chanteur possède cette clarté vibrante des grands émois
que l'on rencontre chez un Tachan ou un Leprest. Il a trouvé les rythmes
et les couleurs adaptés au caractère expressionniste et populaire de ses
chansons. " (Chorus). En 1994, son premier CD, " J’suis qu’un âne ",
cherchait à se frayer un chemin entre plusieurs genres musicaux. Sept
ans plus tard, l’artiste a trouvé son registre, classique et coloré
« proche d’un Romain Didier».
F.P. (
Mai 2002)
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"Il chante qu'il n'est qu'un âne... ce doit être pour avoir le meilleur
son..."
Alain Léamauff, premier prix de conservatoire de
guitare est depuis plusieurs années Directeur du Centre Culturel de
Magnanville. Est-ce cette place privilégiée dans un univers musical qui
lui a donné le goût d'écrire des chansons sur des musiques nettement
influencées par le jazz? Sans doute puisqu'il prétend être "quelque part
une éponge qui reçoit et qui restitue". Il a commencé modestement à se
produire comme interprète de ses chansons à des soirées chansons-cabaret
dans sa région, puis à des tours de chant dans des Centres Culturels. Il
décroche la médaille de vainqueur à la finale francophone du spectacle à
Sancoins et fait dès 94 la 1ère partie de David Koven et en 95 de Gilbert
Laffaille. Alain a, de par sa place au Centre Musical, la chance d'être
entouré par des musiciens de bon niveau - un rêve pour nombre d'amis
chanteurs que je connais! - et même dans les petits lieux, il se fait
accompagner par quatre amis solidaires de ses prestations. Les excellents
musiciens Benjamin Duvallet au piano, Nicolas Grammosenis à la basse,
Bruno Bonsergent à la guitare et le remarquable Denis Tuveri à l'accordéon
et au bandonéon. C'est en novembre 95
que je l'ai vu affronter pour la 1ère fois un public parisien au Théâtre
de Nesles. D'autres petits lieux l'ont engagé ensuite et certains à
plusieurs reprises, la Bohème, Pari's Aller/Retour, Ailleurs, La Flèche
d'Or... L'inspiration de ce "voyageur amoureux pour une âme égarée en
plein coeur de la nuit" ne se cantonne pas au romantisme. ses thèmes sont
très variés, souvent humoristiques ("J'la joue fine") ou
exercices de style ("J'suis qu'un âne", "Mari-Time") et
parfois angoissés ("Rue des premiers chagrins"). Quand à ses
musiques, elles balancent jazzy et sont admirablement servies.
M.V. (Juin 1997)
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Claudine
Lebègue |
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“Accordez-vous
à mon accordéon”
La fille à l’accordéon a une pêche d’enfer, avec un côté Gavroche
qui aurait fait les barricades, elle interprète ses propres chansons avec
fougue et entrain, et nous entraîne sur un chemin parsemé d’histoires,
brossant le tableau de quelques personnages terriens ou marins alors que,
sur la scène, le virtuose accordéoniste Alexandre Leitao et parfois le
percutant percussionniste Eric Modeste sont
Photo A-M Panigada
ses acolytes musiciens.
Tant mieux si la route est longue, je ferai le tour du monde” chantait Jean
Claude Darnal. Claudine Lebègue à son tour a eu envie, dès son plus
jeune âge, de faire justement ce grand voyage, mais ce n’est pas avec
un piano, une contrebasse, une grosse caisse municipale, ni même un
violon, instrument qu’elle pratiquait alors, qu’on peut aller loin en
chantant et voyageant. Aussi s’était-elle mise dans le ciboulot
d’apprendre à jouer de l’accordéon, de celui qui, depuis, “rôde
entre les doigts”; et n’est-ce pas un peu “sa sirène qui a l’goût
des chagrins des violons, des sanglots de la soupe à l’oignon, des
histoires à deux sous, des mélos, des sans dessus-dessous…”. Ainsi,
avec un tel instrument, peut-on voyager.
Bon, elle sera d’abord étudiante à l’Ecole Normale de Musique à Paris,
puis prof au Conservatoire, mais il lui faudra gagner sa vie autrement,
alors elle fera la manche dans le métro. Premiers passages publics, première
chanson. Cette école-là a du bon, on y apprend pas mal de choses, cela
durera quatre ans, jusqu’au jour où elle rencontrera Michèle Bernard,
cette grande chanteuse qui accordéonise si bien ses chansons et elle la
remplacera dans un rôle de musicienne au théâtre avec “La Compagnie
des Fédérés” pour une tournée nationale. Chanteuse, auteur,
compositeur, comédienne depuis 1995 au sein de différentes compagnies,
auteur de pièces de théâtre (“Le bateau de papier” qui navigue sur
le succès depuis sa création, en France et Outre-Mer). En 1998, elle écrit
et met en scène pour les Semaines Musicales de France, un spectacle théâtre
et chanson : “Monsieur Papillon”. En 1999, elle crée et interprète
“Zelda, cœur de vache”, spectacle clown et chanson avec la sortie du
premier album “Eponyme”. Depuis Claudine Lebègue écume la France
avec ses chansons, programmée dans différents festivals,
on a aussi pu la voir en première partie d’artistes comme Michèle
Bernard, Anne Sylvestre, Marie Paule Belle. Elle vient aussi de sortir un
nouvel album, intitulé “Des roses et Roger”, dans lequel elle rend un
hommage particulier à son compagnon de route: son accordéon. La création
de ce nouveau
Photo A-M Panigada
spectacle aura lieu prochainement dans la région Rhône-Alpes.
Claudine Lebègue fait partie de ces chanteuses réalistes qui savent nous
distiller des chansons écrites au hasard des voyages, elle est aussi de
la famille des ces accordéonistes auteur, compositeur, interprètes,
comme le sont Michèle Bernard et Christian Paccoud entre autres. Ceux-là
ont appris à écrire et chanter non pas aux marches du palais, mais sur
le trottoir de la vie, si je puis dire. Claudine Lebègue semble ainsi être
allée à bonne école, à celle de la qualité d’une interprétation
textuelle et musicale, il serait bon de lui tresser quelques lauriers.
J.R. ( Septembre 2003)
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Michel
Lefort |
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"Michel Lefort... en thèmes, en musiques
de chansons et en interprétation soignée"
Décidément, la France profonde fait de plus en plus éclore de nouveaux talentueux chanteurs-poètes dans toutes ses provinces.
Nous avons déjà, dans ces colonnes, vanté le Breton Gilbert Hennevic,
les Provençaux Patrick Valérian et Albert Gerriet, les Limousins Pierre
Deliot et Guylaine Mouly, les Girondins Alain Brun, Francis Laporte,
Calise et Bruno Daraquy, les Ardéchois Gérard-André et Isabelle Rouyer,
le Bourguignon Rémo Gary, le Flamand Jacques Yvard, la Franc-Comtoise
Claire, l’Artoisien Noël Mac Kay, l’Aquitain Yves Russet. Je prie de
m’excuser tous les artistes provinciaux d’origine mais vivant en Ile
de France que je n’ai pas cités. Auprès de ceux également qui, vivant
au Québec, en Suisse, en Belgique et même en Espagne, sont à classer
parmi les auteurs-compositeurs francophones intéressants. Cette rupture
avec la certitude qui veut que seul Paris soit créateur de talents est
devenue, depuis une quinzaine d’années , de plus en plus caractéristique.
Il faudrait que les médias parisiens prennent un peu plus conscience de
cette réalité et réalisent l’impact que ces chanteurs francophones
produisent sur des publics de plus en plus diversifiés.
C’est dans le Poitou que Michel
Lefort vit, travaille et impose peu à peu son talent. Il a suivi un
parcours fréquent chez les jeunes depuis quelques années: Après des études
classiques, il s’intéresse au rock, qu’il abandonne lorsqu’il découvre
le folk et la chanson. Il crée le groupe Chalibaude, dans lequel il
chante. Ce groupe enregistre deux albums. A partir de là, son parcours
devient plus original. En tant que musicien, il accompagne Marcel Dadi,
Charles Trenet et joue de la contrebasse avec Bill Coleman qui l’emmène
en tournée. Repéré par Antonine Maillet, le Goncourt acadien, il est invité par celle-ci au Canada et y présente
son spectacle. Infatigable, il écrit des musiques pour le théâtre, la
vidéo et la publicité, des paroles de chansons avec Pierre Delanoé et
Jean-Max Rivière et cinq pièces de théâtre pour enfants (Elles furent
jouées par la Compagnie “Clin d’Oeil” au Forum des Halles et au Châtelet).
Toutes ses activités ne l’empêchent pas de faire le comédien au théâtre
et l’acteur dans des téléfilms.
On a compris que le récital de chansons que présente
Michel Lefort ne pouvait qu’être empreint de ces différentes
disciplines et, lorsqu’il ...(suite page 3) ...choisit un pianiste pour
l’accompagner, il déniche une comédienne, Florence Grimal, qui, en
plus du piano, intervient comme partenaire théâtrale. “Lefort en thèmes”,
dont nous avons titré cet article, n’a pas été employé pour faire à
tout prix un bon mot. Ses thèmes de chansons sont originaux, insolites,
rares. On est obligé de constater que, dans la production courante de
chansons à textes, on retrouve souvent les mêmes thèmes. Si les
chansons d’amour prennent parfois une autre tournure en se bâtardisant
de dérision, de cynisme, d’érotisme plus ou mois déclaré, elles
redisent aussi ce qui a déjà été exprimé , et fort bien, depuis
plusieurs siècles par les poètes. Plus modernes, les thèmes de révolte,
les thèmes anti-militaristes, anti-drogue, anti-pollution, voire
anti-progrès se retrouvent avec plus ou moins de bonheur d’un artiste
à l’autre. Nous sommes ainsi favorablement impressionnés lorsque nous
écoutons Michel Lefort, qui sait renouveler ses thèmes sur une palette
qui va de la drôlerie au pathétique. Ses musiques sont riches
d’invention et son interprétation pleine de surprises, des surprises
agréables, bien entendu. Voilà donc un artiste qu’il est indispensable
de connaître ou de découvrir.
M.V. (Novembre 1997)
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Romain Lemire
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"De
la plume à la scène"
Lors d’un concert de Romain Lemire auquel
j’assistais, ma voisine de gauche, une jolie brunette à la bouche
gourmande et quelque peu exubérante, ne put se retenir de s’exclamer
"Dieu, qu’il est beau, ce garçon !" J’espère
qu’elle n’a pas retenu que cela après l’avoir vu chanter, car
s’il est effectivement joli garçon, bien mis de sa personne, et d’une
certaine élégance, pour tout vous dire, sa beauté n’a d’égal que
son talent, ce qui ne peut que le servir, lorsqu’on a choisi d’être
Photo
A-M Panigada artiste. Romain Lemire fait partie des jeunes premiers de la classe
chantante qui a des choses à nous raconter. A l’aise, avec un rien de décontraction
sur scène, avec lui, humour et émotion font bon ménage à travers son
univers personnel rempli également d’instants mélancoliques. Tout
cela, il nous le concocte de sa plume allègre et poétique après avoir
fait quelques piges journalistiques dans une revue à la mode (déjà la
plume à la main).
Romain Lemire a commencé par faire ses gammes pianistiques en
autodidacte après avoir pris tout de même des cours de théâtre et de
chant. Ensuite, il s’est mis à composer des chansons et à les chanter
dans un caf’conc’ Montmartrois, puis sur la péniche El Alamein où il
se produira régulièrement. Encouragé par un public fidèle qui le suit
de près, notre chanteur pianiste s’entoure dorénavant d’un pianiste
arrangeur, Raoul B, lequel est également bassiste et guitariste, ce qui
permet à Romain une plus grande liberté de mouvement. Suite à sa
rencontre avec Jean Humenry qui a créé une petite maison de production,
il ira enregistrer son premier album intitulé "Il pleut des
plumes", s’entourant de musiciens de qualité comme Roland
Romanelli qui, en un autre temps, fut l’accompagnateur de Barbara. Après
quelques prestations à Paris et dans la région comme dernièrement au
Forum Léo Ferré à Ivry, Romain Lemire jettera ensuite l’ancre en
2003, durant trois semaines, au Théâtre des Déchargeurs accompagné par
Raoul B et Alexandre Léauthaud à
l’accordéon, une formation avec laquelle il tourne toujours.
Un Romain Lemire qui "veut faire chanter les pianos, faire pianoter
les mots, graver des vies sur le papier, sculpter des noms dans
l’encrier". Finaliste du concours des jeunes talents de "La
Rose d’Or" à l’Olympia ainsi que du tremplin "Chapeau
Bas" au théâtre de la Colline, ce chanteur dont l’écriture
textuelle colle parfaitement à ses musiques de bonne composition, servi
par un timbre de voix agréable et une bonne présence scénique, n’a
pas fini, n’en doutons pas, durant ces concerts que nous souhaitons de
plus en plus nombreux, de faire battre le cœur des filles alors que,
tirant sa révérence, "les applaudissements ont cessé maintenant,
la foule a des bruits sourds roulements de tambours, une dernière pensée,
merci d’être venu, j’ai fait ce que j’ai pu et je vous ai aimé".
Merci aussi à toi Romain Lemire de nous avoir charmé sur scène, et pour
ton album "Il pleut des plumes" que tu as signé de ta plume
inventive et talentueuse.
J.R. (Janvier 2005)
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Yannick
Le Nagard ♫ |
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Allain
Leprest |
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Un
"Sacré Coco"
“Mec”, on t’aime comme un frère, toi qui fais si bien chanter
la vie autour de toi, alors qu’au comptoir de l’amitié, au “P’tit Ivry”,
ton fief, ou ailleurs, on peut s’épancher et
déconner jusqu’à plus soif, quoiqu’on soit toujours assoiffé, je
veux dire de parlotte et de chanson, avec toi,“Mec”, qui la connais si bien non seulement dans l’écriture,
mais à travers son histoire même. Faut bien avouer que tu es un être
passionnant et passionné
qui vit d’amour, mais certainement pas d’eau
fraîche, l’amour que tu portes pour la jolie Sally, cette dame de cœur
qui Photo
A-M Panigada
chante maintenant pour toi, l’amour pour tes enfants, sans oublier
cette adoration sans borne pour la chanson dont tu es le chef de file de
toute une génération, car, “Mec”, tu as su imposer ton style incomparable, ton écriture de
poète de la chanson maintenant bel et bien reconnue dans la profession.
Sur les deux “L” de ton prénom, tu t’es un jour envolé vers la
consécration, même si tout ne fut pas facile, du “Mont
St Aignan près de Rouen”, la ville de ton enfance où tu as débuté,
jusqu’à Paris. A Rouen, entouré de tes parents, même si “On n’était pas riche ” on connaissait la chanson,
disais-tu, et tu avais commencé à écrire des textes entre 1967 et 1972.
Par la suite, alors que tu avais le coup de crayon facile pour la
caricature et le dessin, tu étais entré dans un journal Normand. Apprécié
pour tes talents de peintre, tu avais exposé dans ta région. Après
avoir passé ton C.A.P. de peintre en bâtiment, tu avais vécu une période
d’instabilité avec des petits boulots peu lucratifs. C’est alors
qu’avec un chanteur comédien Normand, Fabrice Planquevent, tu avais
commencé à chanter en duo dans des fêtes populaires et kermesses du
P.C., puis, avec 4 autres artistes, vous avez formé un collectif qui
donnera quelques spectacles pour faire connaître et promouvoir l’art de
la chanson, tu as tourné également avec un groupe constitué. Tu étais
connu dans la région Rouennaise, mais il fallait maintenant conquérir la
capitale pour être reconnu des gens du métier et du grand public. Avec
Sally que tu avais rencontré un an auparavant à la Fête de l’Huma (tu
convoleras d’ailleurs avec elle en justes noces 10 ans plus tard à la
Courneuve ) et tes deux enfants, tu débarqueras à Paris en 1980.
Vous habiterez un temps dans le 13ème arrondissement avant
d’emménager à Ivry, cette banlieue que tu as (et qui t’a) rapidement
adopté. Par la suite, remarqué par Gérard Meys, tu rencontreras Jean
Ferrat avec lequel tu écriras pour Gréco “Le
pull-over” et deux chansons pour Isabelle Aubret, puis pour Karim
Kacel et Linda de Souza. Tu avais alors un nom comme auteur, c’est alors
que tu seras la révélation du Printemps de Bourges 1985 en tant
qu’auteur interprète. Ce sera ta première tournée en France, à l’étranger,
avant Paris à l’Escalier d’Or. Il serait trop long et fastidieux, mon
cher Allain, d’énumérer ton parcours artistique depuis cette date (il
vaut mieux se reporter à certaines revues spécialisées comme “Je
Chante” par exemple). Notons toutefois qu’en 1995, dix ans après
Bourges, tu feras l’Olympia en vedette, enregistrant un album public. A
ce jour, tu as enregistré 6 albums, dont 2 chez Meys et 2 chez Saravah,
sans oublier avec Romain Didier “Francilie, l’Ile de France en
chanson” et le spectacle disque “ Pantin, Pantine ”.
Signalons que dans l’album “Nu” paru en 1998 aux Editions Harmelle
et réalisé par Sylvain Lebel, tu as collaboré avec des compositeurs
tels que Higelin, Kent, Laffaille, Duteil, Philippe Gérard, Romain
Didier… Outre Romain Didier qui fut une rencontre importante pour toi en
tant que compositeur et qui a interprété aussi certains de tes textes,
il y a notamment Gérard Pierron, Francis Lai, Richard Galliano, Pierre
Barouh qui ont composé des musiques sur tes paroles. Tu as écrit aussi
des chansons sur mesure pour Francesca Solleville (2 albums ont été
enregistrés), et tu as été chanté par Françoise Kucheida, Laurent
Malot et même Jean-Louis Foulquier qui a enregistré un disque de tes
chansons. Enfin, il y a une pièce comme “Le
gardien de phare” interprété par Jean-Luc Guillotin. Tu as reçu
plusieurs prix : Académie Charles Cros, SACEM, Prix National de la
Musique en 1991, et Médaille du Mérite en 2001 qui t’as été remise
officiellement à la Mairie d’Ivry. Il y a également ce stage d’écriture
dont tu t’occupes à Ivry où foisonne une pépinière de jeunes talents
qui ne demandent qu’à éclore.
Avec tout cela, camarade, il
te reste malgré tout suffisamment de temps pour retrouver les potes au
troquet du coin où “Quand tu as
vu, tu bois double”. Il faut bien reconnaître cet immense talent
d’écriture et d’interprète qui font de toi un digne descendant de
ces monstres sacrés qu’étaient Brel, Brassens, Ferré. Toi dont Claude
Nougaro a dit que “ Tu es un des plus foudroyant auteur de chanson
Photo C. Mathieu qu’il a entendu au ciel de la langue française ”. Toi qui chante
que tu es “un naufragé de
naissance qui a vécu nu”, te voilà bel et bien paré d’une
certaine richesse avec cette écriture poétique et ce talent artistique.
Tu es vraiment un drôle de “Mec”,
un “Sacré Coco”, quoi!...
J.R. ( Avril 2001) |
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Mania
Livel |
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"La manivelle à rire de Mania Livel"
Mania est peut-être un garçon manqué, mais elle est en tout cas un Gavroche réussi.
Elle ne chante que depuis quatre ans, mais elle a brûlé les étapes.
Sortie l’an dernier de l’école des ACP, elle a remporté deux prix
aux rencontres francophones de Salon de Provence, ce qui lui a valu
d’une part d’être invitée aux rencontres internationales
francophones de Granby au Québec, d’autre part d’assurer la première
partie du Festival de la Chanson de
Bruxelles. Elle poursuit néanmoins sa formation musicale à l’école
ATLA à Paris.
Sa manivelle à rire se veut remède contre l’ennui et la monotonie, un
anti-dépress en cas de bourdon et de stress. Pour faire tourner cette
manivelle, elle joue avec les mots, heureuse de les voir s’entrechoquer.
Usant à bon escient de son physique, elle dynamise son tour de chant en
communiquant son entrain. Ses compositeurs se nomment
Isabelle Morelli (musicienne très douée), Michel Goubin le
talentueux pianiste des ACP, Etienne Goupil et quelques autres. Il y a
chez Mania Livel l’essence d’une personnalité loufoque très intéressante,
qui a le mérite de se démarquer de toute influence.
Nul doute qu’elle soit utile aux déprimés qui veulent se refaire une santé!
M.V. (Décembre 1997)
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Philippe
Lohé |
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Avec
son physique et son visage de jeune premier romantique, Philippe Lohé
aurait pu tenter sa chance au cinéma, mais c'est plutôt l'amour des
planches et l'envie d'affronter le public qui l'emportent finalement.
Philippe n'est certes pas un débutant, puisqu'il a commencé, il y a une douzaine
d'années, comme comédien et chanteur, tout en étant régisseur son
& lumières au
Photo J-M
Thirion Piano-Zinc. Après une tournée en Allemagne, il se
produit déjà en première partie de Christian Camerlynck en 1987, puis
en 1991 au TLP Dejazet. On pourra le voir aussi en compagnie de Mouron à
l'Arc de Clichy. Par la suite, la chanson l'a mené en bateau puisqu'il a
chanté sur un navire lors de "traversées au long cours".
Après ces croisières touristico-artistiques, retour à la terre ferme avec des
soirées cabarets en tant que comédien dans la Compagnie du Tapis Franc.
C'est récemment, en 1998, qu'il se lance vraiment dans le tour de chant
et interprète d'une voix au timbre chaleureux des chansons signées Anne
Sylvestre, Allain Leprest, Gérard Pierron, Diane Dufresne, Michèle
Bernard, Brel, Ferré, Nougaro, Aragon, Ferrat, Françoise Mallet-Jorris,
Marie-Paule Belle ... enfin, rien que des auteurs et compositeurs de
qualité.
Mais, il faut reconnaître également que Philippe Lohé a la plume poétique,
puisque suite à ses rencontres avec des compositeurs tels que Jean-Paul
Roseau et Thierry Garcia, il a mis à son répertoire ses propres chansons
d'auteur comme "Camille", Mélange, "Grand-Mère"...
alors que le personnage sur scène, touchant de grâce et d'émotion, est
accompagné magistralement par Jean-Paul Roseau.
Certains ont pu voir ses passages remarqués à "Ailleurs", au "Loup
du Faubourg" et, cette année, au "Picardie" en première
partie de Lulu Borgia avant qu'il ne participe au "Festival Notes en
Bulle" à Artigues, dans les Pyrénées.
Mais voilà qu'on attend de Philippe Lohé d'autres lendemains, d'autres
lendemains qui chantent encore mieux, avec des chansons de sa composition
aussi belles que les premières
et, parodiant le titre d'une chanson de son auteur ("Mélange"),
j'ajouterais "comme l'auteur et
l'interprète font un lien à travers une chanson de qualité, comme les
rencontres avec un Roseau et un Garcia forment une association intéressante,
c'est bel et bien le mélange d'un interprète qui chante les autres et
lui-même merveilleusement".
Un mélange que le public de Chant'Essonne saura apprécier, je pense,
à sa juste valeur car, ce jeune homme paraît avoir un bel avenir dans la
chanson, alors ...
qu'on se le chante!
J.R. ( Janvier 2000) |
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Pierre Louki
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Si je vous demande si vous connaissez
Pierre Varenne, vous allez me répondre « qui c’est celui-là ? »,
et si je vous sort le nom de Pierre
Louki, là, le pense que ça vous dira quelque chose, non !?
Pierre Varenne et Pierre Louki ne sont en fait qu’une seule et même
personne, mais Louki est son nom d’artiste, un artiste qui se fit
Photo A-M Panigada connaître avec « La môme aux
boutons » qu’il avait écrite et dont la chanson interprétée par
Lucette Raillat fut à l’époque sur toutes les lèvres, alors que lui même
travaillait encore dans l’horlogerie, d’où peut-être sa grande précision
dans le métier artistique.
Si vous ne le connaissez pas, le bonhomme au premier abord pourra vous
paraître un peu distant, pour ne pas dire austère, en vérité, c’est
un pince sans rire. Un Pierre Louki
dont la passion est aussi la course à pied. Il a en effet fait de la
compétition en compagnie des champions de son époque que furent Michel
Jazy et Jean Wadoux. Enfin, bref ! Je puis vous assurer également
qu’il s’agit d’un véritable marathonien, capable de tenir la scène
durant 2 heures de temps, ce qui est une sorte de record, comme certains
ont pu en juger lors de son spectacle à la Maroquinerie à Paris, fêtant
par la même occasion la sortie de son nouvel album chez Saravah intitulé
« Salut la compagnie » et dans une salle archicomble, bien
trop petite pour un tel événement. Pierre
Louki nous a encore une fois enthousiasmé, sans avoir l’air de
rien, planté
devant son micro, les lunettes au raz du nez, devant son pupitre, il nous
a donné une grande leçon d’interprétation dans un tour de chant
entrecoupé de ses petites histoires flash ou de courtes fables express
enfantées de sa plume humoristique. Ses chansons sont de véritables
chefs d’œuvres d’écriture qu’il vous interprète avec son humour
inégalable, parfois acidulé, mais aussi avec des plages de tendresse, il
peut être cocasse, mais également grave, en jetant un regard lucide sur
le monde, l’amitié, la mort, sur des musiques souvent jazzantes qui
balancent admirablement, entouré qu’il est d’une formidable équipe
de musiciens.
Si Pierre Louki compose
quelques musiques, des compositeurs comme François Rauber, Jacques Datin,
Richard Galliano, Claude Bolling, Daniel Barda, Maurice Vander, Raul
Barbosa, Francis Laï, Jean-Claude Hamelian, Colette Mansard, David Jisse
et bien d’autres, sans oublier Jean Ferrat, Serge Gainsbourg et même
Georges Brassens, ont déposé leurs notes sur les textes de cet auteur génial.
Car Pierre Louki, ce n’est pas rien. En deux mots comme en quatre,
c’est une œuvre foisonnante de chansons, de pièces de théâtre (la
plupart diffusées sur France Culture) il est Grand Prix Radio des Auteurs
Dramatiques, un Pierre Louki, également Grand Prix de l’Académie
Charles Cros qui a eu des interprètes comme Juliette Gréco, les Frères
Jacques, Jean Ferrat, Philippe Clay, Francesca Solleville, Catherine
Sauvage, Cora Vaucaire, Colette Renard, Marcel Amont, Jacqueline François,
Isabelle Aubret, René Louis Lafforgue et j’en passe. Il a été aussi
l’ami de Brassens, un Brassens qui lui téléphonait en disant « Allo !
Viens, je m’emmerde », il a d’ailleurs écrit un livre intitulé
« Avec Brassens ».
Enfin, si vous voulez en savoir un peu plus sur lui-même, il vous répondra
« si vous voulez me connaître, écoutez mes chansons ». Et
puis, allez donc le voir sur scène, puisqu’il est programmé à Janvry,
vous m’en direz des nouvelles, et des bonnes !
J.R. ( Septembre 2004) |
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Lune
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"Au royaume des étoiles"
Au ciel étoilé de la planète
terrienne, Lune trace “Son chemin de vie” dans un étrange
accoutrement et fait son cinéma dans la chanson, cinéma qu’elle connaît
pour avoir réalisé des courts-métrages, fiction et clips, avant
d’avoir pas mal voyagé. Ecrivant des chansons, elle finit par
“aluner” un jour aux Ateliers Chansons de Paris
Photo A-M Panigada
où elle a chanté
dans des spectacles tels que “La queue de l’avion s’ennuie” de
Pierre Louki, et “Capitale nous voilà” musiques et textes des A.C.P.
(promo 97) ; par la suite, elle obtiendra différents prix dans
certains concours, participera au CD compile “Polymnie”, puis sortira
un album autoproduit “Plouf ! Plouf !”. Elle se
produira sur de nombreuses scènes et chantera dans différents festivals.
A Paris, on a pu la voir notamment au Trianon, au Tourtour, au Théâtre
Clavel, à la Balle au Bond, sur la péniche La Guinguette Pirate, à l’Abracadabar,
aux Amandiers, au Théâtre Trévise...
Lune présente
ainsi son “Cabaret Barré”, un cabaret entre poésie, naïveté et réalisme.
C’est un mélange diversifié de chansons de sa composition qui vont du
ragtime au rock, du jazz à la bossa, et de l’Espagne à l’Orient en
compagnie, comme elle dit, de ses compagnons de déroute, tels les
musiciens que sont Nicolas Mazzola, Mania Livel, Mathieu A., et Nicolas
Avril. Sa filmographie de chansons est un ensemble d’images et de
portraits pris sur le vif. En son monde poétique, il y a de l’humour et
de l’émotion, et Lune assure d’une réelle présence et d’une belle
assurance un tour de chant brillamment enlevé. Cette Lune-là est en
route vers le royaume des étoiles, de celles qui sont au firmament
d’une chanson qui poétise au fil du rêve.
J.R. ( Juin 2001)
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