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Stéphane
Cadé ♫ |
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"Coup
de pouce à Stéphane Cadé"
Lorsque je l'ai vu à la Mainate, il y a quelques mois, embarassé de sa
grande taille et de sa guitare, tentant de se diminuer le plus possible en
s'asseyant sur un petit tabouret, j'ai rapidement repéré son manque de
métier et sa timidité. A un autre que lui, j'aurais dit de travailler
encore avant de se présenter dans un programme professionnel. Il est
bizarre ce métier où ce que l'on sent de valable pour un artiste dans
les premières années de ses débuts ne l'est pas pour un autre. Sa
maladresse et sa gaucherie en effet ont ce soir-là "servi" les
chansons qu'il nous donnait et dont il est l'auteur et le compositeur. Je
ne veux pas dire par là qu'il doive essayer de rester dans cette
gaucherie, tout le monde ne peut pas refaire ce que faisait le génial
Bourvil. La fraîcheur d'interprétation d'un débutant ne peut que très
difficilement se réinventer à chacune de ses prestations et dès que
l'on "voit le travail", c'est fichu. Tant il est vrai que ce
sont très souvent les artistes qui ont l'air de ne rien faire de
particulier en scène qui ont le plus travaillé pour cela et qui ont
souvent le plus d'impact.
Revenons à Stéphane qui a débuté en 94 lors d'une soirée à
Confluences dans le XXe. Depuis à part quelques petites scènes autour de
Rambouillet et en 95 en scène ouverte au Printemps de Bourges et à la
Soupe au Choux, il n'a chanté qu'au Théâtre de la Mainate. Il a été
sélectionné parmi les découvertes de Confluences pour y chnater le
dimanche 30 juin dans un programme où figurent d'autres chanteurs.
Les premières amours de Stéphane ont été Brassens, Renaud, Cabrel. Il "découvre
dans le monde merveilleux de la chanson des trésors de poésie"
. Pas étonnant que cela le pousse à fignoler ses chansons.
M.V. ( (Juillet-Août1996) )
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Calise
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"Une grande
interprète qui nous vient de Bordeaux"
Voilà une jeune chanteuse à découvrir. D'origine italienne, sa
famille transita en Algérie via Bordeaux, parcours obligé non prévu.
Son premier CD, il y a quelques mois m'avait emballé. Les
auteurs-compositeurs qui s'interprètent eux-mêmes ont plus de facilité
à trouver leur personnalité. Il est rare que la personnalité d'un
interprète se révèle d'une façon aussi flagrante que chez Calise.
A ses débuts, elle chantait Gaston Couté et Bernard Dimey, puis elle a
fait connaître la chanson française en Crète, en Grèce et en
Allemagne. En 1992, elle monta un spectacle avec les très belles chansons
de Danièle Messia et il y a trois ans, elle a créé en grec, des
chansons écrites en camp de concentration par le poète Yannis Ritsos et
que Mikis Théodorakis avait mis en musique. Enfin ces deux dernières
années, elle s'est attaquée à un répertoire totalement inédit: des
textes que Maurice Fanon lui a laissés et qu'elle a fait mettre en
musique par quelques compositeurs amis de Fanon. Elle prépare
actuellement un deuxième CD qui sera constitué par ces inédits. Nous
l'attendons avec impatience.
Calise se dit timide, mais c'est une passionnée, sa voix est belle et
nuancée. Comptez sur elle pour faire le plein d'émotions!
M.V. (Janvier 1997)
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Christian
Camerlynck ♫
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J’ai connu ce grand escogriffe (excuse-moi,
Christian), non à l' "Ecluse" où il dit être né à la
chanson comme spectateur un soir de juin 1967, mais il y a quelques années
dans certain cabaret chantant et j'ai tout de suite été impressionné
par cet artiste peu ordinaire, lequel est par ailleurs dans la vie un
homme charmant, simple et chaleureux. Grand par la taille et encore plus
par le talent, cet immense personnage qu'est Camerlynck possède l'art de
la scène au plus haut point.
Photo A_M Panigada
Il faut avoir vu ses nombreux spectacles tels que "Aux fous",
"On n'a que soi pour parler de tout" et ses interprétations de
grands auteurs, en hommage à Debronckart qu'il chante et qui fut l'un de
ses amis! Mais Christian Camerlynck,
interprète hors pair comme on n'en fait que rarement à notre époque, a
mis également à son répertoire Allain Leprest, Romain Didier, Mouron,
Brel, Ferré, Raymond Asso et d'autres auteurs plus ou moins connus du
grand public.
Oui! il s'agit bien d'un véritable interprète au sens le plus aigu du terme
qui, à l'aide d'un travail scénique exceptionnel, théâtralise chaque
chanson d'une façon toute personnelle.
Il faut encore le voir mimant un boucher fou, un chimpanzé, un client au
restaurant, un foetus avec son histoire de cordon ombilical, un bossu, un
bouffon. Camerlynck est de la race de ces fabuleux artistes du music-hall
du temps passé qui faisaient battre le coeur des foules en ces salles
mythiques.
Il adore aussi s'occuper des autres, faire profiter les jeunes de sa longue
expérience à travers divers stages et animations en France et à l'étranger.
Cet homme de scène aime également s'en aller vers ces pays où le soleil
inspire ce Flandrien de France, du côté de Caracas, au Vénézuela, où
il monte de nombreux spectacles.
Il serait trop long et fastidieux pour le lecteur que j'énumère la liste
des lieux où s'est produit ce bateleur, baladin, mime, chanteur, comédien
qui sait pratiquement tout faire et qu'il faut voir sur scène - ce que le
disque ne peut restituer. Bien entendu, même si je conseille de vous
procurer son dernier CD (qui comprend quelques inédits de Debronckart) -
comme ce comédien raté qui se noie dans l'alcool pour oublier sa
solitude - lui-même est par contre ce comédien-chanteur qui a réussi
tout ce qu'il a entrepris amoureusement dans ce métier où rien n'est facile.
Avec le souffle comunicatif d'une énorme passion qu'il inculque si bien aux
autres, Camerlynck, tel ce bouffon qu'il interprète dans un de ses
spectacles, déguisé en géant carnavalesque, est, pour tout dire, un géant
de la chanson que je vous suggère de voir ou revoir, accompagné de son
fidèle Jean-Paul Roseau au piano.
Devinez où?
Dans la nouvelle salle de Chant'Essonne, à Janvry, au cours d'une soirée
exceptionnelle sur le plan artistique, et je pense que ce soir-là, ce
sera la fête de la "Chanson d'Expression Française" en
compagnie de la nouvelle équipe de Chant'Essonne.
J.R. (Janvier 2000)
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Louis
Capart ♫ |
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"Louis Capart un cas à part"
Si l’on demandait au hasard à des gens qui
connaissent pour l’avoir déjà entendue quel est l’auteur de la
chanson "Marie-Jeanne Gabrielle”, bien peu seraient capables
de donner son nom. Il faut dire que, par un juste retour des choses, son
auteur compositeur que cette même Marie-Jeanne avait auparavant mis au
monde dans l’Ile de Sein (dont elle le nourrit) est un artiste discret.
Il revendique avant tout sa bretonnitude et son insularité qui lui a
donné pourtant le goût des voyages, lesquels ont fait de lui un
Européen à part entière. Venu à la chanson à l’âge de 35 ans en
artisan, il a toujours aimé colporter ses textes et ses musiques dans
tous les pays d’Europe.
Son goût de l’indépendance lui valut d’être
l’un des premiers chanteurs à auto-produire ses disques, ce qui lui a
évité d’être rayé du catalogue des Major-compagnies, plus soucieuses
de gagner sur des “coups” médiatiques médiocres et éphémères,
mais immédiatement rentables, que sur des artistes qu’il faut
accompagner dans la durée. Cela ne l’empêcha pas de recevoir pour son
deuxième album, le grand Prix du Disque de l’Académie Charles Cros et
le Prix “René-Jeanne” de la SACEM. Son 3ème album a été
également remarqué pour sa très belle chanson “Berlin” qu’Isabelle
Aubret a repris et qui extériorise le coup de foudre qu’il a eu pour
l’ Allemagne et son ancienne (et bientôt nouvelle) capitale. Il vient de
sortir un quatrième album dans lequel il rend un hommage reconnaissant
aux artistes qu’il aime, et dont certains comme Félix Leclerc et Léo
Ferré l’ont influencé, en interprétant non pas ses propres chansons
mais celles de 14 auteurs. On y trouve bien sûr 5 ou 6 bretons parmi
lesquels Jean-Michel Carradec, Gilles Servat et Glenmor. Nous avons
chroniqué ce disque dans notre bulletin d’octobre.
Il n’y a aucun détour dans l’écriture et
l’interprétation de Louis Capart, il met sa voix bien timbrée et son
lyrisme au service d’une poésie simple d’où les ambiguïtés sont
bannies. Son humanisme, son sens de l’amitié, de la fraternité et du
bonheur, ses mélodies faciles en apparence (qu’on ne s’y trompe pas,
on disait cela de Brassens !) et ses saines révoltes touchent
directement le spectateur qui peut ainsi se retrouver en lui. Oui, Louis
Capart est un artiste généreux.
M.V. ( Novembre 1998 )
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Martine
Caplanne ♫ |
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"Pêcheuse
de rîmes"
Originaire du Pays Basque, Martine Caplanne a
commencé par écrire ses propres chansons mais très vite s'est attachée
à mettre en musique les poètes et à les interpréter. A vingt ans, on
la rencontre à Paris où elle chante pour des touristes japonais chez
Georges, rue des Canettes. Elle fait alors le circuit habituel des
cabarets, des cafés-théâtres et des M.J.C. Elle rencontre
>Ève Griliquez qui l'invite à plusieurs reprises dans son
émission "Libre
Parcours Variétés". Viennent ensuite quelques années
d'interruption qu'elle consacre au métier d'infirmière puis elle reprend
les chemins de la chanson avec son premier 33 tours sur René Guy Cadou en
1981. Ce seront, ensuite, en 1985, "Le grand voyage" consacré
encore à Cadou, "Les Oiseaux Ronces" où elle chante Guy d'
Arcangues
en 1988, "Plein ciel" autour de Supervielle en 1994, "Bois
de mer" sur des textes de Yves Heurté (cassette en 90 et CD en
1996), de nouveau Cadou pour "Aller simple" en 2000.
Car au
panthéon des poètes que Martine aime à chanter, René-Guy Cadou occupe
une place particulière, celle d'un compagnon, d'un ami de toujours, de
ceux avec qui on partage joies et émotions. Ce disque lui est
entièrement consacré, ainsi qu'à Hélène Cadou, dont trois textes
figurent ici. Un ouvrage finement ciselé où Martine illustre de fort
belle façon l'univers poétique de Cadou, fait de douceur et de
nostalgie, alchimie de lumière et de mélancolie.
Autre rencontre encore, celle de Jean l'Anselme, un
de nos poètes fondant sa poétique sur l'humour, sur lequel elle a
construit un spectacle qu'elle propose en tournée avec la complicité du
comédien Métélok. Enfin, elle se penche aujourd’hui sur les pages et
les rimes de Jean-Claude Touzeil et feuillette le recueil de ses textes
dans "Peuple d’arbres ". Saluons ici la folie, la
déraison qu’il y a aujourd’hui à produire un disque avec pour seul
thème, les arbres. Et pourtant, ce thème y est ici décliné de bien
belle façon, avec beaucoup d’habilité, d’humour, de finesse, de
subtilité. Grâce est rendue à ce peuple immense, à ces arbres
innombrables, sentinelles ou témoins de nos vies, nos tristesses, nos
rêveries, nos amours.
Ambassadrice des poètes, Martine Caplanne chante
partout en France ainsi qu'à l'étranger (Guinée, Belgique, Guyane).
Elle est l'invitée coutumière des manifestations autour du Livre, mais
aussi des Festivals de musique et chansons : Les Tombées de la Nuit de
Rennes, Alors Chante de Montauban...Outre ces illustrations de divers
poètes francophones et des animations Jeune Public, elle a présenté en
96 un spectacle LORCA en espagnol "Llanto por la muerte" de
Ignacio Sanchez Méjias, avec un guitariste flamenco, Pascual Gallo, et
deux comédiennes ainsi qu'en avril 98 "Lire et chanter Rainer Maria
Rilke". Enfin, tout récemment la Scène Nationale de Bayonne et du
Sud-Aquitain a co-produit le spectacle "L'humour est un fan de
poèmes", autour de poètes tels que Prévert, Vian, Queneau,
Soupault, Fort…
Sur des musiques joyeuses et rythmées, avec la
complicité, entre autres, des guitaristes Albert Eyhramendy, Christian
Laborde ou David Usabagia, entre ballades, bossas et tango, avec cette
voix de soleil, cuivrée et chaude, "une voix pareille à la lumière
sur les vitraux", tour à tour douce, sauvage, sensuelle,
passionnée, une voix faite pour le blues, Martine Caplanne
sert à merveille la poésie, avec respect, "fraternité et
fidélité inventive" pour mieux nous en faire sentir le chant
intime, la musique des mots. Venez découvrir cette "Caplanne des
Marines", celle que Véronique Pestel appelle la "pêcheuse
de rimes".
F.P. ( Décembre 2004 )
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(Dans le cadre d'une veillée de soutien à
Chant'Essonne).
Roger
Lahaye et Martine Caplanne sont tous deux des compositeurs, interprètes de
grands poètes, suivant ainsi les traces de la grande Hélène Martin.
Roger est breton, Martine est de Biarritz. Ils font tous deux le voyage à
Launay-Maréchaux pour mettre leurs voix superbes au service non seulement
des poètes mais de la défense de notre association.
M.V. ( Mars 1999 )
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Martine Caplanne prête aux grands poètes sa voix rauque et passionnée
et par ses subtiles musiques elle nous fait redécouvrir René-Guy Cadou et Jules Supervielle
Qui, mieux que des écrivains ou des poètes, est capable de parler de
cette petite jeune femme, si grande “révélatrice” de poètes ? Je laisserai donc la paroles à quelques uns d’entre eux .
Martine chante René-Guy Cadou depuis 1978. En le découvrant, elle a découvert
un frère qu’elle n’aurait pas connu. Il lui apporte une parole
qui dit la souffrance, l’écorchure, la brisure, la source. Elle lui
apporte sa musique, sa voix qui entraîne le poème vers les autres,
vers tous ceux qui partagent désormais, un univers poétique au plus près
du cœur, au plus près de l’âme. La souffrance mais aussi la joie
nourrissent un chant que chacun reçoit avec une émotion qui se propage
comme un feu de forêt, bien au delà du point central, silhouette
blonde et fragile de funambule ou de tragédienne qui semble tout
droit surgie du mystère de la “Strada”.
Hélène Cadou
Ce qu’exprime la voix de M.C. est pareil à la lumière sur les vitraux,
sa joie de chanter passe toute peine et l’arrache au chagrin comme à
l’ennui /..../C’est un jaillissement solaire qui nous montre en
un instant toute notre vie avec son ciel et son enfer. Mais dans la voix
d’une grande chanteuse émerge toujours le destin, il nous fait face
soudain et nous prend à la gorge. Nous demandons alors asile à cet art
généreux comme pour y puiser des forces secourables; dans la voix de
Martine, à ce moment, vient parfois le mystérieux parfum d’un
bouquet de cyclamens qui embaument nos heures.
René-Jean Clot
(Prix Renaudot 87)
Je dirai simplement combien j’étais ému lorsqu’elle m’a chanté,
non par vaine gloriole..., mais par mon propre texte. Les phrases étaient
les miennes et donc elles étaient moi, pourtant elles étaient autres,
bien plus belles et plus tristes... et c’était à la fois déroutant
et charmant et troublant car je n’étais plus moi, j’étais bien
plus que moi. C’est ce que je crois on appelle “être enchanté”
au sens premier et le plus fort.... ”
“Martine ne se sert pas du poème, elle le sert, avec modestie, simplicité, mais
sans frilosité : elle/...../ ne tombe jamais dans la démagogie
des effets lyriques convenus, peut se faire douce, apre, passionnée,
sensuelle ou déchirante selon ce qu’elle sent, elle, ce qu’elle
croit, elle, devoir mettre en exergue dans les multiples “vérités”
du poème.
Michel Baglin (Prix Max-Pol Fouchet 88)
Elle a l’art de nous faire découvrir le chant intime des poètes /..../
qu’elle enveloppe d’une voix sauvage, déchirante dans ces mots
meurtris de la révolte et de la douleur, où le chant dans sa beauté,
devient notre délivrance.
Marie-Claire Blais (Prix Médicis 66)
Medge, Supervielle, Cadou, Baglin ne sont pas les seuls poètes qu’elle a
magnifiés. Guy d’Arcangues, Yves Heurté, Lorca, Rilke, Jean-Pierre Nicol ont eu la chance de se voir interpréter par
cette voix de blues.
Michel Valette
( Octobre 1998 )
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Paule-Andrée
Cassidy ♫ |
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"La chanson dans la peau"
La Québécoise
Paule-Andrée Cassidy est ce qu’on appelle une interprète, mais une très
grande interprète comme il y en a peu. Chaque chanson qu’elle inscrit à
son répertoire semble avoir été écrite sur mesure pour elle. Après
l’avoir vue sur scène dans des salles telles que le Tourtour, le Sentier
des Halles, le Limonaire ou encore le Loup du Faubourg lors de sa venue à
Paris, je vous avoue avoir été profondément impressionné par la
prestation de cette artiste dotée d’un timbre de voix d’une haute
technicité vocale, grave, douce et puissante à la fois, avec cet accent québécois
plein de charme. Et que dire de son extraordinaire présence scénique! Voilà
une interprète qui a une façon bien à elle de jouer, de mimer aussi, avec
une belle gestuelle, une chanson théâtralisée comme une comédienne
qu’elle est, allant du rire aux larmes avec une parfaite maîtrise, une
force émotionnelle, des élans de tendresse, une franche gaieté et même
un côté égrillard. Elle peut être drôle ou bouleversante, coquine ou
touchante à la fois.
Son répertoire, ou
plutôt ses différents répertoires, sont des plus éclectiques: Elle peut
aussi bien chanter les gloires du temps passé que furent Fréhel, Yvette
Guilbert, Bruant, Fragson, que des chansons tirées du répertoire de
Trenet, Vigneault, Barbara, Ferré, Anne Sylvestre, Clémence Desrochers,
Michel Rivard, Serge Robitaille. Elle a monté tout un tour de chant sur
Bobby Lapointe en même temps qu’elle a enregistré un album de ses
chansons. Elle a également interprété des poètes tels que Prévert,
Desnos, Aragon, Vian, ou des chansons qu’elle a écrites avec d’autres
Québécois.
Il faut dire que la
chanson a bercé son enfance, car chez elle on écoutait Marc Ogeret,
Jacques Bertin, Fréhel, même… alors que petite fille, elle s’endormait
en écoutant “ les fabulettes ” d’Anne Sylvestre.
Paule-Andrée Cassidy
dont les parents étaient mathématiciens était pourtant prédestinée à
une carrière scientifique, elle préparera finalement un doctorat et découvrira
le théâtre au Conservatoire d’Art Dramatique à Québec, après
qu’elle eut séjourné plusieurs années en France avec sa famille à Lyon
précisément. Finalement, elle montera un tour de chant en se considérant
comme une conteuse. La petite Cassidy deviendra par la suite une grande
chanteuse.
Depuis, ses tournées
à l’étranger ne se comptent plus: outre la France, elle s’est produite
en Belgique, en Suisse, en Allemagne, en Roumanie et même aux Etats-Unis.
Elle a participé également à de nombreux festivals. Boursière à
plusieurs reprises du Conseil des Arts et des Lettres du Québec et du
Ministère de la Culture, elle a également réalisé et présenté 4
spectacles différents en 4 semaines. “ Bobby Lapointe et ses amis ”,
“ Tango ”, “ Coquineries et Coquetteries ”, “ L’âge
et l’amour ”, sans compter ses innombrables tours de chants présentés
par ailleurs : “ Chroniques d’amour singulières ” et
spectacles en équipe comme “ Ensemble contre la peine de mort ”
à Bobino avec un album réalisé par Thierry Magne, “ Fête ”,
un collage de Jacques Prévert,
“ Elles chantent Barbara ”, “ Le soleil a rendez-vous
avec la lune ”, “ Le siècle en chansons ”, “ Espoir
désespoir ”, “ Ne vous mariez pas les filles ”. Enfin,
elle a participé à de nombreuses grandes émissions de radio et à quelques télés. Au niveau
disques, elle a sorti 2 albums : “ La voix actée ” en
1995, “ Méli-Mélodies ” en 1999 où elle chante Bobby
Lapointe, un 3ème album est en passe de sortir bientôt en
France.
Si Paule-Andrée Cassidy chante les femmes qui parlent aux hommes, si elle
chante les chansons revendicatrices, l’intolérance et le rejet, les poètes
de tous les temps et les grands auteurs, c’est surtout, pour cette interprète
québécoise, l’amour immodéré d’une femme passionnée pour la chanson
de qualité qu’elle a dans la peau.
J.R. (Avril 2002)
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Céline Caussimon |
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"L’art de la scène"
Si vous ne l’avez vue sur scène, alors
dépêchez vous, c’est à ne pas manquer, car Céline Caussimon, c’est
une présence scénique qui vous interpelle. A l’écouter, à la voir, il
y a comme un climat particulier en ses chansons teintées d’un humour noir
d’un certain cynisme, d’une ironie mordante sans oublier les plages de
tendresse. C’est l’art du travail d’une comédienne qui nous la joue
bel et bien en chantant de jolie façon les mots issus de son imagination,
tissés sur une trame poétique. C’est une écriture imagée dans un style
personnel qu’elle théâtralise dans son interprétation, alors qu’un
pianiste (Laurent Desmurs), une accordéoniste (Viviane Arnoux) et un
bassiste (Slavik Beriaguine) forment une excellente équipe musicale autour
d’elle. Céline avoue aussi qu’elle n’a plus envie de travailler dans
l’isolement et la rapidité. Elle a de qui tenir, la fille de Jean Roger
Caussimon qui fut lui-même un prodigieux auteur interprète de chanson et
un comédien génial, mais Céline a tout appris à l’école de la vie,
chantant dans les cafés tout en suivant des cours privés, par la suite,
elle partagera son temps entre le théâtre, le cinéma et la chanson.
C’est depuis 1996 qu’elle s’est
impliqué en grande partie dans la chanson, se produisant d’abord dans des
cafés chansons comme le Limonaire, des théâtres tels que le Tourtour,
dans des festivals et des tournées en France, Belgique, Suisse et Québec.
En 1999, c’est le premier album « Folies ordinaires » au Chant
du Monde / Harmonia Mundi. Suivront d’autres spectacles au Tourtour, au
Limonaire, à l’Olympic, au Sous-Sol, d’autres tournées et festivals,
mais parallèlement, Céline Caussimon travaille pour le théâtre, la télé
et le cinéma.
Au cours d’une résidence
chanson au théâtre Salmanazar en 2002 à Epernay, c’est la création
d’un nouveau spectacle et la production d’un album qui sort actuellement
au Chant du Monde / Harmonia Mundi. Désormais, au royaume de la chanson,
scintille une nouvelle étoile, Céline Caussimon.
J.R. (Février 2003)
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Les Chamots ♫ |
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"Les jumelles de la chanson"
Comédiennes de formation, sœurs
jumelles, Stéphanie et Audrey Chamot (c’est leur nom de famille !),
parolières et compositrices, écrivent des textes bien ficelés avec aussi
une certaine férocité et une modernité musicale au niveau des
arrangements. Il faut les voir sur scène, dans une théâtralité
gestuelle, elles interprètent avec un côté revendicatif, mais aussi
une belle sensibilité, leurs chansons expressives, alors qu’elles sont
accompagnées par un guitariste et un clavier.
Ces espiègles jumelles, rieuses et
graves, qui « rêvent de poser leurs pieds sous un pommier afin que le
monde entier leur foute la paix » avec « cette peur qui leur
colle au ventre quand elles voient cette planète en errance qui danse,
danse, ça les rend en transe » ont suivi au départ un parcours un
peu différent. L’une, Audrey, a fait du cinéma et a tourné dans différents
courts métrages après avoir entrepris une tournée théâtrale du coté de
Lille et à Moscou en 1994. L’autre, Stéphanie, a été comédienne et a
écrit une pièce de théâtre intitulée « On reprend » avec
Catherine Labit dans une compagnie théâtrale, elle fut aussi élève aux
ACP, travaillant dans différents secteurs musicaux, enfin, depuis l’an
2000, elles ont décidé de chanter ensemble. On a pu écouter et voir les
Chamots dans des petits lieux parisiens, dans différents festivals en première
partie d’autres artistes comme au Festival du Val de Marne et à celui de
Saint Germain en Laye.
Elle n’ont pas la langue dans la poche, ces surprenantes sœurs
jumelles qui ont du rythme en leurs rimes et vous balancent leurs petites
histoires avec une grande conviction et une pêche d’enfer.!
J.R. (Décembre 2002)
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Chansons Pour Les Gens ♫ |
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"Leurs chansons sont à tout le monde"
Ces trois lascars que sont Jean Dubois,
Yannick Le Nagard et Yannick Delaunay. Je les connais séparément,
pratiquement depuis leurs débuts dans les petits lieux parisiens. Trois
chouettes personnages des plus sympathiques dans la vie de tous les jours,
avec leurs personnalités et des caractères bien trempés qui se sont fait
connaître au fil du temps avec leurs chansons. Aujourd’hui, on leur
reconnaît un joli talent d’écriture, de composition et d’interprétation
dans leur tours de chant respectifs. N’empêche qu’un jour au hasard des
rencontres, se liant d’amitié, ils ont eu la lumineuse idée de
s’associer pour certains spectacles en se produisant et chantant ensemble,
créant ainsi "Chansons pour les gens" avec également à la clef
un album produit par Le Loup du Faubourg et distribué par Night & Day
tout en continuant parallèlement à présenter leur propre tour de chant.
Mais « Chansons pour les gens »,
ce n’est pas rien. Il faut les voir et les entendre interpréter ensemble
"J’suis d’un p’tit pays " ou "A
l’autre bout d’la table " signées Jean Dubois, "Paris "
de Yannick Le Nagard, ou encore "M. Bonjour " ou
"Envoyez-moi des cartes postales " écrites par
Yannick Delaunay, lorsqu’ils ne chantent individuellement "T’oublier "
par Yannick Delaunay, "Plusieurs humanités " par
Yannick Le Nagard ou par Jean Dubois "Ah ! Non Monsieur, ici…
l’gas oil "
Photo A_M Panigada
pour ne citer que ces quelques titres !
Ainsi Jean Dubois à son piano le plus
souvent donne le ton, et le bon, en ses rythmes et ses rimes entraînantes,
Trenet n’est pas loin derrière ! Alors que Yannick Le Nagard qui
serait plutôt de la famille des Ricet Barrier nous fait rire avec ses
excellents jeux de mots et son humour féroce. Enfin, Yannick Delaunay,
c’est le fou-fou-fou de la bande avec ses dingueries géniales sur scène
et son côté charmeur à faire se pâmer les filles dans les salles. Dans
des styles différents, tous trois étonnent, éblouissent même et font
chanter et battre
Photo A_M Panigada
les cœurs des gens au cours de spectacles d’une grande
originalité. Ils ont du tonus, de la dérision, de l’humour et de la poésie
à revendre, avec eux, croyez-moi, vous ne vous ennuierez pas et vous vous
surprendrez à fredonner leurs chansons en rentrant chez vous.
Certains parmi vous ont pu les voir dans
ce spectacle, notamment à Paris à Confluence, au Limonaire et
dernièrement Aux Trois Arts, ou encore en province dans certains
festivals comme à Sumène dans le Gard, Aux Soirs d’Eté au Mans ou dans
le cadre des Toiles Filantes à Tarbes.
"Chansons pour les gens",
c’est comme une association de bienfaiteurs pour une chanson
Photo A_M Panigada
de qualité,
et regardez un peu ce qu’ils font d’elle, ils vous offrent sur un
plateau, sur une scène bien sûr, de ces chansons qui sont à tout
l’monde. Je pense que vous m’en direz des nouvelles et des bonnes de ce
trio là qui vient d’un p’tit pays où fleurit la chanson qu’ils ont
dans leur jardin joliment cultivée.
J.R. (Mars 2004)
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Eric
Chantelauze |
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"Des
mots qui chantent "
Chantelauze est un nom qui fleure bon ces contrées
d'Auvergne. Originaire de Clermont Ferrand, ce Chantelauze là prénommé
Eric doit aimer retourner quelques fois dans sa région respirer l'air pur
et vivifiant de ses montagnes natales, puisqu'il vit depuis une dizaine
d'années à Paris. A cette époque là, débarquant dans la capitale, le
jeune Chantelauze fut attiré par le théâtre comme son copain Michel Ré.
Photo
X
En tant que comédien, Eric Chantelauze a joué
notamment dans les centres dramatiques nationaux, il a également écrit
des nouvelles et pièces de théâtre, puis il s'est mis à l'écriture de
chansons sur des musiques de Michel Ré pour Christophe Bonzom, lequel
fait partie d'une génération d'interprètes de qualité. La trentaine
allègre, voilà qu'Eric Chantelauze est pris par le démon de la scène
en tant qu'interprète de ses propres chansons, accompagné à la guitare
par l'inséparable Michel Ré. On découvre alors que ce comédien a
certaines dispositions en tant que chanteur, on le voit ainsi dans les
restau-chansons du Limonaire, des Uns les Autres, de l'Ailleurs ainsi que
sur la péniche Al Alamein et au Connétable, de même que dans quelques
salles en province à Strasbourg et Nantes.
Eric Chantelauze aime jouer avec les mots. Sur des
rythmes latino et jazzy, amour et humour font bon ménage dans ses
chansons qui racontent des histoires, des histoires d'amour bien entendu,
où il est question surtout de quelques rapports amoureux dans une chaude
ambiance. Comme dit son interprète Christophe Bonzom "cet auteur de
chanson fait chanter les mots", et comme dans son nom il y a
"chante", ce Chantelauze est fait pour nous enchanter avec ses
chansons, c'est le moins qu'on puisse lui souhaiter. Qu'on se le
Chantelauze ! ...
J.R. ( Octobre 2000)
Photo
X
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Chris |
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“Le
chant d'une longue silhouette noire”
Elle est entrée dans ce restau du côté de
Montmartre, guitare à la main, chapeau à large bord posé sur sa longue
chevelure brune. Vêtue des pieds à la tête d’un ensemble noir, elle
avait quelque chose de ces gitanes issues d’un monde nomade,
quoiqu’elle soit, je l’ai appris par la suite, native d’un petit
village des Pyrénées Atlantiques. Puis, d’une voix étonnement
profonde, grave et chaude, yeux mi-clos, elle a commencé à chanter
Photo A-M Panigada
en
Espagnol quelques classiques flamenco, et chants d’Amérique du sud,
avant d’interpréter en français “Les ballons rouges” de
Serge Lama, puis une chanson de Barbara “L’aigle noir”,
d’autres titres suivirent en Espagnol et Français. Je m’étais arrêté
de manger afin de l’écouter attentivement. Le dimanche suivant, je
devais sur “Fréquence Paris Plurielle” faire une émission spéciale
sur Barbara en compagnie d’autres interprètes; je lui demandais d’y
participer en chantant une chanson de Barbara. C’est ainsi que je fis la
connaissance de Chris, laquelle, depuis a intégré le cercle des
chanteurs et chanteuses que nous apprécions, grâce à des amis
organisateurs qui ont, comme moi, flashé sur la voix et la présence de
cette femme à l’allure majestueuse. C’est aussi quelqu’un de vrai,
de sincère et d’une grande fidélité dans ses amitiés.
Mais
Chris n’est pas une débutante, elle a beaucoup bourlingué sur les
routes de France et d’Italie notamment. Après une formation de chant
lyrique et son admission au Conservatoire d’Art Dramatique de Bordeaux,
ville où elle a débuté comme chanteuse guitariste, participant également
à des spectacles de danse et chant avec un groupe de gitans andalous,
nous la retrouvons en 1991, figurante lyrique et mime en Italie au Théâtre
de la Fénice, à Venise, puis chanteuse dans un spectacle de danse
contemporaine au carnaval de Venise, au casino du Lido et à un festival
international de musiciens de rue. Elle sera aussi chanteuse et danseuse
dans un trio, fera l’école de la danse, participera à des spectacles
de flamenco et tango argentin, enfin elle créera, par la suite, un duo de
guitares et deux voix au Lido de Venise. Il y aura par la suite une tournée
dans le nord de l’Italie, une croisière sur l’Orient Express; elle
chantera aussi en Turquie, puis sera soliste dans “La Fazenda” à Modène.
Nous la retrouvons à Paris où, depuis quelques temps, on a pu la voir
chanter chez “Les Uns et les Autres”, au Théâtre Clavel, au Théâtre
du Renard, à l’Espace Jemmapes, au Théâtre de Trévise pour la fête
annuelle de “Mots et Musique”, au gala Léo Ferré au Trianon, et en
banlieue à “La Menuiserie” de Pantin, à l’Espace François
Mauriac, à la salle des fêtes et à la fête de l’été de Sevran, au
Forum Léo Ferré d’Ivry, tout cela entrecoupé d’un long voyage en
Russie où elle triomphera à Saint Petersbourg durant plusieurs jours,
pour les 300 ans de la ville, sans oublier les fêtes gitanes aux Ste
Marie de la Mer, où elle possède de nombreux amis. Elle a chanté également
dans des milieux carcéraux et dans plusieurs hôpitaux. Outre ses interprétations
en Espagnol, en Français et en Italien, elle a, par ailleurs, tourné
dans différents films pour le petit et grand écran. Née
sous le signe de la passion, Chris est de la race des interprètes qui se
mettent au service de la chanson poétique, chants de révolte, de
souffrance et d’amour. Comme chanteuse guitariste, elle est en train de
conquérir Paris et le cœur des gens, car cette femme à la longue
silhouette noire a ce talent et cette gentillesse naturelle qui sait nous
émouvoir.
J.R. ( Septembre 2003)
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Chtriky ♫ |
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"Un
groupe qui triche pas"
Voilà un groupe réjouissant,
tonique plein de fraîcheur, de vivacité et de fantaisie, au nom curieux
et imprononçable, mais qu’on retient bien mieux lorsqu’on sait que
c’est le "verlan" de "qui triche". Eux ne trichent
pas et nous offrent un spectacle superbe.
Chtriky, c’est d'abord
trois amis d'enfance : Hervé Peyrard, comédien, metteur en scène, un
des "garçons de compagnie" de Gérard Morel (vous vous souvenez
? Le lapin !) et un auteur qui, tout en continuant son parcours théâtral,
se consacre à l’écriture de chansons, ensuite Ludovic Chamblas
(batterie, percussions), qui a navigué de groupe en groupe, abordant tous
les styles de musiques et qui, avec Chtriky, a développé un style
particulier, gardant les cymbales, mais remplaçant la caisse claire et la
grosse caisse de la batterie traditionnelle par un djembé et une derbouka
sur lesquels il joue avec des baguettes ou des balais, obtenant ainsi un
son unique qui participe de beaucoup à l’univers musical du groupe,
enfin Sylvain Hartwick, guitariste émérite, venant tout droit du rock
qui est aussi luthier, (à St-Jean de Muzols - 07) et partage son activité
professionnelle entre création, construction et jeu de guitares. Les a
rejoints dans cette aventure Laurent Chieze (basse).
Que dire ? Simplement que les chansons de Chtriky sont jubilatoires, leurs
musiques alertes, entre ballades et ambiances rocks, jazz ou valse, que
les textes d'Hervé sont pleins d’humour, de tendresse, de poésie, de
sourire mais portent aussi un regard rempli d’humanité sur les êtres
et le quotidien. L’univers de Chtriky est peuplé de gens ordinaires -
d’ailleurs Hervé Peyrard avoue son "faible pour les plus
faibles" - de papas "loosers", de vies parfois privées
d’espoir et pleines de fantômes, noyées dans le chagrin et dans le
vin, quelquefois sauvées par ce dernier ("La voix du vin").
Hervé chante aussi ces "Femmes de plein vent" (chanson reprise
par le groupe féminin Evasion) guidées par les étoiles qui cherchent
face aux oppressions, à allumer d’autres étincelles. Avec beaucoup de
finesse, il nous conte les interrogations du "Petit Paul" sur le
destin du Père Noël dans d’autres contrées, une façon subtile de
parler des inégalités Nord-Sud. Enfin Il se montre, avec des titres tels
que "Mers de la lune", "La chanson du vent" et
"Souvenirs en branches", un délicieux et
"doux-dingue" poète à la fine plume nous réservant bien des
surprises. Laissez vous tenter par la découverte !
F.P. (
Avril-Mai 2007)
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Le Cirque des Mirages
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Parker & Yanovski -
"Ah ! Quel cirque !"
Janvry, tel un
« Jour de fête » à la Tati, va accueillir sous le plafond de
son vénérable foyer, pour une unique soirée, l’incomparable et
insolite Cirque des Mirages.
Mais voyez vous,
mes mignonnets, ce n’est pas vraiment un cirque habituel, et ce n’est
pas véritablement un mirage. La chanson, par contre, est bel et bien réelle
avec un pianiste compositeur, virtuose, impassible que rien ne semble étonner
et émouvoir, c’est Parker (de son nom véritable Fred Aliotti), et un
chanteur peu ordinaire, mais plutôt auteur compositeur interprète
extraordinairement doué qui va vous en mettre plein la vue, c’est
Yanowski (Yann Girard, de son nom d’état civil). Oui, mes chéris, vous
n’en croirez pas vos yeux ni vos oreilles lorsque ce grand gaillard
filiforme à la haute stature au regard de fou Vianesque (oui, Boris Vian,
quoi !), avec son impressionnante gestuelle, va vous interpréter ses
chansons à vous foutre le frisson avec un coté hallucinatoire,
vampiresque, sanguignolesque où il est question d’étranges fioles, de
visages de la mort, de sépultures, de jambe découpée, de barbares, de
pirates, de singe hurleur (tiens tiens, ça me rappelle quelqu’un
d’autre) ou plutôt voleur, que sais-je encore !…
Quoi ! C’est ce
spectacle grand-guignolesque que vont vous proposer ces organisateurs
Janvrissois qui ne reculent devant rien ? C’est pas la peine d’en
faire tout un cirque ! Il faut que je vous avoue pourtant que
j’exagère quelque peu (oh, tout juste !), car s’il y a cette
part d’horreur, il faut faire la part des choses avec la belle poétique
due à l’écriture des textes de Yanowski, l’originalité,
l’illusion et l’émotion sont également présentes, enfin, c’est un
spectacle de toute beauté et de grande qualité auquel vous êtes conviés
à assister. Alors que Parker fait ses gammes avec dextérité, précision
et maîtrise, Yanowski sur le devant de la scène va vous éblouir de son
immense talent de comédien chanteur avec cette voix tripale d’une
grande amplitude. Je peux m’avancer à l’écrire sans risque de me
tromper, il est déjà de la race des grands interprètes, digne disciple
d’un Jacques Brel, lequel avait cette incroyable présence scénique à
nulle autre comparable. Ce Yanowski a ce talent qui ne s’apprend pas, on
en reparlera, c’est sûr. Enfin, ce spectacle avec ces deux étranges
personnages a quelque chose de féerique d’une chanson forcément
expressionniste. Tous deux ont été formés à bonne école. Du piano
classique, du chant classique et moderne et du théâtre, pour le chanteur
Yann Girard dit Yanowski, lequel a composé pour le théâtre des musiques
de pièces et a joué à Paris dans des festivals et tournées. A.C.I. de
l’album « Un jour je partirai », quand au pianiste Frédéric
Aliotti dit Parker, il est diplômé de fin d’étude du Conservatoire en
solfège et piano jazz, c’est également 5 années d’études à l’American
School of Modern Music, ensuite multi instrumentiste dans un groupe, enfin
pianiste dans plusieurs quintets de jazz et autres ensembles, il a aussi
travaillé pour le cinéma et le théâtre, enfin, producteur, arrangeur,
compositeur de l’album du Cirque des Mirages « Un jour je partirai »
distribué dans les FNAC et Virgin.
Oui, je puis vous
l’affirmer, magique est ce spectacle là. Parker et Yanowski travaillent
sans filet sous le chapiteau de ce cirque illusoire et fantasmagorique, et
tel Monsieur Loyal, je m’en vais clamer « Approchez, m’sieux
dames, le Cirque des Mirages est de passage à Janvry, ne le ratez pas,
sur la piste aux étoiles, il est unique en son genre ». J.R. (
Décembre 2003)
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Annick
Cisaruk ♫ |
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"Un amour de duo, pour l'amour des chansons de Barbara "
J.R. ( Octobre 2005)
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"L'amour pour la chanson d'une grande interprète "
Cisaruk, voilà un nom qui fleure bon quelque pays
de l’Est, et pourtant, Annick Cisaruk est née dans un coin perdu près
de Lyon, dans les monts du Roannais tapissés de sapins. Seulement, si sa
mère était native de la région, son père était d’origine
Ukrainienne et sa grand mère Polonaise, ce qui
Photo A-M Panigada explique ce nom qui nous
vient de contrées lointaines.
Annick, toute gamine, a toujours chanté, comme
d’ailleurs ses parents dans les réunions familiales, mais ayant soif
d’évasion, elle prit, un beau jour comme on dit, la tangente dans sa
quinzième année, à l’âge où les jeunes filles rêvent souvent au
prince charmant. Installée à Lyon à la Croix Rousse, ouvrière en
usine, elle vécut dans des conditions difficiles jusqu’au jour où elle
rencontre le chanteur poète Didier Georges Gabily. Tous deux monteront
alors un tour de chant de duettistes en s’installant à Tours. Ce tour
de chant obtint son heure de gloire, même éphémère, puisqu’ils se
produisirent notamment en première partie de Pia Colombo et Juliette Gréco
qui fut d’ailleurs la première personne importante dans ce métier à
encourager Annick. Par la suite, elle s’installera à Paris et sera reçue brillamment au Conservatoire
National Supérieur d’Art Dramatique. Mais la vie n’est pas facile, il
faut payer son logement, sa nourriture, Annick chantera même dans le métro.
Au Conservatoire, elle travaillera avec Bluwal, Vitez, Debauche, Miquel…
deviendra une comédienne appréciée grâce à sa persévérance et son désir
de réussir, gravira les marches de la consécration, et jouera dans “Le
Petit Mahagonny” de Brecht, mis en scène par Marcel Bluwal au T.E.P.,
“l’Opéra de Quat’ Sous” mis en scène par Georges Strelher au
Chatelet, “Le Dragon” mis en scène par Benno Besson au Théâtre de
la Ville, “Ubu Roi” mis en scène par Roland Topor au Palais de
Chaillot.
C’est en 1997 qu’on la retrouve chanteuse aux
Folies Bergères dans la comédie musicale “Nine” mise en scène par
Saverio Marconi. Elle y sera une merveilleuse meneuse de revue, chantant,
dansant, jouant à la Mistinguett, mais depuis quelques temps, elle s’était
déjà lancée dans le tour de chant, seule cette fois, chantant des
textes d’Aragon, Vian, Ferré, Léonardi. Nous la vimes ainsi dans des
lieux tels que “La Pépinière Opéra”, “Les Uns les Autres”,
“Le Petit Journal Montparnasse”, “Le Trianon”.... C’est en
99, au Théâtre des Déchargeurs, qu’elle obtint le prix de la
Fondation Charles Oulmont pour son tour de chant “Aragon, Ferré, Vian,
Léonardi” récompensant ainsi le meilleur spectacle musical de l’année.
Le public se pressait alors de plus en plus nombreux lors de ses tours de
chant. Il faut l’avoir vue sur la scène du Trianon lors du gala annuel
“Salut Léo” organisé le 14 juillet par l’association “Thank you
Ferré” en 99 et en 2000, ainsi qu’à “La Fête de l’Huma”
sur la scène de la Cité Internationale. Elle obtint lors de ces
prestations un véritable triomphe. Plusieurs fois programmée dans “La
Chance aux Chansons”, elle participera également à Bobino au gala
“Ensemble contre la peine de mort aux Etats-Unis”.
Ce qui est extraordinaire concernant la chanson,
c’est qu’Annick Cisaruk n’a jamais pris aucun cours de chant.
Surprenant, non ? Il faut croire que cette voix sublimement naturelle
est un don du ciel, et comme je l’ai écrit dans la revue
“Ecouter-Voir” en chroniquant son album récemment sorti (qu’on peut
trouver chez Publico) “C’est une voix d’une grande beauté, alliant
la tendre douceur à la force explosive. Un timbre de voix au service des
poètes de la chanson. Annick Cisaruk chante intelligemment Aragon, Ferré
et Vian, notamment. Si elle “chante pour passer le temps”, elle chante
si bien ce temps-là du bout des lèvres jusqu’au cri d’amour et de
tout son cœur qu’on ne s’arrêterait pas d’écouter cette nouvelle
et grande interprète qui nous fait passer le grand frisson.”
Bien entendu, si je dis “nouvelle et grande
interprète”, c’est concernant uniquement son tour de chant en solo.
Il faut l’entendre, mais aussi la voir, car ce n’est pas rien
d’admirer le jeu de scène de cette immense comédienne qui allie grâce
et beauté autant pour le plaisir des yeux que celui des oreilles. Pour
tout dire, il s’agit là d’une véritable artiste avec un grand
“A” comme Amour, cet amour qu’elle porte en elle et qu’elle chante
si bien, et comme a dit Cora Vaucaire, sa marraine dans la chanson: “Que
dire… j’écoute et je suis bouleversée… c’est très rare. Au
milieu du tintamarre… un rêve, un bonheur. Oui, ça existe !
J’espère que vous l’entendrez comme moi”. J’ajouterai
personnellement : public adoré, si tu vas la voir, et je te le
conseille vivement, si tu ne la connais pas encore, je suis sûr que “Tu
n’en reviendras pas”.
J.R. ( Janvier 2001)
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Claire
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"Claire
comme son nom "La Belle Ivole"
Comme de l'eau de roche, cette femme est transparente. Ses
chansons m'avaient déjà séduit dans les années 70 et elle possédait
déjà l'intelligence des textes et la rigueur musicale servies par une
belle voix et un fort agréable physique. Si les choses n'avaient pas
été celles qu'elles étaient dans ces années-là comme aurait dit un
Général de l'époque, Claire aurait dû se faire un grand nom dans la
chanson fraçaise. Sans s'aigrir le moins du monde, elle a poursuivi son
chemin d'auteur-compositeur-interprète sans aucune concession aux
modes.
Franc-comtoise, elle vit dans le Doubs sans s'abstenir pour autant et aime
parfois prendre l'accent du terroir. Je l'ai revue et j'ai écouté
ses dernières chansons. Bien plus mûres, elles sont toujours à son
image. Elle chante "La belle Ivole", une femme
d'aujourd'hui, une femme de la terre, dans un langage poétique toujours
vrai et simple, un langage qui reflète sa sensibilité et qui touche.
Qu'elle soit la féministe qui exprime sa révolte sans agressivité mais
avec humour devant la passivité de ses consoeurs sans espoirs ou qu'elle
redevienne douceur et tendresse en évoquant l'enfance, les rêves de
fraternité ou l'amour, elle transmet sans ambiguïté de l'authenticité.
Ses musiques contribuent à parfaire ce climat intime. Inspirées par le
jazz, elles sont limpides elles aussi.
Bien que peu médiatisée, Claire est reconnue par les amateurs de la
bonne chanson et récompensée par les spécialistes: elle a eu deux fois
le Prix de l'Acadélie Charles Cros. Disons aussi que Claire a une double
activité. Elle ne chante pas que pour les adultes. elle monte des
spectacles et enregistre des disques pour enfants, suivant ainsi l'exemple
d'une autre "dame de la chanson" Anne Sylvestre. Savoir se
pencher sur l'enfance est peut-être le secret de leur inspiration commune
M.V. ( Novembre 1996 )
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Clémentine
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La
chanson comme une gourmandise
Pour cette
passionnée de chanson française dont la mère fredonnait
en amateur les auteurs, la musique a toujours été fort présente.
Son père, artiste peintre avait d’ailleurs hésité entre toiles et
partitions. Poursuivant des études supérieures dans l’édition et
l’imprimerie, elle apprend parallèlement la flûte traversière mais ce
qui la fait vibrer, c’est chanter.
Après un bref passage au Petit
conservatoire de Mireille (1981), on la retrouve ensuite dans un autre
cours collectif, animé par Noémie Perugia. Elle travaillera en sa
compagnie un répertoire classique (airs antiques, airs d’opéra, airs
d’opérette, mélodies françaises, lieder, musique sacrée). Clémentine
chante tout en se consacrant professionnellement à la presse et à l’édition.
Elle réussira d’ailleurs à allier ses deux activités en réalisant
plusieurs cédéroms, dont un sur l’opéra fait référence encore
aujourd’hui. En 1987, elle participe à un stage de chant classique de
haut niveau, En 1994, elle assiste en auditrice libre à la classe de
chant de Rachel Yakar au Conservatoire Supérieur de Musique de Paris.
En 1998, après une tentative dans un
chœur et un projet éphémère de quatuor vocal, elle participe à des
week-ends autour du jazz vocal afin de diversifier et d’enrichir son
horizon musical. Elle y rencontre, au cours d’un stage de gospel, Roland
Lemêtre qui s’occupe également d’une classe de chanson française.
Elle suit celle-ci d’octobre 1999 à juin 2000 et y fait la connaissance
de Dominique Desmons (interprète, pédagogue et compositeur) qui signera
la musique de trois des chansons de son répertoire.
Ce seront ensuite la présentation du
travail de l’atelier chansons en mars 2000 et les scènes ouvertes du
Salon Musical animé par Andréa Goust. Elle débute sur les planches dans
des revues en juillet et octobre 2000 et donne son premier récital en
solo en mars 2001.Récompensée par le prix de «meilleur espoir» au
concours de la chanson française de Savigny-sur-Orge en novembre 2002, on
la retrouve dans des lieux tels que le Forum Léo Ferré, le Sous-sol et
on a pu l’entendre à plusieurs reprises dans l’émission de Philippe
Meyer sur France Inter en novembre 2002 et mars 2003.
Elle interprète avec un mélange de
respect et de passion les chansons des autres, aime s’approprier des
oeuvres peu connues ou inédites, toujours à l’affût d’un texte,
d’une nouveauté, mais ne dédaigne pas coucher ses propres mots sur le
papier. Elle fait vivre ainsi un
joli répertoire où l’on croise Allain Leprest, Michèle Bernard,
Xavier Lacouture, Romain Didier, Bernard Joyet avec une savoureuse version
«féminine» du «Gérontophile» réécrite pour elle. Sur scène,
Clémentine c’est d’abord un excellent choix de textes, un repértoire
presque idéal servi par une voix agréable de mezzo et une prononciation
sans faille. Elle est accompagnée avec finesse, justesse et sobriété
par Jacky Le Poittevin au piano. Cette amoureuse des mots, facétieuse,
charmante et élégante, sait passer de l’humour à la tendresse,
susciter larmes, rires, et surtout donner à son public, en bonne
ambassadrice de la chanson, l’envie de découvrir la pléiade
d’auteurs qu’elle lui présente.
F.P. ( Février 2004 )
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Clémentine Duguet
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Libertine et mutine
Cette solide jeune Strasbourgeoise est dotée d’un
tempérament à toute épreuve. La chanson et le théâtre l’absorbent
totalement depuis une quinzaine d’années. Elle fut découverte par TF1
à l’époque où cette chaîne savait encore un peu ce qu’est la bonne
chanson. Elle y fut lauréate d’un concours après 12 émissions de sélection.
L’année suivante elle était lauréate à Montréal au Québec. Sans
renoncer à ses engagements de comédienne de théâtre, elle fit deux années
consécutives le Printemps de Bourges, une fois avec ses propres chansons,
une autre fois avec un spectacle “ Rétro-Verso ”
dans lequel elle donnait un choix éclectique de chansons de 1900 à 1960.
(Celles d’Yvette Guilbert lui vont comme un gant). Elle a monté depuis,
un spectacle qu’elle intitule “ Chansons z’osées ”.
Certes ce sont des chansons à ne pas mettre entre
toutes les oreilles, mais il y a là des petits chefs d’œuvre de
chansons de la Renaissance à nos jours. Si certaines sont extrêmement
crues, elles restent cependant subtiles, astucieuses, poétiques et font
partie indéniable de notre patrimoine de chansons qu’il serait dommage
d’ignorer ou de rejeter. Les plus grands poètes se sont essayés à en
écrire mais on ne les trouve pas dans les manuels scolaires ( ! ). Clémentine
met sa très belle voix au service de ce répertoire sans que jamais elle
ne donne dans le vulgaire ou dans le graveleux. Sa distanciation distinguée
ne fait qu’en accroître le piquant. Ajoutons que Clémentine a également
créé (avec un répertoire plus circonstancié !) des spectacles
pour enfants et animé des interventions pédagogiques sur la voix.
Actuellement notre phénomène présente un spectacle
en 3 parties. Dans l’une, elle met ses propres chansons, dans l’autre
des chansons rétro et dans la 3ème (quand les
spectateurs-enfants sont
endormis !) ses chansons z’osées. Croyez-moi, ça vaut le déplacement !
M.V. ( Décembre 1998 )
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Thierry
Col |
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"Colporteur de poésie rurale"
On l’a appelé le “Poète Chanteur auvergnat”, il est
indéniablement de la famille littéraire de Brassens. Je n’ai pas dit
qu’il l’imitait car sur ce sujet, le seul point de comparaison que l’on
puisse faire avec tonton Georges, ce serait la guitare avec laquelle il
s’accompagne, fort bien d’ailleurs.
C’est dans l’esprit que les connivences se situent. Même
générosité, même sens de l’amitié, même amour de la nature,
même goût de la simplicité et même fuite devant la médiocrité et
les mondanités des snobs. Peut-être aussi, même tentation anarchiste.
J’ajouterai, même rigueur dans l’écriture des textes.
Il faut dire que cet auteur-compositeur a été à bonne école en
fréquentant les grands poètes car avant de se lancer dans ses propres
textes, il a mis en musique René-Guy Cadou, Jules Supervielle, Victor
Hugo, Gérard de Nerval, Lamartine, Rimbaud, Rudyard Kipling et
Jean-Pierre Rosnay qui le faisait régulièrement participer à ses
émissions du Club des Poètes.
Le fameux compositeur de Gilbert Bécaud, Louis Amade, le préfet-poète
a été séduit par le style de ses musiques et plusieurs excellentes
chansons sont nées de leur collaboration. “ Encore je vous aime
” est resté dans l’oreille de plus d’un amoureux de la
chanson.
Ces qualités artisanales d’écriture ne seraient rien si elles ne s’appuyaient
sur une interprétation solide, claire. La voix est chaude, forte,
nuancée. Et en plus le bonhomme est bougrement sympathique !
M.V. ( Juillet-Août 1998 )
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Cook
The Linaar ♫ |
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"ET “COOK THE LINAAR”... ...QU’EST-CE ?"
Ce n’est pas une recette pour faire cuire le linaar (poisson bizarre?)
Ce n’est pas un groupe anglo-saxon.
C’est un des plus insolites trios de la chanson francophone.
Pourquoi COOK? Parce que Morgan
Cook est l’un des trois. Pourquoi LINAAR? Parce que Yann Linaar
est le 2ème. Pourquoi THE? Parce que cela n’a aucun rapport avec le
3ème, Christophe Boissière, à moins que cela veuille signifier qu’il est un trait d’union entre les deux
premiers. S’il y a mystère, tant mieux! car ces trois gentlemen à
l’allure austère donnent dans le mystérieux. Ils sont difficiles à
décrire à ceux qui ne les ont ni vus ni entendus. Raison de plus pour
les découvrir. Cocteau les aurait aimés pour leur manière insolite et
expressionniste rappelant les cabarets Berlinois d’avant-guerre. Le
dérisoire sous toutes ses formes fait actuellement un retour en force
dans la chanson française. Sans doute un signe des temps. Peut-être
une influence du dérisoire politique. Mais au moins ici, le dérisoire,
qu’il soit pathétique, mélancolique et lyrique ou léger,
démystificateur et équivoque, reste
poétique et raffiné...Ils écrivent textes et musiques.
Morgan et Yann chantent et jouent du piano, Yann est également
responsable des arrangements et des synthés,Christophe joue du
“violoncelle à bruits”.
Depuis à peine quatre ans, ils ont brûlé les étapes et les planches de quelques Festivals
(Vaux le Pesnil, Bray sur Marne, le Tremplin de Franconville, le Chorus
des Hauts de Seine,les
Francofolies de La Rochelle, le Trans’Arts de Chaville). Il faut
féliciter le Café-Concert Ailleurs de les avoir plusieurs fois
programmés, nous permettant ainsi de les découvrir. Nous avons eu aussi l’occasion de parler de
leur CD dans notre numéro de décembre dernier et évoqué
quelques traits de leur humour musical qui n’aurait sûrement pas
laissé indifférent Erik Satie. Et je crois qu’on n’a pas fini de
parler d’eux.
M.V. ( Mars 1998 )
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