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Jean-Pierre
Réginal ♫ |
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(Dans le cadre d'une veillée de soutien à
Chant'Essonne).
Auteur-compositeur-pianiste,
il pourrait en tant qu’interprète être un descendant de Gibert Bécaud.
Une grande richesse d’inspiration. De beaux mots tendres... et de
l’humour à revendre.
M.V. (Mars 1999) |
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"Jean-Pierre Réginal ou l'évidence du
talent."
Jean-Pierre est un ami, et qui plus est, un ami de longue date. J'ai de
bons amis qui n'ont pas de talent et avec eux tout est simple. Avec un ami
qui en a, et en ce qui concerne Jean-Pierre il en a et pas seulement du
talent!, cela me pose des problèmes tant ce talent est devenu pour moi
familier. J'ai du mal à en faire l'analyse.
C'est la même chose pour plein de gens avec leurs vedettes préférées:
allez donc leur demander pourquoi ils les aiment, ils répondront: c'est
parce qu'ils sont bien, ou beaux, ou très bien, ou les meilleurs, sans
pouvoir détailler, analyser leur jugement. Cette façon d'argumenter sans
argument arrive en général dès qu'il y a EVIDENCE!
Aussi voilà ce que ça donne: mon ami Jean-Pierre écrit de très bonnes
chansons, bons textes, bonnes musiques, il s'accompagne très bien au
piano, il chante bien, il est dynamique, il est sympathique. Chaque fois
qu'on va l'écouter chanter où qu ce soit, on passe une soirée
formidable! Vous parlez d'une critique! Pour faire mieux, je vais piquer
dans son dossier de presse quelques bouts de phrases que j'atteste vraies
et que je fais miennes: "humour... Emotion à fleur de peau... On ne
s'ennuie pas un seul instant..." "C'est un artisan de la
chanson..." "De la bonne chanson estampillée du sceau du
classicisme: indatable..."Une voix qu'on n'oublie pas..."
"un monsieur de la chanson qui mérite votre oreille et votre soirée..."
"jolies valses et tempos swingueurs..." "Un vrai talent...
Un orfèvre..."Force, conviction, aucune mélancolie... Touchant par
délit de sincérité..." Ses chansons sont de véritables
bijoux..." "Capable de s'imposer aux oreilles les plus blasées..."
"Ses belles chansons familières comme des copains...".
J'ajouterai qu'il a déjà plu aux Chant'Essonniens il y a bientôt 3 ans.
Quel défaut peut-il donc avoir? Aucun? Mais si voyons, il en a un: il a
du talent!
M.V. (Juillet-Août1996) |
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Xavier
Renard ♫ |
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"La
Belle équipe familiale"
Xavier Renard “envoie ses rêves et ses idées sur Internet ” mais se
demande “qu’est c’qui restera quand on sera vieux, un écran vidéo,
un jeu, que restera t-il de nos vies, de nos amours pour la planète, et
qu’est c’qu’elle a sa vie de courir comme les chevaux alors qu’il
court à n’en plus finir au fil des artères, pieds dans la poussière”.
Ainsi chante, au gré de son inspiration galopante,
Photo Francis Vernhet
Xavier, lequel, outre
la chanson, fait l’artiste peintre, lorsqu’il ne dépeint la vie des
gens et ce monde qui tourne de travers.
Avant dernier d’une famille nombreuse de six enfants faisant de la musique, il
s’y intéresse également. Mais après avoir passé son bac, le voilà
diplômé aux Beaux Arts, puis professeur d’art plastique à 24 ans.
Mais musique et chansons taraudent le jeune homme qui se lancera, tout en
gardant son métier, dans l’aventure du spectacle avec son frère
Emmanuel qui l’accompagnera à la guitare. Ils font alors de la chanson
Latino-Américaine, mais Xavier chantera bientôt ses propres chansons et
obtiendra plus d’un succès, ce qui l’encouragera à persévérer.
Prix du meilleur texte à “L’Ecluse d’or” de Saint Malo avec “Le
phare”, il enregistrera, chez SIAM Productions, en 1994, un CD 3 titres
“Quelques mots de Saint Malo” qui deviendra le support officiel du
grand rassemblement Malouin. Devenu Breton malgré lui, notre Parisien
sortira en 1996 un CD 11 titres, toujours chez SIAM Productions, “Trop
petit la terre”. De scène en scène, Xavier Renard qui s’accompagne
aux guitares acoustiques, à l’harmonica et au bouzouki Irlandais,
peaufine ses chansons puis sort un 2 titres “Internet” et “Homme
debout” avec un son plus acoustique, toujours accompagné par son inséparable
frère Emmanuel Renard aux guitares, flûtes, clarinette, dobro et au
chant, avec également d’autres musiciens qui le suivent aujourd’hui,
c’est à dire Sophie Lechaux au chant, siku, flûtes et percussions,
Christophe Lechaux à la guitare basse et Philippe Ferreira à la
batterie, percussions et chant. Tout cela, avec un côté familial,
fonctionne admirablement bien.
Certains comparent Xavier Renard à Souchon, c’est effectivement flatteur et mérité
pour ce grand garçon servi par une voix porteuse de belles promesses, il
possède également une jolie plume poétique et une palette (normal pour
un peintre, non ?) de textes où ne chantent pas que la brise océanique
du côté de Saint Malo ni ses inquiétudes et interrogations sur le sort
de notre planète qui ne tourne pas rond.
Xavier Renard, qui a pour la chanson une véritable passion, reconnaît devoir
beaucoup aux frères Daniel, producteurs de SIAM, lesquels lui ont permis
d’aller au bout de ce qu’il voulait entreprendre. Xavier Renard est
d’ailleurs sur le point de sortir en février un nouveau CD de 4 titres,
toujours chez SIAM Productions, bien entendu, en compagnie de sa belle équipe
familiale de musiciens.
J.R. ( Février 2001)
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Nicolas
Reggiani |
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Il faut avoir vu Nicolas Reggiani interprétant " l' idiot ",
" l 'insomnie ", ou " le crachat " ce texte de Léo
Ferré. Avec une force d’interprétation émotionnelle peu
commune, ce jeune homme à la longue silhouette a quelque chose de
troublant, de touchant, voire inquiétant parfois, tout en étant par
ailleurs drôle ou tendre, de ce timbre de voix profond et chaleureux
qu’il distille en se donnant entièrement à son public avec une folle générosité.
On ne sait si on doit rire ou pleurer et l’émotion nous gagne souvent.
Voilà
Photo A-M Panigada
un interprète original, digne petit fils de Serge Reggiani et de
son père Stéphan disparu malheureusement trop tôt et dont les chansons
ont inspirées Nicolas. Déjà tout gosse, il chantait pour s’endormir,
il chantera d’ailleurs un peu partout comme ça, continuellement.
Nicolas apprendra la mécanique,
deviendra mécanicien puis comédien, il prendra des cours pour devenir
chanteur grâce à la rencontre du pianiste Claude Rogen. Après quelques
hésitations, il se lancera six ans plus tard dans le tour de chant,
accompagné justement par Claude Rogen au piano, il se crée un répertoire
personnel, d’abord avec les chansons de son père Stéphan Reggiani,
puis des chansons peu connues d’auteurs très connus comme Vian,
Lapointe, Ferré, plus des chansons originales signées par ses amis
Jacques Bally, Fabrice Pilette, Jean Mauzac. Suite à d’autres
rencontres musicales telles que Giovanni Mirabassi, pianiste et Pierre-Stéphane
Michel, contrebassiste avec lesquels il travaille la couleur musicale et
les arrangements du récital, ils formeront un trio de belle facture. Dorénavant
ils tournent ensemble et après avoir fait les Francofolies de La Rochelle
en 98, les concerts ne se comptent plus.
Digne descendant d’une famille artistique, Nicolas Reggiani fait partie de ces
jeunes interprètes talentueux qui valorisent les textes de qualité
J.R. ( Novembre 2000)
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Denis Reynaud |
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“Porte parole des auteurs compositeurs”
«Je chante pour passer le temps» écrivait Aragon que Ferré avait mis en
musique, peut-être est-ce le cas de Denis Reynaud qui chante depuis un
certain temps, sans prétention, ne se prenant pas pour un artiste
professionnel, et qui chaque fois à écouter les autres « vit le
jour des merveilles ».
Ce passionné est d”eux et celles qui pourraient chanter les auteurs compositeurs
d’aujourd’hui et pas seulement les célébrités d’hier, car il y a
bien des talents dans l’écriture et la composition ; pour Leprest,
déjà pas mal interprété, qui fait presque office d’exception,
combien d’autres sont ignorés et ne sont que les propres interprètes
de leurs textes et musiques. Alors, de temps en temps, Denis Reynaud
s’en va décrocher sa gratte (guitare) et va porter la bonne chanson où
l’on veut bien qu’il chante ; à l’occasion, il emmène un
accompagnateur, l’excellent accordéoniste Christian Bassoul, et puis
dans un tour bien ficelé, ce grand garçon d’un abord sympathique, de
sa belle voix au timbre grave et chaleureux, s’en va interpréter des
chansons de Ferré, Brassens, Lavilliers, Higelin, Caussimon, mais aussi
François Béranger, Michel Bühler, Allain Leprest, Louis Capart et bien
entendu Alain Aurenche ; et vous entendrez peut-être pour la première
fois le nom de Michel Tonnerre ou Pierre Haralembon qu’il vous fera
connaître en les interprétant. Il aimerait d’ailleurs faire tout un
tour de chant avec des chansons de Michel Tonnerre. A suivre !
Denis Reynaud fait partie de
ces gaillards, j’en connais peu, qui savent se mettre au service des
auteurs compositeurs, de ceux et celles qui écrivent bel et bien. Amateur
dans le bon sens du terme, il chante pour son plaisir et si cela fait
plaisir aux autres ! Alors ne nous prive pas, Denis, d’interpréter
cette bonne chanson qui poétise au fil de nos jours et dont tu es le
porte parole fidèle.
J.R. ( Février 2003)
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Pascal Rinaldi
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“L'inconsolable besoin de chanson”
Il est des artistes ignorés du plus grand
nombre et qui sont pourtant des grands auteurs de la francophonie, des poètes
sensibles, de ceux qui nous touchent à la première écoute parce qu'ils
nous parlent des doutes, des tentations, des bonheurs et des difficultés
d'être qui sont les siennes et les nôtres. Il faut le dire, Pascal
Rinaldi possède un immense talent que l'on tarde à reconnaître. Et pour
cause, comme dirait son ami Kent : "Le savoir-faire, le talent, la
sensibilité, tu as tout ça ! Alors pourquoi tu ne passes pas à la télé
? Tu vaux mieux que les chanteurs qu'on y voit ! C'est justement là que ça
coince. On a jamais autant aimé la médiocrité. Pourquoi tu t'évertues
à faire du beau quand faire le beau suffit pour la gloire industrielle?
Et pourtant, l'ami Rinaldi, s'est déjà
brillamment illustré en obtenant à 16 ans un prix littéraire de poésie.
Pour ce qui concerne la chanson, il fut lauréat du premier prix du
concours de la Chanson française à Montreux en 1978, a fait les premières
parties de Debronckart, Catherine Sauvage, Moustaki, Bachelet, Reggiani,
Brigitte Fontaine… Il a représenté la Suisse au Festival mondial de la
chanson au Québec en 1991 et au Gala de la chanson francophone au Sénégal,
en 1994. Côté disques, il réalise "Squatter de cœur" en 1987,
"Sékilom" en 1990, "Retour à l'innocence" en 1992,
"Gémo" en 1995, "Le diable par la queue" en 2000 et "L'inconsolable besoin de consolation" en 2002.
Libraire de formation, homme
de plume et de lettres, Pascal Rinaldi est un artisan des mots, mieux, un
orfèvre qui aime ciseler couplets et refrains pour nous faire partager sa
sensibilité à fleur d'âme et de peau, sa générosité et son humanité
nourrie du doute et de la fragilité. C'est avec son dernier album que nous
avons découvert celui qui, après avoir tiré "Le diable par la
queue", entre les vagues de ses "40èmes rugissants"
et une réjouissante humeur libertine, nous offrait un disque plus grave,
marqué par les blessures intimes, et cette "Inconsolable besoin de
consolation" qui donne son titre à l’album. De "Merde
à la mort " et son chant de combat à l’incitation à jouir de
la vie, à s’aimer ici et maintenant ("Il faut qu’on se touche
"), de ces "Zones de turbulences" où tout valdingue
à la mélancolie de cette "Belle indolence", entre ce cri
tragique contre l’insoutenable et cet appel à l’amour comme seul
salut, le disque reste marqué par cette urgence à vivre, à aimer face à
ces gouffres, ces abîmes qui nous entraînent. Mais Pascal est aussi homme
d’humour et d’ironie ("Toujours les mêmes ", "Des
billes et des balles "), ou de tendresse ("Un os de
seiche, un caillou blanc ") qui, entre ballades élégantes,
musiques métissées et rythmes chaloupés, illustre ses textes par un
travail musical remarquable : Voilà un artiste en pleine maturité dont le
propos intimiste, qui va du singulier vers le pluriel, touche par sa
profonde humanité. A découvrir absolument ! Qu'il y soit seul ou
accompagné, cette drôle de "luciole" illumine la scène.
F.P. ( Décembre 2006)
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Mathieu
Rosaz ♫
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J’ai du voir pour la première fois sur scène ce
grand garçon sympathique et élégant à la fois, dans le groupe des
“Stylomaniaques” qu’avait monté Claude Lemesle, c’était alors
sur la scène du Théâtre du Sentier des Halles, et je l’avais
particulièrement apprécié quelques années plus tard lors d’une représentation
du spectacle hommage à Barbara qu’il avait présentée avec Agnès
Ceccaldi et Ulrich Corvisier, un trio de qualité au Pari’s Aller
Retour. Par la suite, j’avais assisté à son tour de chant ou il
interprétait ses
Photo
X propres chansons plus quelques reprises. Mathieu Rosaz
m’avait alors fait forte impression, autant à l’écoute des textes de
ses chansons que par la façon de les interpréter à son piano, de son
joli timbre de voix avec une sorte de langueur mélancolique et
nostalgique, mais aussi des pointes d’humour et quelques zestes
d’insolence que soulignent des portraits incisifs quand ce ne sont des
élans de tendresse, une tendresse dont il se pare volontiers à travers
une chanson qu’avait créée Bourvil.
Né à Paris, ce jeune homme d’origine Savoyarde,
après quelques études qui l’ont menées au bac, est entré au studio
Alice Donna dans l’atelier d’écriture de Claude Lemesle en l’an 94.
C’est en octobre 96 qu’il donne un tour de chant humoristique “ La
chose qui arrive ” dans certains cafés chansons de Paris, il
suivra par la suite certains stages à l’Actor Studio de Paris afin de
se perfectionner pour le théâtre et le cinéma. C’est en janvier 98
qu’il crée la pièce musicale “ Les confessions de Frère
Mathieu ” écrit et joué lui même au Bec Fin. Le spectacle sur
Barbara avec ses amis Agnès Ceccaldi et Ulrich Corvisier dont je vous
entretenais auparavant fut joué non seulement à Paris, mais en province
également entre novembre 98 et mars 2000. Entre temps, Mathieu Rosaz
obtint le Prix du Public et Prix du Jury au Tremplin “ Vive la
Reprise ” organisé par le Centre de la Chanson au Théâtre de
Vanves, et le prix d’Interprétation lors du Concours Utopie 99 à Besançon,
enfin, il a participé aux ateliers d’écriture d’Allain Leprest. Du
mois de mars au mois de mai 2000, il donne plusieurs concerts de
compositions originales et de reprises au Théâtre des Déchargeurs-La
Bohème, et à l’Espace la Comédia.
Un Mathieu Rosaz dont Valérie Lehoux dit dans Télérama
que “ n’en déplaisent aux faiseurs de modes et aux
programmateurs de stations branchées, il reste de jeunes interprètes
pour aimer une chanson traditionnelle et intemporelle. Mathieu Rosaz est
de ceux-là. D’une voix haute et juste, il chante avec la même
conviction les grandes dames (Barbara, Anne Sylvestre) ou son propre répertoire.
Ajoutez à cela une aisance scénique remarquable et un sens inné du
spectacle ”.
Quand à moi, j’ajouterai : arrêtez
vous sur l’image de ce garçon là devant son piano noir
Photo X
qui résonne
sous ses doigts qui effleurent ou martèlent les touches blanches et
noires avec une bonne dose de sensibilité et un certain charisme, c’est
pour ça qu’il vit, pour ces secondes là, en interprétant ses chansons
auxquelles il donne le meilleur de lui même.
J.R. ( Novembre 2000)
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Gilles Roucaute ♫
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Gilles Roucaute
“compagnon” de la chanson
S’il vous est arrivé de rentrer un soir, au cours de ces deux dernières années,
dans un de ces bistrots parisiens, bars à vins et à chansons, cave voûtée
et enfumée ou restaurant se changeant en cabaret, lieux parfois
inattendus où se produisent devant un public plus ou moins attentif et
discipliné quelques chanteurs débutants venus y faire leurs premiers
pas, vous avez peut-être croisé l’ami Gilles. Il y faisait là son
apprentissage en réalisant son "tour de France", son parcours
initiatique. Et s’il n’était pas campé derrière le micro, on
Photo JM
Plume
pouvait le retrouver en spectateur respectueux et attentif au travail des
autres.Pour lui la chanson
est d’abord une passion, un artisanat, un véritable
"compagnonnage". J’ai encore en mémoire cette scène ouverte
improvisée au Bar du festival de La Neuvelle. Gilles y chantait en
compagnie de Bernard Joyet et de Gérard Pierron. Jamais cette idée
d’une transmission d’un savoir-faire ne m’avait paru aussi forte et
présente que lors de ces échanges pleins de générosité entre ces deux
aînés et ce jeune artiste.
Mais
qui est donc ce grand gaillard, à la fois discret et chaleureux. C’est
à la maternité de Montréal qu’il voit le jour. Cet épisode québécois
ne durera que peu de temps, on le retrouve ensuite à Marseille puis au
fil de ses études ou activités professionnelles en Bretagne, Pologne et
Savoie. Il voyage de Brest à Annecy en passant par Poznan pour finalement
jeter l'ancre à Paris. Gilles Roucaute prend d’assaut (pacifiquement
j’entends) la capitale et décide de tenter l’aventure de la
chanson. 
Premières
scènes, avant l’équipée parisienne, en Savoie où il s’illustre la
plupart du temps en compagnie de ses amis de l’association "A fleur
de mots" : le Café des Arts de Grenoble en première partie de
Laurent Berger, la Guinguette à Fontaine avec Laurent Berger et François
Gaillard. En région parisienne, on pourra l’entendre dans de multiples
lieux : Les Uns et les Autres, La Balle au bond, Le Baiser Salé, le
Marilou's bar, l’Attirail, Le Torticolette, La Miroiterie, le Polclub,
Le Magique, L'Abracadabar, le Pain et les Roses, le Bistrot Blanc, L'Orient
Express et aussi le Picardie Photo A-M Panigada
et le Forum Léo Ferré. Il fait en outre
quelques tournées en Provence, retrouve sa ville de Marseille et, pour
quelques dates, tente une incursion en Suisse. De festivals off (Hautesrives,
Barjac) en concours (Prix de création de chanson à Utopia 2002) en
passant par les ondes de Fréquence Paris Plurielle, Aligre FM et
France-inter (en notre compagnie), Gilles a fait son éducation de
chanteur à défaut de faire celle de ses chansons. "Allez éduquer
des chansons ", dit-il, "leur apprendre la politesse, les
bonnes manières chansonnières. Ca ne se laisse pas faire, une chanson à
personnalité."
Nourri
de ces expériences, c’est avec une belle assurance et un solide bagage
de couplets que l'artiste se produit maintenant en scène, accompagné par
son ami et guitariste François Verguet. A force de jouer, d’expérimenter,
de se confronter à toutes sortes de publics, ces deux compagnons ont élaboré,
rodé, peaufiné des chansons de belle facture tant par les mélodies que
par l’écriture, tour à tour ironiques, sensuelles, tendres ou
mordantes, pamphlets sociaux, portraits sensibles ou peintures d'époque.
Son
premier disque auto produit nous donne un aperçu bien trop bref du
travail de cet infatigable colporteur de refrains. Qu'il se fasse
porte-parole d'un certain hédonisme ("Quand le soleil reviendra
"), prête sa voix à la Seine, brosse l'inquiétant portrait
d’un "Saltimbanquier ", ironise sur la vente d'armes
("Mourir Français ") ou se penche avec tendresse sur
trois kilos cinq de vie naissante, chacun de ces premiers pas laisse une
empreinte. Sur scène comme dans la vie quotidienne, Gilles Roucaute fait
preuve de sincérité et de générosité. Avec sa voix grave et
chaleureuse, des textes foisonnants et imagés, la justesse des mélodies
et la richesse des accompagnements à la guitare de François Verguet, ce
véritable "compagnon de la chanson" sera en ouverture de cette
soirée d’hommage à Brassens, la meilleure preuve que la chanson de
parole est encore et toujours
bien vivante.
F.P. ( Janvier 2004)
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Annick
Roux |
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Sur la place "Blanche"
Comment ! Ça tourne
pas rond, me dites-vous ? N’en croyez rien, je vous répondrai
qu’un tel spectacle, ça tourne drôlement rond. Ah ! Pardon, oui,
c’est vrai, “ Ca tourne pas rond ”, c’est bien le titre
du spectacle sur Francis Blanche que nous présente Annick Roux. Un
spectacle rondement mené, il faut bien dire, par cette femme à la verve
explosive qui nous fait rire et nous émeut tout en nous faisant rêver
avec les textes et chansons de ce “p’tit gros” fabuleux qui savait
Photo X
artistiquement tout faire (acteur, homme de radio, inventeur de canulars
radiophoniques, poète, comédien, auteur de chansons et j’en passe)
lequel nous a laissé de fabuleux écrits et un grand nombre de chansons.
Qui, mieux qu’Annick Roux,
avec sa fantaisie et son sourire éclatant, pourrait nous concocter pareil
récital ! C’est aussi la seule femme qui ait osé présenter tout
un spectacle de sketches et chansons de Francis Blanche.
Comédienne réputée, on a
pu la voir sur les planches aux côtés d’artistes tels que Jean Le
Poulain, Robert Hirsh, Bernard Blier, Roger Pierre au cours de différentes
pièces de théâtre. Elle a été dirigée par les plus grands metteurs
en scène, fut Frosine dans l’Avare, a interprété Ionesco, Garcia
Lorca…, a créé pour la Comédie Française le rôle de Julie
Follavoine dans “On purge Bébé” de Feydeau, mis en scène par
Jean-Christophe Averty avec qui elle a travaillé à plusieurs reprises à
la radio, notamment dans “Les Cinglés du Music-Hall”. On l’a vue
aussi dans d’innombrables téléfilms et feuilletons ; enfin, dernièrement,
elle est partie en tournée jouer “Les Joyeuses Commères de Windsor”
de Shakespeare aux côtés d’Annie Cordy et Patrick Préjean.
Concernant le spectacle de
Francis Blanche, elle l’avait crée “Au Loup du Faubourg” avant de
le présenter “Aux Uns les Autres”, au “Théâtre Mouffetard”, à
“L’Européen”, à “La Fête de l’Huma” et lors du dernier
“FestiVal de Marne”.
Je me souviens d’une émission
radiophonique, un spécial Francis Blanche au cours duquel j’avais invité
Annick Roux en compagnie d’André Pousse, ce titi parisien à l’accent
impayable, ancien coureur cycliste devenu impresario de vedettes,
directeur du Moulin Rouge, puis acteur de cinéma, Zappy Max, ex-chanteur
de l’orchestre Ray Ventura, puis animateur sur Radio Luxembourg, créateur
entre autre du célèbre “Quitte ou Double”, enfin, Lucie Dolène,
chanteuse comédienne, laquelle fut la femme de Jean Constantin. Tout ce
joli monde avait évoqué Francis Blanche qu’ils avaient bien connu, et
ce fut un joyeux moment de franches rigolades et d’anecdotes
savoureuses.
Annick Roux, il faut la
connaître, elle est dans la vie de tous les jours une personne des plus
sympathiques, d’une folle générosité et d’une réelle simplicité,
c’est la gentillesse même, et, avec elle, on ne s’ennuie pas. Mais
allez donc la voir sur scène dans “ça
tourne pas rond”, c’est grandiose, désopilant, émouvant et décapant.
Accompagnée magistralement au piano du pauvre et à l’accordéon du
riche par Jean-Yves Mullatier, Annick Roux, avec ses yeux pétillants de
malice, son joli minois, son côté fantaisiste, sa drôlerie, son ingéniosité
et beaucoup de tendresse, interprète chansons et textes de Francis
Blanche d’une façon sublime et époustouflante avec un talent qui ne
s’apprend pas. Voilà un spectacle anti morosité. Alors, si vous aimez
Francis Blanche, vous adorerez Annick Roux.
J.R. ( Décembre 2001)
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Stéphane
Roux ♫ |
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"Un peu de poésie, et beaucoup d’énergie"
Nous avons rencontré pour la première fois ce jeune et fougueux chanteur à
Avignon, au Subway, lieu éphémère de rencontre et de spectacle, petite
scène improvisée où se côtoyaient joyeusement artistes et amateurs de
chansons. Il y présentait son spectacle entre celui de Mériem Gabou sur
Piaf, celui de Marie
Photo A-M Panigada Chasles sur Brel et celui d’Allain Leprest plus
tard dans la soirée. Avec de telles fées penchées sur son berceau, il y
avait de quoi donner des ailes à ce jeune auteur et interprète.
Danseur, acteur et chanteur, Stéphane a commencé sa formation de 1989 à 1995 au
conservatoire d’art dramatique d’Avignon sous la direction de Pascal
Papini et de Louis Beyler. Il fut aussi l’élève de Bernard Kesslair
et, pour le chant lyrique, de Suzie Bonnet. En 1995, il rejoint Paris et
le conservatoire du 7ème arrondissement avec Daniel Ajoret et
Jean-Pierre Annet, tout en suivant des cours particuliers de chant avec
Michelle Agsen selon la technique de la “voix royale”. De retour à
Avignon, il participe au stage des “Hivernales”.
Parallèlement, Stéphane crée un premier trio intitulé “Un peu de poésie”. Ses
premiers tours de chant sont en majorité composés d’œuvres tirés du
répertoire : Boris Vian, Gainsbourg ou Nougaro, de poèmes récités
de Cocteau, Desnos ou Baudelaire et de ses premières compositions comme “Les
funérailles de l’éléphant”, un titre fétiche que l’on
retrouve dans son dernier CD, représentatif du style de Stéphane, un
mariage tonique de jazz et de chanson française. Son spectacle s’étoffe
peu à peu avec l’apport d’autres musiciens pour une représentation
à l’opéra d’Avignon et une tournée dans le Vaucluse, la Drôme et
les Bouches du Rhône. On le retrouve plus tard, à plusieurs reprises au
Cloître des Carmes dans cette même ville des Papes où il organise un
festival et se produit en 2000 aux côtés de Christophe Bonzom, Romain
Didier et Allain Leprest. Une brève incursion parisienne sera
l’occasion de deux passages au Théâtre de Ménilmontant et au
Limonaire.
Sans oublier de rendre hommage à ses inspirateurs (Gainsbourg, Vian, Brel,
Nougaro), Stéphane s’attache maintenant à présenter ses propres
compositions imprégnées pour une part de son séjour parisien, de sa vie
trépidante (“Métropolitain”)
ou des ambiances chaudes et colorées de son quartier d’adoption (“Belleville”).
Il jette aussi un regard ironique sur le monde
actuel, la politique avec “Je n’ai rien fait” ou l’écologie
(“ Heau ! ”).
Acharné de travail, enthousiaste, débordant de vitalité et d’énergie,
Stéphane défend ses chansons avec une grande expressivité et une impétuosité
toute “méridionale” qu’il a appris peu à peu à dompter. Passant
d’une formation de six musiciens à un duo piano voix, c’est avec un
nouveau spectacle en compagnie du jeune et talentueux pianiste, Jean-Sébastien
Bressy qu’il se produira le 10 mars pour nous faire goûter “un peu de
poésie”.
F.P. ( Mars 2001)
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Isabelle
Rouyer |
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"Coup de Pouce
à Isabelle Rouyer"
Isabelle met en musique les très beaux
textes d'Yvonne Nègre qu'elle a rencontrée en 1992. Son interprétation
vocale est à la mesure de la qualité des chansons. Formée dès l'âge de 4
ans au piano, à la danse à 7 ans puis au théâtre dès l'adolescence, elle
attendit de passer à l'âge adulte pour travailler sa voix et se présenta à
différents concours, remportant ici et là des prix. Prix de la poésie et
de la chanson, prix de composition. Elle suivit dans la saison 95-96 les
cours de Christian Dente aux Ateliers Chansons de Paris et en 96-97 un
stage avec Romain Didier. Son professionnalisme est donc extrêmement
récent, mais prometteur, concrétisé jusqu'à présent par des récitals au
Théâtre de la Mainate et le café-concert "Les Uns les Autres". J'ai dit
dans le dernier bulletin combien son dernier CD m'avait séduit et mon
envie de la voir sur scène. Notre ami Jean ferrat n'a pas manqué de la
remarquer et lui a envoyé des lettres d'encouragements à plusieurs
reprises. Ajoutons que son auteur, Yvonne Nègre a depuis ces 7 dernières
années cumulé prix du manuscrit, grand prix de poésie classique, prix du
sonnet dont une médaille d'argent à Paris en 93. Une collaboration qui
risque d'aller loin! Terminons par un extrait de son texte de
présentation:
"Jusqu'au bout de la nuit, jusqu'au bout du monde, jusqu'au bout du
voyage...Isabelle rêve. L'amour, l'enfance et les saveurs de la vie font
vibrer sa voix cristalline, L'injustice, la mort et la folie des hommes
font gronder sa voix chaude. Isabelle rêve à belles voix. Mais quand la
voix d'Isabelle devient cri, cri de douleur ou bien cri d'espérance, nous
demeurons sans voix. Ecoutez, rêvez, vibrez...Isabelle nous offre un
moment de rare émotion"
M.V. (Avril 1997)
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Royal Goulasch
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"La recette du Royal Goulasch"
Voilà une
savoureuse recette, née en 2002, prenez un accordéoniste (Nicolas Arnoud
et un guitariste (Matthieu Ridolfo), faites leur chanter quelque temps des
reprises, incorporez un percussionniste (Aymeric Boisset) et mélangez
quelques mois. Rehaussez le tout d'un clarinettiste (Patrick Sainton),
vous obtenez alors un "Royal Goulasch". Servez accompagné d'un
chanteur au piano (Max de Jong) et d'un saxophone soprano (Jacques
Guilbert).
C'est cette délicieuse alchimie qui fait la saveur de ce
jeune groupe de Villebon dans l'Essonne (des voisins). Depuis leur création,
ils ont foulé quelques scènes des plus petites aux presque grandes, de
bistrots en cabarets (L'attirail, Le Bagdad Café…) en festivals
(Guinguettes de l'Yvette, Festivox, Régal'ta zique !). Ils ont réalisé
leur premier album auto produit lors d'une résidence à la MJC de
Palaiseau, ce qui ne les empêche pas d'aimer encore et toujours l' itinérance
comme en avait témoigné leurs périples estivaux en 2003 et 2004, de
Bretagne en Dordogne, de la Suisse au pays cathare. Sur toutes ces scènes, la recette de ce Royal Goulasch a séduit,
les amateurs de chansons
drôles, réalistes et fantaisistes alliant rythme et poésie.
Un bien savoureux menu que ce Royal Goulasch qui nous offre
un cocktail de musiques festives, baptisées un peu hâtivement swing ou
rock-musette mais qui plus subtilement prennent des allures de musique
foraine ou de cirque, des accents slaves, qui viennent relever des textes joyeux, ironiques et critiques ou l'humour croise la
fable sociale. Les propos de ce groupe, signés Nicolas, Matthieu et Max
sans se prétendre de la "grande chanson à texte", sont poétiques
("La petite reine"), plaisants, jouent habilement des
mots ("Tuba") tandis que leur message, avec légèreté
et fantaisie, sait se faire dénonciateur de nos renoncements, nos
faiblesses, nos lâchetés ("On est con", "La
chanson du salaud").
Mais
l'essentiel attrait de cette formation tient surtout dans leur énergie, celle qu'ils savent déployer
sur scène, comme en témoigne leurs apparitions en première
partie de La Rue Kétanou ou des Escrocs. Voilà donc de jeunes auteurs,
compositeurs et interprètes qui savent habilement monter la mayonnaise. Festif, vif, plein de fraîcheur et de dynamisme, un bon hors-d'œuvre
pour le plat de résistance qu'est Jamait. Bon appétit !
F.P. (Juin 2005)
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La
Rue Kétanou ♫ |
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"Au carrefour de la célébrité"
LA RUE KETANOU n’est pas à la rue depuis q’ils tiennent le haut du pavé
d’une chanson d’expression française qui se veut populaire, et,
s’ils ont transformé le trottoir en salle de spectacle, ils
n’oublient pas ces bistrots qu’ils écument avec “ces comptoirs qui
ont d’lagueule et l’allure d’un boul’vard”. Les jeunes
de LA
RUE KETANOU nous font fête, et sur les chemins de leur bohème, ils ont
croisé le bout du monde. Saltimbanques de notre temps, ces joyeux drilles
ont fait pousser dans les rues une ribambelle de chansons en allant comme
ils précisent vous “présentationner” des mots dans leur grande vente
aux enchères. Musiciens et chanteurs à la fois, Mourad Musset et Olivier
Leite, tous deux guitaristes et percussionnistes, et Florent Vintrignier,
accordéoniste et guitariste, écrivent eux même leurs chansons entraînantes,
festives et poétiques avec des inspirations tzigane ou musette
gouailleuse. Les chansons, ils les dédient à des amis de rencontre, et
n’oublient pas de saluer les lieux où ils ont fait leurs premiers pas.
Il y a six ans qu’ils se sont rencontrés, dans une compagnie de théâtre
en banlieue parisienne. Dans la rue, de trottoirs en terrasses de café,
ils ont commencé la musique afin de payer leur voyage dans le Sud, en
Bretagne, en Vendée, en Bourgogne et jusqu’à New York, la rue était
à eux. Tout s’est enchaîné alors rapidement à travers les
rencontres, les concerts. Puis ils ont sorti un album “En attendant les
caravanes” en signant chez Yelen-Sony. Ils ont fait la première partie
de TRYO, puis ont tourné dans des salles importantes en province. A
Paris, on a pu les voir dernièrement Photos
A-M Panigada
au Glaz’art durant trois soirs, au
Divan du Monde dans l’émission de Foulquier “Pollen” et lors des
Chorus des Hauts de Seine à Sceaux.
LA RUE KETANOU, c’est une chanson de qualité qui s’exprime en toute liberté,
en toute fraternité, sans racisme ni frontières. Il faut les avoir vus
devant un parterre composé en majorité d’une belle jeunesse qui chante
et frappe dans les mains, mais cette chanson-là s’adresse aussi à un
vaste public, car elle n’a pas d’âge, si ce n’est l’âge de LA
RUE KETANOU, baptisée depuis peu et en route vers la célébrité pour
mieux nous enchanter.
J.R. ( Avril 2001)
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Bruno Ruiz ♫ |
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L’impératif de vie
Exercice difficile
que celui de présenter Bruno Ruiz tant l'homme échappe aux
classifications et aux modèles du
spectacle vivant. Ce toulousain d’origine espagnole et aquitaine vit
dans la ville rose depuis plus de vingt cinq ans et multiplie les
aventures et les créations. Dans
la galaxie de la chanson et de la poésie, il est des étoile filantes,
libres, qui suivent leur route solitaire, sans concession avec comme seule
exigence la lucidité du regard porté sur le monde et sur les êtres,
avec l’écriture, comme seule urgence, comme une libération face à
l’angoisse d’un monde dévasté, pour dire la révolte et l’amour.
Depuis 1976, il mélange
performances poétiques, tours de chant, théâtre avec «La chanson que
je chante» en 1976, «Bonheurs» en 1979, «Voleurs de nuit»
en 83. On le retrouve au Printemps de Bourges, d’abord au tremplin en 84
puis sur la scène du Grand Théâtre en 85. Il s’illustre également
dans un répertoire de chansons d’amour de la Révolution Française en
89, forme un duo avec Yves Russet pour sept poèmes d’Andrée Chédid en
91, dans «Hommages» reprend avec lui a cappella des chansons
populaires. On le retrouve aussi comédien solo avec «Victor Soleil ne
s’endort pas» en 92, dans un spectacle ou s’articulent poèmes et
diaporama en 99 et tout récemment travaillant avec des enfants malades
pour affirmer avec eux qu’il sont «en vie».
Mais l’événement
phare de cette carrière atypique est la présentation, en 2000 au
Festival Chanson de Paroles de Barjac, de «Alta voz ou le mémorial
pour Antonio Ruiz delgado» écrit en hommage à son père, combattant
républicain pendant la guerre d’Espagne. Ce poème dit par deux voix,
la sienne et celle d’un ami Jean-Louis Trintignant porte la marque qui
est celle de Bruno Ruiz, beauté, engagement et humanité, lyrisme et
gravité.
Coté
disques, ce seront deux vinyles : «Bruno Ruiz» en 80,
«L’homme vigile» en 86 puis les CD : «les larmes de
Laurel» en 95, «Après» en 98 (sur lequel figure «Alta
voz») et «Nous» en 2001. C’est avec cet album que j’ai découvert
Bruno Ruiz et sa poésie rare comme un joyau, dans la pureté et la seule
force des mots qui roulent tels un fleuve puissant ("Thalweg”) qui gronde chargé de vie, de larmes et
de cris, de peurs, d’espoirs, de rêves et d’utopies. 
Bruno
Ruiz nous appelle à signer d’autres mots, libres, à dessiner
d’autres arcs-en-ciel , à désarmer la larme en nous (“Soyez
beaux”), à vivre de nos actes d’amour (“Nous”), à bâtir
aujourd’hui des “cathédrales sans Dieu” pour rester des “hommes
debout”. Parfois aussi, le regard de Bruno, loin de ces visions enfiévrées
et du tumultueux torrent des mots, s’apaise pour s’abandonner alors à
la seule tendresse dans de petits poèmes courts et concis. Avec son
nouvel album « Chant impératif » (voir la chronique
ci-contre), Il nous propose un florilège de poèmes courts, comme une
exhortation à vivre, à avancer, à s’élever, à aimer, à résister
aussi.
Avec,
au seul piano, le compagnon qu’est Alain Bréheret, Bruno Ruiz de sa
voix profonde et grave, nous ouvre la porte de son univers. Sobres, sans artifice, dépouillées, les musiques
installent les climats, soulignent les mots et laissent la place à la
seule puissance de cette écriture, sur laquelle plane parfois l’ombre
d’Aragon et celle de Ferré. Un auteur sensible, généreux et sincère,
«Homme vigile» infatigable gardien de nos lumières pour un monde sans
nuit.
F.P. ( Février 2004)
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Yves
Russet |
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Yves Russet, c'est rudement bien lorsqu'il
chante ses "Petites Lettres"
Cela fait juste un an que j’ai
reçu avec étonnement le 1er CD de ce jeune homme qui n’était pour moi
qu’un inconnu de Toulouse. La critique que j’en ai faite ne tarissait
pas d’éloges quant à son univers et sa grande richesse poétiques, sa
voix convaincante, sincère et mélodieuse, sa capacité à donner aussi
bien force que douceur. J’ai pu constater par la suite que je n’avais
pas été le seul à avoir ressenti un “véritable enchantement”. Il
n’est que d’écouter cet autre Toulousain, Claude Nougaro, en parler:
“Son pia-mots, bref sa voix et ce qu’elle confie à l’invisible
oreille du silence donne à notre art mineur d’autres lettres de
noblesse”.
S’il est inconnu en Ile de France, Yves Russet
n’est cependant pas un débutant. Il tourne avec succès dans le
Sud-Ouest, accompagné depuis cinq ans par un excellent pianiste, Philippe
Gelda, et cette fidélité se traduit immanquablement par une connivence qui n’est pas étrangère à leur succès. En intitulant son récital
“Petites Lettres”, Yves Russet transforme chacun de ses spectateurs en
correspondant, et même en confident. Il les implique dans son lyrisme
retenu, dans sa générosité naturelle, dans sa force poétique évidente.
les critiques des journaux, relatant
ses tours de chant ou récitals dans les différents festivals ou centres
culturels où il s’est produit, sont unanimes pour voir en lui un futur
grand de la chanson. Pour mon compte, je sais que, même s’il n’arrive
pas à franchir les barrages médiatiques qui se dressent toujours devant
la qualité, il fait déjà partie des grands et que son talent est
indiscutable.
M.V. (Octobre 1997)
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