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Patrick
Valérian |
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"Balade à travers les chansons des années
39-45"
Le 26 mars 94, les Chantessonniens faisaient la connaissance de Patrick
Valérian dans un très beau spectacle sur Van Gogh, "La lumière
du silence". Il avait écrit des chansons magnifiques à partir
des lettres de Van Gogh à son frère Théo et il les interprétait d'une
voix superbe pendant que passaient des diapositives de tableaux de Van
Gogh qui illustraient remarquablement les chansons. Il remporta un grand
succès. Patrick est un travailleur infatigable. Outre le fait d'avoir écrit
le premier tome d'un ouvrage sur la chanson française(1) dans
lequel il témoigne de son érudition, il a depuis 2 ans monté un autre
spectacle thématique sur les chansons de films.
Cette année il nous étonne encore en nous apportant un autre spectacle
qu'il a constitué avec les chansons écrites pendant les années de la 2ème
guerre mondiale. Il connait le sujet! Il a fait son choix parmi quelques
265 partitions d'époque. Chants de résistants, de prisonniers ou de déportés,
de Radio-Londres. Il sait les présenter au premier ou au deuxième degré,
maître dans cet art particulier de savoir réaliser des cocktails d'émotion
et d'humour. Son spectacle du 8 juin coïncidera avec la sortie d'un livre
qu'il a écrit sur le même sujet et qui fait déjà autorité comme
document historique.(2)
M.V. (Juin1996)
(1) La Chanson Française - Tome 1 - de 1730 à nos jours
Edit. Proanima F - 13370 Mallemort
(2) Chansons et chanteurs des années noires (1939-1945) - même éditeur
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Michel
Valette ♫ |
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"
LE TEMPS DE LA SERIZE "
M.V. (Décembre 1999) |
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"Il
rêve, râle, rit et ose ..."
Cheveux neige, yeux lac, Michel Valette aime retenir l’attention; la
voix, même si elle “dépasse”, se fait tonnerre, velours, hargne,
tendresse.
Il rêve debout, étonné de “cet enfer où l’homme ne sait plus ce
que c’est qu’être heureux”.
Il râle devant la bêtise humaine, celle qui conduit à la perte du
genre. Il réitère sa foi en l’homo sapiens en un temps où dire “je
t’aime” devient un défi. Il rit, et devant ses yeux défile un
pudding flambé, réminiscence d’un giron où il apprit les valeurs
traditionnelles.
Michel Valette ose enfin penser à lui en se présentant à une place qu’il
réserve toujours à ses amis chanteurs.
Françoise Ducastel
"Vu à “L’arbre en scène"
Il s’avance, silhouette blanche, coiffée d’argent, dans un sourire au
charme indéfinissable où perce un regard droit, d’homme libre et d’enfant
émerveillé à la fois.
Et commence, soigneusement annoncée, une chanson,
la chanson...Et Michel Valette s’efface aussitôt, cédant la place à
la musique claire, aux mots de tous les jours, à la poésie qui s’en
élève, portée par la voix nette, maîtrisée par la scène. Michel
Valette est devenu ce qu’il chante.
Alors viennent la complainte ou l’exultation, les claques à la volée
ou les images très tendres, la jubilation du poète enchanté dans la
forêt des merveilles, la ritournelle d’une danse oubliée, la goualante
des humbles gens... La chanson est là, qui remplit et déchire tout l’espace,
où s’estompe et reparaît le contrepoint des trois musiciens. Michel
Valette, solide et sûr, est une présence sobre et puissante à la fois.
Ses gestes sont si justes, si mesurés, qu’on les remarque à peine,
tant ils vivent naturellement, comme une respiration. Sa sûreté en
scène est celle de l’homme de théâtre, au service du texte... et de
la musique.
Michel Valette est et sera toujours pour lui et pour les autres ce
sorcier, ce sourcier de la chanson, celui qui ”donne à chanter”
à nous-mêmes qui l’écoutons, comme jadis, à “la Colombe”, à ces
jeunes inconnus qui venaient gratter la guitare, noués de trac, à côté
du vieux zinc couronné d’un palmier de fer blanc, devant les verres
alignés sur les étagères, “en pente à cause des crues de la Seine”
(sic). “Ce qu’on sait faire, on le fait; ce qu’on ne sait pas
faire, on l’enseigne”,
disait paraît-il, Bernard Shaw. Parce qu’il fait ce qu’il sait faire,
en “artisan” comme il dit, Michel Valette le montre à tous ceux qui,
un jour, pourraient et sauraient en faire autant.
Jean Marchesson (8 Avril 1998)
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L'animateur de notre association en dehors de la
traditionnelle chanson d'entrée sur Chant'Essonne
qu'il interprète personnellement au début de chaque veillée, nous donne
trop rarement un tour de chant. Pour cette soirée "officielle",
il se devait de présenter au moins un extrait de sa prestation de
chanteur. Il interprètera donc quelques chansons de Gilbert Hennevic.
Nous avons déjà dit combien nous estimions cet auteur et avec quel
talent Michel le met en valeur.
Marc Abal (Octobre 1996)
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Claude
Vence |
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"La compétence de Claude Vence au service des
poètes"
"Je suis un homme du XIXème
siècle qui vit au XXème siècle et qui écrit pour le XXIème
siècle." (Claude Vence).
Je ne comprends pas par quelle
injustice un artiste de la qualité de Claude Vence n’est pas plus
connu et reconnu qu’il ne l’est. Je ne parle même pas ici d’une
reconnaissance auprès des médias audio-visuels. Il y a belle lurette
que la plupart de ceux-là ont perdu le goût et la capacité de reconnaître
tout artiste de qualité pour peu que son mode d’expression soit tant
soit peu littéraire ou poétique. Non, je parle des amoureux de la
bonne chanson, de ceux qui sortent dans les petits lieux pour en écouter,
de ceux qui lisent “Chorus”et“Je chante” et qui se tiennent au
courant des sorties de CD auto-produits dans tout l’héxagone.
Pourtant, voilà près de 30 ans que Claude Vence est “dans” la
chanson, après avoir été un pianiste et un compositeur classique. Il
a près de 500 chansons dont il a signé la musique. Il s’accompagne
remarquablement, sa voix bien timbrée de méridional et sa stature
puissante lui permettent d’interpréter avec force autant qu’en
nuances des poèmes de Louise Labé, Ronsard, Musset, Caussimon, Vian
et, tout récemment, des inédits de Léo Ferré.
N’oublions pas non plus qu’en
tant qu’auteur compositeur à part entière, il a à son actif des
chansons qui ne font pas pâle figure à côté des textes des grands poètes.
Et ce mal-connu a pourtant été
orchestré par William Scheller, a collaboré avec Roger Caussimon, a été
chanté par Joan Baez, Magali Noël et Catherine Sauvage!
J’avoue avoir personnellement
un faible pour l’interprétation par Claude Vence des 23 poèmes de
“Je voudrais pas crever” de Boris Vian. Venir à la découverte de
Claude Vence, l’écouter, c’est, à mon avis, réparer une injustice
avec la certitude de ne pas le regretter.
M.V. (Septembre 1997)
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Alain
Vodrazka |
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"La folle originalité poétique et
humoristique du jeune Alain Vodrazka"
Malgré son nom fleurant le pays de Chopin, il est né à Marseille et dit
avoir commencé à écrire des chansons à 12 ans. Ses premières
admirations furent Marie Laforêt, Hugues Aufray, Anne Sylvestre, Georges
Brassens puis les Beatles. Pas mal n'est-ce pas?
Entre 17 et 20 ans, il chante déjà ses chansons en public, seul à la
guitare, dans des cabarets et ds cafés-théâtres de Paris; il rencontre
Barbara pour qui il a toujours une admiration sans bornes et de 87 à 96,
n'arrête plus de chanter, depuis son Printemps de Bourges 87 jusqu'à
arriver à la préparation actuelle d'un CD.
De mesures en démesure
Il a lâché très vite la guitare de ses débuts pour un
accompagnement de batterie, basse, guitare électrique. Depuis un an, il a
choisi de revenir à un accompagnement plus sobre, mais néanmoins riche.
C'est Dominique Sablier dit Dom qui l'accompagne brillamment au piano.
Ce qui m'a le plus intéressé chez lui c'est l'étrangeté de son travail
en scène. Il n'y copie personne, occupe la scène sur toute sa surface, y
sème des grains de folie sans que l'on puisse le comparer ni à Higelin,
ni à Nougaro, ni à Guidoni, ni à Brigitte Fontaine qu'il admire tous
les quatre. Avec des ingrédients de tendresse, d'insolence et de soufre,
il prétend faire de la "réanimation mentale"; Fou il est,
certes, mais à coup sûr c'est un talent prometteur!
M.V. (Juin1996)
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David
Venitucci ♫ |
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Cf Kalifa
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Gilles Vigneault |
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On a tellement écrit et parlé de Gilles Vigneault, qu’il me parait
difficile, pour ne pas dire impossible, de ne pas répéter ce qui a déjà
été évoqué, dit et re-dit dans différentes presses, si ce n’est
pour rappeler qu’il est tellement célèbre chez lui qu’il est le
symbole vivant de ce Québec en quête d’identité, et qu’il est chez
nous un des plus grands artistes de la chanson d’expression française
que nous ayons connus, tout en étant le meilleur ambassadeur de ce Québec
que nous a aussi bien décrit auparavant un autre grand Québécois :
Félix Leclerc.
Je garderai personnellement un souvenir inoubliable de Gilles Vigneault,
lequel m’avait fait l’honneur d’accepter mon invitation à la radio
à l’occasion d’un de ses passages à Paris. Je l’avais reçu en
compagnie d’une jeune Québécoise, Sylvie Royer, parolière,
compositrice, chanteuse de talent qu’il ne connaissait pas encore. Au
cours de cette rencontre peu banale de deux Québécois à Paris, Gilles
avait déployé la verve intarissable d’un conteur exceptionnel. Ce fut
une émission oh ! combien parlante avec l’accent chantant des gens
de ce pays. Une émission qui se termina au café le plus proche, dans ce
genre de café où on s’accoude souvent au comptoir de l’amitié. Je
peux vous affirmer que Gilles Vigneault, avec cette chaleur communicative,
n’engendre pas la mélancolie, et nous passâmes avec cet homme adorable
et d’une grande simplicité de fabuleux moments.
Je me souviens aussi avoir assisté à certains de ses spectacles parisiens,
notamment dans cet Olympia qui n’était pas encore celui d’Universal
ou encore au Dejazet, au temps où c’était le TLP avec de belles
programmations chansons. Oui, il faut voir Vigneault sur scène, poète,
conteur, chanteur avec son côté bondissant, gigueur et turlutteur comme
on dit chez lui, et ce folklore culturel mélangé à son œuvre
incomparable.
Ce natif de Natashquan, ce minuscule coin de terre dont il nous parle avec
amour “ ou y’avait 7
appareils de radio dans les années mille neuf cent tranquilles, il les
avait comptés, et il passait des soirées entières à écouter cette
radio au resto où y’avait des filles ”, était le fils
d’une enseignante et d’un père qui fut tour à tour trappeur, pêcheur,
chasseur, bûcheron, Maire de son village et commissaire d’école, un
père
qui disait de son fils que c’était un grand
Avec Francis Panagada
conteur de menteries, “ au
jardin de mon père Photo A-M-Panigada
où l’était un gros ballon tout rond comme la terre… ”.
Après être parti suivre des études au séminaire
de Rimouski à 1000 kilomètres de chez lui où il écrit ses premiers poèmes,
Vigneault a été aussi bûcheron comme tous les enfants canadiens,
puisque c’est la tradition pour les étudiants de travailler l’été,
particulièrement dans les forêts. Pendant 10 ans, il poursuit ses études
à la faculté de lettres. Si en 1948 il rencontre Félix Leclerc, ce
n’est qu’en 1960 qu’il monte en scène pour la première fois. En
1962, il enregistre son premier disque, en 1966, alors qu’il est déjà
populaire au Québec, il sera la révélation de l’année en France, à
Bobino. Il écrit alors beaucoup de contes et poèmes. En 1971, au Théâtre
de la Ville à Paris, il va devenir comme au Québec une vedette consacrée
en France. Suivront à Paris 2 Bobino, 3 Olympia, Théâtre de la
Renaissance, TLP Dejazet durant 258 représentation en tant que chanteur,
comédien, conteur, poète, puis un nouvel Olympia en 1997 avec une équipe
de jeunes musiciens.
Si ses chansons ont parfois une connotation folklorique, il y a aussi le côté
engagé profondément à la cause québécoise, avec un humour caractéristique,
tout en étant pacifiste, prônant la non-violence. Ses chansons comme ses
contes sont souvent de truculents personnages qui ont de drôles de noms
qui chantent délicieusement à nos oreilles, “ Gros
Pierre et la belle Lorelou ”, “ Ti’Paul la Pitoune ”,
“ Caillou la Pierre ”, “ Ti’Cul la Chance ”,
“ Ti’Franc la Patate ”, “ Paulu Gazette ”,
“ Bébé
la Guitare ”, “ Jos Monferrand ”, “ Jack
Monoloy ”, “ Monsieur P’tit pas ”… qui racontent aussi la vie de tous ces
portageurs, ces déchargeurs, ces pêcheurs. Certains de ses refrains sont
sur toutes les lèvres “ la Manikoutai ”, “ Jack
Monoloy ”, “ Tam di delam ”, “ Les
gens de mon pays ”, “ Le grand cerf-volant ”,
“ Pendant
que les bateaux ”, “ Si les bateaux ”…
Gilles Vigneault, c’est bien la tradition populaire de son pays, c’est
“ Le
chant du portageur ”, “ Dans
la nuit des mots ”, des mots de son Québec, qu’il te conte
et te chante si bien de sa voix haut perchée. Leclerc, Brassens, Ferré,
Brel, s’en sont allés, Vigneault reste un des derniers grands poètes
de cette chanson d’expression française. Pour parler de lui, il y a eu
d’innombrables livres d’auteurs, sans compter ceux qu’il a écrits
(textes, chansons, histoires), une trentaine, peut-être. Quant aux
disques, ils frisent la quarantaine depuis 1962, le dernier en date “ Voyagements ”
ayant été enregistré en direct du Théâtre du Petit Champlain à Québec
et, comme a écrit Marcel Jullian “ Avec lui, notre langue mère nous revient, plus vivante, plus fraîche
dirait-on, comme si le grand hiver du Québec l’avait mieux conservée
que nous n’avons su le faire nous même, au doux jardin de France ”.
Enfin, un bon conseil, allez voir et entendre Gilles Vigneault “ lorsqu’il
arrive à vous ”, vous ne le regretterez pas.
J.R. ( Mars 2002)
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Marie-Josée Vilar
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Marie-Josée
Vilar est née à Paris, ville qu’elle trouve formidable ne serait-ce
que par son côté populaire. Après des études à Censier, elle obtient
une licence de lettres, puis voyage beaucoup avant de se fixer à Paris.
C’est vers cette époque, en 1969, qu’elle entame une carrière de
chanteuse. Ce sera aussi sa rencontre avec Claude Dejacques, directeur
artistique chez Festival dont elle dit que c’était un homme de
qualité. Elle enregistrera ainsi 2 albums chez Festival, dont un
non distribué, plus un 45 tours. Georges Brassens qui l’aimait beaucoup
fera la préface de son 1er disque « J’aime beaucoup écouter
Marie-Josée Vilar et ses chansons qui ne doivent rien à personne, et
j’espère ne pas être le seul ». Suivra plus tard un album très
mal distribué par Barclay et en 1978 elle enregistrera pour l’Escargot
(2 albums) une petite boite qu’elle appréciera beaucoup.
En
1980, elle abandonne le métier durant 7 ans afin, dit-elle, d’élever
sa fille. Patrick Kipper qui s’occupe de l’association Mots et
Musique la relancera, organisant des spectacles pour elle, en
produisant 3 albums et en ressortant un CD de 2 vinyls anciens. Un Patrick
Kipper à qui elle doit beaucoup et dont elle disait « qu’avec
lui, c’est carrément artisanal, et j’aime bien l’artisanat, même
si c’est peut-être un peu trop ! ». Elle enregistrera aussi
chez Auvidis puis chez Naïve avant que Le Loup du
Faubourg et Edito Hudin ne sortent un album en co-réalisation,
suivi d’un autre co-produit Edito Musique et L’Une et l’Autre
Star.
Au
total, Marie-Josée Vilar a sorti à ce jour une dizaine d’albums
originaux avec 7 CD dont un en réédition. Quand aux spectacles, ils
furent nombreux et de qualité sur les scènes de France et de Navarre,
souvent en compagnie de différents excellents musiciens accompagnateurs.
Artiste libre
hors du commun, elle n’a pas son pareil dans le milieu de la chanson.
Avec son caractère bien trempé, elle a une façon très personnelle de
mener sa barque en dehors des remous d’un système qui ne semble guère
lui convenir. Avec une tendre ironie, son amour des mots, la poétique de
ses écrits
Photo A-M-Panigada
qu’elle revêt de beaux habillages musicaux en des rythmes
parfois dansants, se mariant agréablement à la beauté d’une voix
d’une chaleureuse sensualité qu’on reconnaît entre toutes. Les mots
+ la musique + la voix = Marie-Josée Vilar.
J.R. ( Octobre 2004)
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