Da Capo Zirkus
Lionel Damei
Hugues Damiens
Damoizo
Maïk Darah
Bruno Daraquy
Julie Darnal
Magali d'Authier
Frédéric Daverio
De Barallon
De Barros
Pierrot de Biesme
Jean-Luc Debeaulieu
Corinne Debeaux
Richard Deblauwe
Agnès de Brunhoff Quartet
Gérard Delahaye
Catherine Delasalle
Yannick Delaunay
Vincent Delbushaye
Juan Del Khan
Emmanuel Della Torre
Marc Delmas
Pierre Delorme
Claude Delrieu
Virginie Demont
Anne Demortain
De Rhuys
Jean-Guy Deraspe
Derrière la Cravate
Pierre Desnoyers
Sandrine Devienne

Réédition réalisée par Michel Celie et Christian Boof de 23 +22 titres de Bernard Dimey, interprétés par lui-même pour la plupart, et par Mouloudji (3) et Jehan (3). On ne présente plus Bernard Dimey. Pas un interprète qui ne reprenne au détour d'un album ou d'un concert un de ses textes. Notre ami Jehan l'a, dans son précédent disque, magnifiquement illustré et interprété. Pourtant, bien peu savent qu'il est aussi l'auteur de succès largement connus tels "Syracuse" ou "Mon truc en plumes". Michel Simon, à qui il a dédié un texte, avait chanté "Mémère". Avec truculence et verve, il nous plonge dans le monde pittoresque de la nuit, des bistrots et des trottoirs de Paris, et trace des portraits hauts en couleur de malfrats, de maquereaux, de clochards, de ses copines de quartier que sont les prostituées. Maniant l'humour noir et grinçant, le regard qu'il porte sur ce monde interlope et ceux qui le traversent n'est pourtant pas dénué de tendresse et d'humanité. Sur l'ensemble des deux disques, mis à part 6 textes interprétés par Jehan et Mouloudji, les autres, dits par Dimey, sont illustrés musicalement par Marcel Azzola, Gérard Poulet, Maurice Blanchot, Jean Wiener, José Souc, Germano Rocha, Denis Van Hecke et Luc Harvet. A découvrir absolument pour ceux qui ne connaissent pas encore Dimey, à conserver précieusement pour les amateurs et les collectionneurs. Dommage, toutefois, que ces disques ne soient pas accompagnés de livrets.

F.P.

En préfiguration de la sortie définitive de l’album, voilà un aperçu du travail original de cet artiste liégeois, curieux oiseau de nuit, lunettes noires rivées sur les yeux, mains courant avec virtuosité sur les touches de son piano ou de son accordéon. Déjanté, ironique, ce personnage fantasque, dont il faut savourer la présence sur scène, fustige avec humour, ironie et un air désabusé, les travers de notre société, la consommation ("Consomme Simone"), la virtualité ("Plaisir absolu"), l’image normative d’un bonheur insoutenable ("Permis"). Dimitri, en quelques traits, esquisse le portrait acide d’une "Génération zone" ou celle en proie au "Stress" vivant à grands renforts de tranquillisants, revisite "Le chant des partisans" pour la dénonciation d’une histoire qui, à travers ses guerres, nous rejoue les mêmes airs. Entre jazz, blues et chanson réaliste ("La java de Juju"), Dimitri se montre aussi burlesque qu’il peut être tragique et émouvant, témoin le poignant ">Plus soif" qui clôt ce disque. Enragé autant qu’engagé, Dimitri est un de ces artistes dont les propos nous font sortir de notre torpeur, de notre "Déprime hivernale". Décapant, réjouissant et surprenant. A découvrir en résidence ce mois-ci au théâtre d’Ivry et bientôt sur la scène de Chant’Essonne.

F.P.

Dion (l'autre ! Alain de son prénom, beaucoup moins médiatisé), le "conteur qui chante" maintes fois primé, nous présente, seul au piano, deux chansons émouvantes d'une gravité extrême, hommage à "Peter, d'Omaha Beach " et recueillement qu'inspire "La maison de notre enfance ". Tout invite à en découvrir davantage sur cet artiste.

J-P.C.

Comédien pour le théâtre et le cinéma, puis interprète dans des comédies musicales, Alain Dion met son sens du professionnalisme et une bonne maîtrise technique au service de chansons tendres, intimistes (« La chambre du fond », « Notre maîtresse ») ou ironiques (« Elle a oublié mon anniversaire »). Une voix chaude au service d’une certaine douceur !

F.P.

Qui sont Dine et Déon vous direz-vous ? Le nom de ce trio tourangeau n'est autre que la contraction de Géral-DINE et accor-DEON. Ce groupe est né il y a 3 ans de l'association de l'accordéoniste-chanteuse, par ailleurs auteur-compositeur, Géraldine Pignol, de Stéphane Jacquet à la guitare jazz et de Pascal Freyche à la contrebasse. Après 3 maquettes autoproduites, nous retrouvons la gouaille de l'interprète qui sied en général aux adeptes de l'école de la rue, lieu que, d'ailleurs, le groupe, à l'occasion, ne dédaigne pas d'enchanter de chansons du répertoire. Allons prendre une tisane en sachet chez la pétillante demoiselle, dansons pour elle qui se lance à la recherche de l'homme invisible ou s'émeut sur les "cadeaux foutus d'amitiés au mouroir". L'invite est agréable et tangos, valses, et javas pirouettent aux accents de cette jolie môme malicieuse et enjôleuse.

J-P.C.

Trio composé de Géraldine Pignol, alias Dine, à la fois chanteuse à la voix cristalline et accordéoniste, de Pascal Freyche à la contrebasse et de Stéphane Jacquet à la guitare jazz. Dignes héritiers des interprètes de cabarets parisiens des années 40, ils déploient une énergie énorme et nous racontent la vie et ses vicissitudes. Chacun porte sa contribution aux arrangements acoustiques épurés mais non moins subtils. Chansons d'humour, d'humeur et d'amour, elles sont interprétées avec le réalisme qui se doit sur des airs de java musette et de l'accordéon, véritable bouffée d'air pur dans notre monde de brutes ! 

J-P.C.

 Outre quelques titres très enlevés ("Cours " et le désopilant "Youka "), la part belle est faite à des chansons tantôt bluesy planantes ("Dehors ", "Je dors ", "Nuages géants " - poignante confession d'un fils à sa mère), tantôt jazzy swingantes ("J'ai ", "Voisins "). Les arrangements plutôt électriques sont particulièrement travaillés, empruntant jusqu'au rock aux riffs saturés ("Au dessus du lot "). D'échos de 12 cordes en retrait en chœurs parfaitement amenés et solo judicieusement distillés, voilà une belle transition musicale qui permet de s'éloigner momentanément de la chanson "intimiste conventionnelle". Le texte est intéressant et les compositions parfaites. Tout fini par un mambo très dansant sur le thème de "la chanson sans importance"!

J-P.C.

"Déjà dix ans, déjà mille ans, mon vieux Léo, que t’es parti dans dire un mot", ce message écrit par DomDaire, ouvre ce disque entièrement dédié à Ferré. Car hormis le premier texte, l’ensemble est constitué de reprises, dont certaines parmi les plus connues du "Toscan de Monaco". On retrouve des titres incontournables tels que "Est-ce ainsi que les hommes vivent", "Vingt ans", "Pépée", "Thank you satan", "Les poètes" et l’inoubliable "La mémoire et la mer". Dominique Daire chante ces titres avec dévotion et respect, la seule liberté étant certains accompagnements au piano de François Barisaux. Attention pourtant à ne pas perdre la force dramatique du texte comme ici dans "Merde à Vauban ". Bien interprété, ce disque est un de ces nombreux hommages pour cet anniversaire, dont on peut regretter le peu d’écho au cours de cette année 2003 et Dominique Daire un de ces artistes pour qui la voix de Léo résonnera encore "pour dix mille ans". Sincère ! 

F.P.

Ce CD est le fruit de la rencontre d'un auteur (J. Dor) et d'un musicien (M. Bedot), bassiste de rock. Depuis son tout jeune âge, J. Dor est auteur de poésie et de nouvelles, puis peintre, plasticien et photographe. En 95, il rencontre la compagnie "un soir ailleurs". En 2000, il publie le 1^er tome du "Dico de ma langue à moi" qui donnera naissance au spectacle théâtral "Le sexe des mots "ont-ils" besoin d'une langue pour qu'on les embrasse?". Depuis, il ne cesse d'écrire et monter ses spectacles avec ses complices de théâtre. En 2005, à la faveur d'une rencontre improbable avec le rock, la tentation était grande d'exposer ses mots dans un autre registre et de monter sur scène pour les éprouver au contact du public. M. Bedot, bassiste rock de formation, a composé une illustration sonore de cette poésie moderne, sociale (magnifiques "La jeune femme devant la télé ", "Trains de banlieue " ou "Clandestin ") et humaniste ("Nous vivons ", "Puisque rien n'existe") mais sans concession, poésie que l'on pourrait qualifier d' "urbaine", textes en prose brefs ou au long cours, mélange de Djian et de Bohringer, à la limite du slam, très prisé à l'heure actuelle. En plus de l'omniprésent M. Bedot à la basse, au synthé et à la programmation, se complètent harmonieusement sur les différents textes, la gravité du violoncelle de B. Braillard, la couleur de l'accordéon de P. Richard et la douceur de la voix de la belle Himiko Paganotti (rappelez-vous, le groupe mythique Magma !). Notons, pour les patients, en fin de 10^ème plage, un texte "caché". Belle audace que mettre ainsi ses textes "dans la rue" et de les promouvoir de si belle façon. Courez donc découvrir ce poète moderne et … accessible ! 

F.P.

Ce duo atypique se donne comme parents spirituels, Dick Annegarn, Brigitte Fontaine, Serge Gainsbourg et Prince. Avec de telles paternités, on s’attend à être surpris. Et on l’est, d’abord par le ton onirique et la performance vocale de la chanteuse, Bénédicte Giordani, soutenue par la seule guitare d’Olivier Freche. A eux deux, ils nous entraînent dans une exploration et une recherche sonore parfois déconcertante. Dans l’univers de cette dorade, on peut nager avec aisance, on peut aussi s'y noyer. Une curiosité.

F.P.

"C'est la plus belle claque que j'ai reçue depuis vingt ans en matière d'écriture de chanson..." confie Renaud a qui veut bien l'entendre. Et pour cause ! Benoît Dorémus est une des plus intéressantes découvertes du moment qui marie la spontanéité, la force et l'habilité d'une écriture en prise directe avec le quotidien d'un jeune d'aujourd'hui. Mais surtout chez cet artiste de 25 ans, nourri de Renaud mais aussi du rap d'Eminem, on retrouve une rage de vivre et une exigence d'écriture qui font souvent défaut aujourd'hui au bénéfice d'un parti pris d'agitation "festive". C'est aussi quelqu'un qui se bat depuis plusieurs années pour se faire entendre, écumant les petits lieux, arpentant Paris avec un sac rempli de ses CD. Alors évidemment des titres tels que "J'apprends le métier " ou "J'écris faux et je chante de la main gauche " sont marqués du sceau de l'authenticité et les mots, ici claquent, font mouche, sonnent juste : "Il m'a fallu du temps/pour expliquer aux vieux/Qu'ils ont mis dans le sang/De l'encre et c'est tant mieux/Je peux plus vivre sans…". Il a ça dans le sang et ce premier disque est une démonstration éclatante de son talent d'écriture, il balance entre couplets rageurs dans un phrasé proche du hip-hop et quelques moments vécus et portraits : "Rien à te mettre " pour une déclaration d'amour en fine dentelle, "17 ans ", superbe chanson sur les états d'âme d'adolescent, "Beaupadre ", plein de tendresse, "Les bulles ", poignant sur l'enterrement d'un ami et enfin toutes les déclinaisons sur l'amour ("Retour à l'envoyeur "), la séparation ("Ca ne me manquait pas "), la jalousie ("Le poison "). Dans chacune de ces chansons, il y a des trouvailles, des traits de plume de génie, des acrobaties ("Je viens du cirque "). Voilà, il est accompagné par Richard Posselt (piano, accordéon) et Franck Portal (basse) et, même s'il a des influences, "ce qu'il écrit, ça regarde que lui". 2006 l'année Dorémus ? En attendant il fait son chemin, peaufine son style et "apprends le métier" ! A découvrir d'urgence !

F.P.

Le guitariste Philippe "Doudou" Cuillerier est bien connu dans le milieu swing manouche. Tout en continuant de collaborer avec toutes les pointures du genre, il a créé un trio de jazz à cordes avec Victorine Martin (guitare) et Antonio Licusati (contrebasse), rejoint, pour la circonstance, par l'accordéoniste roumain Emy Dragoï et A. Venturini (steel-guitare) . Au delà de sa propre contribution aux textes et musiques, notre dynamique interprète, sait également s'entourer d'auteurs et compositeurs pour présenter des chansons originales, émaillées de swing acrobatique, scats rageurs ou autres chansons manouches fidèles au mythique Django.

J-P.C.

La rencontre de 3 pointures du jazz manouche ne peut laisser indifférents les amateurs du genre. P. Cuillerier (alias Doudou : guitare et chant), Victorine Martin (guitare) et A. Licusati (contrebasse) nous font partager la belle énergie qu'ils déploient en un swing vocal de culture "gitano-parigo-musette". Notons que Doudou est fondateur de l'"écho des cuillères", un des plus gros sites actuels sur la guitare manouche.

J-P.C.

Puisant dans la grande tradition de la chanson et pourtant résolument neuve, cette chanteuse, d’abord comédienne, joue avec habilité des mots, des phrases, s’amuse à bouleverser nos expressions familières pour y tremper sa plume acérée. Elle bouscule par ses trouvailles et ses audaces d’écriture. Soutenue par l’accordéon d’Alexandre Leitao, elle interprète ces textes à l’arrachée, avec beaucoup de fougue. Une artiste qui “essaye juste d’être là…d’amadouer le silence…d’étonner son enfance”. Un “cœur de forban” qui, tel un corsaire, part à l’abordage de nos petites vies. On peut résister ou se laisser arraisonner.

F.P.