Machinchose
Madame Guiard
Mademoiselle Sane
Laurent Madiot
Albert Magister
Thierry Magne
Catherine Maillot
La Main dans la Sac
La Main Gauche
Eric Maïolino
Catherine Major
Les Mal'Bonheurs
Ivan Malherbe
Corine Malice
Malin Plaisir
Laurent Malot
Les Malpolis
Malto
Mam'Zelle Bip
Maurad Mancer
Mannick
Olivier Marais
Hugues Maréchal
Yann Mareschal
Marie et ses Beaux Courtois
Marie Kiss la Joue
Marijane
Marjolaine
Françoise Markun & Roland Marcuola
Marlon et le Professeur Zeligman
Philippe Marlu
La Marquise
Fabien Martin
Les Martine City Queen
Les Martins Pêcheurs
Pascal Mary
Mary.L
Mary-Lou
Oscar Matzerath
Pascal Mathieu
Paul Maurice
Hélène Maurice
Gilbert Maurin
Mauvais Coeurs
Victor Mayol
Martin Mazo
Michel Mc Lean
Boris Mégot
Mektoub
Michel Melchionne
Mell
Grégory Mendousse
Pierre Ménoret
Mercelot
Xavier Mérand
Mérillon
Jean-Baptiste Mersiol
Aurélien Merle
Xavier Merlet
Fred Merpol

Une jeune chanteuse bretonne qui loin de sacrifier à une mode celtique, pose ses pas dans ceux des chanteuses réalistes, Damia et Frehel en  apportant à ce style la fraîcheur, l’ironie et le mordant de ses 25 ans. Sans être original, c’est alerte, tonique, enlevé et bien interprété. A ne pas négliger.

F.P.

Il s'agit d'un extrait d'un 3^ème album 12 titres de cette ACI qui s'adjoint les services de 2 musiciens pour nous offrir de beaux arrangements acoustiques à dominante guitares/contrebasse/piano/accordéon. L'artiste peut ainsi donner libre cours à sa sensibilité d'interprétation, toute en nuance, restituant de sa voix douce une ambiance chaleureuse au gré de séduisantes ballades amoureuses ou d'une réflexion sur la race humaine sur un tempo plus bluesy.

J-P.C.

Quelques moments d’intimité à nous faire partager (“L’escalier”), une voix au beau timbre, fluide, chaude, des chansons qui sont comme des évidences. Décidément, la chanson ne manque pas de voix de femmes capables de nous envoûter. Sans surprise pourtant ! On demande à voir!

F.P.

Ségo (accordéon et chant), Christine (flûte et chant), Seb (contrebasse et guitares) et Benoît (accordéon, guitare et chant) forment ce groupe à l'énergie communicative. Fortement accros au style des excellents Ogres de Barback et autres Têtes Raides, nos 4 artistes, "coloristes de banlieue" ou "barbiers de ces villes" s'attaquent résolument à la bêtise humaine ("Les élagueurs ") : "ce n'est que lorsqu'ils incommodent les plus petits, les plus chétifs/que nos serpettes remettent de l'ordre chez les vaniteux et les rétifs/nous coupons pour que ça repousse encore encore et toujours encore". Stigmatisant les "gourous de tous poils et grands bonimenteurs" ("Apprentis sorciers "), ils prennent le parti de l'éphémère, du moment présent, face à l'obsession d'un avenir gorgé de valeurs futiles ("Nous "), adressant un bras d'honneur aux bien-pensants ("Les bonnes manières "), ces mêmes qui cautionnent conflits et génocides ("Complices "). Face à cette majorité de textes qui interpellent, tout n'est pas que gravissime chez ces jeunots prompts à s'émouvoir d'une naissance ("Cadeaux ") ou d'un gavroche attendrissant ("Gavroche "). D'excellents musiciens pour d'excellents textes, faut-il d'avantage pour passer un très agréable moment ?

J-P.C.

Drôle de disque que celui-là. Mouchès s’y amuse à chaque plage à nous surprendre, à la fois mordant ironique, cynique, caustique mais aussi sensible, poétique, tendre, nostalgique, triste et plein d’humanité. Entre calembours et jeux de mots  (“Géopolitique”, “Fragments”), fables humoristiques et “autobiographiques” telles le savoureux “Camping sauvage dans les Carpates”, exercices de styles comme “Commémoration simultanée” qui allie Mozart et Rimbaud, Mouchès jette aussi un regard tendre sur le vide d’une existence peuplée d’artifices, la douleur d’une solitude (“La siphonnée fantastique”), parle avec finesse et sensibilité de l’écriture dans “Chanson pour plume”, évoque l’amour de façon subtile dans “Pris à l’âme sœur” et “ Bel amour ”, s’évade avec poésie dans “Bulle d’oubli”. Truffé de trouvailles, de bruitages, de commentaires à l’image de son livret que je vous invite à éplucher bien avant de l’écouter, ce disque est un pur moment de plaisir, réjouissant, décapant, produit d’un artisan, bricoleur de mots. Un inclassable auteur qui puise autant dans Pérec, Vian, Queneau, Allais que dans Bob Dylan, le classique ou le jazz. A conseiller en cas de déprime. 

F.P.

Jean Mouchès est un de ces chanteurs qui nous font pénétrer, à chacune de leurs créations, dans un univers à part, une intimité, qui nous envoient chaque disque comme des messages, des bouteilles à la mer, des bouffées d'air pur. D'abord, la magie des mots, ceux que l'on écrit à "L'heure blême" ou, comme il l'évoque dans "Héritage", "Des mots qui bercent le temps /... font de beaux dessins /par dessus notre vie /... qui passent par groupes de deux ou trois/ comme de vieux amis / étonnés et surpris / de se rencontrer /... au détour d'un refrain / à l'angle d'une phrase ". S'ils sont nostalgiques, ils ne sont jamais que le reflet d'un vague à l'âme, celui que l'on a près d'une "Autoroute" avec des envies de voyage, d'une torpeur qui nous prend au soleil des Landes, cher à l'auteur, "Au bord de l'Adour". Jean Mouchès sait aussi manier l'humour, se moquant du succès dans "Marchera-ce fort?" ou adoptant un ton plus léger avec "Fantaisie en rose et gris". Les textes et musiques sont signés Jean Mouchès, sauf "Corbillards" (paroles de Jean-Claude et Jean Mouchès), "La ballade des pendus" de François Villon et "Café Mozart" de Jacques Vabre et Mozart. Jean s'accompagne au piano et à la guitare, avec la complicité de musiciens fidèles: Jakes Aymonino (guitare, chant), Franck Navarre (basse), Michel Macias (batterie), J-Luc Bernadet (piano, orgue), Frère Marc des embouchures (saxos) et Mmarie-Anne Mazeau (chant). Un disque salé-sucré, doux amer à déguster avec gourmandise.

F.P.

Sous cette appellation mystérieuse se cache un quatuor composé de Fred Bremeersch, Véronique Bettencourt, Luc Nermel et Daniel Mariotte. Ce groupe nous entraîne dans un univers intimiste, où se conjuguent humour, poésie et érotisme. Véronique Bettencourt, à la belle voix de soprano, joue avec légèreté des mots et s'aide d'un instrument inhabituel, le mélodica. Luc Nermel et Fred Bremeersh l'accompagnent aux guitares et lui répondent avec ironie. Humour décalé, délires, histoires surréalistes ou mélancoliques, les “chansons de chambre” de ces  “mouches” sonnent avec justesse. Original et vif. On les entend voler !

F.P.

2^ème CD.
C’est un trio d’auteurs-compositeurs Véronique Bettencourt, Luc Nermel et Fred Bremeersch qui s’harmonisent eux-mêmes et qui, pour ce disque, ont écrit des arrangements pour des musiciens “acoustiques” France Verrot, Vincent Depreck, Nicolas Musy et Yves Peronet (respectivement flute et piccolo, alto, violoncelle et contrebasse qui s’ajoutent à leurs propres guitares).  On y retrouve une certaine fraîcheur déjà appréciée lors de leur premier disque. Les textes sont originaux dans leur fond et dans leur forme, les thèmes ne racontant pas des histoires mais dépeignant des ambiances par des touches semblables à celles d’un peintre.  On n’y trouvera pas l’ombre d’une angoisse, c’est cool et ça se laisse écouter agréablement sans “prise de tête”.

M.V.

Avec peu de moyens là aussi, 2 guitares, 1 mélodica, 1 contrebasse, 1 cor et 3 voix, celles de Véronique Bettencourt, Luc Nermel et Fred Bremeersch, voici un CD fort sympa, gai, vif, original, drôle et “frais”. La voix claire, excellente, de Véronique se marie parfaitement aux voix de ses deux comparses, les chansons sont bonnes et l’humour s’y retrouve dans les textes mais aussi dans l’interprétation et même dans les harmonisations.. (J’ai moins aimé “Optimiste”, c’est ma seule réserve).

M.V.

Après un premier disque et un spectacle composé de reprises a cappella, les Mouettes nous reviennent avec un album de créations originales et ont enrichi leur trio d’une formation instrumentale acoustique : Mathias Duplessy (guitares) qui signe nombre de textes et de musiques, Fabrice Moreau (batterie), Vincent Artaud (contrebasse), Thomas Ostrowiecki (percussions), Magic Malik (flûte) et Sylvain Luc (guitare) en invité. Espiègles, alertes, coquines, nos trois oiseaux déploient ici leurs ailes, les voix s’envolent, vertigineuses et virevoltantes ("Rêve ", "Je partirai ") pour des chanson légères et aériennes, dans la pure tradition du jazz vocal ("Taches de rousseur "). Avec une maîtrise parfaite des voix et des harmonies au service de textes intimistes et tendres et comme marraines et parrains, Marie-Paule Belle, Isabelle Mayereau ("Café Socrate "), Aznavour ("Le feutre taupé ") et Dick Annegarn ("Trois je t’aime "), les trois mouettes que sont Véronique Baudelier, Sylvie Evain et Céline Manil nous apportent ici un sacré vent de fraîcheur, une très agréable brise marine !

F.P.

Un nom bien choisi pour ce groupe a capella composé de trois jeunes femmes aussi rieuses que les oiseaux qu’elles ont choisi comme nom de baptême. Découvertes lors des Molières en 2000, Véronique, Céline et Sylvie se sont spécialisées dans des reprises tirées du patrimoine de la chanson, se plaisant même à les adapter avec fantaisie comme dans cette version «masculine» de «Tu te laisses aller» d’Aznavour. Avec des voix d’une fraîcheur réjouissante et d’une justesse sans faille, elles alternent intermèdes humoristiques et titres empruntés à Anne Sylvestre, Nougaro, Gainsbourg pour finir par un savoureux détour au pays Ch’timi («Eun’ goutt’ ed’ jus»). Entre coups de becs ironiques et éclats de rire, swing tonique et belle harmonie. Un vrai plaisir !

F.P.

Premier album d’une jeune fille de 22 ans, au sacré tempérament, une artiste qui vient d’éclore de son adolescence fiévreuse et qui jette un regard lucide sur la vie, les relations amoureuses et le quotidien. Ses textes d’une grande maturité ont rencontré les musiques de l’auteur compositeur bisontin, Boris Mégot qui a su mettre en notes et harmonies, l’univers trouble de cette jeune femme. Clotilde Moulin avec de bonnes doses d’émotion et de rire trace le portrait de "Mademoiselle jambes-en-l’air", elle y décrit, avec dérision et cynisme, une fille de peu d’vertu, elle chante, en duo avec Baptiste Chabauty, dans "Princesse ", la part d’une tendresse encore présente dans la séparation. Dans une ballade mélancolique dédiée aux "Lucioles", c’est une ode à celles qui éclairaient nos rêves d’enfance et que l’on finit par trahir, qu’elle adresse. Elle nous dit aussi les 1001 pages blanches sur lesquelles elle s’épanche et où l’amour, cette "Drôle d’affaire", occupe la première place. Ces relations amoureuses, elle en parle avec humour dans le portrait d’un incorrigible artiste qui résiste, romantique, aux charmes de la belle ou dans ces promesses, bien trop sages, d’essayer de jouer "Les amoureux peinards". Elle sait aussi susciter l’émotion en montrant l’angoisse d’une petite fille, tapie sous "Le lit de la chambre d’amis". Avec le concours de musiciens nombreux dont Mathieu Dænekyndt (piano, synthés…), Ghislain Gouré (programmations, batterie) et Boris Mégot (guitare, chœurs), voilà un talentueux premier album !
Prometteur !

F.P.

Cinquième album avec la complicité de son fidèle pianiste Terry Truck pour cette artiste, ex-petit clown du Big Bazar et autrefois soliste aux Folies-Bergères, qui s’est imposée comme une déchirante et émouvante interprète, avec " Quinze années d’amour " en hommage à Brel, et un auteur délicat avec des textes subtilement mis en musiques par Terry et Romain Didier. Elle nous démontre encore une fois ces qualités avec ce nouvel opus. Elle nous fait battre au rythme de son "Cœur Tango ", évoque l’envoûtement de "Massalia ", les parfums d’Afrique de la ville blanche et bleue. Nostalgique et touchante, sur les doux accents de violoncelle de Burkard Weber, elle esquisse le portrait de "Pépé Noël " et se demande si "Peut-être demain " elle verra se réaliser ses rêves de grande petite fille pour enfin "Ne plus vivre par hasard ". En attendant de vivre cette utopie, elle sait se montrer ironique et caustique dans une peinture au vitriol de quelques "connaissances" avec qui "Toute ressemblance avec… " serait pure coïncidence. Avec une voix hors du commun, elle rend hommage à ses "chères déesses" dans "Edith, Judu, Ella, Billie ". Héritière de ces "ladies du blues", elle sait aussi nous offrir sa "Chanson de Paris " et nous faire valser. L’amour n’est pas oublié, bien plus, il est l’âme de ce disque, un amour qui nous souhaite « le bonheur sucré d’un monde à savourer », celui qu’elle chante avec émotion dans "Vivre sans elle ". Avec le concours de Werner Goos à la guitare, de Laurent Leroi (accordéon), Mouron nous offre avec Terry Truck, remarquable au piano, un merveilleux album, généreux, brillant à l’image de ces "Etoiles filantes ". Un album à déguster comme "Un dessert dans le désert ". Simplement beau !

F.P.

Ce CD est d’abord le fruit d’une rencontre, celle de Mouron avec Georgette Dee, star du cabaret Allemand et de son pianiste Terry Truck qui lui ont ouvert les portes de leur label de production et permis l’enregistrement de ce disque en public par la radio Sarroise. Elle y décline de nouvelles chansons sous toutes ces couleurs : bleu comme le ciel de Marseille qu’elle évoque à plusieurs reprises, noir comme la mélancolie, rouge comme la flamme et le sang, comme la guerre et ses années de braise. Bleu, noir et rouge enfin comme autant d’émotions et de tourments du cœur humain. Avec une voix à nulle autre pareille, faite d’éclats, qui transperce et donne la chair de poule, qui provoque ou émeut, qui se brise dans l’émotion, Mouron allie les qualités d’une chanteuse réaliste et tragique. Envoûtante ou déconcertante, Mouron ne laisse personne indifférent.

F.P.

Enregistrement effectué à Berlin avec des musiciens allemands. Nous sommes particulièrement gâtés dans cette sélection d’avril et Mouron est là pour confirmer son excellence. L’ancien petit clown du Big Bazar en a gardé la frimousse et la musicalité mais elle y ajoute aujourd’hui une maturité et une élégance poétique rare. Ses textes sont tous très beaux et 7 d’entre eux merveilleusement mis en musique par un des meilleurs compositeurs de chansons actuel, Romain Didier. Dès l’introduction dont elle a la coquetterie de chanter la 1ère strophe a capella, on se sent accroché. Les autres musiques sont également de qualité qu’elles soient de Roger Candy, de Claude Terranova ou de Jean-Pierre Lacot. Il s’agit chez Mouron de chansons d’amour au sens large du terme. Amour de l’autre certes, mais aussi amour de la vie, amour des clowns, amour du beau , amour de l’humanité. La voix sort puissante et modulée, tendre ou révoltée. Nous avons été sous le charme.

M.V.

Après seulement un an de scènes dans le Grand Ouest, le rennais Mr Roux sort son 1^er CD de "chansons méchantes où les gentils gagnent à la fin" (sic) duquel sont extraits les 5 titres proposés. Son univers tragi-comique politiquement incorrect est peuplé de gens ordinaires mais loosers magnifiques : le beauf ("L'homme ordinaire "), la lolita ("P'tite pouff "), le beur victime de discrimination ("Norredine "), les religieux de toute confession ("Les papiers sacrés "), la famille on ne peut plus singulière ("Ma mère, la pute "). Les mélodies acoustiques, simplement arrangées aux accords épurés de seuls guitares/contrebasse/banjo, illustrent ce mélange de douce folie définissant la "rock'n loose attitude" de l'auteur. Ne doutons pas que le reste du CD est à l'avenant.

J-P.C.

Chansons intimistes et drôles pour cette helvète installée à Toulouse. Opposant aux maux de l’âme ses mots d’esprit, avec une ironie aigre douce et une fausse ingénuité, cette incorrigible “amourdeuse” et “affreuse malhoureuse” nous offre quelques titres évocateurs : “Je m’aigris”, “Tel épris”, “T’as tout” qui donnent le ton du disque. Mais qu ‘on ne s’y trompe pas, ici pas de facilité, l’écriture est finement ciselée et derrière l’apparente futilité, le propos peut se faire plus grave comme dans le poignant “Rayon gériatrie” et l’évocation d’un drame familial. Voilà une artiste qui se révèle tout à la fois“aguicheuse, rêveuse … agressive, naïve … fragile … timide, torride …”. Un sacré caractère !

F.P.

 Un disque, produit par l’association “Auprès de son arbre”, dont le plus grand mérite est de nous faire découvrir deux textes inédits de Brassens mis en musique par Jacques Munoz (“Les bacchantes”, “Le petit-fils d’Œdipe”) ainsi que deux titres en espagnol dans l’adaptation de Paco Ibanez et la traduction de Pierre Pascal. Pour le reste, un disque agréable à écouter qui ne cède pas à l’imitation. Pour les aficionados !

F.P.

Nouvel album pour cet artiste discret, pudique et élégant, qui dit l’avoir réalisé « à l’ancienne » tel un artisan. Mais aurait-il pu en être autrement puisqu’il s’agit ici d’illustrer la poésie de Jean Anderson ? Car l’écriture d’Anderson est intimiste et sensible, pleine de nostalgie, de douceur, de simplicité, faite de portraits ("Marie-Jeanne "), d’impressions vécues, laissées par des images, des odeurs, entre une "tarte aux pommes " et "le lit devant la porte ", des émois adolescents ("Les dindons de la farce ") et le regard ému sur les jeux et les rêves de l’enfance ("Les gosses "). Et lorsque celui-ci s’évade au-delà du quotidien, c’est pour évoquer avec beaucoup de lyrisme ces "Voyageurs de lune " aux habits de tzigane, venus de Hongrie ou d’Espagne, ou pour conter cette autre "Transhumance ", celle des forestiers et bûcherons partis à l’abattage. Christopher Murray, avec pudeur, retenue et sobriété, s’est fait le serviteur humble de cette poésie, d’abord en l’entourant de ses musiques, mélancoliques ou enjouées, qui soulignent et mettent en avant les mots d’Anderson, puis en les interprétant avec la même retenue et la même sobriété, (Trop peut-être ? Mais qu’importe ! il y a tellement aujourd’hui de "bruit pour rien", de cabotinage…). Pour ce faire, Christopher s’est entouré de nombreux musiciens venus du classique, du jazz et de la chanson, aux violons, violoncelles, cordes, bois, cuivres, accordéon et batterie. Le résultat est là, un disque simple, mais plein de richesse, sincère et beau, loin de la fureur d’aujourd’hui, et pourtant si actuel, si nécessaire en notre temps ! Une belle réussite !

F.P.

Professeur de musique, créateur pour le théâtre et le cinéma, Christopher Murray montre avec ce disque qu’il est aussi un pianiste chanteur de qualité. Auteur lui-même, compositeur, il se fait l’interprète des textes de Jean Anderson, Gil Chovet et Jean Claude Mourevat. Il nous propose un album de bonne facture tant dans l’interprétation que dans les arrangements et varie entre romantisme, nostalgie (“Mon grand père”)et humour. C’est dans ce dernier registre que nous le préférons avec des titres comme “Passe-temps du soir” incisif et mordant ou “Edgar le cheminot” savoureux florilège de jeux de mots. S’accompagnant au piano, à la guitare, la basse et la flûte, Christopher Murray est soutenu entre autres par Christophe Durand à la batterie et aux percussions avec qui il forme un duo scénique original. Un album sans fausse note. Elégant.

F.P.

Puisées dans le répertoire médiéval, ces chanson écrites en vieux français ont été adaptées avec bonheur dans une langue plus compréhensible afin que leurs messages soient plus facilement perceptibles. Anonymes ou signées de Thibault de Champagne, Guillaume de Machaut, Conon de Béthune, certaines tirées du manuscrit de Bayeux, ces exemples du chant des trouvères et troubadours vont du 12^ème siècle et démontrent que la chanson est issue d’une longue tradition poétique et musicale. De la guerre à l’amour, de l’insouciance et la légéreté de la fète ("Buvons ma commère ") à la nostalgie et la mélancolie ("La dernière nuitée d’avril ", "La chanson du Roi de Navarre "), les thèmes sont parfois proches des préoccupations de nos contemporains, même si ici la révolte et la dénonciation n’est guère directe et se lit en filigrane, à travers le filtre de l’amour ("La complainte de la fille au Roy Louys "). Voilà une intelligente adaptation faite avec soin, beaucoup de rigueur et le souci du respect de ces œuvres et de leurs auteurs. Michel Murty s’accompagne au luthara et au psaltérion et est entouré de Marilyn Karell (tambourin, crotales, voix), Jean-Marc Fell (flûtes, cornemuse) et Gilles Preneron (percussions). De la belle ouvrage !

F.P.

Ce très jeune interprète que la vie avait exilé à Marseille vient de rejoindre Paris pour y défendre un répertoire riche de chansons de nombreux poètes, citons Gougaud, Haillant, Val, Louki et autre Jonas. Mais l'émotion est encore plus grande quand il reprend des chansons de "son vieux" (sic). Qui serait, en effet, mieux placé que lui pour perpétuer la mémoire de Guy et de ses merveilleuses chansons. D'autant qu'il le fait parfaitement de sa voix chaude, avec un brin de sa nonchalance méditerranéenne. Cette petite "carte de visite" laissée lors des concerts inclut "Au Vietnam " (Gougaud), "Le service humanitaire " (Pedro Aledo), "Arbourse ", "Le quartier des Halles " et la décapante "Les chansons forment la jeunesse " de son père Guy. A découvrir, dans un répertoire très riche et varié, accompagné à la seconde guitare par F. Verguet.

J-P.C.

Nous avions déjà eu l'occasion de dire tout le bien que l'on pensait de ce groupe lors de la sortie du 1er CD ("Gadjo", cf n° 117), occasion également d'une démo 3 titres préfigurant déjà ce second CD. Rappelons que Muz'Nouch est l'habile contraction née du mariage de "musette" et "manouche", principales colorations de ces voyages sans frontières fortement imprégnés de rythmes slave, tzigane et manouche. Au son de guitares "Django", contrebasse et accordéon, nos cinq "gadjos" perpétuent leur œuvre de destruction massive de notre société sans pitié. Les religions sont épinglées sans appel ("L'Bon Dieu"), de même que le libéralisme effréné ("Névrose d'échec ", le conditionnement à la réussite, "Les chiens de Bucarest ", le marché sauvage des pays de l'est, "Couturière "ou la fermeture d'usine, "2/3 essence "). Une superbe histoire à la Brassens ("La haine de l'uniforme ") fait le pendant à l'interprétation très Brelienne à vous mettre les frissons du magnifique et pathétique "Papa ", qui se pochtronne au bistrot et qu'il faut aller dignement rechercher le soir venu. Ajoutons à ces perles le portrait touchant du vieux sage rescapé des bombes ("Le vieux serbe") ou du p'tit tapin ("Mon p'tit tapin " qui pourrait valoir nouvelle version de "la complainte des filles (ou fils ?) de joie"). Citons dans le même éloge : V. Debowski (chant), P. Lenain (accordéon, mélodica), D. Cordelet (guitare), M. Patry (guitares, banjo, choeurs) et H. Letort (contrebasse). P. Lenain est, par ailleurs, l'auteur principal des superbes textes, aidé en cela par ses amis.

J.P.C.

Quelle plus belle contraction que Muz'Nouch pour marier musette et manouche ! Du jazz manouche joué par des 5 gadjos (2 guitares Django, contrebasse, accordéon, chant). "Je viens de Varsovie, je viens de Roumanie, des quartiers d'Algérie, de l'Oural à Paris" ("Lepetit juif "). Voilà qui présente et résume le climat du disque, musique sans frontière qui emprunte à l'âme slave, tzigane, manouche et à tout ce qui voyage en chansons. Ajoutons une interprétation très brélienne de superbes textes réalistes qui stigmatisent l'idéologie libérale, dépeignent le triste quotidien des piliers de bistrots ("El digon ", "Mon pôv Jojo ", "Patron de bistrot"), de l'ouvrier désoeuvré ("Albert "), du Roumain qui fait la manche ("Cachou caraï ") ou l'amour détruit par les sorties nocturnes ("Nous deux ")
CD démo 3 titres : Dans ces 3 chansons, la satire sociale est présentée dans un style plus traditionnel : haro sur l'autorité ("Névrose d'échec ") et sur les intégrismes ("L'bon Dieu ") et portrait touchant d'un père pochtron ("Papa ").

F.P.

Nous retrouvons la superbe voix de notre amie "exilée" en Allemagne, d'où elle a enregistré cet album sobrement mais non moins superbement arrangé, en formation piano et guitare, auxquels s'ajoutent subtilement clarinette, harpe et chœurs. Le lyrisme exprimé fait que les textes, empreints d'une poésie à "fleur de mots", pourraient déjà se suffire. Pas de message, pas de revendication outrancière, tout au plus des révoltes contenues, mais surtout des étonnements sur la vie, des interrogations sur l'amour, le temps qui passe pour un rêve d"un monde en bleu" ou l'espoir d'un monde meilleur. "Simplement je suis venue, l'âme légère et confortable partager le don équitable que met la musique au menu", chante-t-elle ("Pour vous simplement "). Comment mieux définir cette artiste sensible qu'elle ne le fait elle-même?

J-P.C.