|
|
Machon |
|
|
Sur le thème “Les Etats d’amour”, un
retour à la “simple” interprétation avec MACHON et Nathalie FORTIN.
Nous reconnaissons volontiers qu’en général, nous
donnons la priorité aux auteurs-compositeurs plutôt qu’aux interprètes.
Il n’est pas d’exception qui ne confirme la règle et il faut rendre
justice à ces serviteurs de la chanson que sont parfois les interprètes
lorsqu’ils sont capables de nous donner une nouvelle lecture de
certaines oeuvres dont leurs auteurs ne nous avaient donné qu’une
facette. On peut ainsi grâce à eux découvrir des idées sous-jacentes,
des richesses poétiques d’associations de mots et de double sens que
nous n’avions pas toujours perçues avec le géniteur des textes.
Rendons grâce à Machon de défendre un répertoire
non galvaudé, original et éclectique puisqu’elle chante Diane Dufresne,
Norge, Jean-Roger Caussimon, Jean Moiziard et Pierre-Philippe entre
autres.
Il faut
dire qu’elle a été brillamment aidée dans son parcours par sa
rencontre avec l’excellente pianiste Nathalie Fortin qui depuis 1983
accompagne les chanteurs-poètes d’Hélène Martin à Allain Leprest et
des interprètes de poètes tels que Francesca Solleville et....Machon.
M.V. (Février 1999)
|
|
|
Marie-Luc Mâlet |
|
|
"La voix du coeur"
Il y a quelques années,
elle fut un rayon de soleil dans “La maison d’Arnoux” du côté de
Bourg La Reine autour d’une bande de copains tels que Christian Paccoud,
Philippe Biais, Yannick Delaunay, Richard Preslin. C’était la voix du cœur
et leur choriste de charme, une choriste
Photo Ghislaine Mathieu
qu’Eddy Schaff remarquera et
conseillera. Passionnée de musique et de littérature, le théâtre
l’attirera côté cour, elle deviendra alors régisseuse générale pour
les ballets de Monte-Carlo, et tant mieux si la route est longue comme
chantait Jean-Claude Darnal, elle fera le tour du monde durant 4 années
avec les ballets. Mais on revient souvent à ses premières amours, comme
vous le savez, et son amour pour la chanson fut le plus fort. En l’an
96, elle monte son premier tour de chant grâce à des auteurs qui écrivent
pour elle. Lorsqu’elle ne choisit leurs textes, elle commence depuis peu
à écrire elle-même.
Nous l’avons vue au
Limonaire, à l’Ailleurs, à la Folie en tête, au Loup du Faubourg,
chez les Uns les Autres, au Picardie... Elle participera à certains
festivals et sera des premières parties de Gérard Pierron, Allain
Leprest, Gilbert Laffaille, Art Mengo, Gérard Blanchard.
Marie Luc Mâlet avoue
qu’elle n’est pas pressée, qu’elle vient d’un monde lent où
l’on peaufine, où l’on travaille méthodiquement, où l’on cisèle,
et, comme l’a écrit Christian Paccoud “c’est une grande
professionnelle, musicienne, perfectionniste, elle va plus loin, elle ne
choisit pas les chansons pour les chansons. Elle est au cœur de leur création.
Depuis des années, elle vit dans l’écriture des poètes, elle écrit
dans sa voix ce que nous n’avons pas toujours vu dans nos lignes”. Une
voix qui est d’une pure beauté et qui fait si bien chanter les mots des
poètes de la chanson, une voix qui chante France Léa, Emmanuel Lods,
Nicolas Genka, Allain Leprest, lequel a dit “on écrit des chansons, et,
quand Marie Luc les chante, on se demande si c’est vraiment nous qui les
avons écrites”. Une Marie Luc qui chante, dit-elle, ce qu’elle ne
peut pas dire, et qui fait suivre les mots qu’elle trouve ailleurs.
Accompagnée depuis peu par un trio de musiciens avec la pianiste Nathalie
Miravette, le guitariste
Pierrick Hardy et l’accordéoniste Francis Jouvain, Marie Luc prépare
avec eux un premier CD dont la sortie ne saurait tarder. Alors que sur scène,
paupières papillonnantes sous le halo des projecteurs, chevelure
flamboyante d’un rouge grenat, robe noire sur blancheur de peau, Marie
Luc Malet, avec sa voix du cœur, a tout pour nous séduire.
J.R. (Septembre 2001)
|
|
|
Sur le thème “Les Etats d’amour”, un
retour à la “simple” interprétation avec MACHON et Nathalie FORTIN
Nous reconnaissons volontiers qu’en général, nous
donnons la priorité aux auteurs-compositeurs plutôt qu’aux interprètes.
Il n’est pas d’exception qui ne confirme la règle et il faut rendre
justice à ces serviteurs de la chanson que sont parfois les interprètes
lorsqu’ils sont capables de nous donner une nouvelle lecture de
certaines oeuvres dont leurs auteurs ne nous avaient donné qu’une
facette. On peut ainsi grâce à eux découvrir des idées sous-jacentes,
des richesses poétiques d’associations de mots et de double sens que
nous n’avions pas toujours perçues avec le géniteur des textes.
Rendons grâce à Machon de défendre un répertoire
non galvaudé, original et éclectique puisqu’elle chante Diane Dufresne,
Norge, Jean-Roger Caussimon, Jean Moiziard et Pierre-Philippe entre
autres.
Il faut
dire qu’elle a été brillamment aidée dans son parcours par sa
rencontre avec l’excellente pianiste Nathalie Fortin qui depuis 1983
accompagne les chanteurs-poètes d’Hélène Martin à Allain Leprest et
des interprètes de poètes tels que Francesca Solleville et....Machon.
M.V. (Février 1999
|
|
|
Laurent Malot
♫ |
|
|
"La chanson dans la peau"
«Lorsque j’avais vu débarquer Laurent Malot dans
ce petit lieu où je m’occupais de la programmation chanson, c’était
alors un jeune élève de l’école des A.C.P. où il fit ses premières
classes chantantes, débutant sympathique et non dénué de qualités au
demeurant. Si certains, comme les cigales, n’ont
Photo A.M.
Panigada chanté qu’un seul été,
lui à suivi allègrement son petit bonhomme de chemin et, de jeune pousse
des A.C.P., il en est devenu l’âme dirigeante, puisque le voilà
prof’ responsable d’une nouvelle équipe (les A.C.P. étant devenus la
Manufacture Chanson), ce qui ne l’empêche nullement de continuer scéniquement
sa carrière artistique. Cette chanson, il l’a dans la peau («Je t’ai
dans la peau, y’a rien à faire, obstinément tu es là» chantait Piaf,
et si elle parlait d’une autre peau que celle de Dame Chanson, cette
dernière, croyez-moi, elle l’avait aussi dans la peau). Avec Laurent
Malot, nous avons à faire à un interprète qui, à l’image de Gilbert
Bécaud, l’idole de sa jeunesse (le compositeur justement de «Je t’ai
dans la peau») brûle les planches du succès comme on dit, avec une
certaine vigueur et un côté swingeur. Laurent Malot fait partie de ceux
et celles qui défendent une chanson intelligente qu’il écrit en tant
qu’auteur compositeur lorsqu’il n’interprète des auteurs tels que
Allain Leprest, Romain Didier, Bernard Joyet, Romain Bouteille, Chantal
Grimm, Florent Vintrignier, Stéphane Cadé, Eric Guilleton… qu’il met
aussi parfois en musique.
Après les années 87 à 89 aux Ateliers Chanson de
Paris, Laurent Malot continua son apprentissage au Studio des Variétés.
Nous le vîmes par la suite dans de nombreuses salles parisiennes telles
que le Sentier des Halles (durant 3 semaines), le Tourtour (4 semaines),
le Théâtre Sylvia Monfort, l’Européen… dans des festivals comme les
Chorus des Hauts de Seine, le Festival de Marne, les Francofolies de la
Rochelle, etc… Il a chanté au Québec en tournée et dans des festivals
québécois, et aussi participé à de nombreux spectacles collectifs. Il
fut remarqué dans des émissions télé sur TF1 (Sacrée Soirée), France
2 (La Chance aux Chansons), il a participé également à des émissions
de télévision canadiennes, et à de nombreuses émissions radiophoniques
sur France Inter, R.F.I., France Culture, France Musique, Europe1…Côté
enregistrement, 2 albums, dont le dernier en date «Rendez-vous sous la
lune».
Laurent Malot, c’est une voix chaleureuse, nuancée
et forte à la fois avec ses cris de révolte, il chante parfois la rage
au ventre ou avec une infinie tendresse, la poétique des mots sur des
musiques jazzantes ou tangonisantes en de belles envolées musicales,
souvent accompagné sur scène de 2 musiciens multi-instrumentistes.
Enfin, ce jeune homme a de l’allure, du talent et un côté charmeur, ce
qui ne gâte rien au royaume de la chanson, et le public, à l’entendre
chanter, pourrait crier à son tour «Malot, on t’as dans la peau !».
J.R. (Octobre 2002)
|
|
|
Maurad Mancer
♫ |
|
|
“Des chansons à l’eau de rosse»”
C’est en banlieue
parisienne, à Meulan exactement, que Maurad Mancer a vu le jour, mais
plus tard, en 1987 précisément, attiré par le soleil et la grande bleue
(la Méditerranée, si vous préférez), il ancrera sa vie à quelques
encablures du Vieux Port et tout près de ce qui fut l’Alcazar de
Marseille, ce célèbre music-hall (hélas, depuis des lustres démoli) où
ont fait leurs classes des artistes comme Ivo Livi (enfin, vous savez,
Yves Montand) où sont passées bien des célébrités du monde du
spectacle, d’une chanson française alors en vogue dans la cité des
Pagnol, Scotto et autres gloires marseillaises, devant un public de
connaisseurs, des plus critiques et intransigeants avec un côté
fanatique. Alors comment voulez-vous que Maurad Mancer qui avait des
dispositions pour pousser la chansonnette ne se prête pas au jeu de
l’artiste qu’il voulait être, mais comme il n’avait aucun respect
pour les auteurs et les interprètes du Showbiz, il a commencé par faire
rire les copains en parodiant certaines chansons et vedettes connues. Il y
a un début à tout, et comme il avait également la plume inventive, il
se mit à écrire quelques nouvelles dans son style particulièrement
incisif et mordant, ce qui l'amènera par la suite à devenir parolier,
compositeur de chansons et bien entendu à les interpréter. Toujours
est-il qu’aimant bavasser et parloter, on le retrouvera animateur sur
une fréquence marseillaise, Radio Utopie, mais utopique, Mancer ne l’était
pas. Le voilà traçant son chemin sur une route aux chansons plutôt
caillouteuse et d’un accès pas toujours facile lorsqu’on veut entrer
dans la carrière, surtout que notre homme ne faisait ni dans la facilité
ni dans l’eau de rose, mais plutôt de rosse. Seulement, petit à petit,
à force de persévérance, en ne faisant aucune concession, il réussit
à s’imposer dans un milieu où « le pousse toi-là tu m’fait de
l’ombre » est d’une brûlante actualité. Maurad participe alors
à différents spectacles dans sa ville d’adoption (Cité de la Réussite,
Exodus, Docks des Sud et Festival Avec le Temps à Marseille) sous l’œil
bienveillant et maternel de la Bonne Mère (pas la sienne, non, c’est le
surnom de Notre Dame de la Garde qui, dit-on, de toute sa hauteur, protège
Marseille). Enfin, se produisant dans des festivals comme à Villefranche
de Rouergue, à Barjac en off’, aux Musicales de Bastia et chantant même
à l’étranger, à Lausanne et Bruxelles, par exemple, sans oublier des
premières parties d’artistes comme Philippe Val, Pierre Bachelet, Idir,
Francis Lemarque….
Sur scène, Maurad
Mancer s’accompagnant à la guitare, est entouré de musiciens comme le
guitariste Christian Bon et le bassiste Remi Alessandra. Maurad Mancer
semble s’amuser des mots à double sens, ainsi, parlant du chômage “Hé,
Rémi, nous sommes tous tes amis à travers tout le pays, Rémi” ou de
“ce militant de l’Affront National”,
quant à Germaine, c’est une chanson d’amour où il te parle d’une
“Mélusine, mais l’usine c’est une chaîne, d’un Eugène vendeur
de lampes halogènes” et ça n’arrête pas ! Cela, c’était sur
le 1er mini CD autoproduit de 5 titres “Le fond de l’air
effraie” mais sur le 12 titres qui suit “La vie en rosse” avec de
superbes orchestrations, Maurad a toujours cette ironie un peu féroce,
avec l’humour grinçant de ce brasseur de mots, en disant des choses
graves qui ne versent nullement dans la banalité comme ce constat
effrayant “dans une cité pourrie de France, le jour, sa mère l’a
voilée, le soir, son frère l’a violée … c’est sûr, on
voit la vie en rosse quand on nage dans ces eaux-là”. Avec le cynisme
d’une époque publicitaire et télé-con “j’ai loué mon fils à une
marque de lessive, il passe à la télé, il faut bien vivre”, ou bien
jetant un œil sur “ces petits maris honnêtes qui font font font 3
petites cours et puis s’en vont” ou encore se penchant sur une vie misérable
“Albert a la trouille des patrouilles, rapaces qui ramassent des gens
indigents, gravats, grabataires qu’on enterre à Nanterre”, c’est la
pauvreté face à la richesse “On est tous dans la même galère,
c’est toujours les mêmes qui rament” ou bien “si l’on pouvait
choisir son camp, je choisirai celui des méchants, il vivent plus
longtemps, ils ont toujours de l’argent”, mais pour bien vivre, ce
conseil aux amoureux ”pour vivre heureux, vivons couchés, baisons
futé, amoureux… avec Ophélie, on constate que ça nous épate d’être
ravis au lit”, et s’il donne toujours dans le coté chansonnier
outrageusement outrancier envers certains personnages “Riche de Bardot
aime beaucoup les animaux, en passant par Toulon, elle leur refile ses
morpions...” et j’en passe des vertes et des pas mures, comme “Hi
Lady, t’as pas eu le temps de t’être enlaidie” en souvenir d’une
princesse anglaise, il y a aussi ce coté sérieux et grave sur l’intégrisme
et le fanatisme “à la gloire d’Allah” (de père en fils). Une vie
en rosse où une quantité d’épines vous pourrissent la vie. Je ne suis
pas là pour vous parler d’un album, mais c’était tout simplement
pour vous donner un aperçu des textes de cet auteur compositeur interprète
qui sous un coté rieur et moqueur, sans en avoir l’air, semble goûter
à la vie avec quelques hauts le cœur, si ce constat peut paraître amer,
il est d’une brutale réalité, mais Maurad évite de se prendre la tête
pour tout cela. Il faut bien vivre, et tant qu’à faire, essayons, cette
vie, de la vivre en rose plutôt qu’en rosse.
J.R. (Mai 2003)
|
|
|
André
Marié |
|
|
|
|
|
Pascal Mary
♫ |
|
|
"Un garçon qui sort de l'ordinaire"
Ce jeune homme trentenaire pas si “ordinaire” qu’il
veut bien le déclarer, vient de quelque part du côté de la Normandie, là
où petit on s’ennuie, tout au long de ces dimanches après-midi quand
tombe la pluie et se forge les rêveries… Il rêve d’ailleurs… et
quelques années plus tard fait ses bagages pour partir à Paris. Il tente
ses premiers galops d’essai dans les pianos-bars - le Caméléon, Léna
et Mimile, Paris-Texas, le Piano-Zinc… en interprétant Brel, Brassens,
Barbara, Vian, Gainsbourg et Aznavour. Mais les mots qui tournaient déjà
dans sa tête d’enfant ne demandent qu’à prendre leur envol, il se
lance parallèlement dans l’écriture et suit une formation au Studio
des Variétés. Ce seront ensuite des cours de chant avec Hubert Weller,
Marie-Agnès Faure et de comédie musicale au conservatoire du 10ème
arrondissement qui compléteront ce parcours “initiatique”.
D’étapes en étapes, de rencontres en rencontres, Pascal
Mary s’enrichit et se nourrit de multiples expériences. D’abord comédien-chanteur
de 1990 à 1992 avec la compagnie du Tapis Franc pour le spectacle “Zone
libre” qui sera présenté à Aurillac, Chalons et la Rochelle, puis
en 1996 sur la scène de la Comédie Française comme choriste dans “Léo
Burkart” de Gérard de Nerval. Viennent ensuite les premières
compositions, la mise en musique en 1997 de textes d’Aragon pour le
spectacle “Elsa, mon amour, ma jeunesse” et la création de son
premier tour de chant (“On n’en meurt pas”) qu’il présentera
en 1999 au Pari’s Aller-Retour. Enfin en 2000, il enregistre son premier
CD de 7 titres baptisé “Ordinaire” et rencontre les musiciens
avec lesquels il va construire son répertoire. On le retrouvera sur les
petites scènes parisiennes : l’Atelier, la Balle au Bond, le
Sous-Sol, le China-Club, en Corse à l’Escale, dans les festivals du
Mans, de Lormes et en première partie du Trio Esperança. Il rencontre
enfin le metteur en scène Harold David avec qui il prépare son nouveau
spectacle intitulé “Paraît que c’est joli la vie”
qu’il présente au Théo Théâtre.
Ce qui frappe dès le premier contact avec Pascal, c’est
le charme et la douceur. Mais qu’on ne s’y trompe pas : derrière
l’apparente désinvolture, la légèreté des mélodies sur des airs de
bossa et de jazz, se cache une âme tourmentée et cette lumière qui
illumine ce visage souriant est aussi celle de la passion. Avec une écriture
simple qui va à l’essentiel, Pascal Mary chante l’amour sans
possession (“Soupir ”), la difficulté de la rupture (“Un
homme mort ”), se penche avec nostalgie et une lucidité presque
cruelle sur la vie de famille et “les dimanches” de son
enfance mais jette aussi un regard plein d’ironie sur notre monde et ses
rapports humains (“Au grand zoo des petits humains”). Attaché
à la qualité des textes et de la musique, il les allient de façon
subtile, témoin cette belle et accrocheuse chanson qu’est “Puisque
la terre est ronde”, une vraie réussite. Tout en finesse et en
sobriété, avec beaucoup d’élégance, il nous entraîne, porté par les
accents du piano et du violoncelle, au rythme du flux et du reflux de ses
vagues à l’âme. Un artiste sensible et touchant que l’on aimerait
voir enfin “A la une”.
F.P. (Décembre 2003)
|
|
|
Noël
MC Kay |
|
|
"Noël Mc Kay des brumes du Nord"
Cet auteur-compositeur roubaisien qui vit actuellement en
Normandie n'a encore à son actif aucun disque, aucune K7. Il mérite
néanmoins le coup de projecteur qu'accorde chaque mois Chant'Essonne
à de jeunes artistes originaux ayant des choses intéressantes à
dire.
Comme beaucoup de jeunes artistes en début de carrière, il s'est d'abord
confronté au public dans des concours de chanteurs de sa région, à
Leers, Roubaix, Bruxelles, Dunkerque et Pernes les Fontaines. En 90, il
fut demi-finaliste au Grand-Prix Georges Brassens à Dunkerque, en 95 il
remporta le 1er Prix de la Sacem et le Spécial Jury à Rai dans
l'Orne et le grand prix de Préveranges dans le Berry. Depuis 94, il s'est
essayé sur les scènes de plusieurs "petits-lieux" de Paris, le
Carré Blanc, la Mainate, la Bohème, l'Oncle Benz, Confluences, le
Limonaire, ainsi que de province, le Patis du Mans et la Luciole
d'Alençon entre autres.
Son originalité? Une certaine façon de jongler avec les mots "L'habit
fait le moine ou le moine y faiblit à succomber si notre prètre s'y
prête..." et un certain héritage d'un Jehan Rictus
nordique "Quand le froid me soufflait la crève - Qu'il n'y avait
de femmes au sang chaud - Sur moi la nuit flanquait les lèvres - De
n'importe quelle bouche de métro". Un artiste à découvrir!
M.V. (Novembe 1996)
|
|
|
Fred
Merpol ♫ |
|
|
"La
chanson pour tout vous dire"
Lorsqu’il se rend dans la capitale, Fred Merpol le Tourquennois emprunte
l’autoroute A1, celle “qui mène du Nord jusqu’à Paris, pour aller
voir son amour, et l’esprit en fête, le cœur joyeux, il est bien
content d’être arrivé sur le boulevard Voltaire, heureux et soulagé
d’être sorti de
Photo A-M Panigada
l’autoroute A1”. Mais là n’est pas la question,
si ce n’est le contexte d’une des chansons que ce jeune homme a écrite
sur l’autoroute de ses pérégrinations. Voilà un “Ch’ti” qui écrit
allègrement des chansons poétiques qu’il interprète intelligemment
avec des touches de gaieté folichonnes et aussi de tendresse, lorsqu’il
ne fait un détour du côté de quelques auteurs tels que Barbara, Thomas
Fersen, Nougaro, Pierre Tisserand, Prévert ou encore Les Belles Lurettes
de son pays. Né à Tourcoing, Fred Merpol (de son état civil Merpool) a
de qui tenir car, dans sa famille, on cultive l’art, la musique
notamment, avec une maman chef de chœurs. Fred apprend la guitare
classique au Conservatoire de Lille, puis le chant lyrique, ce qui lui
permet aujourd’hui d’avoir une voix bien timbrée, mais c’est la
chanson française qui attire notre jeune artiste. D’abord les chorales,
puis, dans un groupe de bal, il rencontre un jour Jean-Christophe Cheneval,
dit Cheche, un vibraphoniste talentueux et tous deux mêlent guitare et
vibraphone à la voix de Fred. En 1996, c’est la première scène,
rejoint par Julien Condas aux percussions et à la flûte, et Nicolas
Lehembre à la contrebasse. Cheche signe aussi les arrangements. Le
quatuor sort un album intitulé bizarrement “Paroles à la gomme et
chansons à la con…” et en 1999 un deuxième CD enregistré en public
au Biplan à Lille, beaucoup plus vivant, un album “En vrai”, comme
l’annonce le titre. Légèreté, fantaisie, humour, émotion s’y
retrouvent pleinement. Depuis 1996, il a pas mal vagabondé dans la région
du Nord jusqu’en Belgique, avec quelques incursions dans le Vaucluse
(Apt), dans le Cher (à Bourges à la Soupe aux Choux), enfin à Paris (Le
Limonaire, Le Loup du Faubourg, au Théâtre des Déchargeurs et en première
partie des Belles Lurettes à l’Argo’Notes de Montreuil. Il s’est
produit également en lever de rideau d’artistes tels que Françoise
Kucheida, Vincent Trouble, Thomas Fersen et Allain Leprest. Comme l’a écrit
Télérama, “ses chansons joliment troussées augurent d’un vrai
talent”. On dit aussi qu’il y a de la noblesse, de la richesse, de
l’élégance chez ce personnage qui fait partie des artistes avec
lesquels il faut désormais compter.
Aussi, dans la vie, Fred Merpol, comme sur
Photo
A-M Panigada
l’autoroute A1, se place en pôle
position et met la gomme afin de distancer rapidement les véritables
“chansons à la con” !…
J.R. (Mai 2001)
|
|
|
José-Anne
Micha ♫ |
|
|
"José-Anne Micha jamais ne tricha... Elle a toujours été de tous les combats"
Il est des artistes pour qui chanter et dire dans leurs chansons ce qui leur
paraît essentiel pour eux-mêmes et pour la société en général, est
une question de vie ou de mort. On s’est parfois gaussé des chanteurs
“engagés ” ou “chanteurs à messages”, mais il faut avoir connu
de près ceux qui n’ont jamais eu l’ombre d’un quelconque
opportunisme, ceux qui sont capables de transmettre leur totale sincérité
avec force, pour avoir envie de les écouter et de se laisser séduire.
J’ai eu la chance d’en connaître quelques uns. José-Anne MICHA est
de ceux-là, de celles-là.
Cette savoyarde aurait pu, de par sa voix belle et puissante, surtout dans les
graves, assurer une prolongation aux chanteuses réalistes de la tradition
en se contentant de s’adonner aux chansons d’amour gnangnan. Sans
renier la chanson populaire, elle la gratifie d’un plus, en interprétant
des textes “signifiants” qu’elle écrit et met habilement en
musique. Elle y dit, elle y crie ses révoltes devant les injustices,
devant les exclusions, elle emboîte le pas aux femmes réclamant l’égalité
des sexes, mais ne veut accepter pour elle aucune étiquette, sauf peut-être
celle d’humaniste. José-Anne ne pousse pas que des coups de gueule.
Lorsqu’elle parle d’amour et d’amitié, elle fait preuve d’une
grande tendresse et d’une subtile délicatesse.
L’indépendance qui la caractérise ne l’a sans doute pas servie dans un métier
où il peut être utile de se faire épauler par un groupe. Chez elle, la
pureté ne se brade pas. Ses luttes sont elles utopistes ? Elle répond en citant Théodore Monod : “L’utopie n’est
pas l’irréalisable, mais l’irréalisé”.
M.V. (Septembre 1998)
|
|
|
Vanina Michel ♫ |
|
|
"L'employée de la beauté"
" Beauté, souvent j'emploie ton nom et je
travaille à ta publicité, je ne suis pas le patron, je suis ton employée
" Jacques Prévert
Comment définir Vanina Michel sinon à travers
cette citation du poète dont elle porte aujourd’hui les paroles ou à
travers ses propres mots : " Comédienne ? Chanteuse ?
Musicienne ? Productrice ? Réalisatrice ? Hier Vedette de Hair, membre de
la Compagnie Lubat, assistante de Jacques Canetti, Directrice des Variétés
aux Editions Salabert …avant tout artiste, à la recherche d'un même
air de liberté, au delà des frontières de genre, côté coulisses ou côté
scène. "
Après deux ans d'études de médecine, elle
choisit, au grand désespoir de sa famille, le théâtre. Elle est reçue
au concours d'entrée de l'école du Théâtre National de Strasbourg et
joue d'abord les classiques puis les auteurs contemporains, avec entre
autres, Rufus, Pierre Santini, Arielle Dombasle… A 22 ans, nouveau
virage : "Hair" est monté à Paris et Bertrand Castelli lui
confie le rôle vedette féminin au côté de Julien Clerc. Après deux
ans de folie, "Hair" tiendra l'affiche 4 ans, elle s'échappe.
Une heureuse rencontre en 1969 avec Michel Berger, qui lui écrit et
produit son premier 45 T, lui permet de s'évader vers d'autres espaces de
création. Autre aventure musicale, elle participe à celle de Bernard
Lubat et monte avec lui sa compagnie. Elle est une des fondatrices du
festival d’Uzeste. Parallèlement à ces expériences collectives, elle
crée au café-théâtre, trois "one-woman show" et compose pour
le théâtre et France Culture. En 1980 elle revient à la chanson, poussée
par quelques auteurs.. C'est à l'issue d'un de ses tours de chant
qu’elle rencontre en 1981 Jacques Canetti, découvreur de Brel,
Brassens, Boris Vian, Gréco, Nougaro, Gainsbourg, Higelin… Il
l’engage et elle devient sa collaboratrice pendant dix ans, participant
à toutes ses productions, en qualité d'artiste, réalisatrice,
directrice artistique, relations publiques.
En 1992, elle est engagée comme Directrice des Variétés
des Editions Salabert.
Aujourd’hui, Vanina Michel se fait
l’ambassadrice de Prévert, dans un récital atypique, en compagnie de
deux formidables musiciens, acolytes. Diabolo, magicien de l'harmonica,
ex- partenaire de Manu Di Bango, Higelin, Béjart, Jacno, Didier Lockwood)
et le violoncelliste Denis Van Hecke. Entre textes dits et chantés, elle restitue bien le visage le
moins connu de Prévert. Ce répertoire inédit est interprété avec
humour impertinence et tendresse. Entre Images tendres, paroles grinçantes,
satires ou comptines.. Vanina Michel nous offre un bel hommage à Prévert
, amoureux et rebelle.br>
" J’ai
le sentiment de poursuivre le même métier depuis 30 ans, celui de la création,
du spectacle vivant, à la recherche d'un même air de liberté que je
n'ai pas fini de chanter, décliner sous toutes ses formes et à travers
tous les rôles que je m'invente, dans le théâtre ou la musique, côté
coulisses ou côté scène. Cette attitude, j'en ai fait ma profession,
une profession de foi... J'en tire ma force, même si c'est aussi une
faiblesse face à un métier qui aime un peu trop les étiquettes. Je me
nourris de ces mille et une vies différentes. L'homme commence où il
meurt. Je vais à ma naissance à la rencontre de celle que je suis, que
je commence à être, mon père et mon fils, mon aïeul et mon descendant,
mon semblable dissemblable ... Merci, Jacques Prévert pour ce bout de
route passé ensemble, jamais finie...."
Vanina Michel et F.P. (Janvier 2007)
|
|
|
Véronique
Miniou |
|
|
|
|
|
Michel
Miramont |
|
|
|
|
|
Arlette
Mirapeu |
|
|
" MIRAPEU passe allègrement de
LAPOINTE à LOUKI "
"Moi qui ai connu Boby, je suis époustouflé par l’interprétation de
Mirapeu. C’est clair, net, chaud et tellement vivant. J’en serais bien
un peu jaloux. Puisse-t-elle me traiter ainsi un
jour”..........J’avais écrit cela en 96. Eh bien c’est arrivé ! :
“ Mirapeu chante Louki ”. Quel merveilleux cadeau elle me
fait là. J’en suis heureux, heureux vraiment."
Pierre LOUKI - 15 juin 98
Pareillement à Pierre, j’avais eu aussi le choc en redécouvrant le vieil ami Boby
Lapointe chanté par Arlette Mirapeu. Bien articulés et intelligemment
énoncés, les mots de Boby parvenaient dans toute leur saveur, leur
brillance et leur loufoquerie. Remarquable comédienne, astucieusement
mise en scène, douée d’une excellente voix,
Arlette a révélé ainsi au public qui a eu la chance de voir ce
spectacle, les mille facettes du talent de Lapointe.
Heureux de savoir qu’elle préparait un “ Louki ”, j’étais sûr
avec elle de la réussite de ce projet. Cela ne m’a pas empêché en la
voyant à l’ “ Arbre en scène ” dans ce nouveau
spectacle, d’être enthousiasmé, peut-être plus encore qu’avec le précédent.
Probablement parce que la démarche d’interprétation y est ici différente.
Les problèmes de diction n’y sont pas les mêmes (celle de Pierre est
excellente comparée à celle de Boby). Si l’humour y est aussi, souvent
loufoque, il s’agit d’une autre forme de loufoquerie. Arlette a
parfaitement perçu la sensibilité de l’auteur, toujours faussement désabusé
alors qu’il est un insatisfait de nature, son tendre cynisme, son
besoin inavoué d’être reconnu et le scepticisme qu’il affiche
lorsqu’il l’est, la complexité d’un être à la fois pur et
compliqué qui aimait parfois passer sans rien dire deux heures aux côtés
de Brassens, parce qu’il est plus doux de s’emmerder avec un copain
que tout seul.
A travers les oeuvres complètes de Louki, (chansons, aphorismes, poèmes,
pièces de théâtre, pièces radiophoniques) Arlette a fait un choix
d’extraits subjectif, mais judicieux. Elle virevolte d’une chanson à
un texte, ne laissant pas au spectateur le temps de s’ennuyer. Ce
spectacle est un régal. Complice, sa pianiste Sophie Nicolle, n’a
jamais été aussi à l’aise et, surprise ! elle intervient en
chantant elle-même (d’une belle voix grave qui contraste avec la voix
plus légère de Mirapeu).
J’ai essayé depuis longtemps de faire chanter l’ami Louki à la Colombière.
Il s’y est obstinément refusé car “il déteste la banlieue”
(sic !). Cela le regarde, et je suis content de le recevoir
indirectement par l’intermédiaire de sa brillante interprète. Et bien
qu’il n’ait jamais mis les pieds dans notre grange même en
spectateur, n’est-il pas un fidèle adhérent de notre Association ?
M.V. (Septembre
1999)
| |
|
(Dans le cadre d'une veillée de soutien à
Chant'Essonne).
Après avoir eu
le succès que l’on sait avec son spectacle Boby Lapointe, elle
s’attaque depuis peu à l’univers dit et chanté de Pierre Louki.
C’est intelligent, fin, et drôle. Louki aime et nous aussi!
M.V. ( Mars 1999) |
|
|
Valérie Mischler
♫
|
|
|
"Une
nana dymesque"
Une belle plante que cette Valérie
Mischler, laquelle, avec une gouaille toute parisienne bien qu’elle soit
née à Wissembourg dans le Bas-Rhin, chante Bernard Dimey avec le talent
d’une comédienne qu’elle est par ailleurs. Avec une voix grave au
timbre voilé, elle interprète avec aplomb et assurance les textes chantés
du poète montmartrois que les grenouilles de bénitier de l’église du
Sacré Cœur doivent ignorer à n’en pas douter. Il faut voir bien sûr
cette jolie fille se mouvoir sur scène, sensuellement nôtre, la jambe légère,
la provoc’ aux lèvres, tantôt perchée sur un tabouret, tantôt
s’adressant au public, lançant des œillades à la cantonade, allant
jusqu’à s’asseoir sur les genoux de quelque monsieur qu’elle a repéré
dans la salle, et interprétant des chansons comme « Frédo »,
« Les mich’tons », « Barbara-strip »,
l’impayable « Le cul de ma sœur », et autres textes
savoureux qu’avait enfanté l’ogre Montmartrois dont les bistrots du
« Lux Bar » et du « Gerpil » recevaient régulièrement
la visite, mais il y a aussi une tendresse poétique dans « Adieu
pour un artiste », « J’aimerais tant savoir »,
« Si tu me payes un verre », « L’enfant maquillé »,
chansons pleines d’émotions à vous foutre la larme à l’œil. Valérie
Mischler accompagnée par l’excellente pianiste Catherine Bedez nous
fait ainsi découvrir sous un aspect très personnalisé ses merveilleuses
chansons qui ne sont pas parvenues aux oreilles du grand public.
C’est grâce à Michel Celie, l’éditeur et ami de Bernard Dimey, que
Valérie Mischler a découvert les œuvres du poète. Elle sortira un
album produit par « Paroles de Dimey » et montera tout un
spectacle en disant « qu’elle s’est reconnue dans ces textes,
dans une énergie, dans une déchirure, dans une souffrance, même si elle
ne tient pas à devenir sa nouvelle égérie ». Bernard Dimey, lui,
ne l’aurait pas reniée et aurait particulièrement apprécié, à
n’en pas douter, cette donzelle amoureuse de ses écrits dont elle précise
« c’est comme s’il avait écrit pour moi ». On pourra
alors l’applaudir ne serait-ce qu’à Paris au Midi-Minuit, à l’Archipel,
au Vingtième Théâtre et à la Fête à Bernard à Montmartre.
Mais revenons à ses débuts : arrivée à Paris en droite ligne d’Alsace
à l’age de 17 ans, Valérie Mischler s’est alors inscrite au Cours
Florent ayant pour ambition de devenir comédienne en découvrant le théâtre,
mais également la chanson. Elle obtiendra d’ailleurs un 1er
prix de chanson française avec une chanson de Mistinguett, puis nous la
verrons sur la scène du Sentier des Halles, au Passage du Nord Ouest, aux
Amandiers, au Casino de Paris dans un spectacle de Moustaki qui lui
offrira une chanson, elle passera plusieurs fois dans l’émissions
« La chance aux chansons » de Pascal Sevran sur la 2 à la télé,
enfin, Roger Louret l’amènera sur les grandes scènes de la Comédie
Musicale avec « Les années twist » puis « Les années
Zazou ». On connaît la suite.
Valérie Mischler trouve que chez Dimey, la chanson oscille entre le rock
et la chanson réaliste, que ses préférences vont vers celles qui évoquent
le vieux Paris avec les prostituées, les poivrots, les clodos, dans un
univers un peu Audiard, un peu après-guerre, cherchant plutôt des
chansons à personnages. Avec sa pianiste Catherine Bedez, elle a également
mis en musique 2 textes de Dimey « La dame aux camélias » et
« Pépé ».
Allons,
les nanas et les mich’tons de tout poil et de toutes conditions, venez
donc zieuter et esgourder la môme Mischler, après, vous pourrez peut-être
lui payer un verre au comptoir de l’amitié, celui qui était si cher à
Bernard Dimey.
J.R. (Mars 2005)
|
|
|
Gérard Morel
♫
|
|
|
"Et
voilà Gérard Morel, truculent, facétieux, tendre avec des chansons qui
auraient comme parrains Pierre Dac, Boby Lapointe ou Pierre Perret...
Histoires d’amour et d’humour, finement ciselées, les chansons de Gérard
Morel, avec leur allure de figures imposées, ne sont pas que des
exercices de style, les phrases touchent et font mouche, pleines de
trouvailles, parfois hardies, surprenantes, toujours réjouissantes. Rien
ne paraît sérieux, tout est prétexte à sourire et pourtant tout est
ici précis, maîtrisé et parfaitement orchestré."
Francis
Panigada
Le « festin » de Gérard MOREL
Les spectacles des soirées que vous présente chaque mois
l’association Chant’Essonne au Foyer des Bois de Janvry sont toujours
précédés d’un excellent repas des plus conviviaux préparés avec
soin et servis avec amour par cette sympathique et dynamique équipe, dont
le plat de résistance est une programmation chanson de qualité. Voilà
que lors de la prochaine soirée, l’équipe Janvrysienne a fait appel à
un spécialiste en la matière qui est le chef Gérard Morel, lequel vous
proposera son festin royal en vous mitonnant les mets les plus fins, même
si « des rumeurs lui parviennent à l’oreille quant aux fruits et
légumes », alors qu’avec « ses doutes, il a envie d’aller
voir ailleurs s’il y est, même s’il pleut des cordes », mais ce
soir là, il n’en fera rien. Vous aurez alors le choix avec une carte de
spécialités vous proposant « des oiselles de feu » toutes
plus consommables les unes que les autres, avec par exemple une « Natacha avec
son corps de ballet blanc » ou encore « une nymphe débonnaire
dont on ne mange que le museau », à moins que vous ne préfériez
une « Paméla au cul joufflu », quand au chef, il vous
conseillera peut-être « la vache de greluche à la bouche goût
pistache », et si vous avez encore une petite faim, vous pourrez
toujours vous régaler « d’un restant d’cochonnailles ou de
relief de volailles, le tout arrosé d’un r’liquat de jaja ».
Tout cela ne vous met-il pas l’eau à la bouche à l’annonce d’un
tel festin ? Y’a qu’à regarder d’ailleurs le bonhomme Morel
qui ne fait guère pitié avec son « embonpoint serein et la
calvitie pince sans rire » comme a écrit un journaliste à la plume
jouissive, et pourtant malgré tout son talent de cuistot, le chef, entre
la poire et le fromage, vous avouera lui-même que « le festin que
j’préfère, c’est un pique-nique sous ta tunique, sous ta gaine ».
Naturellement, il parle des demoiselles, car il semble mieux apprécier
les cuisses légères d’une chair fraîche, mais ne sachant pas toujours
laquelle de ces dames choisir, car les amours de Gérard Morel sont d’un
complexe ! Alors qu’il a un faible pour les chansons de Roger
Riffard.
Bien sûr, vous avez compris que je me suis amusé à vous
concocter cette mixture chansonnante concernant ce festin de chansons
puisque « Festin » est le titre du 3ème album de Gérard
Morel, ce qui va de pair avec une soirée de Chant’Essonne puisque repas
et chansons font bon ménage.
Ce Gérard Morel, il faut l’avoir vu sur scène, avec
lui, on ne s’ennuie pas. C’est un joyeux luron qui n’a pas son
pareil pour vous dérider la moindre figure d’enterrement, entouré
qu’il est pour certains spectacles de musiciens comédiens un peu
foldingues que sont « Les garçons qui l’accompagnent ». Le
Morel en question, vêtu d’un pantalon beige, bretelles assorties,
chemise rouge et chaussures de même couleur, avec son allure débonnaire,
nous offre un tour de chant désopilant en nous servant un amalgame de
mots traficotés, tourneboulés, cuisinés à la sauce Morel, quoi !
Cet artiste là a de l’humour à revendre. C’est un artisan du mot qui
a de la verve, assorti d’une pointe d’érotisme en ces histoires
d’amour, sans oublier ses
élans de tendresse, ne l’oublions pas, il est à n’en pas douter de
la famille d’un Bobby Lapointe.
C’est seulement en 1998 qu’il aborde la chanson, alors
qu’il est déjà comédien depuis une quinzaine d’années. Animateur
culturel, acteur, metteur en scène, il fut responsable du Théâtre de la
Chenille, puis il a croisé en chemin la chanson, mettant en scène un
spectacle sur Piaf, interprété notamment par Michèle Bernard. Acteur,
il a joué dans quelques films et téléfilms, il est par ailleurs acteur
et directeur artistique du Théâtre à Découvert, un festival de création
théâtrale qui se déroule à Tournon sur Rhône et Tarn l’Héritage.
Concernant la chanson, il s’est produit à Paris dans des
lieux comme l’entrepôt en 1999, le Café de la Danse en 2003, il vient
de retrouver cette salle à l’occasion de la sortie de l’album
« Festin » en janvier en compagnie de Luc Chereyron,
Christophe Monteil, et Hervé Peyrard, c’est à dire « Les garçons
qui l’accompagnent », alors que Gérard Morel présentera à
Janvry son autre spectacle « Un bon gars pas dégueu » avec
Christophe Monteil comme musicien, avant de se produire deux jours après
au Vingtième Théâtre à Ménilmontant où il se partagera la scène
avec la Québecoise Hélène Maurice.
Si vous avez vu ce Gérard Morel sur une scène parisienne
ou en province, vous n’aurez aucun regret à le revoir à Janvry, à
moins que vous ne le découvriez. Au cours de cette soirée
repas-chansons, et après le tour de chant de Hervé Lapalud, Gérard
Morel vous invitera à partager royalement sa tablée de chansons des plus
copieuses et des plus digestes, alors, quel festin mes amis ! A déguster
sans modération !
J.R. (Fvrier 2005)
|
|
|
Jean
Mouchès ♫
|
|
|
“Du monde animalier à l’homme
…descendant du singe”
“Au long des chemins il
trouve sa mémoire, là est son territoire, là s’étend son jardin,
enfant il a couru à ces horizons”. Ce Landais de père en fils cultive
des chansons en son jardin, non loin des chênes et des pins, avec “des
mots qui le bercent depuis sa première enfance”. Jean Mouchès s’éveilla
à la chanson française en écoutant
Photo X
Brassens et Vian, mais il aima aussi
Dylan et Neil Young. Après avoir appris le piano, il préféra les
accords d’une guitare, ainsi commença t-il à écrire des chansons avec
l’espoir de monter à Paris. Mais dépaysé dans la capitale, il n’y
restera pas longtemps. Après son admission à l’Ecole Nationale des
Travaux Agricoles et à l’Ecole Normale, il choisira finalement le métier…
d’instituteur, cela lui laisse le temps de participer à des concours de
chant, chanter dans les boites, mais la scène d’une façon
professionnelle viendra bien après, grâce à celui qui deviendra par la
suite son producteur, Roger Goupil, qui le fera passer dans son café théâtre.
L’instit’ fera alors ses classes rapidement, ce seront bientôt les
premières parties de Nougaro, Font et Val, Le Forestier, Vassiliu, Léo
Ferré (une semaine au Dejazet)… Au Printemps de Bourges, après avoir
fait les Scènes Ouvertes en 1984, le Tremplin en 1985, il se produira en
spectacle au théâtre Jacques Cœur en 1988. Depuis, Jean Mouchès
parcourt les routes de France et d’ailleurs en se produisant sur différentes
scènes où il obtient un succès mérité. A Paris, on a pu le voir au
Café de la Danse en 1999 et à l’Européen en l’an 2000, ainsi
qu’au théâtre de Vanves (invité par le Centre de la Chanson), enfin,
il a participé au Festival de Marne (2 fois). Depuis 3 ans, il a arrêté
l’enseignement, l’instit’ est maintenant chanteur à 100%.
A ce jour, Jean Mouchès a
sorti 5 albums : “Tango, chevalin et autres chansons” (1988),
“En descendant du Singe” (1993), “La malédiction du caméléon”
(1996), “La maison du lac” (1997), “Du coq à l’âne” (2000),
enfin un “Cinq pattes de mouches” sortira très bientôt. En outre, il
y a 2 disques pour enfants et un autre en préparation.
Ses chansons qu’il interprète
de son timbre de voix d’une infinie douceur lorsqu’il ne swingue
merveilleusement, il les écrit avec des touches d’humour, d’amour et
de tendresse avec quelques messages bien sentis, brassant, décortiquant
les mots. Sorte de troubadour créatif, il nous présente ainsi des textes
qui peuvent être humoristiques, désespérés, ironiques où l’ivresse
et le suicide peuvent finalement se côtoyer. “Entre l’âne et le coq
et de fil en aiguille, il a tissé sa vie, cherchant un métier où tisser
sa mort”. Jean Mouchès a du souffle, de la présence, et compose
quelques bouquets de poésie en ses chansons à l’aide de fines mélodies.
Sur scène, en compagnie de ses musiciens aux multiples instruments, il présente
un tour de chant d’une grande diversité avec une certaine présence
animale, et si “l’homme descend du singe et que la foule descend
l’avenue” comme il chante, lui, singe civilisé, semble aimer les
animaux qu’ils soient âne, coq, caméléon, cheval, mouche… à
travers son propre monde, ces animaux dont il parle intelligemment, car il
ne faudrait pas le traiter de grosse bête, il pourrait alors peut-être
se permettre de vous… “ Mouchès ”
J.R. (Mai 2001)
| |
|
Mouron ♫ |
|
|
Vingt-cinq ans se sont écoulés depuis que Brel à
rejoint le ciel bleu des Marquises pour n’en plus revenir, vingt-cinq
ans pendant lesquels ses chansons n’auront cessé de nous accompagner,
dans notre quotidien, dans nos rêves aussi, dans nos amours, dans nos
révoltes, dans nos espoirs.
Mouron, qui lui
rend hommage avec ce spectacle a vu le jour à Marseille, de là lui vient ce tempérament de feu, la
puissance de ce timbre de voix qu’elle tient de son père «chanteur
à l’Opéra . Mouron voulait chanter comme Barbara, elle se
retrouve à 17 ans à l’Olympia, petit clown dans le Big Bazar de
Michel Fugain. Elle commencera une carrière solo en 86 en
rencontrant Romain Didier qui lui composera des musiques sur ses textes,
comme d’autres par la suite tels que Gilles Langoureau, Claude Terranova
et Terry Truck qui devint son producteur, arrangeur et pianiste et qui lui
ouvrit les portes de l’Allemagne.
Depuis, Mouron tourne en Allemagne autant qu’en France, sans
oublier d’autres pays, Suisse, Egypte, Pologne, Autriche, ou Thaïlande
… Révélation du Printemps de Bourges en 87, Mouron a créé de
nombreux spectacles et festivals et galas.. Elle fut également soliste
dans un spectacle d’Alfredo Arias «Fous de folie» aux Folies
Bergères. Mouron a aussi prêté sa voix à Piaf, dans un téléfilm pour
FR3 en 92.
Dans ce spectacle sur Jacques Brel , Mouron est bouleversante, émouvante,
poignante et rend un vibrant hommage à Brel à travers les chansons de
celui qui n’avait «que l’amour à offrir en partage». Mouron, de sa voix sublime, interpréte avec amour des chansons
comme «La quête», «Tu m’as rapporté des bonbons» en passant par
«Au suivant», «Mathilde», «Madeleine», «Amsterdam» et «Ne me
quitte pas». Venez l’entendre, vous n’aurez plus envie de la quitter!
Le Républicain- 09/10/2003
|
|
|
C’était le petit clown du Big Bazar de Fugain. Depuis, elle fait une
belle carrière de chanteuse. Au total, ce sont 4 albums, différents
spectacles, notamment à Paris au Dejazet, au Théâtre de Dix heures, à
la Pépinière Opéra, à l’Européen. De nombreuses nominations, prix
“Chorus des Hauts de Seine”, grand
prix “Repérages” de la Chanson
sur France Culture, grand prix de l’Académie
Charles Cros.
Photo A-MPanigada
Elle fut
aussi soliste dans la revue “Fou de folie”
d’Alfredo Arias aux
Folies Bergères. En 1996, elle a écrit et créé le spectacle “Double
d’âmes” au Théâtre d’Ivry, repris ensuite au Café de la Danse.
Mouron chante aussi régulièrement à Berlin et dans les grandes villes
d’Allemagne. Après l’Européen, elle prépare une nouvelle scène
Parisienne en 2002. Mouron dans le domaine du Music Hall est une étoile
de la chanson.
"Gribouille ou l'éternel éphémère"
Mouron, Marie-Thérèse Orain, Bonzom
un trio d'artistes talentueux pour nous rappeler Gribouille
J.R. (Décembre 2001)
|
|
|
Michel
Murty |
|
|
"Michel Murty met la chanson en
peinture et fait de la peinture en chansons"
Michel Murty va chanter... en voisin... pour la seconde fois à la
Grange de la Colombière.
C'est une double carrière artistique que Michel Murty réussit à mener.
Il est peintre et auteur-compositeur-interprète. On peut voir de temps à
autre ses expositions dans divers lieux de l'Essonne. Préciser cette
double vocation est important pour parler de ses chansons car les
couleurs, les rythmes, les cassures y prennent autant d'importance que
dans ses toiles. La base de départ y est figurative et l'expression s'y
nourrit d'abstraction poétique. Tout est dit dans la formule: "des
chansons pour peindre le temps". Il a une très belle allure,
une voix chaude et bien timbrée. Aucun effet de manches dans sa façon
d'interpréter, sa sensibilité est toujours pudique. Elle n'en exprime
pas moins ses révoltes, ses joies, sa sensualité devant la nature et son
amour de la femme.
M.V. (Septembre1996)
|
|
|
Fred Musset
♫
|
|
|
"Au
nom du père"
"C’était mon copain, c’était mon ami" chantait Gilbert
Bécaud. Et bien moi, j’avais un copain, j’avais un ami, qui s’en
est allé un jour comme ça sans prévenir alors que personne ne s’y
attendait. Il s’appelait Guy Musset, c’était un être original et
attachant, un barbu chevelu avec un côté anarchisant qui n’envoyait
pas dire ce qu’il avait sur le cœur, il me faisait penser un peu à une
sorte de druide d’un autre temps avec son regard malicieux et
bienveillant. On en avait passé, de ces joyeux moments, avec ce fameux
farceur, ce rigolard de première, quelque peu égrillard ; mais c’était
un poète, un homme à la plume allègre qui nous en a pondu de ces textes
pas catholiques pour deux sous. C’était un retrousseur de chansons,
amoureux qu’il était d’une chanson textuelle lorsque les mots
flirtent avec la poétique de la vie et que la tendresse tient aussi une
place importante. Il fallait voir l’ami Guy chez lui du côté de Vaires/Marne,
puis ensuite à Marseille, où il aimait recevoir "avé" le
pastis des familles alors que ce passionné de chanson adorait nous faire
découvrir le disque rare que, collectionneur impénitent, il possédait
en ses archives discographiques, lorsque lui-même ne prenait sa guitare
afin de nous charmer de quelques chansons de son répertoire ou du répertoire
d’autres auteurs interprètes.
Mais tout cela est hélas du domaine du passé, et pourtant, Guy est
toujours bel et bien présent grâce à son fils Fred, lequel, quittant
Marseille, la Canebière, le Vieux Port, Notre Dame de la Garde, nous est
arrivé un jour à Paris sans tambour ni trompette, avec pour tout bagage
une guitare et les chansons de Papa, car ce jeune homme bien mis de sa
personne, avec son côté romantique et quelque peu rêveur, n’est pas
le fils de son père pour rien. Il chante, et plutôt bien, élevé
qu’il a été à l’écoute des poètes de la chanson, il fut de suite
captivé par l’œuvre du père Musset et de ses disciples que furent les
monstres sacrés de cette chanson là. Après avoir fait ses classes
chantantes à Paris au Croque-Notes chez le regretté Eric Zimmermann puis
à Marseille sous le regard bienveillant de la bonne mère, Fred Musset
s’en ira se rôder en certains lieux où on apprend son métier, sans
oublier quelques expériences dans des clubs de vacances comme au Maroc,
interprétant même une chanson en duo avec Higelin qui l’accompagnera
au piano.
Depuis, l’enfant qu’il était est devenu ce jeune homme qui ne pense
qu’à une chose, au nom du père, se faire une place au soleil dans la
chanson en interprétant les chansons de Papa et d’autres auteurs de
bonnes réputations comme Bernard Haillant, Henri Gougaud, Pierre Louki,
Bruno Brel, Jehan Jonas, Pedro Aledo…
S’il a fait sa première radio parisienne sur Fréquence Paris Plurielle
en studio, ce fut aussi une première pour lui que de chanter également
en émission publique à Ménilmontant au Sous-Sol sur cette même radio.
Depuis, les spectacles s’enchaînent, qu’il soit seul avec sa guitare
ou accompagné d’un guitariste (François Verguet) et d’une
violoncelliste (Aurélie Verrier, et maintenant Johanne Mathaly), il
obtient chaque fois un réel succès, en attendant un premier album
chanson, ce qui ne saurait tarder.
Fred Musset peut faire sienne la chanson de son père qui dit "je
pleure quand resurgit en moi l’image de mon père aujourd’hui éternelle".
Aussi, en souvenir de Guy Musset, parti trop tôt pour un autre monde, le
jeune homme s’est monté un répertoire avec notamment les chansons de
Guy tout en interprétant d’autres auteurs de belle plume, et
lorsqu’il chante "si les chansons forment la jeunesse, à coup
d’amour et de détresse, à coups de poing, à coups de dents, les
ritournelles de mon père sont notre culture populaire, ces chansons
forment notre destin", le destin, me semble-t-il, peut s’inscrire
en lettres lumineuses sur le fronton d’une chanson expressive ui a des
choses à dire ! Avec un prénom et un nom prédestiné à interpréter
des textes poétiques, ce Fred Musset fait partie d’une nouvelle génération
d’interprètes qui ne peut que nous séduire, car il chante joliment
bien avec un timbre de voix d’une chaleureuse générosité, et ce qui
ne gâte rien, avec une belle présence scénique. Voilà un jeune artiste
à l’orée d’une belle carrière qu’il faut suivre de près car il mérite
toute notre attention.
J.R. (Septembre 2005)
|
|
|
|
|