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CD chroniqués

  Machon

Sur le thème “Les Etats d’amour”, un retour à la “simple” interprétation avec MACHON et Nathalie FORTIN.
Nous reconnaissons volontiers qu’en général, nous donnons la priorité aux auteurs-compositeurs plutôt qu’aux interprètes. Il n’est pas d’exception qui ne confirme la règle et il faut rendre justice à ces serviteurs de la chanson que sont parfois les interprètes lorsqu’ils sont capables de nous donner une nouvelle lecture de certaines oeuvres dont leurs auteurs ne nous avaient donné qu’une facette. On peut ainsi grâce à eux découvrir des idées sous-jacentes, des richesses poétiques d’associations de mots et de double sens que nous n’avions pas toujours perçues avec le géniteur des textes. 
Rendons grâce à Machon de défendre un répertoire non galvaudé, original et éclectique puisqu’elle chante Diane Dufresne, Norge, Jean-Roger Caussimon, Jean Moiziard et Pierre-Philippe entre autres.
Il faut dire qu’elle a été brillamment aidée dans son parcours par sa rencontre avec l’excellente pianiste Nathalie Fortin qui depuis 1983 accompagne les chanteurs-poètes d’Hélène Martin à Allain Leprest et des interprètes de poètes tels que Francesca Solleville et....Machon.

M.V. (Février 1999)

   Marie-Luc Mâlet

  "La voix du coeur"
Il y a quelques années, elle fut un rayon de soleil dans “La maison d’Arnoux” du côté de Bourg La Reine autour d’une bande de copains tels que Christian Paccoud, Philippe Biais, Yannick Delaunay, Richard Preslin. C’était la voix du cœur et leur choriste de charme, une choriste
Photo Ghislaine Mathieu
            qu’Eddy Schaff remarquera et conseillera. Passionnée de musique et de littérature, le théâtre l’attirera côté cour, elle deviendra alors régisseuse générale pour les ballets de Monte-Carlo, et tant mieux si la route est longue comme chantait Jean-Claude Darnal, elle fera le tour du monde durant 4 années avec les ballets. Mais on revient souvent à ses premières amours, comme vous le savez, et son amour pour la chanson fut le plus fort. En l’an 96, elle monte son premier tour de chant grâce à des auteurs qui écrivent pour elle. Lorsqu’elle ne choisit leurs textes, elle commence depuis peu à écrire elle-même.
Nous l’avons vue au Limonaire, à l’Ailleurs, à la Folie en tête, au Loup du Faubourg, chez les Uns les Autres, au Picardie... Elle participera à certains festivals et sera des premières parties de Gérard Pierron, Allain Leprest, Gilbert Laffaille, Art Mengo, Gérard Blanchard.
Marie Luc Mâlet avoue qu’elle n’est pas pressée, qu’elle vient d’un monde lent où l’on peaufine, où l’on travaille méthodiquement, où l’on cisèle, et, comme l’a écrit Christian Paccoud “c’est une grande professionnelle, musicienne, perfectionniste, elle va plus loin, elle ne choisit pas les chansons pour les chansons. Elle est au cœur de leur création. Depuis des années, elle vit dans l’écriture des poètes, elle écrit dans sa voix ce que nous n’avons pas toujours vu dans nos lignes”. Une voix qui est d’une pure beauté et qui fait si bien chanter les mots des poètes de la chanson, une voix qui chante France Léa, Emmanuel Lods, Nicolas Genka, Allain Leprest, lequel a dit “on écrit des chansons, et, quand Marie Luc les chante, on se demande si c’est vraiment nous qui les avons écrites”. Une Marie Luc qui chante, dit-elle, ce qu’elle ne peut pas dire, et qui fait suivre les mots qu’elle trouve ailleurs.
Accompagnée depuis peu par un trio de musiciens avec la pianiste Nathalie Miravette, le guitariste Pierrick Hardy et l’accordéoniste Francis Jouvain, Marie Luc prépare avec eux un premier CD dont la sortie ne saurait tarder. Alors que sur scène, paupières papillonnantes sous le halo des projecteurs, chevelure flamboyante d’un rouge grenat, robe noire sur blancheur de peau, Marie Luc Malet, avec sa voix du cœur, a tout pour nous séduire.

J.R. (Septembre 2001)

Sur le thème “Les Etats d’amour”, un retour à la “simple” interprétation avec MACHON et Nathalie FORTIN Nous reconnaissons volontiers qu’en général, nous donnons la priorité aux auteurs-compositeurs plutôt qu’aux interprètes. Il n’est pas d’exception qui ne confirme la règle et il faut rendre justice à ces serviteurs de la chanson que sont parfois les interprètes lorsqu’ils sont capables de nous donner une nouvelle lecture de certaines oeuvres dont leurs auteurs ne nous avaient donné qu’une facette. On peut ainsi grâce à eux découvrir des idées sous-jacentes, des richesses poétiques d’associations de mots et de double sens que nous n’avions pas toujours perçues avec le géniteur des textes. 
Rendons grâce à Machon de défendre un répertoire non galvaudé, original et éclectique puisqu’elle chante Diane Dufresne, Norge, Jean-Roger Caussimon, Jean Moiziard et Pierre-Philippe entre autres.
Il faut dire qu’elle a été brillamment aidée dans son parcours par sa rencontre avec l’excellente pianiste Nathalie Fortin qui depuis 1983 accompagne les chanteurs-poètes d’Hélène Martin à Allain Leprest et des interprètes de poètes tels que Francesca Solleville et....Machon.

M.V. (Février 1999

   Laurent Malot 

"La chanson dans la peau"
«Lorsque j’avais vu débarquer Laurent Malot dans ce petit lieu où je m’occupais de la programmation chanson, c’était alors un jeune élève de l’école des A.C.P. où il fit ses premières classes chantantes, débutant sympathique et non dénué de qualités au demeurant. Si certains, comme les cigales, n’ont
Photo A.M. Panigada       chanté qu’un seul été, lui à suivi allègrement son petit bonhomme de chemin et, de jeune pousse des A.C.P., il en est devenu l’âme dirigeante, puisque le voilà prof’ responsable d’une nouvelle équipe (les A.C.P. étant devenus la Manufacture Chanson), ce qui ne l’empêche nullement de continuer scéniquement sa carrière artistique. Cette chanson, il l’a dans la peau («Je t’ai dans la peau, y’a rien à faire, obstinément tu es là» chantait Piaf, et si elle parlait d’une autre peau que celle de Dame Chanson, cette dernière, croyez-moi, elle l’avait aussi dans la peau). Avec Laurent Malot, nous avons à faire à un interprète qui, à l’image de Gilbert Bécaud, l’idole de sa jeunesse (le compositeur justement de «Je t’ai dans la peau») brûle les planches du succès comme on dit, avec une certaine vigueur et un côté swingeur. Laurent Malot fait partie de ceux et celles qui défendent une chanson intelligente qu’il écrit en tant qu’auteur compositeur lorsqu’il n’interprète des auteurs tels que Allain Leprest, Romain Didier, Bernard Joyet, Romain Bouteille, Chantal Grimm, Florent Vintrignier, Stéphane Cadé, Eric Guilleton… qu’il met aussi parfois en musique.
Après les années 87 à 89 aux Ateliers Chanson de Paris, Laurent Malot continua son apprentissage au Studio des Variétés. Nous le vîmes par la suite dans de nombreuses salles parisiennes telles que le Sentier des Halles (durant 3 semaines), le Tourtour (4 semaines), le Théâtre Sylvia Monfort, l’Européen… dans des festivals comme les Chorus des Hauts de Seine, le Festival de Marne, les Francofolies de la Rochelle, etc… Il a chanté au Québec en tournée et dans des festivals québécois, et aussi participé à de nombreux spectacles collectifs. Il fut remarqué dans des émissions télé sur TF1 (Sacrée Soirée), France 2 (La Chance aux Chansons), il a participé également à des émissions de télévision canadiennes, et à de nombreuses émissions radiophoniques sur France Inter, R.F.I., France Culture, France Musique, Europe1…Côté enregistrement, 2 albums, dont le dernier en date «Rendez-vous sous la lune».
Laurent Malot, c’est une voix chaleureuse, nuancée et forte à la fois avec ses cris de révolte, il chante parfois la rage au ventre ou avec une infinie tendresse, la poétique des mots sur des musiques jazzantes ou tangonisantes en de belles envolées musicales, souvent accompagné sur scène de 2 musiciens multi-instrumentistes. Enfin, ce jeune homme a de l’allure, du talent et un côté charmeur, ce qui ne gâte rien au royaume de la chanson, et le public, à l’entendre chanter, pourrait crier à son tour «Malot, on t’as dans la peau !».

J.R. (Octobre 2002)

   Maurad Mancer 

“Des chansons à l’eau de rosse»”
C’est en banlieue parisienne, à Meulan exactement, que Maurad Mancer a vu le jour, mais plus tard, en 1987 précisément, attiré par le soleil et la grande bleue (la Méditerranée, si vous préférez), il ancrera sa vie à quelques encablures du Vieux Port et tout près de ce qui fut l’Alcazar de Marseille, ce célèbre music-hall (hélas, depuis des lustres démoli) où ont fait leurs classes des artistes comme Ivo Livi (enfin, vous savez, Yves Montand) où sont passées bien des célébrités du monde du spectacle, d’une chanson française alors en vogue dans la cité des Pagnol, Scotto et autres gloires marseillaises, devant un public de connaisseurs, des plus critiques et intransigeants avec un côté fanatique. Alors comment voulez-vous que Maurad Mancer qui avait des dispositions pour pousser la chansonnette ne se prête pas au jeu de l’artiste qu’il voulait être, mais comme il n’avait aucun respect pour les auteurs et les interprètes du Showbiz, il a commencé par faire rire les copains en parodiant certaines chansons et vedettes connues. Il y a un début à tout, et comme il avait également la plume inventive, il se mit à écrire quelques nouvelles dans son style particulièrement incisif et mordant, ce qui l'amènera par la suite à devenir parolier, compositeur de chansons et bien entendu à les interpréter. Toujours est-il qu’aimant bavasser et parloter, on le retrouvera animateur sur une fréquence marseillaise, Radio Utopie, mais utopique, Mancer ne l’était pas. Le voilà traçant son chemin sur une route aux chansons plutôt caillouteuse et d’un accès pas toujours facile lorsqu’on veut entrer dans la carrière, surtout que notre homme ne faisait ni dans la facilité ni dans l’eau de rose, mais plutôt de rosse. Seulement, petit à petit, à force de persévérance, en ne faisant aucune concession, il réussit à s’imposer dans un milieu où « le pousse toi-là tu m’fait de l’ombre » est d’une brûlante actualité. Maurad participe alors à différents spectacles dans sa ville d’adoption (Cité de la Réussite, Exodus, Docks des Sud et Festival Avec le Temps à Marseille) sous l’œil bienveillant et maternel de la Bonne Mère (pas la sienne, non, c’est le surnom de Notre Dame de la Garde qui, dit-on, de toute sa hauteur, protège Marseille). Enfin, se produisant dans des festivals comme à Villefranche de Rouergue, à Barjac en off’, aux Musicales de Bastia et chantant même à l’étranger, à Lausanne et Bruxelles, par exemple, sans oublier des premières parties d’artistes comme Philippe Val, Pierre Bachelet, Idir, Francis Lemarque….
Sur scène, Maurad Mancer s’accompagnant à la guitare, est entouré de musiciens comme le guitariste Christian Bon et le bassiste Remi Alessandra. Maurad Mancer semble s’amuser des mots à double sens, ainsi, parlant du chômage “Hé, Rémi, nous sommes tous tes amis à travers tout le pays, Rémi” ou de “ce militant de l’Affront National”, quant à Germaine, c’est une chanson d’amour où il te parle d’une “Mélusine, mais l’usine c’est une chaîne, d’un Eugène vendeur de lampes halogènes” et ça n’arrête pas ! Cela, c’était sur le 1er mini CD autoproduit de 5 titres “Le fond de l’air effraie” mais sur le 12 titres qui suit “La vie en rosse” avec de superbes orchestrations, Maurad a toujours cette ironie un peu féroce, avec l’humour grinçant de ce brasseur de mots, en disant des choses graves qui ne versent nullement dans la banalité comme ce constat effrayant “dans une cité pourrie de France, le jour, sa mère l’a voilée, le soir, son frère l’a violée … c’est sûr, on voit la vie en rosse quand on nage dans ces eaux-là”. Avec le cynisme d’une époque publicitaire et télé-con “j’ai loué mon fils à une marque de lessive, il passe à la télé, il faut bien vivre”, ou bien jetant un œil sur “ces petits maris honnêtes qui font font font 3 petites cours et puis s’en vont” ou encore se penchant sur une vie misérable “Albert a la trouille des patrouilles, rapaces qui ramassent des gens indigents, gravats, grabataires qu’on enterre à Nanterre”, c’est la pauvreté face à la richesse “On est tous dans la même galère, c’est toujours les mêmes qui rament” ou bien “si l’on pouvait choisir son camp, je choisirai celui des méchants, il vivent plus longtemps, ils ont toujours de l’argent”, mais pour bien vivre, ce conseil aux amoureux ”pour vivre heureux, vivons couchés, baisons futé, amoureux… avec Ophélie, on constate que ça nous épate d’être ravis au lit”, et s’il donne toujours dans le coté chansonnier outrageusement outrancier envers certains personnages “Riche de Bardot aime beaucoup les animaux, en passant par Toulon, elle leur refile ses morpions...” et j’en passe des vertes et des pas mures, comme “Hi Lady, t’as pas eu le temps de t’être enlaidie” en souvenir d’une princesse anglaise, il y a aussi ce coté sérieux et grave sur l’intégrisme et le fanatisme “à la gloire d’Allah” (de père en fils). Une vie en rosse où une quantité d’épines vous pourrissent la vie. Je ne suis pas là pour vous parler d’un album, mais c’était tout simplement pour vous donner un aperçu des textes de cet auteur compositeur interprète qui sous un coté rieur et moqueur, sans en avoir l’air, semble goûter à la vie avec quelques hauts le cœur, si ce constat peut paraître amer, il est d’une brutale réalité, mais Maurad évite de se prendre la tête pour tout cela. Il faut bien vivre, et tant qu’à faire, essayons, cette vie, de la vivre en rose plutôt qu’en rosse.

J.R. (Mai 2003)

   André Marié
  
   Pascal Mary 

"Un garçon qui sort de l'ordinaire"
Ce jeune homme trentenaire pas si “ordinaire” qu’il veut bien le déclarer, vient de quelque part du côté de la Normandie, là où petit on s’ennuie, tout au long de ces dimanches après-midi quand tombe la pluie et se forge les rêveries… Il rêve d’ailleurs… et quelques années plus tard fait ses bagages pour partir à Paris. Il tente ses premiers galops d’essai dans les pianos-bars - le Caméléon, Léna et Mimile, Paris-Texas, le Piano-Zinc… en interprétant Brel, Brassens, Barbara, Vian, Gainsbourg et Aznavour. Mais les mots qui tournaient déjà dans sa tête d’enfant ne demandent qu’à prendre leur envol, il se lance parallèlement dans l’écriture et suit une formation au Studio des Variétés. Ce seront ensuite des cours de chant avec Hubert Weller, Marie-Agnès Faure et de comédie musicale au conservatoire du 10ème arrondissement qui compléteront ce parcours “initiatique”.
D’étapes en étapes, de rencontres en rencontres, Pascal Mary s’enrichit et se nourrit de multiples expériences. D’abord comédien-chanteur de 1990 à 1992 avec la compagnie du Tapis Franc pour le spectacle “Zone libre” qui sera présenté à Aurillac, Chalons et la Rochelle, puis en 1996 sur la scène de la Comédie Française comme choriste dans “Léo Burkart” de Gérard de Nerval. Viennent ensuite les premières compositions, la mise en musique en 1997 de textes d’Aragon pour le spectacle “Elsa, mon amour, ma jeunesse” et la création de son premier tour de chant (“On n’en meurt pas”) qu’il présentera en 1999 au Pari’s Aller-Retour. Enfin en 2000, il enregistre son premier CD de 7 titres baptisé “Ordinaire” et rencontre les musiciens avec lesquels il va construire son répertoire. On le retrouvera sur les petites scènes parisiennes : l’Atelier, la Balle au Bond, le Sous-Sol, le China-Club, en Corse à l’Escale, dans les festivals du Mans, de Lormes et en première partie du Trio Esperança. Il rencontre enfin le metteur en scène Harold David avec qui il prépare son nouveau spectacle intitulé “Paraît que c’est joli la vie” qu’il présente au Théo Théâtre.
Ce qui frappe dès le premier contact avec Pascal, c’est le charme et la douceur. Mais qu’on ne s’y trompe pas : derrière l’apparente désinvolture, la légèreté des mélodies sur des airs de bossa et de jazz, se cache une âme tourmentée et cette lumière qui illumine ce visage souriant est aussi celle de la passion. Avec une écriture simple qui va à l’essentiel, Pascal Mary chante l’amour sans possession (“Soupir ”), la difficulté de la rupture (“Un homme mort ”), se penche avec nostalgie et une lucidité presque cruelle sur la vie de famille et “les dimanches” de son enfance mais jette aussi un regard plein d’ironie sur notre monde et ses rapports humains (“Au grand zoo des petits humains”). Attaché à la qualité des textes et de la musique, il les allient de façon subtile, témoin cette belle et accrocheuse chanson qu’est “Puisque la terre est ronde”, une vraie réussite. Tout en finesse et en sobriété, avec beaucoup d’élégance, il nous entraîne, porté par les accents du piano et du violoncelle, au rythme du flux et du reflux de ses vagues à l’âme. Un artiste sensible et touchant que l’on aimerait voir enfin “A la une”.

F.P. (Décembre 2003)

   Noël MC Kay

"Noël Mc Kay des brumes du Nord"
Cet auteur-compositeur roubaisien qui vit actuellement en Normandie n'a encore à son actif aucun disque, aucune K7. Il mérite néanmoins le coup de projecteur qu'accorde chaque mois Chant'Essonne à de jeunes artistes originaux ayant des choses intéressantes à dire.
Comme beaucoup de jeunes artistes en début de carrière, il s'est d'abord confronté au public dans des concours de chanteurs de sa région, à Leers, Roubaix, Bruxelles, Dunkerque et Pernes les Fontaines. En 90, il fut demi-finaliste au Grand-Prix Georges Brassens à Dunkerque, en 95 il remporta le 1er Prix de la Sacem et le Spécial Jury à Rai dans l'Orne et le grand prix de Préveranges dans le Berry. Depuis 94, il s'est essayé sur les scènes de plusieurs "petits-lieux" de Paris, le Carré Blanc, la Mainate, la Bohème, l'Oncle Benz, Confluences, le Limonaire, ainsi que de province, le Patis du Mans et la Luciole d'Alençon entre autres.
Son originalité? Une certaine façon de jongler avec les mots "L'habit fait le moine ou le moine y faiblit à succomber si notre prètre s'y prête..." et un certain héritage d'un  Jehan Rictus nordique "Quand le froid me soufflait la crève - Qu'il n'y avait de femmes au sang chaud - Sur moi la nuit flanquait les lèvres - De n'importe quelle bouche de métro". Un artiste à découvrir!

M.V. (Novembe 1996)

   Fred Merpol 

Fred Merpol "La chanson pour tout vous dire"
Lorsqu’il se rend dans la capitale, Fred Merpol le Tourquennois emprunte l’autoroute A1, celle “qui mène du Nord jusqu’à Paris, pour aller voir son amour, et l’esprit en fête, le cœur joyeux, il est bien content d’être arrivé sur le boulevard Voltaire, heureux et soulagé d’être sorti de 
 Photo A-M Panigada           
l’autoroute A1”. Mais là n’est pas la question, si ce n’est le contexte d’une des chansons que ce jeune homme a écrite sur l’autoroute de ses pérégrinations. Voilà un “Ch’ti” qui écrit allègrement des chansons poétiques qu’il interprète intelligemment avec des touches de gaieté folichonnes et aussi de tendresse, lorsqu’il ne fait un détour du côté de quelques auteurs tels que Barbara, Thomas Fersen, Nougaro, Pierre Tisserand, Prévert ou encore Les Belles Lurettes de son pays. Né à Tourcoing, Fred Merpol (de son état civil Merpool) a de qui tenir car, dans sa famille, on cultive l’art, la musique notamment, avec une maman chef de chœurs. Fred apprend la guitare classique au Conservatoire de Lille, puis le chant lyrique, ce qui lui permet aujourd’hui d’avoir une voix bien timbrée, mais c’est la chanson française qui attire notre jeune artiste. D’abord les chorales, puis, dans un groupe de bal, il rencontre un jour Jean-Christophe Cheneval, dit Cheche, un vibraphoniste talentueux et tous deux mêlent guitare et vibraphone à la voix de Fred. En 1996, c’est la première scène, rejoint par Julien Condas aux percussions et à la flûte, et Nicolas Lehembre à la contrebasse. Cheche signe aussi les arrangements. Le quatuor sort un album intitulé bizarrement “Paroles à la gomme et chansons à la con…” et en 1999 un deuxième CD enregistré en public au Biplan à Lille, beaucoup plus vivant, un album “En vrai”, comme l’annonce le titre. Légèreté, fantaisie, humour, émotion s’y retrouvent pleinement. Depuis 1996, il a pas mal vagabondé dans la région du Nord jusqu’en Belgique, avec quelques incursions dans le Vaucluse (Apt), dans le Cher (à Bourges à la Soupe aux Choux), enfin à Paris (Le Limonaire, Le Loup du Faubourg, au Théâtre des Déchargeurs et en première partie des Belles Lurettes à l’Argo’Notes de Montreuil. Il s’est produit également en lever de rideau d’artistes tels que Françoise Kucheida, Vincent Trouble, Thomas Fersen et Allain Leprest. Comme l’a écrit Télérama, “ses chansons joliment troussées augurent d’un vrai talent”. On dit aussi qu’il y a de la noblesse, de la richesse, de l’élégance chez ce personnage qui fait partie des artistes avec lesquels il faut désormais compter.
Aussi, dans la vie, Fred Merpol, comme surFred Merpol            Photo A-M Panigada
l’autoroute A1, se place en pôle position et met la gomme afin de distancer rapidement les véritables “chansons à la con” !…

J.R. (Mai 2001)

   José-Anne Micha 

"José-Anne Micha jamais ne tricha... Elle a toujours été de tous les combats"
Il est des artistes pour qui chanter et dire dans leurs chansons ce qui leur paraît essentiel pour eux-mêmes et pour la société en général, est une question de vie ou de mort. On s’est parfois gaussé des chanteurs “engagés ” ou “chanteurs à messages”, mais il faut avoir connu de près ceux qui n’ont jamais eu l’ombre d’un quelconque opportunisme, ceux qui sont capables de transmettre leur totale sincérité avec force, pour avoir envie de les écouter et de se laisser séduire. J’ai eu la chance d’en connaître quelques uns. José-Anne MICHA est de ceux-là, de celles-là.
Cette savoyarde aurait pu, de par sa voix belle et puissante, surtout dans les graves, assurer une prolongation aux chanteuses réalistes de la tradition en se contentant de s’adonner aux chansons d’amour gnangnan. Sans renier la chanson populaire, elle la gratifie d’un plus, en interprétant des textes “signifiants” qu’elle écrit et met habilement en musique. Elle y dit, elle y crie ses révoltes devant les injustices, devant les exclusions, elle emboîte le pas aux femmes réclamant l’égalité des sexes, mais ne veut accepter pour elle aucune étiquette, sauf peut-être celle d’humaniste. José-Anne ne pousse pas que des coups de gueule. Lorsqu’elle parle d’amour et d’amitié, elle fait preuve d’une grande tendresse et d’une subtile délicatesse.
L’indépendance qui la caractérise ne l’a sans doute pas servie dans un métier où il peut être utile de se faire épauler par un groupe. Chez elle, la pureté ne se brade pas. Ses luttes sont elles utopistes ? Elle répond en citant Théodore Monod : “L’utopie n’est pas l’irréalisable, mais l’irréalisé”.

M.V. (Septembre 1998)

  Vanina Michel 

"L'employée de la beauté"

" Beauté, souvent j'emploie ton nom et je travaille à ta publicité, je ne suis pas le patron, je suis ton employée "  Jacques Prévert

Comment définir Vanina Michel sinon à travers cette citation du poète dont elle porte aujourd’hui les paroles ou à travers ses propres mots : " Comédienne ? Chanteuse ? Musicienne ? Productrice ? Réalisatrice ? Hier Vedette de Hair, membre de la Compagnie Lubat, assistante de Jacques Canetti, Directrice des Variétés aux Editions Salabert …avant tout artiste, à la recherche d'un même air de liberté, au delà des frontières de genre, côté coulisses ou côté scène. "
Après deux ans d'études de médecine, elle choisit, au grand désespoir de sa famille, le théâtre. Elle est reçue au concours d'entrée de l'école du Théâtre National de Strasbourg et joue d'abord les classiques puis les auteurs contemporains, avec entre autres, Rufus, Pierre Santini, Arielle Dombasle… A 22 ans, nouveau virage : "Hair" est monté à Paris et Bertrand Castelli lui confie le rôle vedette féminin au côté de Julien Clerc. Après deux ans de folie, "Hair" tiendra l'affiche 4 ans, elle s'échappe. Une heureuse rencontre en 1969 avec Michel Berger, qui lui écrit et produit son premier 45 T, lui permet de s'évader vers d'autres espaces de création. Autre aventure musicale, elle participe à celle de Bernard Lubat et monte avec lui sa compagnie. Elle est une des fondatrices du festival d’Uzeste. Parallèlement à ces expériences collectives, elle crée au café-théâtre, trois "one-woman show" et compose pour le théâtre et France Culture. En 1980 elle revient à la chanson, poussée par quelques auteurs.. C'est à l'issue d'un de ses tours de chant qu’elle rencontre en 1981 Jacques Canetti, découvreur de Brel, Brassens, Boris Vian, Gréco, Nougaro, Gainsbourg, Higelin… Il l’engage et elle devient sa collaboratrice pendant dix ans, participant à toutes ses productions, en qualité d'artiste, réalisatrice, directrice artistique, relations publiques.
En 1992, elle est engagée comme Directrice des Variétés des Editions Salabert.
Aujourd’hui, Vanina Michel se fait l’ambassadrice de Prévert, dans un récital atypique, en compagnie de deux formidables musiciens, acolytes. Diabolo, magicien de l'harmonica, ex- partenaire de Manu Di Bango, Higelin, Béjart, Jacno, Didier Lockwood) et le violoncelliste Denis Van Hecke. Entre textes dits et chantés, elle restitue bien le visage le moins connu de Prévert. Ce répertoire inédit est interprété avec humour impertinence et tendresse. Entre Images tendres, paroles grinçantes, satires ou comptines.. Vanina Michel nous offre un bel hommage à Prévert , amoureux et rebelle.br>
" J’ai le sentiment de poursuivre le même métier depuis 30 ans, celui de la création, du spectacle vivant, à la recherche d'un même air de liberté que je n'ai pas fini de chanter, décliner sous toutes ses formes et à travers tous les rôles que je m'invente, dans le théâtre ou la musique, côté coulisses ou côté scène. Cette attitude, j'en ai fait ma profession, une profession de foi... J'en tire ma force, même si c'est aussi une faiblesse face à un métier qui aime un peu trop les étiquettes. Je me nourris de ces mille et une vies différentes. L'homme commence où il meurt. Je vais à ma naissance à la rencontre de celle que je suis, que je commence à être, mon père et mon fils, mon aïeul et mon descendant, mon semblable dissemblable ... Merci, Jacques Prévert pour ce bout de route passé ensemble, jamais finie...."

Vanina Michel et F.P. (Janvier 2007)

   Véronique Miniou
  
  Michel Miramont
  
   Arlette Mirapeu

 " MIRAPEU passe allègrement de LAPOINTE à LOUKI "
"Moi qui ai connu Boby, je suis époustouflé par l’interprétation de Mirapeu. C’est clair, net, chaud et tellement vivant. J’en serais bien un peu jaloux. Puisse-t-elle me traiter ainsi un jour”..........J’avais écrit cela en 96. Eh bien c’est arrivé ! : “ Mirapeu chante Louki ”. Quel merveilleux cadeau elle me fait là. J’en suis heureux, heureux vraiment."
                                                            Pierre LOUKI - 15 juin 98

Pareillement à Pierre, j’avais eu aus­si le choc en redécouvrant le vieil ami Boby Lapointe chanté par Arlet­te Mirapeu. Bien articulés et intelligemment énoncés, les mots de Boby parvenaient dans toute leur saveur, leur brillance et leur loufoquerie. Remarquable comédienne, astucieusement mise en scène, douée d’une excellente voix, Arlette a révélé ainsi au public qui a eu la chance de voir ce spectacle, les mille facettes du talent de Lapointe.
Heureux de savoir qu’elle préparait un “ Louki ”, j’étais sûr avec elle de la réussite de ce projet. Cela ne m’a pas empêché en la voyant à l’ “ Arbre en scène ” dans ce nouveau spectacle, d’être enthousiasmé, peut-être plus encore qu’avec le précédent. Probablement parce que la démarche d’interprétation y est ici différente. Les problèmes de diction n’y sont pas les mêmes (celle de Pierre est excellente comparée à celle de Boby). Si l’humour y est aussi, souvent loufoque, il s’agit d’une autre forme de loufoquerie. Arlette a parfaitement perçu la sensibilité de l’auteur, toujours faussement désabusé alors qu’il est un insatisfait de natu­re, son tendre cynisme, son besoin inavoué d’être reconnu et le scepticisme qu’il affiche lorsqu’il l’est, la complexité d’un être à la fois pur et compliqué qui aimait parfois passer sans rien dire deux heures aux côtés de Brassens, parce qu’il est plus doux de s’emmerder avec un copain que tout seul.
A travers les oeuvres complètes de Louki, (chansons, aphorismes, poèmes, pièces de théâtre, pièces radiophoniques) Arlette a fait un choix d’extraits subjectif, mais judicieux. Elle virevolte d’une chanson à un texte, ne laissant pas au spectateur le temps de s’ennuyer. Ce spectacle est un régal. Complice, sa pianiste Sophie Nicolle, n’a jamais été aussi à l’aise et, surprise ! elle intervient en chantant elle-même (d’une belle voix grave qui contraste avec la voix plus légère de Mirapeu).
J’ai essayé depuis longtemps de faire chanter l’ami Louki à la Colombière. Il s’y est obstinément refusé car “il déteste la banlieue” (sic !). Cela le regarde, et je suis content de le recevoir indirectement par l’intermédiaire de sa brillante interprète. Et bien qu’il n’ait jamais mis les pieds dans notre grange même en spectateur, n’est-il pas un fidèle adhérent de notre Association ?

M.V. (Septembre 1999)

(Dans le cadre d'une veillée de soutien à Chant'Essonne).

Après avoir eu le succès que l’on sait avec son spectacle Boby Lapointe, elle s’attaque depuis peu à l’univers dit et chanté de Pierre Louki. C’est intelligent, fin, et drôle. Louki aime et nous aussi!

M.V. ( Mars 1999)

   Valérie Mischler 

"Une nana dymesque"

Une belle plante que cette Valérie Mischler, laquelle, avec une gouaille toute parisienne bien qu’elle soit née à Wissembourg dans le Bas-Rhin, chante Bernard Dimey avec le talent d’une comédienne qu’elle est par ailleurs. Avec une voix grave au timbre voilé, elle interprète avec aplomb et assurance les textes chantés du poète montmartrois que les grenouilles de bénitier de l’église du Sacré Cœur doivent ignorer à n’en pas douter. Il faut voir bien sûr cette jolie fille se mouvoir sur scène, sensuellement nôtre, la jambe légère, la provoc’ aux lèvres, tantôt perchée sur un tabouret, tantôt s’adressant au public, lançant des œillades à la cantonade, allant jusqu’à s’asseoir sur les genoux de quelque monsieur qu’elle a repéré dans la salle, et interprétant des chansons comme « Frédo », « Les mich’tons », « Barbara-strip », l’impayable « Le cul de ma sœur », et autres textes savoureux qu’avait enfanté l’ogre Montmartrois dont les bistrots du « Lux Bar » et du « Gerpil » recevaient régulièrement la visite, mais il y a aussi une tendresse poétique dans « Adieu pour un artiste », « J’aimerais tant savoir », « Si tu me payes un verre », « L’enfant maquillé », chansons pleines d’émotions à vous foutre la larme à l’œil. Valérie Mischler accompagnée par l’excellente pianiste Catherine Bedez nous fait ainsi découvrir sous un aspect très personnalisé ses merveilleuses chansons qui ne sont pas parvenues aux oreilles du grand public.
C’est grâce à Michel Celie, l’éditeur et ami de Bernard Dimey, que Valérie Mischler a découvert les œuvres du poète. Elle sortira un album produit par « Paroles de Dimey » et montera tout un spectacle en disant « qu’elle s’est reconnue dans ces textes, dans une énergie, dans une déchirure, dans une souffrance, même si elle ne tient pas à devenir sa nouvelle égérie ». Bernard Dimey, lui, ne l’aurait pas reniée et aurait particulièrement apprécié, à n’en pas douter, cette donzelle amoureuse de ses écrits dont elle précise « c’est comme s’il avait écrit pour moi ». On pourra alors l’applaudir ne serait-ce qu’à Paris au Midi-Minuit, à l’Archipel, au Vingtième Théâtre et à la Fête à Bernard à Montmartre.

Mais revenons à ses débuts : arrivée à Paris en droite ligne d’Alsace à l’age de 17 ans, Valérie Mischler s’est alors inscrite au Cours Florent ayant pour ambition de devenir comédienne en découvrant le théâtre, mais également la chanson. Elle obtiendra d’ailleurs un 1er prix de chanson française avec une chanson de Mistinguett, puis nous la verrons sur la scène du Sentier des Halles, au Passage du Nord Ouest, aux Amandiers, au Casino de Paris dans un spectacle de Moustaki qui lui offrira une chanson, elle passera plusieurs fois dans l’émissions « La chance aux chansons » de Pascal Sevran sur la 2 à la télé, enfin, Roger Louret l’amènera sur les grandes scènes de la Comédie Musicale avec « Les années twist » puis « Les années Zazou ». On connaît la suite.
Valérie Mischler trouve que chez Dimey, la chanson oscille entre le rock et la chanson réaliste, que ses préférences vont vers celles qui évoquent le vieux Paris avec les prostituées, les poivrots, les clodos, dans un univers un peu Audiard, un peu après-guerre, cherchant plutôt des chansons à personnages. Avec sa pianiste Catherine Bedez, elle a également mis en musique 2 textes de Dimey « La dame aux camélias » et « Pépé ».
Allons, les nanas et les mich’tons de tout poil et de toutes conditions, venez donc zieuter et esgourder la môme Mischler, après, vous pourrez peut-être lui payer un verre au comptoir de l’amitié, celui qui était si cher à Bernard Dimey.

J.R. (Mars 2005)

   Gérard Morel 

"Et voilà Gérard Morel, truculent, facétieux, tendre avec des chansons qui auraient comme parrains Pierre Dac, Boby Lapointe ou Pierre Perret... Histoires d’amour et d’humour, finement ciselées, les chansons de Gérard Morel, avec leur allure de figures imposées, ne sont pas que des exercices de style, les phrases touchent et font mouche, pleines de trouvailles, parfois hardies, surprenantes, toujours réjouissantes. Rien ne paraît sérieux, tout est prétexte à sourire et pourtant tout est ici précis, maîtrisé et parfaitement orchestré."
Francis
Panigada

Le « festin » de Gérard MOREL
Les spectacles des soirées que vous présente chaque mois l’association Chant’Essonne au Foyer des Bois de Janvry sont toujours précédés d’un excellent repas des plus conviviaux préparés avec soin et servis avec amour par cette sympathique et dynamique équipe, dont le plat de résistance est une programmation chanson de qualité. Voilà que lors de la prochaine soirée, l’équipe Janvrysienne a fait appel à un spécialiste en la matière qui est le chef Gérard Morel, lequel vous proposera son festin royal en vous mitonnant les mets les plus fins, même si « des rumeurs lui parviennent à l’oreille quant aux fruits et légumes », alors qu’avec « ses doutes, il a envie d’aller voir ailleurs s’il y est, même s’il pleut des cordes », mais ce soir là, il n’en fera rien. Vous aurez alors le choix avec une carte de spécialités vous proposant « des oiselles de feu » toutes plus consommables les unes que les autres, avec par exemple une « Natacha avec son corps de ballet blanc » ou encore « une nymphe débonnaire dont on ne mange que le museau », à moins que vous ne préfériez une « Paméla au cul joufflu », quand au chef, il vous conseillera peut-être « la vache de greluche à la bouche goût pistache », et si vous avez encore une petite faim, vous pourrez toujours vous régaler « d’un restant d’cochonnailles ou de relief de volailles, le tout arrosé d’un r’liquat de jaja ». Tout cela ne vous met-il pas l’eau à la bouche à l’annonce d’un tel festin ? Y’a qu’à regarder d’ailleurs le bonhomme Morel qui ne fait guère pitié avec son « embonpoint serein et la calvitie pince sans rire » comme a écrit un journaliste à la plume jouissive, et pourtant malgré tout son talent de cuistot, le chef, entre la poire et le fromage, vous avouera lui-même que « le festin que j’préfère, c’est un pique-nique sous ta tunique, sous ta gaine ». Naturellement, il parle des demoiselles, car il semble mieux apprécier les cuisses légères d’une chair fraîche, mais ne sachant pas toujours laquelle de ces dames choisir, car les amours de Gérard Morel sont d’un complexe ! Alors qu’il a un faible pour les chansons de Roger Riffard.
Bien sûr, vous avez compris que je me suis amusé à vous concocter cette mixture chansonnante concernant ce festin de chansons puisque « Festin » est le titre du 3ème album de Gérard Morel, ce qui va de pair avec une soirée de Chant’Essonne puisque repas et chansons font bon ménage.
Ce Gérard Morel, il faut l’avoir vu sur scène, avec lui, on ne s’ennuie pas. C’est un joyeux luron qui n’a pas son pareil pour vous dérider la moindre figure d’enterrement, entouré qu’il est pour certains spectacles de musiciens comédiens un peu foldingues que sont « Les garçons qui l’accompagnent ». Le Morel en question, vêtu d’un pantalon beige, bretelles assorties, chemise rouge et chaussures de même couleur, avec son allure débonnaire, nous offre un tour de chant désopilant en nous servant un amalgame de mots traficotés, tourneboulés, cuisinés à la sauce Morel, quoi ! Cet artiste là a de l’humour à revendre. C’est un artisan du mot qui a de la verve, assorti d’une pointe d’érotisme en ces histoires d’amour, sans oublier ses élans de tendresse, ne l’oublions pas, il est à n’en pas douter de la famille d’un Bobby Lapointe.
C’est seulement en 1998 qu’il aborde la chanson, alors qu’il est déjà comédien depuis une quinzaine d’années. Animateur culturel, acteur, metteur en scène, il fut responsable du Théâtre de la Chenille, puis il a croisé en chemin la chanson, mettant en scène un spectacle sur Piaf, interprété notamment par Michèle Bernard. Acteur, il a joué dans quelques films et téléfilms, il est par ailleurs acteur et directeur artistique du Théâtre à Découvert, un festival de création théâtrale qui se déroule à Tournon sur Rhône et Tarn l’Héritage.
Concernant la chanson, il s’est produit à Paris dans des lieux comme l’entrepôt en 1999, le Café de la Danse en 2003, il vient de retrouver cette salle à l’occasion de la sortie de l’album « Festin » en janvier en compagnie de Luc Chereyron, Christophe Monteil, et Hervé Peyrard, c’est à dire « Les garçons qui l’accompagnent », alors que Gérard Morel présentera à Janvry son autre spectacle « Un bon gars pas dégueu » avec Christophe Monteil comme musicien, avant de se produire deux jours après au Vingtième Théâtre à Ménilmontant où il se partagera la scène avec la Québecoise Hélène Maurice.
Si vous avez vu ce Gérard Morel sur une scène parisienne ou en province, vous n’aurez aucun regret à le revoir à Janvry, à moins que vous ne le découvriez. Au cours de cette soirée repas-chansons, et après le tour de chant de Hervé Lapalud, Gérard Morel vous invitera à partager royalement sa tablée de chansons des plus copieuses et des plus digestes, alors, quel festin mes amis ! A déguster sans modération !

J.R. (Fvrier 2005)

   Jean Mouchès 

Jean Mouchès  “Du monde animalier à l’homme
                                       …descendant du singe”

“Au long des chemins il trouve sa mémoire, là est son territoire, là s’étend son jardin, enfant il a couru à ces horizons”. Ce Landais de père en fils cultive des chansons en son jardin, non loin des chênes et des pins, avec “des mots qui le bercent depuis sa première enfance”. Jean Mouchès s’éveilla à la chanson française en écoutant
     Photo X    Brassens et Vian, mais il aima aussi Dylan et Neil Young. Après avoir appris le piano, il préféra les accords d’une guitare, ainsi commença t-il à écrire des chansons avec l’espoir de monter à Paris. Mais dépaysé dans la capitale, il n’y restera pas longtemps. Après son admission à l’Ecole Nationale des Travaux Agricoles et à l’Ecole Normale, il choisira finalement le métier… d’instituteur, cela lui laisse le temps de participer à des concours de chant, chanter dans les boites, mais la scène d’une façon professionnelle viendra bien après, grâce à celui qui deviendra par la suite son producteur, Roger Goupil, qui le fera passer dans son café théâtre. L’instit’ fera alors ses classes rapidement, ce seront bientôt les premières parties de Nougaro, Font et Val, Le Forestier, Vassiliu, Léo Ferré (une semaine au Dejazet)… Au Printemps de Bourges, après avoir fait les Scènes Ouvertes en 1984, le Tremplin en 1985, il se produira en spectacle au théâtre Jacques Cœur en 1988. Depuis, Jean Mouchès parcourt les routes de France et d’ailleurs en se produisant sur différentes scènes où il obtient un succès mérité. A Paris, on a pu le voir au Café de la Danse en 1999 et à l’Européen en l’an 2000, ainsi qu’au théâtre de Vanves (invité par le Centre de la Chanson), enfin, il a participé au Festival de Marne (2 fois). Depuis 3 ans, il a arrêté l’enseignement, l’instit’ est maintenant chanteur à 100%.
A ce jour, Jean Mouchès a sorti 5 albums : “Tango, chevalin et autres chansons” (1988), “En descendant du Singe” (1993), “La malédiction du caméléon” (1996), “La maison du lac” (1997), “Du coq à l’âne” (2000), enfin un “Cinq pattes de mouches” sortira très bientôt. En outre, il y a 2 disques pour enfants et un autre en préparation.
Ses chansons qu’il interprète de son timbre de voix d’une infinie douceur lorsqu’il ne swingue merveilleusement, il les écrit avec des touches d’humour, d’amour et de tendresse avec quelques messages bien sentis, brassant, décortiquant les mots. Sorte de troubadour créatif, il nous présente ainsi des textes qui peuvent être humoristiques, désespérés, ironiques où l’ivresse et le suicide peuvent finalement se côtoyer. “Entre l’âne et le coq et de fil en aiguille, il a tissé sa vie, cherchant un métier où tisser sa mort”. Jean Mouchès a du souffle, de la présence, et compose quelques bouquets de poésie en ses chansons à l’aide de fines mélodies. Sur scène, en compagnie de ses musiciens aux multiples instruments, il présente un tour de chant d’une grande diversité avec une certaine présence animale, et si “l’homme descend du singe et que la foule descend l’avenue” comme il chante, lui, singe civilisé, semble aimer les animaux qu’ils soient âne, coq, caméléon, cheval, mouche… à travers son propre monde, ces animaux dont il parle intelligemment, car il ne faudrait pas le traiter de grosse bête, il pourrait alors peut-être se permettre de vous… “ Mouchès ”

J.R. (Mai 2001)

   Mouron 

Vingt-cinq ans se sont écoulés depuis que Brel à rejoint le ciel bleu des Marquises pour n’en plus revenir, vingt-cinq ans pendant lesquels ses chansons n’auront cessé de nous accompagner, dans notre quotidien, dans nos rêves aussi, dans nos amours, dans nos révoltes, dans nos espoirs.
Mouron, qui lui rend hommage avec ce spectacle a vu le jour à Marseille, de là lui vient ce tempérament de feu, la puissance de ce timbre de voix qu’elle tient de son père «chanteur à l’Opéra . Mouron voulait chanter comme Barbara, elle se retrouve à 17 ans à l’Olympia, petit clown dans le Big Bazar de Michel Fugain. Elle commencera une carrière solo en 86 en rencontrant Romain Didier qui lui composera des musiques sur ses textes, comme d’autres par la suite tels que Gilles Langoureau, Claude Terranova et Terry Truck qui devint son producteur, arrangeur et pianiste et qui lui ouvrit les portes de l’Allemagne.
Depuis, Mouron tourne en Allemagne autant qu’en France, sans oublier d’autres pays, Suisse, Egypte, Pologne, Autriche, ou Thaïlande … Révélation du Printemps de Bourges en 87, Mouron a créé de nombreux spectacles et festivals et galas.. Elle fut également soliste dans un spectacle d’Alfredo Arias «Fous de folie» aux Folies Bergères. Mouron a aussi prêté sa voix à Piaf, dans un téléfilm pour FR3 en 92.
Dans ce spectacle sur Jacques Brel , Mouron est bouleversante, émouvante, poignante et rend un vibrant hommage à Brel à travers les chansons de celui qui n’avait «que l’amour à offrir en partage». Mouron, de sa voix sublime, interpréte avec amour des chansons comme «La quête», «Tu m’as rapporté des bonbons» en passant par «Au suivant», «Mathilde», «Madeleine», «Amsterdam» et «Ne me quitte pas». Venez l’entendre, vous n’aurez plus envie de la quitter!

Le Républicain- 09/10/2003

C’était le petit clown du Big Bazar de Fugain. Depuis, elle fait une belle carrière de chanteuse. Au total, ce sont 4 albums, différents spectacles, notamment à Paris au Dejazet, au Théâtre de Dix heures, à la Pépinière Opéra, à l’Européen. De nombreuses nominations, prix “Chorus des Hauts de Seine”, grand   prix “Repérages” de la Chanson sur France Culture, grand prix de  l’Académie Charles Cros. 
  Photo A-MPanigada            
 Elle fut aussi soliste dans la revue “Fou de folie”
d’Alfredo Arias aux Folies Bergères. En 1996, elle a écrit et créé le spectacle “Double d’âmes” au Théâtre d’Ivry, repris ensuite au Café de la Danse. Mouron chante aussi régulièrement à Berlin et dans les grandes villes d’Allemagne. Après l’Européen, elle prépare une nouvelle scène Parisienne en 2002. Mouron dans le domaine du Music Hall est une étoile de la chanson.


"Gribouille ou l'éternel éphémère"
Mouron, Marie-Thérèse Orain, Bonzom
un trio d'artistes talentueux pour nous rappeler Gribouille

J.R. (Décembre 2001)

   Michel Murty

"Michel Murty met la chanson en peinture et fait de la peinture en chansons"
Michel Murty va chanter... en voisin... pour la seconde fois à la Grange de la Colombière.
C'est une double carrière artistique que Michel Murty réussit à mener. Il est peintre et auteur-compositeur-interprète. On peut voir de temps à autre ses expositions dans divers lieux de l'Essonne. Préciser cette double vocation est important pour parler de ses chansons car les couleurs, les rythmes, les cassures y prennent autant d'importance que dans ses toiles. La base de départ y est figurative et l'expression s'y nourrit d'abstraction poétique. Tout est dit dans la formule: "des chansons pour peindre le temps". Il a une très belle allure, une voix chaude et bien timbrée. Aucun effet de manches dans sa façon d'interpréter, sa sensibilité est toujours pudique. Elle n'en exprime pas moins ses révoltes, ses joies, sa sensualité devant la nature et son amour de la femme.

M.V. (Septembre1996)

   Fred Musset

"Au nom du père"
"C’était mon copain, c’était mon ami" chantait Gilbert Bécaud. Et bien moi, j’avais un copain, j’avais un ami, qui s’en est allé un jour comme ça sans prévenir alors que personne ne s’y attendait. Il s’appelait Guy Musset, c’était un être original et attachant, un barbu chevelu avec un côté anarchisant qui n’envoyait pas dire ce qu’il avait sur le cœur, il me faisait penser un peu à une sorte de druide d’un autre temps avec son regard malicieux et bienveillant. On en avait passé, de ces joyeux moments, avec ce fameux farceur, ce rigolard de première, quelque peu égrillard ; mais c’était un poète, un homme à la plume allègre qui nous en a pondu de ces textes pas catholiques pour deux sous. C’était un retrousseur de chansons, amoureux qu’il était d’une chanson textuelle lorsque les mots flirtent avec la poétique de la vie et que la tendresse tient aussi une place importante. Il fallait voir l’ami Guy chez lui du côté de Vaires/Marne, puis ensuite à Marseille, où il aimait recevoir "avé" le pastis des familles alors que ce passionné de chanson adorait nous faire découvrir le disque rare que, collectionneur impénitent, il possédait en ses archives discographiques, lorsque lui-même ne prenait sa guitare afin de nous charmer de quelques chansons de son répertoire ou du répertoire d’autres auteurs interprètes.
Mais tout cela est hélas du domaine du passé, et pourtant, Guy est toujours bel et bien présent grâce à son fils Fred, lequel, quittant Marseille, la Canebière, le Vieux Port, Notre Dame de la Garde, nous est arrivé un jour à Paris sans tambour ni trompette, avec pour tout bagage une guitare et les chansons de Papa, car ce jeune homme bien mis de sa personne, avec son côté romantique et quelque peu rêveur, n’est pas le fils de son père pour rien. Il chante, et plutôt bien, élevé qu’il a été à l’écoute des poètes de la chanson, il fut de suite captivé par l’œuvre du père Musset et de ses disciples que furent les monstres sacrés de cette chanson là. Après avoir fait ses classes chantantes à Paris au Croque-Notes chez le regretté Eric Zimmermann puis à Marseille sous le regard bienveillant de la bonne mère, Fred Musset s’en ira se rôder en certains lieux où on apprend son métier, sans oublier quelques expériences dans des clubs de vacances comme au Maroc, interprétant même une chanson en duo avec Higelin qui l’accompagnera au piano.
Depuis, l’enfant qu’il était est devenu ce jeune homme qui ne pense qu’à une chose, au nom du père, se faire une place au soleil dans la chanson en interprétant les chansons de Papa et d’autres auteurs de bonnes réputations comme Bernard Haillant, Henri Gougaud, Pierre Louki, Bruno Brel, Jehan Jonas, Pedro Aledo…
S’il a fait sa première radio parisienne sur Fréquence Paris Plurielle en studio, ce fut aussi une première pour lui que de chanter également en émission publique à Ménilmontant au Sous-Sol sur cette même radio. Depuis, les spectacles s’enchaînent, qu’il soit seul avec sa guitare ou accompagné d’un guitariste (François Verguet) et d’une violoncelliste (Aurélie Verrier, et maintenant Johanne Mathaly), il obtient chaque fois un réel succès, en attendant un premier album chanson, ce qui ne saurait tarder.  
Fred Musset peut faire sienne la chanson de son père qui dit "je pleure quand resurgit en moi l’image de mon père aujourd’hui éternelle". Aussi, en souvenir de Guy Musset, parti trop tôt pour un autre monde, le jeune homme s’est monté un répertoire avec notamment les chansons de Guy tout en interprétant d’autres auteurs de belle plume, et lorsqu’il chante "si les chansons forment la jeunesse, à coup d’amour et de détresse, à coups de poing, à coups de dents, les ritournelles de mon père sont notre culture populaire, ces chansons forment notre destin", le destin, me semble-t-il, peut s’inscrire en lettres lumineuses sur le fronton d’une chanson expressive ui a des choses à dire ! Avec un prénom et un nom prédestiné à interpréter des textes poétiques, ce Fred Musset fait partie d’une nouvelle génération d’interprètes qui ne peut que nous séduire, car il chante joliment bien avec un timbre de voix d’une chaleureuse générosité, et ce qui ne gâte rien, avec une belle présence scénique. Voilà un jeune artiste à l’orée d’une belle carrière qu’il faut suivre de près car il mérite toute notre attention.

J.R. (Septembre 2005)

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