|
|
|
|
|
|
"Comme
elle vient"
PRO4844
Promo Caplanne
12 titres
|
N° 125 - Septembre 2004 |
|
|
|
Nous sommes
peu habitués à recevoir la production d’artistes qui furent un temps
propulsées en haut du hit-parade. C’est avec surprise que nous avons découvert
ce nouvel album de Jil
Caplan. Sait-on que cette artiste, classée comme chanteuse de variété,
ne jure que par la new-wave (témoin l’aventure rock éphémère de
X-ray Pop) et est aussi une fan de Roy Orbison et du grand Ouest américain.
"La vie sera western ou ne sera pas ", tel est le
credo repris en chœur par Jil "Valentine" Caplan et son nouveau
complice, un des anciens "innocents", Jean-Christophe Urbain qui
signe les musiques et collabore à l’écriture des textes. Voilà une
plongée dans l’imaginaire de ces deux comparses, peuplé de cow-boys,
banjos et guitares à la main, de femmes affranchies fidèles à l’image
d’une Marilyn surgie de la "rivière sans retour", cousines de
Thelma et Louise traversant les grands espaces américains, un univers
musical qui fait la part belle à la douze cordes jouée en picking, aux
sonorités sautillantes du banjo. Aux côtés d’énergiques morceaux
("Range ta guitare "), on trouve quelques ballades,
une belle chanson d’amour ("L’impossible ") et
une vraie bossa ("Toujours à mon cou "). Un disque
bien réalisé, enjoué, plaisant, élegant et léger ! Moins
"innocent" qu’il n’y paraît !
F.P.
|
|
|
|
|
|
|
"Peuple
d’arbres" ©
MC009 - Aphrodie
Records
Coproduction Studio Hinx et Martine Caplanne
15 titres
|
N° 123 - Juin 2004 |
|
|
|
Voilà déjà longtemps que Martine Caplanne illustre de
sa fort belle voix les poètes, que ce soient Cadou, Supervielle ou
Lanselme. Elle se penche aujourd’hui sur les pages et les rimes de
Jean-Claude Touzeil et feuillette le recueil de ses textes consacrés au
"peuple d’arbres ". Saluons ici la folie, la déraison
qu’il y a aujourd’hui à produire un disque avec pour seul thème,
les arbres. Et pourtant, de bien belle façon, le poète décline ce thème
avec beaucoup d’habilité, d’humour, de finesse, de subtilité. Grâce
est rendue à ce peuple immense, à ces arbres innombrables, sentinelles
ou témoins de nos vies, nos tristesses, nos rêveries, nos amours que
l’on grave sur leurs écorces ("Le témoin "),
arbres plusieurs fois centenaires ("Hyppolite "),
dans les feuillages desquels s’endorment les "Etoiles ".
A travers cette évocation, Jean-Claude Touzeil, par la voix de Martine
Caplanne, ne se contente pas d’être un "arboriste" érudit
mais se révèle un portraitiste minutieux et rêveur avec quelques
peintures du quotidien ou de délicates allégories. Il se moque de
notre "Distraction " qui nous fait poser "à
côté de la plaque" les arbres dans les mauvaises rues. Il nous
conte l’aventure de cette effeuilleuse venue faire son "Strip "
dans la forêt ou celle de la jolie Sylvette qui ne laisse pas de bois
les arbres. Il nous invite à faire de biens curieux "Projets "
comme celui de "planter un petit bouleau pour lutter contre le chômage"
ou celui qui consiste à prendre la position de l’arbre dans "Yoga ".
Quoi d’étonnant alors que la vision de ces "Incendies "
foudroyant branches et feuillages lui laissent comme une impression de
fin du monde ! Servie entre autres musiciens par le bois des guitares de
Albert Eyhramendy, Philippe Ferrière, Christian Laborde et David
Usabagia, entre ballades, bossas et tango, voilà un disque plein de fraîcheur,
comme une grande bouffée d’oxygène, un peu d’ombre prise sous les
frondaisons. Simple, serein et vivifiant !
F.P.
|
|
|
|
Chante Cadou "Aller simple"
MC 008 - MSI distrib.
22 titres
|
N° 81 - Septembre 2000 |
|
|
|
Au panthéon des poètes que Martine aime à chanter,
René-Guy Cadou occupe une place particulière, celle d'un compagnon, d'un
ami de toujours, de ceux avec qui on partage joies et émotions. Ce disque
lui est entièrement consacré, ainsi qu'à Hélène Cadou, dont trois
textes figurent ici. Un ouvrage finement ciselé, entre ballades ("Le
temps perdu", Certains jours", "L'étrange douceur",
"La fleur rouge") et blues ("Il faisait froid comme
aujourd'hui", "Le blues du mangeur de citron"), Martine
illustre de fort belle façon l'univers poétique de Cadou, fait de
douceur et de nostalgie, alchimie de lumière et de mélancolie. Elle est
entourée de nombreux musiciens, partageant avec elle sa passion: P.
Aparicio, Ph. Ferrière, M. Fraisse, P. Gallo, Ch. Laborde, S. Luc, D.
Usabiaga (guitares), J-C Irigoyen, G. Luc (accordéon), M. Lucion
(violon), M. Sebastian Andueza (violoncelle), S. Barbier (saxo), F.
Chambon (percussions), D. Laborde (voix et choeurs). Pour la chaleureuse
interprétation de Martine caplanne ou la découverte de la poésie de
Cadou, un "Aller simple" qui mérite un retour.
F.P.
|
|
|
"Bois de mer"
MC007 Distrib. Baudrin
La Bastide Castel Amouroux
47250 BOUGLON
18 titres
|
N° 53 - Février 1998 |
|
|
|
Un joli disque pour "enfants de tous âge".
Martine a mis en musique des textes gentiment poétiques de Yves Heurté -
18 titres dont, pour 6 d’entre eux, ce CD donne aussi l’accompagnement
seul.
M.V.
|
|
|
|
|
|
|
"Chansons"
BC1 - Autoproduit
7 titres
|
N° 128 - Décembre 2004 |
|
|
|
Avec ses chansons teintées de
pop, cette héritière des années 60, inspirée autant par
Nico,
Léonard Cohen que par Françoise Hardy et le Gainsbourg de
"Mélody Nelson" ("Anaïs ") signe ici quelques titres
doux amers, entre vague à l'âme et ironie, passant d'un
vagabondage amoureux dans "Tunis " à une balade rêveuse
et nostalgique dans "Cannes " ou sur les nouveaux
rivages de "Paris plage ". Le ton est léger mais fait place
aussi à la dérision avec "De l'argent ", appel non
dénué d'humour. Elle s'est entourée, pour donner à cet album
la couleur et les gimmicks pops qui lui sont chers, de complices de la
scène parisienne que sont Jean-Pierre Petit, Manu Codjia
(guitares), François Merville et Arnaud Renaville (batterie),
Sébastien Boisseau (contrebasse), Youen Cadiou (basse),
Benjamin Moussay (piano), Arnold Moueza (percussions) ainsi
que de M. Untel et Bertrand Burgalat qui participe aux
arrangements et jouent sur deux titres. Beaucoup
d'élégance, un soupçon d'insouciance et un brin de
désinvolture !
F.P.
|
|
|
|
|
|
|
"Chez
Fernand"
Cont. scène: (
05 49 41 02 94
Démo
9 titres
|
N° 144 - Mai 2006 |
|
|
|
Quand une voix et une guitare ne forment qu'un, c'est pour offrir
un spectacle unique dans son originalité, véritable jazz pétillant
"made in swing" (du titre de leur 1er CD de 2005).
Habitués des clubs de jazz séparément, elle est reine du scat et lui,
virtuose de la guitare. La rencontre et la complicité des ces deux
artistes dijonnais témoignent de leur générosité et de leur classe, véritable
régal. Ces 9 titres sont extraits d'un second CD, "chez
Fernand", du nom d'un bistrot où il fait bon donner de la voix de la
plus belle façon. Il reflète un récital fait de compositions originales
et d'hommages divers, dont "Aguas de Março " de Carlos
Jobim ("Les Eaux de Mars"). Les textes de Frédérique évoquent,
pour la plupart, les préoccupations de la femme, entre autodérision et réalisme
("Top modèle ", "Attention au gommage
", "Les magazines féminins "). La diction reste
parfaite malgré les envolées dans un rythme de paroles effréné, véritable
prouesse issue d'une technique irréprochable nuit nullement à la chaleur
et l'émotion de l'interprétation, la voix devenant un véritable
instrument. Loin de la chanson manufacturée, prêtez l'oreille à ce jazz
original, derrière lequel on sent poindre l'ombre de Michel Legrand.
J-P.C.
|
|
|
|
|
|
|
"Du
bout des yeux"
La Chaudière
Production
Allée F - 332 rue du Doyen Chapas
69009 LYON - (
06 13 90 40
25
Démo
9 titres
|
N° 154 - Avril - Mai 2007 |
|
|
|
C'est en découvrant
les chansons de S. Reggiani que cet artiste lyonnais se passionne pour la
chanson. Il lui consacre même un disque en 2001, reprenant 12 de ses
titres. Issu du théâtre, il se consacre alors à l'écriture, maniant
les mots avec une sensibilité que souligne sa voix douce et grave qu'il
module à la perfection. Tour à tour sensuel et cru ("Ton cul
"), drôle ("Le chromos'homme "), nostalgique
("Je chante mon enfance "), tendre (en hommage l'actrice
disparue "Romy ") ou cocasse ("La rumeur
"), sa chaleur est communicative. L'atmosphère étrange est soulignée
par les arrangements sobres et envoûtants de belles mélodies. Chaleur à
partager.
J-P.C.
|
|
|
|
|
|
|
"Epique Epoque" ©
Autoproduit
10 titres
|
N° 126 - Octobre 2004 |
|
|
|
Sous ce mystérieux patronyme ("fait à la maison"
en italien) se cache un groupe marnais créé en 2000 autour de son leader
J-J Phall, qui s'est assuré la complicité de 5 multi-instrumentistes au
cursus musical impressionnant, issus
de diverses formations rompues à la scène. Il s'agit du second CD pour
lequel J-J Phall signe la plupart des chansons, si l'on excepte un
traditionnel afghan, un poème persan et une reprise du répertoire. C'est
dire si de nombreux styles se côtoient. Mais c'est celui du swing qui prédomine,
visitant diverses couleurs du monde et leurs saveurs exotiques : sons
cubains, valses manouches et tziganes, ballades, reggae, blues folk et
rock. Au-delà de la world musique, il s'agit plutôt d'"une musique
de l'exil" (sic) autour de guitares, basse, tablas, sur lesquels se
greffent harmonica, mandoline et autres percussions. Par ses textes
graves, cyniques, voire rebelles, le groupe stigmatise ce qui ne va pas en
ce bas monde : vaste programme ! Il nous conte l'histoire tragi-comique
d'une famille pittoresque dans son monde interlope avec son lot de petits
et gros tracas ("Et nous ? "), nous invite à nous
mobiliser et ne pas rester passifs, tels "ces loosers déchus qui
n'ont plus la force de bouger leur gros cul" ("Mollusques").
Des interrogations autour de notre "époque épique" qui nous
rendent acteurs de notre propre déclin, à la recherche d'un hypothétique
ailleurs, "et pic et poc et colère d'âme" ("Homo sapiens "). "Les indiens métropolitains
" figurent de façon imagée les laissés-pour-compte, squatteurs
de banlieue face "aux tuniques bleues". Chacun est seul à
pouvoir traiter ses "p'tits bobos", sans l'aide de quelque
"psychomachinchose" ("Mes p'tites névroses ").
Enfin, notons la superbe reprise d'un classique signé Dimey/Aznavour
("Le cul de ma sœur "). Les thèmes les plus graves sont
abordés et dédramatisés de façon festive, ce qui n'enlève rien à l'émotion
ressentie. N'hésitez pas à franchir le seuil de ce véritable"cabaret
groove"! (sic).
J-P.C.
|
|
|
Casoar
|
Contact Hélène Benveniste
(
01 42 79 81 33 - Fax 01 43 21 17 86
|
|
|
|
|
MNPG53 - Autoproduit ©
6 titres
|
N° 77 - Avril 2000 |
|
|
|
Une excellente
surprise. Auteur compositeur aux multiples talents, Casoar fut d’abord
violoniste puis guitariste, musicien classique et de jazz avant de chanter
ses propres compositions dans une formation rock ; il fit aussi la première
partie de Léo Ferré. Cet album est d’une excellente facture :
voix chaleureuse et belle, arrangements soignés, musiques aux accents
“bluesy” et textes poétiques. Nous retiendrons pour leurs qualités :
“Maïp”, une très belle chanson d’amour et “Poète” qui
pourrait être un hommage à Léo Ferré. L’ensemble est très
professionnel et musicalement agréable. Casoar est accompagné par Hervé
Brault (guitares), Marc Berthoumieux (accordéons et claviers),
Jean-Philippe Fanfant (batterie), Olivier Schultheis (basse), J-Claude Hagège
(clarinette), Yann Delon (hautbois) et Hélène (contre-chants,
clarinette). Comment ne pas s’étonner, au vu de son dossier de presse
et du nombre d’éloges venant de nombreux pays de par le monde, de
l’absence d’écho que ce disque a eu chez nous. Peut-être parce que
par ici “ça vaut pas
grand chose un poète”. Une lacune à combler d’urgence.
F.P.
|
|
|
|
|
|
|
"La part des anges"
K130 - Prod. Casse-Pipe et
Laurent Dahyot
Distrib KERIG records
57 Bd Sévigné - 35700
Rennes
(
O2 99 30 34 65
13 titres
|
N° 56 - Mai 1998 |
|
|
|
Ecrits par plusieurs auteurs: Denis Flageul, Sylvie
Rouch, Christian Caujolle qui, entre autres, a adapté un magnifique poème
de Jean Genet, Philippe Maujard, Gil Riot et Louis-Pierre Guimard (le
chanteur du groupe) et plusieurs compositeurs, Philippe Onfray, Christophe
Menguy, Philippe Maujard, Tonio Marinescu, David Euverte, Louis-Pierre
Guimard et Gil Riot. On retrouve les noms de tous ces compositeurs parmi
les musiciens du groupe. Disons tout de suite que ce ne sont pas des
chansons pour ne rien dire. Les textes sont forts, mordants, servis par la
voix vibrante et passionnée de Louis-Pierre Guimard et par une
orchestration qui, jeunesse oblige, emprunte au rock mais est également héritière
des chants populaires, Bretagne oblige !
L’ensemble présente une belle unité y compris avec la
“relecture” par le groupe de la vieille chanson de Maurice Vaucaire et
Paul Delmet “Les petits pavés” dont on ne s’est jamais
vraiment rendu compte qu’elle était d’un surréalisme féroce.
M.V.
|
|
|
|
|
|
|
"Métis" ©
TLGCD-1371
- Trilogie Musique - Distribution Select
14 titres
|
N° 155 - Juin 2007 |
|
|
|
Après avoir revisité Boby Lapointe ("Méli Mélodies "),
quatre ans après l'intimiste et clair obscur "Lever du jour ", cette magnifique interprète québécoise,
toujours dirigée musicalement par Bruno Fecteau (accompagnateur également
de Gilles Vigneault), nous entraîne sur des sentiers plus déroutants,
plus éloignés de la chanson de facture classique, en faisant des
incursions du côté du folk, du funk, du country, du blues, du jazz et du
rock, mais en conservant la même démarche artistique de quête d'auteurs
et de compositeurs. Si elle reste fidèle aux auteurs qui lui sont chers :
l'ironique Sophie Anctil ("Sonia travaille ") et Stéphane
Robitaille avec une touchante "Erreur ", à son amour
de la langue espagnole avec deux titres dont un poème de Pablo Neruda
("Hay que volar ") et une traduction de "
l'Auvergnat " de Brassens en duo avec Bia ("Cancion para un
mano "), à son goût pour les poètes du monde entier que ce
soit Dimey avec un tonique "J'ai tout vu tout connu " ou Roger Fernay sur une musique de Kurt Weil avec le rêveur et mélancolique
"Youkali", son disque est cette fois marqué par la
collaboration avec Reggie Brassard, du duo Ivy et Reggie. Métissage des
influences françaises et américaines, le disque s'ouvre, pour cette
nouvelle collaboration, de façon endiablée sur "Poste restante "
aux accents country avec la participation du groupe "Les Charbonniers
de l'Enfer", se poursuit par le tendre et enjoué ("Home "). Avec "Mets tes mots
",
Paule-Andrée se fait "funky", plus blues avec l'étrange "Blues
papion ". Elle passe avec la même aisance du folk enjoué de
"Pibrac à contre-jour " fable inspirée de l'œuvre de
Michel Folco à l'ambiance lumineuse de "Une rivière "
dont la musique est signée par Yves Desrosiers. A noter une interprétation
à cappella sur fond de percussions vocales d'un autre texte de Sophie
Anctil ("Les mots que tu as tus ") et "Un amour
de rien " de Nelson Minville mettant en valeur la voix de
Paule-Andrée qui allie extrême douceur et profonde gravité, tour à
tour sensuelle et caressante. Pour cet album, Paule-Andrée Cassidy
s’est entourée de fidèles : Étienne Lafrance à la contrebasse,
Pierre Tanguay aux percussions et Simon Proulx aux guitares. Les
arrangements sont signés par l’équipe, sous la direction de Bruno
Fecteau qui assure aussi les claviers et la basse électrique. Si cet
album marque un tournant musical, il n'en reste pas moins dans la
continuité de l'œuvre de Paule-Andrée, découverte d'auteurs méconnus
(en France en tout cas), qualité de l'interprétation avec des reprises
parfois surprenantes, climats troublants et intimistes, ironie et
tendresse, éclectisme musical qui bouscule frontières et clivages. C'est
pour tout cela qu'on l'aime ! Une fort belle réussite !
F.P.
|
|
|
|
"Lever du jour" ©
CDLCD 2046 - Prod. Bird
16 titres
|
N° 103 - Septembre 2002 |
|
|
|
Prix "Nouveau
Talent" 2002 de l'Académie Charles Cros
|
|
|
Après avoir revisité avec beaucoup d’originalité
l’univers de Boby Lapointe («Méli Mélodies»), cette interprète québécoise
consacre ce nouvel album à de jeunes auteurs de son pays, leur offrant
comme parrains Anne Sylvestre avec son ironie mordante («ça ne se voit pas du tout»), Pierre Perret, Vigneault ainsi
que Prévert. Du «Lever du jour» de Tomas Jensen à «Pendant que tu
dors» de Sophie Anctil, de «Mes draps» de Stéphane Robitaille qui
font écho au texte de Prévert («Quand tu dors»), le ton est donné
entre ombre et lumière, faisant place aux troubles des sentiments de cet
instant fugitif où se mêlent grâce et angoisse, éternité et plénitude,
peur de la séparation et pulsion de mort. Parfois, d’ailleurs,
l’obscurité ne cède pas devant la lumière et l’étrangeté persiste
pour faire place toute entière à la folie comme dans «Sans dessein»
de Stéphane Robitaille ou l’inquiétant «Couteuh» de
Marie-Christine Le Huu. Et lorsqu’elle quitte les champs de batailles
intimes («Je m’emmerde» de Julie Fradette) pour nos holocaustes
collectifs, c’est avec le regard à la fois pudique et cru d’une «Petite
Kurde» empruntée à Pierre Perret. Paule-Andrée sert à merveille ce
climat tout en demi teintes, d’une voix qui allie extrême douceur et
profonde gravité, tour à tour sensuelle et caressante, fine et ténue
comme la lame d’un rasoir. Elle est aidée en cela par les arrangements
de Bruno Fecteau qui l’accompagne au piano et le concours de Bob Cohen
à la guitare, Etienne Lafrance (basse) et Pierre Tanguay (batterie). Un
disque remarquable de maîtrise au seul service de l’émotion !.
F.P.
|
|
|
|
"Méli-Mélodies" ©
TRCD 9115 - Prod. Transit - Distrib. Interdisk
19 titres
|
N° 84 - Décembre 2000 |
|
|
|
Comédienne et interprète aux multiples facettes, la québécoise Paule-Andrée
Cassidy excelle autant dans le répertoire traditionnel de la Chanson Française,
dans le tango Argentin où sa voix profonde et grave fait merveille que
dans celui de jeunes auteurs de son pays qu’elle aime à faire découvrir.
Elle fait ici une incursion réussie dans l’univers de Boby Lapointe.
Respectueuse et fidèle jusque dans l’humour et la dérision, elle y
apporte sa propre fantaisie, son charme et sa sensualité, passant du rire
enfantin et naïf (“La maman des poissons”), du clin d’œil
coquin (“Comprend qui peut”) à la gravité et l’émotion
(“ça va, ça vient”).
Ses musiciens et arrangeurs, Serge Lacasse et Martin Bélanger, insufflent
une sacré cure de jouvence à l’univers du jongleur de mots de Pezenas
allant de tango (“Framboise”) au reggae (“Ta Katie t’a
quitté”) jusqu’à donner une couleur Hip-Hop à “T’as pas,
t’as pas tout dit”. Une bonne idée aussi d’associer a ceux de
Lapointe, quelques textes de Desnos. Ludique, joyeux, audacieux et
intelligent. Un réel plaisir.
NDLR - Ce CD cherche un distributeur en France. On
ne peut le trouver, actuellement, qu'en quelques exemplaires chez Publico -
Paris).
F.P.
|
|
|
|
Enregistrement public
au Bistrot musique de Saarbrücken
©
Autoproduit
8 titres
|
N° 78 - Mai 2000 |
|
|
|
Avec sa voix étonnamment grave, cette jeune chanteuse
Québécoise défend un répertoire qui va du tango argentin à Vigneault
ou Boby Lapointe en passant par la création d’œuvres de jeunes auteurs
tels Julie Fradette, Marie-Christine Le Huu et Stéphane Robitaille. Ce
disque donne un aperçu de son spectacle. Elle s’y montre émouvante
avec “L’étoile du nord” de Langevin et Gauthier ou “Balada para
un loco” de Piazzola, coquine et drôle avec “Grand-mère” de Béranger
et “La vieille Margot, le grand Paulo” de Vigneault. Sur scène, elle
sait allier le geste à la parole avec un travail théâtral minutieux.
Elle est accompagnée ici par Jean-François Lambert au piano et
Aimé-Henri Clément à l’accordéon. Elle vient aussi d’enregistrer
un disque consacré entièrement à Boby Lapointe dont nous ne manquerons
pas de vous parler dès sa sortie en France. Une interprète au sens noble
du terme, à ne pas rater lors de son prochain passage en France.
F.P.
|
|
|
|
|