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Ann
Baladou |
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Christiane
Bélert ♫ |
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"Christiane Belert fait prendre l'air à la poésie"
Il y a des points communs entre Jean-Luc Schwartz et Christiane Bélert.
Lorsque l‘un chante que “la voix” est libre, pour l’autre, des
journalistes titrent qu’avec Christiane Bélert, la poésie a trouvé
“sa voix”. Il est rare en
effet de trouver une voix aussi limpide, une telle voix de cristal que
celle de cette Cristolienne Christiane (habitante de Créteil) qui n’a
cependant pas renié la Lozère de ses origines. Après une formation de
quatre ans à l’art du théâtre, elle est venue à la chanson grâce
aux Ateliers-Chansons de Paris Elle écrit surtout les textes, collabore aux musiques. En général elle en confie le peaufinage
à son accompagnateur Patrick Pernet un claviériste au physique
burlesque (un compromis entre Buster Keaton le mime Pradel), dont l’enthousiasme pour l’accompagnement fait plaisir
à voir et qui signe des arrangements sensibles et sans banalités.
Il y a chez Christiane Bélert, une simplicité, une gentillesse, une sincérité
évidente lorsqu’en scène, elle interprète ses très beaux textes.
Avec elle, on n’est pas au spectacle mais en famille comme si elle était
l’ amie de passage que l’on a plaisir à retrouver et qui nous tient
sous le charme poétique de ses histoires en chansons, avec ce qu’il
faut de malice et d’enjouement. On a compris que comme chez Jean-Luc
Schwartz, la poésie chez elle, n’a rien ce poussiéreux et qu’elle
sait lui faire prendre l’air, aux deux sens du terme.
M.V. (Juin 1998) |
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Laurent
Berger ♫
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"En suivant son étoile"
“J’écris des chansons comme je ferais des châteaux de sable” dit-il, “ un
simple faiseur de chansons ” qui se demande “ aujourd’hui
quelle est sa vie ” ? Non ! Plutôt un homme de plume qui
écrit de fort jolies chansons avec un climat émotionnel et intime
particulier et qui vit sa vie du mieux possible en écrivant et chantant.
Laurent Berger avait au départ une formation musicale puisque à l’âge de 16 ans il était
guitariste amateur, jouant dans diverses formations rock, lorsqu’un jour
il eut comme une illumination en participant à une résidence chanson
Photo A-M Panigada
rock
sous l’égide de William Scheller au Conservatoire de Bourgoin-Jallieu en
1992. C’était décidé, “ il écrira des chansons et sera chanteur ”.
Il s’accompagnera d’abord à la guitare ou au piano et, avec les
chansons qu’il écrit, il se produira dans différents lieux de l’Isère,
notamment au Café des Arts à Grenoble.
Viendra le moment d’enregistrer un premier album auto-produit qui sortira en 1998 en
collaboration avec 3 musiciens dont Patrick Rebout, accordéoniste et
pianiste qui est toujours à ses côtés aujourd’hui. Laurent Berger se
produira ensuite souvent en trio sur scène, chantera en France, mais également
au Mexique toujours avec Patrick Rebout dans les Alliances Françaises en
octobre 2000 où il obtiendra un triomphe en chantant simplement en français.
Un 2ème album est en préparation “ La belle saison ”
avec des textes de Gaston Couté et de lui-même. Il nous dit que “ pour
ce disque, il a voulu élargir l’univers sonore qui portait ses chansons
tout en approfondissant et affirmant ses propos ”.
Les articles de presse parlant de lui sont élogieux. Ne dit-on pas qu’il est dans la lignée
des Brel, Brassens, Leprest, qu’il fut un coup de cœur lors du dernier
Festival de Barjac, que sa prestation d’écriture est remarquable…
Laurent Berger, en suivant son étoile, est sur la route du succès, n’en doutons pas !…
J.R. (Avril 2002)
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Michèle Bernard |
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"Accordéon" lui toute notre attention !"
On peut dire en parlant de Michèle Bernard que
c’est une grande dame, quoiqu’elle soit petite de taille, cela n’a
rien à voir, car concernant son implication aussi bien dans la vie
qu’en tant qu’artiste, c’est une grande. D’abord, cette écriture
incomparable, cette voix magnifique qu’on reconnaît entre toutes, et
cette extraordinaire présence scénique. Promenant son accordéon, dont
elle dit qu’il est lié à l’histoire sociale de Paris, sur toutes les
scènes de France et de Navarre lorsqu’elle ne s’entoure de musiciens,
délaissant son piano à bretelles le temps de quelques chansons, cette
lyonnaise a élu un jour domicile à St Julien Molin Molette (quel joli
nom !) dans la Haute Loire, créant alors son association « Musique
à l’usine » dans une ancienne usine de textile, avec des ateliers
d’écriture aidant les jeunes artistes en invitant des professionnels et
en organisant même un festival chanson à l’issue de chaque atelier.
Michèle Bernard avait commencé par apprendre le
piano, puis étudiante en lettres, en mai 68 à l’âge de 20 ans, on la
retrouve sur les barricades, elle délaissera alors le piano pour
l’accordéon. Saltimbanque, elle fera la manche dans la rue et dans les
restaurants lyonnais, puis entrera dans une troupe de théâtre et montera
des spectacles pour enfants, mais c’est sa passion pour la chanson qui
l’emportera, interprétant Anne Sylvestre, Francis Blanche et autres
auteurs, puis elle écrira bientôt ses chansons. En 1978, elle sera la révélation
du Printemps de Bourges, et même si elle fera toujours carrière en
dehors du show biz dont elle se fiche éperdument, elle obtiendra une
petite reconnaissance médiatique et sortira son premier album chez RCA.
Depuis, c’est un nombre considérable d’albums, d’abord chez RCA où
elle fut sa propre productrice, ensuite chez EPM, où elle est co-produite
par Anne Sylvestre.
On l’a souvent assimilée à tort à ces
chanteuses populaires qu’elle a d’ailleurs immortalisées dans une de
ses chansons enregistrée en 1982. En vérité, Michèle Bernard ne peut
être comparée à ses débiteuses de rengaines au lyrisme larmoyant, même
si elle a ce côté « tripal » sur scène. Non ! Elle
n’est pas de ces chanteuses dites « réalistes », son écriture
est plus poétique, moins fataliste, c’est une écriture délicate, mais
aussi engagée, luttant contre la banalité, la violence et le racisme.
Elle, qui fut influencée par toutes sortes de musiques, compose de
merveilleuse façon des musiques qui chantent bien à nos oreilles. A l’écouter
et à la voir chanter, empoignant son accordéon à bras le corps, émotion,
virulence, tendresse ou une certaine gaieté font bon ménage en ses
chansons, elle peut jouer avec le public et nous faire infiniment rêver.
Michèle Bernard a signé également des musiques
pour le théâtre et la télévision, elle a composé pour des chœurs
contemporains, des ensembles instrumentaux ou de polyphonies de voix de
femmes, et puis ce sont « Les nuits noires de monde », un
spectacle qu’elle a écrit et joué en compagnie d’autres chanteuses
en sortant également un album chez Auvidis, elle a écrit des chansons et
un spectacle hommage à Louise Michel, et a participé également au
spectacle d’Anne Sylvestre « Lola et le cirque du vent »,
enfin, de nombreux artistes ont mis à leur répertoire quelques unes de
ses chansons.
Avec un tel palmarès, on peut tout de même déplorer,
même si elle ne s’en plaint pas et qu’elle vive bien ainsi, que cette
femme qui est une personne adorable et une artiste remarquable
n’obtienne pas une plus grande reconnaissance médiatique, mais le show
biz étant ce qu’il est !… Avec Michèle Bernard, il est donc de
bon ton de n’accorder qu’une attention limitée à un star système
trop souvent abêtissant. Avec ses deux prix de l’Académie Charles
Cros, « accordéon » lui dorénavant toute notre attention et
un prix de la « Chanson Exceptionnelle » que mérite bien
cette grande artiste qu’est Michèle Bernard.
J.R. (Avril 2005) |
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Christine
Berthon ♫ |
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Agnès
Bihl ♫ |
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" Un Renaud en jupon "
Nous étions quelques uns à penser à ses
débuts, que du haut de ses 1m62 cette blondinette explosive
d'Agnès Bihl était une graine d'écriture et de chanson d'une qualité
exceptionnelle qui ne demandait qu'à éclore sur la scène du succès.
J'avais écrit alors ceci:
" BOUTS de RIMES JOURNALISTIQUES concernant
AGNES BIHL "
C'est une petite môme de Paname
Une jolie fleur du macadam
Un peu titi, un peu Gavroche
Et des chansons plein la caboche.
Depuis le berceau, mine de rien,
Elle a ciselé des quatrains
De sa belle plume poétique
D'une écriture un rien caustique.
C'est une petite môme de Paname
Une jolie fleur du macadam
Marrante, mutine, souvent charmeuse
Photo
Coquine, espiègle, souvent moqueuse.
A-M Panigada
Un coeur de feu, je te dis pas
Et qui sur scène, te plaira.
C'est une petite môme de Paname
Une jolie fleur du macadam
D'une présence éblouissante
Je te le dis, je te le chante.
On en parlera j'en suis sûr
Au temps des cerises ou bien des mûres
A l'approche de l'An deux mil.
Et cette môme là,... c'est Agnès Bihl
L'An 2000 est depuis arrivé, et Agnès Bihl, trois ans
après, fait partie dorénavant des quelques jeunes qui défrayent la
chronique d'une chanson intelligente.
Agnès c'est, avant tout, une écriture poétique et
saignante à la fois avec un côté provoc' en ses textes. C'est la
griffure particulière d'une plume qui vous tournicote des phrases
tellement chiadées qu'à la première écoute, lorsqu'elle te les balance
sur scène, tu as du mal à tout esgourder en zyeutant cette môme de 25
printemps, véritable pile électrique qui se trémousse devant toi en te
débitant ses salades à cent à l'heure. Car sur les planches c'est
également un sacré tempérament. Cette Agnès-là est trompeuse avec ses
yeux rieurs de gamine délurée et charmante à la fois. Avec son
air de pas y toucher la mignonne a du répondant. De son franc parler qui
n'envoie pas dire ce qu'elle a à chanter, elle dit ce qu'elle pense même
si ça en décoiffe quelques uns.
Pour elle, avant qu'elle ne s'y mette, la chanson
c'était avant tout Brel, Brassens, Ferré et puis Renaud. Je me souviens
aussi lui avoir fait écouter Maurice Fanon et Jacques Debronckart qu'elle
ne connaissait pas, des auteurs compositeurs interprètes qu'elle avait
aussi beaucoup aimé, mais c'est bien Allain Leprest qui fut comme un
déclic pour elle ; c'est grâce à lui si elle a écrit un jour sa
première chanson. Depuis elle n'arrête plus et la blonde enfant a fait
son chemin avec une certaine rapidité. Jugez-en!
Si nous ne comptons guère une première scène pour
"La Goguette" à La Folie en Tête en 1995, elle écrit tout de
même et met en scène avec Sébastien Gloriod, qui fut son premier
accompagnateur, une comédie musicale, "Pantruche", au Théâtre
Montmartre-Galabru, mais c'est plus précisément au Limonaire et à
l'Ailleurs que débutera sa carrière comme parolière-interprète en
97-98 souvent dans des 1ères parties de Bonzom, Marie
Chasles, Wladimir Anselme. Par la suite nous la verrons seule sur scène
dans un tour de chant complet ou en 1ère partie d'artistes
tels que Thomas Fersen, La Tordue, Les Elles, Dikes, Allain Leprest, Anne
Sylvestre, Julos Beaucarne, Xavier Lacouture et Jacques Haurogné, Jehan
et, en l'an 2000, on a pu la voir dans de nombreux festivals ( Montauban,
Lignères, les Francofolies de La Rochelle, Avignon, Barjac et Le Mans)
sans oublier son passage remarqué en Février au Théâtre du Sentier des
Halles à Paris durant une semaine, marrainée par Anne Sylvestre. Enfin,
depuis sa première radio sur "Fréquence Paris Plurielle" le 21
décembre 1997, Agnès n'arrête plus de se faire entendre sur les ondes,
notamment de France Inter, France Culture, Radio Bleue, sans oublier Radio
Libertaire et Oui FM. Pour Agnès Bihl, il ne manque plus qu'un album
prévu début 2001.
Dans l'interview qu'elle a accordée dans le dernier
Numéro de "Je Chante" à Raoul Bellaiche et Colette Fillon,
Agnès Bihl dit aussi qu'elle aime l'aspect poétique, drôle et engagé
des chansons, qu'elle a envie de mettre dans son tour de chant ce qui lui
manque en tant que public, qu'elle a écrit des poèmes depuis son
adolescence, puis des contes, qu'elle travaille avec des musiciens tels
que Giovanni Mirabassi, Francis Laporte, Mickaël
Photo A-M Panigada
Guillaume, Florent Marchet.. Elle précise qu'il y a beaucoup d'interprètes féminines mais
peu de parolières chez les filles, que, pour elle son tour de chant est
violent et glauque dans son ensemble, malgré ce que ressentent les gens
qui parlent beaucoup de fraîcheur, que Renaud a fait son éducation quand
elle était gamine et que Brassens lui a apporté une éducation humaine,
enfin elle fut également une fan de Fréhel.
Avec tout cela, si vous ne trouvez pas qu'Agnès est un
personnage attachant et aussi une battante au grand coeur, elle doit tenir
cela de son père, qui fut d'après ses dires, un des fondateurs du PSU.
Elle est aussi l'arrière arrière petite fille d'un certain Willette,
celui-là même qui illustra de ses peintures le Moulin Rouge et dont on a
donné le nom à un square du 18ème arrondissement de Paris,
mais ceci est une autre histoire!
Agnès Bihl c'est par ailleurs, la joie de vivre, un
véritable boute-en-train, un rire éclatant et communicatif,
reconnaissable à cent lieues à la ronde, tout en étant une petite
personne qui a la tête sur les épaules. Avec sa gouaille et ses chansons
aux textes mordants, Agnès Bihl n'a pas fini de faire parler d'elle pour
le plaisir des yeux et des oreilles. Qu'on se le chante!
J.R. (Septembre 2000)
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Jean-Louis
Blaire |
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" Si Jean-Louis Blaire sait très bien
plaire... "
... même à un public qui ne le connaît
pas, c’est avant tout par
sa sincérité. Moi qui le connais, si j’avais à définir ce qui m’a
toujours frappé en premier chez ce quadragénaire arrageois, c’est son
sens de l’amitié, et l’importance que revêt à ses yeux la présence
chaleureuse des copains. Et il sait s’en faire des copains, le bougre !
Dans le milieu parfois égocentrique des chanteurs, je serais incapable
d’en citer un à qui il soit hostile ou simplement antipathique. Et tout
l’art de Blaire (l’art de plaire !) est d’être sur scène
comme il est à la ville, amical et tendre, de chanter ses chansons pour
chacun des spectateurs et d’en avoir faits des amis à la fin de son
spectacle.. N’est-il pas plus belle réussite pour un chanteur ?
Michel Trihoreau a dit de lui "Son chant est comme un bras posé sur
une épaule, un chant d’espoir sans illusion, un chant de révolte sans
colère."
Tous les commentateurs de ses spectacles et de
ses enregistrements, mettent en avant sa voix chaude, à la fois grave et
fraternelle. Après Brel, il a su chanter magnifiquement les pays du Nord,
ces pays de son enfance, qu’il n’a jamais reniés. Ses musiques sont
souvent des blues qui lui permettent d’exprimer sa tendresse ou sa révolte.
C’est d’ailleurs avec “Il pleut du blues” qu’il a su
rendre un superbe hommage à Pablo Neruda. Sans ce poète humaniste et
vibrant, il manquerait quelqu’un d’important dans la chanson française.
M.V. (Juin 1999)
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(Dans le cadre d'une veillée de soutien à
Chant'Essonne). Auteur-compositeur à la
guitare, il respire la générosité, chaleureux, il communique son sens
de l’amitié aussi bien dans la vie que dans ses chansons.Auteur-compositeur à la
guitare, il respire la générosité, chaleureux, il communique son sens
de l’amitié aussi bien dans la vie que dans ses chansons.
M.V. ( Mars 1999) |
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Frédéric Bobin ♫ |
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"La
fraternité en chanson"
Né au Creusot en 1978,
Frédéric Bobin a fait ses premières armes et ses classes à la guitare
qu’il commence à apprendre en 1992, un instrument qui l’amènera, en
2000, à participer à un groupe de musique d’ensemble interprétant
Piazzola et Schubert, une pratique musicale qui le poussera à la
composition. Il mettra ainsi Dimey en musique, en 2000, pour un spectacle
intitulé "Marcel dit Dimey".
Photo A-M Panigada
Mais l’histoire serait banale si chez les Bobin, la
chanson ne se vivait pas en famille. L’un écrit, l’autre compose et
chante. Philippe Bobin, professeur de français à Dijon, en fin lettré,
cisèle, en effet, des textes subtils et délicats, pleins de finesse et
d’humour que Frédéric, tout naturellement, illustre, fort de sa riche
expérience musicale. Alter egos, inséparables, les deux frères, l’un
dans l’obscur travail de l’écriture, l’autre sous les feux des
projecteurs, entament leur parcours de création en chanson.
En 2002, c’est un
premier disque auto-produit intitulé "Les salades".
On y découvre leurs savoureuses compositions, aigres-douces ou piquantes,
qui font le charme de la cuisine des Bobin, un mélange raffiné de légèreté
et d’humour, d’insolence et de tendresse, agrémenté d’une bonne
dose de poésie. On y devine surtout un amour des mots, un goût immodéré
de leur saveur. Ces mots, Frédéric les déguste avec gourmandise et nous
invite à les partager. Des titres tels que "Les lésions dangereuses" ,
"Entre WC et vaisselle", "Sophie
sofa" figurent au menu comme autant de
morceaux alléchants.
Ce seront ensuite une série
de concerts à Lyon, une participation à la Fête de l’Humanité et
surtout le Prix du Jury et le Prix de la Ville obtenus au Tremplin Georges
Brassens en 2003 avec la consécration comme meilleure composition
personnelle de "La
vieille ouvrière" ,chanson dédiée à sa
ville natale et témoin de la sensibilité des deux frangins. Celle-ci sera
reprise en chorale lors du festival "Les oiseaux de passage"
organisé par l’association "Musiques à
l’usine" et Michèle Bernard. Cette
chanson lui ouvrira aussi les portes de petits lieux parisiens : L’Essaïon,
Le Forum Léo Ferré ... Si la Chanson est fraternelle, elle est aussi, pour
Frédéric, un compagnonnage.
On le retrouve ainsi aux côtés de François Gaillard, de Gilles Roucaute
et du guitariste François Verguet dans un spectacle intitulé "Croisons
les ch’mins" qui fera entre autres la première
partie de Bernard Joyet.
Enfin naît le second disque baptisé "Les
choses de l’esprit" arrangé et orchestré par Pascal Berne qui a
travaillé par ailleurs avec Michèle Bernard, Jean-Marc Le Bihan, Romane.
Entre le jeu subtil des mots de la "Complainte
du petit glaçon"
et la force des sentiments ("L’impasse",
"Le chemin de toi" ),
la magie des frères Bobin fait ici merveille, par son émotion contenue et
sa malicieuse ironie. En scène, silhouette longue, élégante, charme
discret, Frédéric Bobin nous emporte, sans qu’on y prenne garde, sur le
ton de la confidence, de la fable intimiste, chante comme s’il venait
nous murmurer à l’oreille, nous susurrer quelque subtile plaisanterie
entre deux petits rires étouffés. Chanteur délicat et sensible, Frédéric
fait preuve aussi d’une indéniable présence qui s’impose presque par
miracle. Je me rappelle l’avoir entendu chanter, sans fureur et sans
bruit, devant une salle qui soudain captivée retenait sa respiration,
attentive, séduite et envoûtée. Voilà un représentant de cette
nouvelle génération de la chanson, intimiste et nostalgique, dont la
source va de Brassens à Souchon en passant par Maxime le Forestier, un de
ces artistes dont la seule arme est le "stylo du poète"
et qui a, pour nous le prodiguer, de "L’amour
à revendre".
F.P. (Novembre 2004) |
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Sylvie
Boisel |
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"Sylvie Boisel cisèle l’humour"
Pourquoi les chanteuses qui ont envie de faire rire
se sont elles raréfiées cette dernière décennie ? Il y aurait
peut-être une thèse à faire sur ce sujet. De Annie Cordy à Marie-Paule
Belle, il y en a eu pourtant précédemment des chanteuses qui n’avaient
pas envie de s’exprimer en chansons passionnées, amoureusement poétiques,
révoltées, voire engagées, mais qui avaient choisi délibérément et
simplement de faire marrer leur auditoire ce qui à la base est déjà une
estimable tâche.
Il faut donc saluer ici la venue dans le "métier" depuis
quelques années, d’une fille pas triste du tout, qui a pour nom Sylvie
Boisel. C’est l’an dernier que Sylvie a remporté le concours de la
chanson française en Essonne au centre culturel de Courcouronnes et elle
n’a cessé depuis de perfectionner son style avec des chansons qu’elle
n’écrit pas mais qu’elle se fait faire par quelques copains qui se
nomment Sylvain Maillard, Mouce, Jean Nô, Marie-Florence Queudot et
Pascal Wozniak.
Attention, qu’on ne se méprenne pas, à une époque
où les comiques de service qui sévissent à la télévision ne reculent
devant aucune vulgarité, la fantaisie de Sylvie Boisel réussit à n’être
jamais de mauvais goût, même si parfois les thèmes de ses chansons sont
libertins sans équivoques, tant il est vrai que tout est dans la manière
d’utiliser le second degré avec élégance et subtilité. Ce voyage
dans le cocasse et le mutin ne prendrait pas tout son sel s’il n’était
parsemé de quelques escales où Sylvie sait faire preuve de tendresse et
de sensibilité.
M.V. (Juillet-Août 1998) |
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Christophe
Bonzom ♫ |
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Ce drôle de personnage avec son physique à la Philippe Clay,
depuis qu’il a vu Montand sur scène à l’âge de 13 ans à l’Olympia,
ne rêve que chansons. Après, il y eut aussi le théâtre, puis l’écriture
et la musique. En tant que chanteur, il s’est produit sur plus d’une
scène et dans des petits lieux à Paris notamment. Son tout
Photo X
nouveau
spectacle, il l’a présenté au Lavoir Moderne Parisien. Ce furent
ensuite différentes scènes, souvent en première partie de vedettes.
Bonzom a produit un 1er album. Voilà un zig qui chante, danse,
se contorsionne. En définitive, un homme de scène qui nous en fout plein
la vue.
"Gribouille ou l'éternel éphémère"
Mouron, Marie-Thérèse Orain, Bonzom
un trio d'artistes talentueux pour nous rappeler Gribouille
J.R. (Décembre 2001)
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Christophe BONZON, un drôle de "Bonshomme"
Un fulgurant départ de ce comédien venu depuis peu à la
chanson avec des atouts étonnants : Sa silhouette d’un grand
pantin longiligne et désarticulé, sa voix au timbre rare, sa musicalité
servie par ce merveilleux complice qu’est le pianiste Michaêl Guillaume
et surtout, l’intelligence de ses interprétations, son humour et son
art à les mettre en scène.
Chant’Essonne n’avait pas manqué de le programmer à son 3ème
Festival de Palaiseau en février 98 et il est peu de dire que le public
s’était régalé ! Depuis, la rapidité de son ascension nous a
fait craindre de ne plus pouvoir lui offrir à la Colombière un cachet à
sa mesure. Heureusement, il a ces qualités supplémentaires que sont le
sens de la fidélité et une absence totale de cette certaine enflure de
la tête qui caractérise parfois les artistes lorsqu’ils démarrent
trop vite.
Son répertoire nous promène dans les thèmes chers à notre
regretté ami Jacques Debronckart ainsi que dans les oeuvres du subtil poète
Norge. Christophe ne dédaigne pas non plus de choisir ses chansons chez
de nouveaux venus (comme les prometteurs Stéphane Cadé et Eric
Chantelauze) et ne craint pas d’affronter en les actualisant certaines
chansons d’Yvette Guilbert.
Est-ce la collaboration de Michaël qui, lui écrivant
des chansons, l’aurait poussé à lui-même écrire des textes ? Je
l’ignore mais je sais qu’en tous cas nous n’avons pas à le
regretter et le pur interprète qu’il est, est peut-être en passe de
devenir un auteur à part entière, ce qui, avec les atouts dont j’ai
parlé ci-dessus, devrait encore le propulser plus haut. Je dis
“devrait”, car il y a dans le métier de la chanson qui arrive à la
notoriété, d’autres critères à remplir qui n’ont aujourd’hui pas
grand chose à voir avec le talent.
M.V. (Octobre 1999)
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Sarah
Boréo |
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Lulu
Borgia ♫ |
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"Lulu Borgia assassine la
morosité" Et pas seulement la morosité
mais aussi les clichés pantouflards des poéteux sans imagination. Grâce à
son auteur bien sûr, Jean-Pierre Joblin. Mais encore fallait-il qu'elle
ait eu envie de chanter ses textes. Son mérite n'en est donc pas moins
grand. Déjà le nom qu'elle s'est choisi annonce sinon une empoisonneuse,
une provocatrice désireuse de semer du venin dans les manières convenues
de la chanson passe-partout et des top-modèles qui l'interprètent. Etonner
le spectateur ou l'auditeur est peut-être ce qu'il y a de plus
important dans l'exercice périlleux de la chanson. Elle y réussit
d'emblée. A la voix et à l'oeil d'abord. La voix? Formée au classique,
souple, nuancée, à la tessiture très étendue, érotique dans les graves,
lyriques dans les aigus pour pratiquer la dérision. L'oeil? Malicieux en
diable, coquin, pervers, parfois rêveur. Avec ça, un dynamisme à toute
épreuve issu du temps où à ses débuts, elle voulait chanter du rock. Et
une aptitude spontanée à passer d'un climat corosif et baroque à une
atmosphère douce et tendre. J'ai dit le bien que je pensais des textes de
Joblin qui par ailleurs est dessinateur de B.D. Sans erreur, ces textes
sont enrichis par les mélodies de Lulu et par de belles et parfois
surprenantes orchestrations. Même dans les petits lieux, Lulu tient à
venir avec ses musiciens. Cinq ans ont passé et déjà, en novembre 92,
j'avais trouvé au Théâtre de la Mainate qu'elle était "une nature". Au
Tourtour en 95, j'avais pu mesurer avec plaisir le chemin parcouru et son
personnage y était tout-à-fait précis. En juin 96, son 1er CD "Luxe,
bordel et voluptés" a achevé de me
convaincre. (J'ai rendu compte de mon enthousiasme dans le bulletin n°
36). Il y a ds choses que je n'ai pas dites sur elle. Comme toutes les
artistes habitées, elle est capable de révéler au spectateur des qualités
qu'il sera le seul à percevoir.
M.V. (Mai 1997) |
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Jules
Bourdeaux |
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" LE TEMPS DE LA
SERIZE "
M.V. (Décembre 1999) |
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Gaétane
Breton |
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Michel
Bühler ♫ |
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"Un Suisse extraordinaire "
Quoique le titre d’un de ses spectacles soit
“un Suisse ordinaire”, Michel Bühler fait partie de ces Helvètes
extraordinaires qui, tels Sarclo ou Pascal Auberson, ont une sacrée plume
poétique, et savent interpréter de belle façon des chansons aussi bien
écrites.
Né à Berne, capitale de la confédération helvétique, patrie entre autres
du célèbre clown Grock, Michel Bühler peut s’enorgueillir d’une
carrière Photo
Pierre-Antoine
Grisoni
artistique bien remplie tout en défendant les justes causes, dénonçant
les injustices de ce bas-monde, n’envoyant pas dire ce qu’il a à
chanter. De sa voix au timbre grave et chaleureux il nous interprète des
petits chefs-d’œuvre d’écriture dont il a le secret. Cela
fait maintenant une trentaine d’années que sans tapage, sans esbroufe,
il hante le monde de la chanson. Ses tournées en Suisse, en France, et
dans différents pays francophones ne se comptent plus. Amoureux de la
France, il a même vécu à Paris de 1970 à 1985. Reconnu comme l’un
des plus importants représentants de la chanson suisse romande, il a écrit
plus de 200 chansons et voyagé à plusieurs reprises à titre
humanitaire, journalistique et privé en Europe, Amérique du Nord et du
Sud, Amérique centrale, Afrique et Asie. Côté discographique, après de
nombreux vyniles, il a sorti en 1991, un coffret de 130 chansons en 6 CD,
puis en 1993 “L’autre chemin” soit dix titres et enfin en 1997,
douze titres avec “Jusqu’à quand”.
De sa plume allègre, côté littéraire, il a écrit trois romans
entre 1987 et 1993, dont “La parole vole” qui a obtenu le prix Lipp à
Genève en 1988. Auteur de pièces
de théâtre telles que “La véritable histoire de Guillaume Tell”,
“Le retour du Major Davel”, “L’affaire Alvira Sanchez” et “Le
chasseur de Loup”, il a été scénariste de “Charmants voisins”
pour le cinéma.
Un de ses derniers spectacles importants à Paris fut justement la création
de “un Suisse ordinaire” au Centre Culturel Suisse en 1998, en voulant
démontrer que la Suisse était un pays peuplé de gens pareils aux autres
humains, qui souffrent, qui espèrent, comme les autres humains dit-il.
Aussi, gardez-vous de lui demander, comme certains ont pu le faire,
si tous les Suisses sont des banquiers, des fabricants de montres, des
producteurs de chocolat, de fromage ou des bergers dans les Alpes, cela
aurait le don de le mettre en colère.
Si j’ai souvenance de ma tendre enfance, je me rappelle qu’étant môme, je
ne connaissais des Suisses que ces personnages d’église que
j’apercevais, harnachés d’habits d’or, plumés en tête, rapières
aux mollets et canne au poing, lesquels paradaient en ces saints lieux où
ma famille d’une certaine chrétienté me forçait à me rendre le jour
du Seigneur comme on disait. C’est
ainsi que sur le prie-Dieu de ma jeunesse, je priais surtout Satan de me
sortir de ces croyances pernicieuses.
Enfin, je préférais tout de même les petits suisses, vous savez,
ceux qu’on déguste nappés de sucre au dessert et dont je tairais la
marque. Mais ne nous égarons
pas dans des chemins de traverse et revenons à ce Michel Bühler “qui
se demande parfois pourquoi tout le monde en prend plein plein la gueule,
et qui n’sait jamais comment tout s’est déglingué alors qu’c’est
pas vraiment c’qu’on voulait au départ, il croit bien qu’on s’est
fait baiser quelque part.” Il
regrette aussi “le bistrot du Kabyle où y avait un mec qui inventait des chansons et
Mimi qui f’sait l’coup d’l’accordéon alors qu’on a depuis rasé
nos impasses et qu’on a remis à la place, c’est pas meilleur, que du
nouveau.”
Un Bühler mélancolique et révolté qui pense “à
ses vingt ans et des poussières quand on gueulait mort aux cons et
qu’on avait raison”.Si
la plume est acerbe et dénonciatrice, parfois d’une triste réalité,
il sait aussi parler d’amour et de tendresse lorsque, par exemple, il
revoit “celle qui a connu des
nuages bleus sur le cœur et qui a comme une vague envie d’amour”.
Il faut écouter les chansons de l’Helvète afin de mieux cerner
et comprendre la poésie de celui qui a également connu les mêmes déboires
que certains chanteurs français “lorsqu’il
a eu un jour l’impression qu’on le prenait pour un con alors qu’il
pensait avoir fait un disque très beau et qu’il s’était fait j’ter
d’certaines radios.”
Gageons
pourtant que Michel Bühler, comme partout où il s’est produit,
obtiendra le succès qu’il mérite, car ce chanteur est plutôt un
auteur compositeur interprète suisse extraordinaire !…
J.R. (Février 2000)
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