Nicolas Bacchus
Dominique Babilotte
Baccherini
Agnès Baconnier
Vincent Baguian
Baïki
Patrick Baladin
Pascale Baldi
Véronique Balmont
Jacques Barbaud
Michel Barelier
La Baronne
Pierre Barouh
Gabriela Barrenechea & Jean-Luc Placé
Valérie Barrier
Daniel Barrois
Mimi Bastille
Le Bateau Ivre
Gaspard Batlik
Bruno Bazinet
Béatrice Bé
Les Becs Bien Zen
Julos Beaucarne
Bel Hubert
Christiane Bélert
Belhair
Bell Oeil
La Belle Saison
Les Belles Lurettes
Les Belles Musettes
Emmanuel Bémer
Thierry Bénech
Môrice Bénin
François Béranger
Emmanuelle Bercier
Bergamote
La Bergère
Jean-Louis Bergère
Laurent Berger
Michèle Bernard
Christine Berthon
Bertrand et...
Clément Bertrand
Philippe Bertrand
Olivier Bérut

Des orchestrations soignées, des arrangements ciselés, un accompagnement musical de choix et copieux où saxophones, clarinette, claviers côtoient accordéon, guitares et l’harmonica de Jean-Jacques Milteau, une voix claire et belle, voilà ce qui frappe à la première écoute, mais qu’on ne s’y trompe pas, Valérie Barrier, derrière cette apparente fluidité, laisse entrevoir des fêlures, des blessures intimes, que ce soient celles d’un jeune handicapé “Béni ”, de vies sans autre espoir que le départ vers un impossible ailleurs, ou de l’amour qu’on donne, que l’on prend ou qui se vend (“L’impasse ”, “Chesterfield ”). Elle chante le désir, le plaisir souvent sans lendemain, le bonheur et le trouble d’un instant et on peut trouver dans ce regard malicieux et caustique, parfois acide et ironique, quelque parenté avec Lynda Lemay. Pour ma part, je ne peux m’empêcher de faire le parallèle entre ces vies blessées et les “Vies privées” d’une Marie-José Vilar. Comme elle, fascinante, pénétrante, telle ce “Venin” qu’elle chante, elle sait distiller dans nos cœurs une indicible langueur. Envoûtante !

F.P.

Enregistré dans les conditions du direct, ce disque présente des extraits du spectacle intitulé  “Les pinces à vélo”. Avec une étrange présence, émotion et mystère, une voix tantôt frondeuse, gouailleuse, parfois caressante, effleurant le mot jusqu’au murmure, Daniel Barrois avec habilité voyage d’un univers à l’autre, d’une époque à l’autre, du Moulin rouge (“Grain de café”) à Bucarest, de New-York au Paris d’avant la crise et des espoirs de Grand Soir (“Rouge baiser”), dérive d’un kiosque à musique à un manège, de cabarets en cafés, dépeint l’histoire terrible “d’une fille de peine et d’un homme de joie” dans un “Tango parallèle ”, brosse le portrait d’une vieille actrice sur laquelle se sont fermées les caméras de cinéma (“Journal du soir”) ou celui d’une chanteuse de beuglant (“La ducasse à Pierrots”). Daniel Barrois cisèle ces chansons  avec finesse, poésie et romantisme comme dans le subtil “La mer si tu veux”,  et pour les mettre en valeur s’est entouré d’Olivier Delgutte aux arrangements ainsi que de Thierry Roques (accordéon) et de Gino Samyn (Piano, saxo). Sensible, délicat. Du bien bel ouvrage.

F.P.

Dans la mouvance de la “nouvelle chanson réaliste” et du “punk-musette”, Mimi Bastille aime se situer entre les Négresses Vertes et Juliette. Les titres sont évocateurs : “Filles à soldats”, “Dancing de l’univers”, “Pigalle”, “Les bas fonds du monde”... Accompagnée par Jean Donati (guitare), Jean-Pierre Delacour (accordéon) et Michel Frechina (contrebasse), elle met son interprétation au service de ces thèmes avec une voix souvent exagérément traînante et un peu trop de gouaille. 

F.P.

Pas de nom particulier pour ce trio alsacien, qui emprunte, pour l’occasion, le titre mythique de ce poème de Rimbaud, fil conducteur d’une création dont ce CD restitue le climat. V. Schelcher, D. Zinderstein et J-L. Frick ont mis en musique et arrangé de façon originale, poussant l’audace jusqu’à en faire swinguer certains, des textes de nos poètes majeurs : Restif de la Bretonne, Rimbaud, Verlaine, Musset, Apollinaire, Queneau et Hugo. Les arrangements vocaux, aux accents de hautbois, guitares, contrebasse et autres percussions, participent à une délicate invitation au voyage musical et littéraire sur les flots imaginaires et imprévisibles de la poésie. Emotion, rêve, rire, recueillement, extrême sensibilité d’une "poétique-attitude", cette croisière au long court nous délivre de petits bijoux, tels, entre autre, le très bref "Un enfant m’a dit " (Queneau) à la ritournelle entêtante ou le très enlevé "Dieu qui sourit ", à la manière de G. Brassens. Belle réussite dans l’art de "réhabiliter" auprès du "grand public", s’il en était besoin, une poésie qui pourrait aujourd’hui paraître surannée. Notons que ce spectacle ne constitue qu’une création parmi les diverses productions de la Cie “Le Vent en Poupe“ (comédie musicale, opéra rock, théâtre musical, ...).

J-P.C.

Malgré son jeune âge, cet artiste prépare déjà son 3^ème CD. C'est, comme la plupart des artistes artisans, dans les cafés parisiens et autres petites salles qu'il rôde et fait apprécier ses propres chansons. Par ailleurs excellent guitariste, il compose un univers chaleureux très introspectif ("Regarde mes images ") dont l'accompagnement vif et épuré met en valeur les textes à l'écriture très dense et "tourmentée", acerbes ("L'aigri ") ou volontiers vindicatifs ("L'esthète "), mais toujours tendres. Talent original à découvrir.

J-P.C.

Bercé par la bonne chanson qui swingue (Jonasz, M. Gaye, S. Wonder,…), après un 1^er CD en 2003 ("Destination Bleu"), cet ACI, musicien autodidacte, nous propose une sorte de longue symphonie jazzy au doux mélange d'Art Mengo et de W. Sheller. La voix est douce et chaleureuse, magnifiquement soutenue par la grande richesse des mélodies desquelles prédominent les arrangements acoustiques d'un quatuor à cordes complété, entre autre, d'une flûte tout à fait délicate. L'univers touchant et subtil de cet album à la mélancolie légère fait chaud au corps, même si on pourrait le souhaiter légèrement plus "pêchu". "Je t'offre tendrement tous ces mots-là/Une chanson câline/Elle dormait dans mon cœur et la voilà/Chanson pour Caroline ".

J-P.C.

Nourrie d'expériences diverses tant dans le théâtre avec un passage dans l'école de l'Actor's Studio, que dans le jazz au conservatoire Nadia puis à l'école ATLA, cette artiste s'est d'abord produite dans un répertoire de standards de jazz avant de s'engager dans son propre travail d'auteur-compositeur-interprète. Entre gravité et ironie, douceur et violence, cette héritière du rock des années 70 et de Gainsbourg sait se faire aguichante et sensuelle ("Ca me trouble ") mais donne aussi des mots à la révolte avec l'histoire d'une jeune bulgare qui se retrouve sur le trottoir ("Ginka "). Au rythme de la guitare de Jérôme Sétian, elle scande la difficulté de vivre ("Après la vie "), le vide d'une vie en "Cul de sac " que l'on tente de remplir de futilités et d'artifices. Insolente ou naïve, séduisante ou intriguante, à l'image de cette Emma Peel qu'elle salue dans "Sex-appeal ", Béatrice Bé est en tout cas une artiste pleine de fougue, d'une énergie débordante qui ne laisse pas indifférent. On attend avec impatience son passage en studio pour un vrai album ! Tonique!

F.P.

Ce groupe lyonnais s'est formé en 2003. S'en suivit un 1^er CD 5 titres "Lever l'ancre" (2004), puis un 7 titres "Crève le ciel" (2005). "Ecumant" tous les bars et cafés concert de Lyon et ses environs, P. Luquet (chant/accordéon), S. Valotteau (violon), G. Lacroix (guitares/banjo/mandoline), S. Staropoli (contrebasse) et A. Fumet (batterie), possèdent tous une solide formation classique qui confère à l'ensemble une interprétation impeccable, festive et déjantée, un peu dans la veine de feu la Tordue ou des Têtes Raides. Bousculant nos certitudes et notre train-train, ce rock-manouche et cette gouaille sont tout au service d'une peinture sociale de la vie quotidienne, intime ou onirique. En point d'orgue, notons la superbe reprise de "La mémoire et la mer ". "Une étincelle dans la gorge/un sentiment/C'est ainsi que l'on forge/vivant/un éclat de tourment/et la vie prend un sens !"

J-P.C.

Il s’agit d’un enregistrement public à Montréal - Julos  nous donne ici le meilleur de ses talents de conteur en nous distillant avec son charisme naturel une vingtaine de textes. La plupart sont de lui. Il y ajoute un texte d’Alphonse Daudet, un de Félix Leclerc et un tout-à-fait magnifique de Rabindranâth Tagore sur lequel il psalmodie une intro et une finale. Il intercale ces textes de chansons et de contines presque toutes interprétées, il faut le faire, a capella, de sa voix de fausset qui l’apparente avec cet autre grand francophone qu’est Gilles Vigneault. IL a mis en musique un texte d’Odilon-Jean Perrier, un passage du Misanthrope en rap ! avec l’autorisation spéciale de Molière, un texte d’Eluard, un de Liliane Wouters et un de Maurice Maeterlynck un des rares sur lequel il s’accompagne à la guitare.  Il y ajoute deux  vieilles chansons “Belle qui tiens ma vie" qu’il chante à bouche fermée et “Pauvre marin”, ainsi qu’une belle chanson de François Didier sur un poème d’Emile Verhaeren, toutes trois a capella également. Cet amoureux des mots sur lesquels il navigue, sait être drôle et loufoque soit en nous présentant son Julophone, soit en faisant chanter au public un concert de soupirs.  Mais il reste avant tout un tendre et on ne peut se lasser de l’entendre nous murmurer :  “Les choses que j’ai à dire/ Sont écrites dans le livre/De toutes les mémoires/Chacun de nous, nous sommes/Une page du grand livre/Laissez-moi lire/La page que vous êtes/J’ai beaucoup de choses à vous dire”.

M.V.

cf SARCLO

Cet artiste originaire du Jura suisse, poète champêtre, "chanteur à vaches" cultive avec humour ses racines rurales et montagnardes ("Téléski ") et nous offre toujours des portraits légèrement décalés, comme celui de  "Gisèle "  cherchant l’amour dans le "goulag d’août" ou de son extraordinaire "Cousin ". Il  pousse une "Chansonnette " pour un amour brisé, clame sa flamme pour une belle qui fait le trottoir, contractuelle le jour, péripatéticienne le soir ("Fliquette "). On pense à Bourvil pour la tendresse, à Pierre Perret pour l’ironie ("Morpion ") et le côté grivois mais aussi à Bobby Lapointe pour le plaisir du jeu des mots et des rimes, témoins cette série d’Adèle ("Adèle araignée ", "Adèle dragon ") et cette déclinaison des "Rhododendrons ". Pourtant, entre loufoquerie et nostalgie, Bel Hubert change parfois de propos, ironise sur l’actualité avec des textes orientés "écologie" ("Bonfol ", "Papa Noël ", "Poêle à frire ") mais il reste avant tout un utopiste avec plein de "Bulles " dans la tête,  qui rêve "entre deux siestes ". Il est ici accompagné, entre swing et ballade, par Lucien Dubuis (clarinette, sax), Claude Rossel (piano, percussions, accordéon, chœurs), Alain Tissot (batterie, percussions, accordéon, chœurs) et Simon Gerber (contrebasse, guitare hawaïenne, clarinette, chœurs). Un disque savoureux et réjouissant pour ce chantre de la "suissitude langoureuse " !  

F.P.

13 titres d’un auteur-compositeur que nous connaissions par un précédent album “Images” et qui se confirme comme un Pierre Perret suisse. Beaucoup d’humour, mais jamais grinçant et empreint d’une pittoresque naïveté, de la tendresse (superbe “Coquelicots” ), de la poésie ("Bateau”),de la drôlerie ("Poisson-scie”). J’ai beaucoup aimé aussi “Le chanteur” que n’aurait pas renié Boby Lapointe. C’est sain et revigorant.

M.V.

Ce disque chaleureux et plein de romantisme s’ouvre sur une fort belle chanson dédiée à nous qui l’écoutons et la retrouvons (“Vous m’avez manqué”). Le ton est donné, justesse de l’interprétation, de la voix, à la fois présente et aérienne, arrangements soignés de Patrick Pernet aux claviers. En quelques ballades bucoliques ou mélancoliques, Christiane Belert nous emmène du “Ciel de gentiane” de l’Aubrac à cette “Aube froissée”, poème de Marie-Hélène Douai, chemine “Rue Saint Simon”, s’arrête “En passant rue Juliette Savar” le temps de quelques souvenirs et se penche avec amour sur cette petite “Marie de Lozère”. Christiane sait aussi faire quelques incursions dans l’humour épinglant la chirurgie esthétique (“La culotte de cheval”) ou entonnant “La chanson emmerdicide” avec la complicité du groupe Mary-Lou. Avec générosité, elle nous offre aujourd’hui quelques mots volés au temps qui passe, quelques refrains comme pour nous tendre la main. De la douceur avant toute chose !

F.P.

Très douée pour s'exprimer en langage poétique sans aucune sophistication, Christiane Belert nous donne ici un premier disque d'excellente facture. Sa voix est souple et cristalline. Sauf pour une chanson dont le texte est de Jean-Louis Rizzoli, elle a signé toutes les paroles et collaboré à la musique de presque toutes les autres, avec le concours de Marie-Agnès Guichard, Pierre Leyri, Gilles Elbaz, Christine Berthon et surtout le talentueux Patrick Pernet qui est aussi responsable des arrangements et de l'enregistrement. Mes chansons préférées: "Les années Sylvia" et "Trois heures après minuit".

M.V.

De Belleville à Covent Garden en passant par l’Ecosse, les chansons de Belhair rêveuses, parfois un brin mélancoliques prennent des accents folks et rocks un peu « dylaniens » (« L’aube », « Tous nos rêves », « Matins ensommeillés »). Une promenade musicale assez plaisante dans sa partie plus acoustique ou ce cocktail est mieux dosé.

F.P.

Je n’aurais pas du tout “accroché” à ce disque si je n’avais remarqué que Belhair est le Christophe compositeur du CD "Ici...Ballades, Sonnets, Sonnailles et Autres Villanelles" de Gilles Elbaz et que ses musiques ne m’avaient pas déplu.  Hors, ici, on a l’impression d’entendre un rocker qui s’essaye à la chanson française avec des recettes d’orchestration trop chargée et un manque de travail dans l’interprétation vocale. J’apprécie cette volonté de venir à la chanson à textes, mais ceux-ci ne sont pas non plus, à mon goût, assez travaillés. Dans une lettre jointe au CD, Belhair me dit que sur scène, il chante avec un trio acoustique. Pourquoi avoir voulu, dans ce cas, faire différemment en studio?  Pense-t-il par là toucher un plus grand nombre? J’espère qu’il ne m’en voudra pas de ma franchise. J’en profite pour préciser que lorsque j’ai la dent dure, ce n’est jamais par hostilité envers un artiste, mais plutôt pour lui ouvrir les yeux sur ce qui ne lui a peut-être jamais été reproché. Et je n’en veux à personne de penser que je me trompe car c’est tout-à-fait possible!                        

M.V.

Ces trois titres, filmés dans le cadre d'un concert au Bar'ouf à Cholet en été 2004, donnent le ton du très imminent 4^ème CD de ce groupe emmené par le très charismatique Christophe Bell Œil, sans cesse sur scène, qui se radicalise dans un rock encore plus énergique. Nous y retrouvons son univers expressionniste et original dont il nous gratifia lors de sa précédente production "décapante" et iconoclaste dédiée à Léo Ferré ("Bell Œil hurle tout L. Ferré"). Pour les amateurs de guitares saturées d'un rock "alternatif", guettons début 2005 et la sortie des aventures de "Gautier, le ressuscité".

J-P.C.

Quelques extraits du dernier opus de ce chanteur névrosé et torturé, un disque noir, radical, brutal ou la voix du chanteur va jusqu’au cri. La musique est à l’avenant, tonitruante, électrique, parfois dissonante. Entre rock progressif, punk et chanson, une façon intéressante d’exorciser son mal de vivre. A fuir si l’on est au bord de la déprime !

F.P.