|
|
Bruno
Daraquy ♫ |
|
|
Un air de mauvais garçon, un physique à la Jean-Louis Barrault, ce comédien
et chanteur, mais aussi régisseur lumière, animateur d’une radio
associative, est d’abord un passionné de poésie et de chanson. Aujourd'hui
en Périgord, Bruno Daraquy n'est donc pas un petit nouveau qui débarque.
Il chante, se produit seul en scène dans Les enfantillages de
Raymond Cousse (1986),joue la comédie avec le Théâtre de la Vache
Cruelle (c'était avant la folle) dans L'école des femmes de Molière
(1986) et La terre est à nous de Robert Poudérou (1989), dirige
un atelier théâtre au Lycée agricole de Périgueux, crée des éclairages
pour un récital de Paco Ibanez (1989), tourne en récital. Avec La
plus bath des javas (1990), où il chante Ferré, La butte rouge
de Monthéus, Jean Boyer, Un jour tu verras de Mouloudji, L'accordéoniste
de Michel Émer, Gainsbourg, Rouzaud-Monnot, Georgius (l'auteur de La
plus bath des javas), Bruant, Aragon, Le temps des cerises de
Jean-Baptiste Clément, Sylvie Lafleur (qui assure la mise en scène du
spectacle), Baudelaire... Et Un jour tu verras (1995) avant de
revenir à Gaston Couté à l'aube de l'an 2000. Avec la chanson
d’un gars qu’a mal tourné, il revisite l’univers de Gaston Couté,
poète Beauceron, né en 1880 à
Beaugency dans le Loiret et qui fut, entre 1902 et 1910, l'un des plus
importants poètes chansonniers de Montmartre, dénonçant, avec verve, le
sourire aux lèvres pourtant, les travers de notre monde, l'hypocrisie et
l'injustice sociales, sans oublier jamais son terroir, avec ses mots
truculents et ses tournures particulières.
En scène, tout de noir vêtu, l'œil et le poil tout aussi
noirs, Daraquy a pris le
parti de la sobriété : il est au service des textes et chansons de
Couté.
Avec sa voix grave, tour à
tour calme ou déchirante il nous en restitue la beauté sauvage, la
saveur rustique, son ironie mordante et toute son humanité et sa
tendresse. Jamais Couté ne fut aussi présent. F.P. (Mai 2002) |
|
|
"Ce jour-là tu verras Bruno
Daraquy"
Il intitule en effet son dernier spectacle "Un jour
tu verras". S'il y chante bien sûr la chanson de Mouloudji, il panache
aussi son tour de chansons modernes et anciennes. Il ne craint pas de
s'attaquer à des chansons du siècle dernier ou d'avant 14 qu'il confronte
avec des chansons actuelles dont il a signé (parfois) la musique. Il faut
pour ce patchwork des talents de comédien. Il les a. Ce garçon de 35
ans dont le physique et un certain art du mime rappellent ceux de
Jean-Louis Barrault dans "Les enfants du Paradis" est un passionné.
Lorsqu'il ne crée pas des spectacles de chansons, il s'occupe de régie son
et lumière, il anime des ateliers dans les lycées, il joue la comédie ou
s'implique dans la vie culturelle de la Dordogne. Avec la MJC de Ribérac,
il a organisé un Festival de chansons et des séries de concerts à travers
le département avec l'aide du Conseil Général. L'Office Artistique de la
Région Aquitaine, l'ADAM 24 et le Centre Culturel de la Visitation lui ont
permis de créer "Les rendez-vous de la chanson" à Périgueux et
d'y présenter des chanteurs francophones pendant ces trois dernières
années. Laissons conclure notre ami Jacques Roussel: "Avec un côté
mauvais garçon et un talent de comédien chanteur, il joue sur la corde
sensible de l'amour avec la folie obsessionnelle d'une interprétation
théâtrale mise au service de la chanson de qualité et nous emmène à bride
abattue sur un chemin où fleurissent quelques fleurs du mal chères à
Baudelaire"
M.V.(Mai 1997) |
|
|
Yvan Dautin |
|
|
|
|
|
Jean-Luc Debattice |
|
|
Un bâtisseur de chanson et de poésie à l’enseigne du “Chat Noir”
Dans le contexte d’une poésie qui chante, Debattice a bâti son univers dans
le domaine du “Chat Noir ”. Grandiose, cette bâtisse qu’il
s’est approprié autour des poètes d’un siècle lointain où les
chats ont les griffes acérées et l’ironie
Photo A-M Panigada
mordante. Debattice
ressuscite, ainsi dans ce spectacle à la gloire du “Chat Noir” fondé
par Rodolphe Salis, ces poètes du temps passé fréquentant ce lieu, les
Verlaine, Alphonse Allais, Jules Vallès, Stéphane Mallarmé, Montoya,
Jules Jouy, Debussy, Satie, Xonrof, Maurice Rollinat, Mac Nab et Bruant
bien sûr. Certains textes sont mis en musique par Jean-Luc Debattice et
Philippe Leygnac, lorsque ce ne sont des compositions de Claude Debussy ou
Erik Satie.
Alors, apparaît sur scène, sous des traits fantasmagoriques, un personnage
inquiétant à la longue chevelure, en chapeau noir et redingote sous la
lueur blafarde d’une lampe tempête, noctambule aux yeux hagards et au
regard fou qui s’en va déverser un flot de propos tour à tour
subversif, corrosif, féroce, coléreux, burlesque, drôle, grandiloquent,
désespéré et fantastique à la fois, dans une folle ivresse et une
poétique
mélancolique, le Debattice joue, chante, dit,
Photo X
crie, supplie, déployant
une cape noire et rouge comme les ailes d’un aigle fonçant sur sa
proie. Sarcastique, démoniaque, satanique, il devient diable lorsque le
piano de son diablotin de comparse de Philippe Leygnac brûle de mille
flammes, et s’il n’est diable, Jean-Luc se prend pour le Christ, alors
que “l’anus profond de Dieu s’ouvre sur le néant dans l’orgue
intestinal”, ou qu’au fond d’un bocal, il berce un fœtus, que la
fleur des fortifs finit en chair à macabre, et qu’au resto de
l’amour, la mort rassemble les amoureux. S’il vocifère, c’est
contre “les salauds”, alors qu’il s’est encachené dans une écharpe
rouge à la Bruant, et si vous ne savez ce qu’est “le Gnou” dont il
est amoureux fou, il vous en parlera, puis finira par avouer “que not’
vieux Montmartre a bien changé, là-haut sur la Butte” en s’épanchant
aussi sur la commune. Enfin, dans un dernier rappel triomphal, il interprètera,
guitare au poing “A la Bastoche”, mais à sa manière, puisque la
musique de Bruant a été recomposée, façon punk, par Debattice lui-même.
Tout cela vous fait froid dans le dos, n’est ce pas, les minettes de tout
poil et de toutes conditions, mais vous sourirez aussi jusqu’au fou rire
en allant voir et entendre les chatteries de Debattice alors que son
compagnon de piano et de comédie, Philippe Leygnac, est tout simplement
“ géniac ”, jouant lui-même un étonnant personnage de
composition chatoyante.
Pour tout vous dire, ce spectacle de Jean-Luc Debattice est formidable, et le
“Chat Noir” ressuscite avec lui. Quel comédien et quel chanteur, avec
cette voix d’une gravité profonde. Il pourrait être un merveilleux Méphistophélès,
même s’il est un étrange docteur Faust dans un autre de ses
spectacles, “ Barbaroque ”, dont a été tiré également un
album, car Debattice, ce n’est pas qu’un spectacle sur le “Chat
Noir”, c’est aussi des One Man Show qu’il écrit et interprète,
c’est un récital tel que “Mythologie dans la ville”, un nouveau
tour également avec Philippe Leygnac, “Avec des fleurs”, ce sont des
chansons écrites avec Alain Aurenche et des compositions sur les textes
de André Velter “Ca cavale” présenté au théâtre des Déchargeurs
à Paris et dans des festivals dont est sorti également un album. Enfin,
il a participé au CD produit par Patrick Biau, consacré à Jules Jouy
“Du rire aux armes”. Debattice a ainsi écrit plus de 300 chansons, et
s’est produit sur de nombreuses scènes, tant à Paris qu’en province.
Il a également fait des lectures poétiques, et a crée 2 autres
spectacles en dehors du “Chat Noir” : “Les indomptés” autour
de Jim Morisson, et “Les fils de Merlin et d’Ossian” sur la poésie
celte. Il a également conçu, réalisé et interprété un spectacle sur
les Indiens d’Amérique intitulé “Amer indien” qu’il a présenté
avec le musicien Luc Arteno à la Maison de la Poésie, du 16 février au
19 mars 2000. Il tourne régulièrement en récital avec André Valter,
participant aussi à l’émission de ce dernier, “Poésie Studio” sur
France Culture, ainsi qu’à de nombreuses dramatiques radios. Il écrit
également Contes et Poèmes, et a, comme autre projet, un nouvel album de
ses chansons récentes “Panoplie d’homme”, un recueil de poésie et
de contes portant le même titre, et prépare un nouveau spectacle sur les
fous littéraires “Florilège de Fous”.
En ces folies poétiques, je vous prie de croire que Debattice est unique en son
genre, et surtout, si vous rencontrez un chat noir dans la rue, ne vous méprenez
pas, ce n’est ni Debattice, ni le “Chat Noir” de Rodolphe Salis.
J.R. (Janvier 2002)
|
|
|
Yannick Delaunay |
|
|
(Dans le cadre d'une veillée de soutien à
Chant'Essonne).
Un auteur-compositeur alliant
charme et fantaisie. Un excellent guitariste. De belles musiques.
M.V. ( Mars 1999) |
|
|
Delp'h (Delphine
Champy) ♫ |
|
|
"Delphine Champy fine, ingénue, insolite...
"
Elle n’est pas la première chanteuse à avoir donné dans le côté naif et
enfantin et pourtant elle est sûrement la seule de sa catégorie à être
restée vraie. Sa spontanéité, la fraîcheur de sa voix ne sont
aucunement truquées
Spontanéité
et fraîcheur n’impliquent pas pour autant que l’on ne doive pas
travailler pour monter sur scène : Sortie en 1994 de l’ Ecole de théâtre
de Jean Périmony, Delphine se perfectionna en participant à des
ateliers-théâtre comme celui de Peter Brook où elle rencontra Marc
Cormier, un excellent guitariste. Il fut le déclic qui l’amena à la
chanson et ils montèrent ensemble une compagnie “Les Monte en
l’air”. Ils donnèrent alors un spectacle musical sur Jehan Rictus
dont j’ai déjà eu l’occasion de dire qu’à mon avis, il n’était
pas précisément en concordance avec la personnalité de Delphine. On
pouvait néanmoins aisément discerner qu’avec elle, on se trouvait en
présence d’un personnage dont l’évidence s’imposait.
Aussi, je fus heureux de découvrir en 1996 qu’elle se lançait dans l’écriture
de ses propres textes et que Marc Cormier les lui mettait en musique avec
beaucoup de subtilité.
L’originalité des thèmes, l’insolite poétique de l’écriture, l’authenticité de
l’interprète, due à l’absence de truquages dont je parlais plus
haut, font un heureux cocktail. La cerise qui coiffe ce cocktail est
fournie par Marc qui, à la guitare sait mettre en valeur le tour de chant
et parfaire son originalité.
Souhaitons
à Delphine d’avoir la force et l’intelligence de ne pas se contenter
d’une recette qui fait ses preuves. Car il faut paradoxalement beaucoup
travailler pour ne pas perdre un tel naturel. Je suis persuadé qu’elle
en est capable.
M.V. ( Novembre 1998 )
|
|
|
Romain Didier |
|
|
"Un piano au coeur de la chanson"
Dans ce piano tout noir, il y a les brumes de l’enfance. Ce brouillard rose
bonbon qui vous colle à la peau. Un manège du Champ d’Mars où avec un
peu d’chance je f’sais un tour à l’œil si j’décrochais
l’anneau ». N’est-ce pas ce piano tout noir comme il chante,
lequel trônait dans l’appartement de ses parents, qui a permis à
Romain Didier de devenir cet auteur compositeur interprète de grand
talent, orchestrateur et arrangeur de ses chansons comme de celles
d’autres artistes alors qu’il ne savait ni lire la musique, ni une
ligne d’accords, bref ! Nous avons affaire à un pianiste
autodidacte.
Dans le milieu artistique, Petit (c’est son nom
d’état civil) est devenu grand ! Il faut voir dorénavant avec
quelle virtuosité ses doigts parcourent les touches blanches et noires de
son piano et écouter cette voix d’une chaleureuse gravité interpréter
ses chansons où l’enfance, le passé et les femmes dans un univers
d’amour, de tendresse feutrée et de grande amitié sont les thèmes
majoritaires, avec un rien de romantisme et de charme à la fois, sans
oublier quelques pincées d’ironie qui percent sous une certaine
douceur. Ses chansons sont en réalité des tranches de vies, les mélodies
sont belles et ses refrains chantent bien à l’oreille, mais on oublie
trop souvent ses textes d’une fine poésie, car il était avant tout
musicien avant de se mettre sur le tard à l’écriture après la
composition.
Né à Rome, Didier Petit a emprunté le nom de sa
ville pour se faire un prénom d’artiste. Un père Prix de Rome, une mère
cantatrice à l’Opéra de Paris où il a passé son enfance. Le « petit »
avait de qui tenir ; pourtant, tout ne fut pas si facile au royaume
de la chanson. A Paris, après avoir passé son Bac, il quitte la Fac’
de lettres, et, réfractaire aux leçons de piano, il apprend à jouer
seul tout en reproduisant les chansons qu’il entend à la radio.
Il sera pianiste de bar, chantant des chansons du
répertoire des nuits entières, accompagnateur d’artistes dans les
cabarets, tel Richard de Bordeaux, puis il se plongera dans les traités
d’orchestration. Il travaillera aux éditions de Gilbert Bécaud
« Le Rideau Rouge » et réalisera un album de Francis
Lemarque, puis composera des musiques de films et de spectacles. En 1980,
ses premières chansons, il les écrira avec le parolier Patrice Mithois,
il composera avec lui pour Nicole Croisille qui l’engagera comme
musicien en lui proposant de chanter dans ses premières parties. Il
enregistrera son premier album chez RCA sur des paroles de Patrice
Mithois. En 1981, première scène parisienne, 15 jours au Petit Journal
Montparnasse en compagnie de 5 musiciens, cette même année, au Festival
de Spa en Belgique, il raflera 3 prix sur 4 avec « Amnésie ».
S’ensuivront l’Olympia, d’abord en 1ère partie de Popeck
en 1982, puis par la suite en vedette en compagnie d’amis chanteurs.
Dans les années qui suivent, il se produira à Paris dans des salles
telles que Le Théâtre de la Ville, le Théâtre Silvia Monfort, le Théâtre
de Dix Heures durant 2 mois, le Café de la Danse… Les festivals, tournées,
galas à travers bien des pays ne se comptent plus et l’énumération
serait trop longue si je vous citais tout. Il trouvera une formule, idéale
sur scène, lorsque seul au piano il enregistrera en Belgique un double
album « Piano Public » en 1986, ce qui ne l’empêchera pas
de prendre par la suite un accordéoniste dans ses spectacles, tel Thierry Roque
d’abord, puis Dominique Succeti avec le percussionniste Antoine Grémaud
ou encore l’accordéoniste David Venitucci avec Marco Quessada à la
guitare et Benoît Nicolas à la contrebasse. Il se fera même accompagner
d’un orchestre symphonique ou d’élèves issus de Conservatoires ou
d’Ecoles de Musique lorsque c’est possible quand il se produit dans
certaines villes. Romain Didier a aussi cosigné des chansons avec le
regretté Francis Lemarque pour qui il a écrit aussi un bel hommage
« Chante moi Mathilda », il a écrit aussi avec Pierre Grosz,
Gilbert Laffaille et surtout Allain Leprest qu’il avait rencontré au
Printemps de Bourges en 1984. Il a également assuré les orchestrations
d’albums de Francis Lemarque et Pierre Perret. Par ailleurs, il a composé
un spectacle symphonique « Francilie » (l’Ile de France en
chansons originales), un opéra pour enfants « Pantin-Pantine »
sur des textes de Leprest (le CD avec un récitant de marque :
Jean-Louis Trintignant a été nominé aux Victoires de la Musique), sur
scène se poursuivra l’aventure avec 50 enfants, 4 solistes, un récitant
adulte et un orchestre de 22 musiciens, actuellement, il écrit et monte
un nouvel opéra pour enfants : « Pinocchio court toujours »
sur des textes du chanteur Pascal Mathieu, avec un album en préparation.
Depuis son premier album chez RCA, ses disques ne
se comptent plus. Citons « Candeur et décadence » (1982),
« Julie la Loire » (1983), « Le monde entre mes bras »
(1984), « Piano Public » (1986), « Romain Didier 1988 »
appelé aussi « Vague à l’homme », « Place de
l’Europe » (1989) qui marque le début d’une collaboration avec
« Flarenash », « D’hier à deux mains » réunissant
52 anciennes chansons plus 3 nouvelles dans 3 CD (1991), « Maux
d’amour » avec l’orchestre philharmonique Enesco de Budapest
(1994), « Le meilleur de Romain Didier » (1996), « Romain
Didier en concert » (1997), « J’ai noté » (1999) aux
sonorités plutôt jazzy en compagnie d’une remarquable équipe de
musiciens.
Actuellement, Romain Didier prépare de nouvelles
chansons avec une formule plus électrique, et a dernièrement écrit des
chansons pour les albums respectifs de Enzo-Enzo et Kent.
Didier, qui n’a rien d’un Romain gladiateur
(pardonne-moi, l’ami !) est de plus un homme d’une extrême
gentillesse et d’une grande humanité. Les journalistes ne tarissent pas
d’éloges sur l’artiste. On a dit de lui qu’« il marie si bien
la musique et les mots d’amour que ces maux font du bien », que
« c’est un chanteur qui trouve les mots qu’il faut pour accorder
les images », qu’ « il est considéré comme un des
meilleurs chanteurs de sa génération », que « c’est la
chanson française dans ce qu’elle a de plus beau », et que
« l’embargo des médias à son sujet est un beau scandale »,
enfin, qu’ « entre deux maux », Romain Didier a choisi
les mots d’amour, sans doute pour panser les plaies d’une vie de
« musichien », commencée par la galère du piano-bar il y a
plus de 20 ans ».
Romain Didier a écrit seul, ou avec d’autres
auteurs des petits chef-d’œuvres tels que « Amnésie »,
« Pouce », « Le regard de Vincent », « Le
funambule est mort ce soir », « Senor ou Senorita »,
« La retraite », « Léon Camé », « Pétasse
Blues », « Julie la Loire », « Tom du Mali »,
« Vague à l’homme », « Je m’suis barré d’un môme »,
« L’indifférence que j’ai pour vous », « Le fou de
Bassan », « Français Toscan de Monaco » en hommage à Léo
Ferré, et plus près de nous « La dame de Montparnasse »,
« J’ai noté », « Ta mémoire », « Vie
d’homme » et j’en passe, la liste ne peut-être exhaustive.
Enfin, s’il n’a pas eu de Grand Prix de Rome
de musique classique comme Papa, Didier Petit ou plutôt Romain Didier a
collectionné les grands prix de la chanson avec deux Grands Prix du
Disque de l’ Académie Charles Cros, un Grand Prix Raoul Breton de la
SACEM, un Prix Georges Brassens à Sète…
Romain Didier a toujours mené sa carrière en
dehors d’un certain Show-Biz, et si les médias l’ont trop souvent
boudé, il a su par lui-même se faire une place au soleil dans le domaine
d’une chanson de qualité, ma foi, cela ne lui a pas trop mal réussi
depuis le temps où « il s’est barré d’un môme qui lui
ressemblait trop quand il a chopé la bosse du pianiste au piano ».
J.R. (Septembre 2002)
|
|
|
Dikès
♫ |
|
|
"Le coeur migrateur"
Dikès est né en Algérie
à Khémis Miliana en 1968. Il a grandi à l’école Coranique et dit
avoir gardé des préceptes du Prophète, non pas un rejet des autres
cultures mais un esprit d’ouverture au monde, une invitation à "rencontrer
d’autres pays, d’autres langues, d’autres philosophies." A
11 ans, il part pour l’Europe. S’ensuivent alors des chemins obscurs.
De cette période, il ne dit que peu de chose, on sait juste qu’il
partira en Suisse, errera en Allemagne, en Espagne. De cette clandestinité, de cet espèce de naufrage,
il sortira
pour venir s’échouer à 22 ans, à Paris, ne sachant pas un mot de français.
Mauvaise époque et, pour sortir de tout ça, il faudra une rencontre
salutaire et providentielle : "C’est une religieuse,
Soeur Marie-Thérèse, qui m’a sorti de là. Elle m’a poussé à faire
du théâtre. Elle m’a offert une guitare". C’était en 1991,
elle le présente au Théâtre du Fil qui lui ouvre grandes ses portes.
L’aventure durera quatre ans. Il sera régisseur, soudeur, clown,
acteur...
C’est d’abord la
rencontre avec Florent Vintrignier
qui lui écrit sa première chanson qui sera, pour le chanteur en devenir,
primordiale. Celui-ci lui présente Pierre Garreau et Stéphane Cadé qui
lui font découvrir Brel avec une vidéo de "Ces gens-là" ainsi
que Brassens. Ils compteront dorénavant pour lui comme comptent aussi les
voix du blues. Puis ce seront les chemins croisés d’Allain Leprest, de
Jean Marc Le Bihan et de son "Migrateur " qui deviendra
sa chanson emblématique. Très vite des musiciens croient en lui et le
suivent dans sa tournée des salles parisiennes : la Mainate,
Confluences, le Limonaire, Le loup du Faubourg, Ailleurs. Depuis il n’a
cessé de se produire à l’Européen, au Lavoir Moderne Parisien, dans
des festivals prestigieux que sont le Chorus des Hauts de Seine, où il a
remporté en 1998 le prix du jury et celui du public, le Festival de Marne, Chansons de Parole à Barjac, Montauban, les
Francofolies de la Rochelle. Partout c’est un triomphe, il décroche
tous les concours : premier prix au Mans Cité Chanson, aux Rencontres de
Franconville...
Côté disques, en 1999, c’est "A vif
" produit par le Rideau Bouge et France Culture. Tour à tour
rebelle, pathétique, nostalgique ou drôle, Dikès, qui n’écrit pour
l’instant qu’en arabe ("Les nuits ") sait choisir ses
auteurs: J-M. le Bihan ("Le Migrateur "), Stéphane
Cadé ("Mowgli ", "Cousine " et le
magnifique "Il pleut "), Florent Vintrignier ("Regards ",
"Mourir de rire"), Pierre Garreau avec le rageur "O.
D. part ", révolte contre la drogue et son pouvoir de
destruction, Jean Keir (" La mémoire "). Il
s’offre même le luxe d’une très belle interprétation de "Ces
gens-là " du Grand Jacques. Il signe certaines musiques,
les autres étant de F. Vintrignier, Damien Boisseau, mais surtout de
Mickaël Guillaume qui, avec Christophe Raymond, réalise les
arrangements. Ces deux-là, au piano et au violon, ne se contentent pas
d’être de talentueux accompagnateurs, mais savent créer de véritables
petits univers sonores.
En 2001, second album, "Le Fil ",
moins bien reçu et pourtant, quel foisonnant mélange d’influences
et de racines ! Fidèle à ses origines pour deux titres ("Le
ballon ", "Akila ") écrits dans sa
langue natale, Dikès aime aussi à s’emparer de toutes les musiques :
blues, flamenco, salsa pour une invitation au voyage colorée où tous les
métissages sont permis, une vague vibrante qui mêle des percussions
quasi tribales aux mots percutants d’auteurs tels qu’Allain Leprest ("Tout
ça "). Tel est le secret et la force de Dikès, ce mariage
d’une voix faite de soleil, de terre et du tumulte de ces "Soirs d’orages ", une voix qui se fait
caresse ("Cheveux d’or ", "Alice"), rieuse et malicieuse le temps d’une
salsa ("Guacamole "), de textes qui puisent
à la tradition de la chanson avec ici un hommage surprenant à Maurice
Fanon ("L’écharpe "). A Leprest, Pierre Garreau
se sont joints de nouveaux auteurs Laurence Matsoukis et aussi Elisabeth
Lardeaux pour cinq titres écrits sur mesure dont "L’étincelle " qui sonne ici pour l’artiste
avec justesse et beaucoup de vérité.
Sur scène, cet amoureux des êtres et des musiques, tout au plaisir de
la rencontre, humain parmi les humains, oublie son prénom, Yahia, pour ne
garder que son nom. Il nous offre, avec sa guitare ou sa flûte de pan,
des airs joyeux ou nostalgiques, tendres ou sauvages, aux couleurs
orientales, tsiganes ou
blues. Mais le plus frappant et marquant chez Dikès est sa voix au timbre
rocailleux et chaud, qui laisse transparaître le poids d’un vécu fait
de blessures et la joie toujours renouvelée d’être ici vivant, prêt à partager avec nous l’instant présent.
Aujourd’hui, après quelques aventures collectives dont le spectacle
"Côté punk", en compagnie de ses amis de La Rue Kétanou, de
Mike et de Loïc Lantoine, il nous revient pour un tour de chant avec une
nouvelle formation en attendant la sortie au printemps prochain d’un
nouvel album.
F.P. (Novembre 2003) |
|
|
Il est tout droit, vertical, il marche debout et de par sa voix roulent tous
les gros mots de la vie. En bref, il est humain, et comme tous les
humains de mes humains sont mes amis, j’aime Dikes, un poing c’est
tout!
Allain LEPREST
"Dis, qui est-ce...cd Dikès?"
Maghrébin d’origine, il préfère à l’étiquette
d’émigré celle de “migrateur”. La chanson française a trouvé en
lui un de ses plus fervents serviteurs. Non pas un conservateur reprenant
des recettes déjà éprouvées, mais un novateur enrichissant la dite
chanson en lui apportant les fruits de ses migrations. Non pas en se
faisant l’interprète de raïs, comme le font en ce moment quelques
autres maghrébins très médiatisés dont la démarche reste au demeurant
fort respectable. Non, DIKES est trop imprégné de poésie française
pour tenter une démarche qui risquerait d’abâtardir ou d’affadir ce
qu’il a à dire. Et ce qu’il a à dire, ce n’est ni de la romance
sucrée ni de l’évidence primaire. C’est beaucoup plus subtil. Sa révolte n’est pas événementielle. Elle est intemporelle et
universelle. Sa fougue reste porteuse d’espoir. Sa sincérité est
totale. Son plaisir de communiquer en chantant - et d’y
parvenir - indiscutable...
M.V. ( Mars 1998)
| |
|
Dimitri
♫ |
|
|
"L’écorché vif"
Originaire de Liège, Alain « Dimitri » Pierre Desaubies
pratique le piano depuis son plus jeune âge. A dix ans, il teste ses
toutes premières chansons devant sa famille. A dix-sept ans, délaissant
pour un temps cet instrument au profit de l’accordéon, il abandonne du
même coup une formation en Arts Appliqués pour rejoindre le monde de la
rue. Ce seront quinze années à arpenter les trottoirs, terrasses de
Belgique, Hollande et France qui débutent.
Auteur, compositeur, interprète,
mais aussi musicien, accompagnateur et directeur musical, comédien pour
la radio et le théâtre, Dimitri a aussi travaillé en Arabie Saoudite et
au Japon comme saxophoniste dans un parc d’attraction à Nagasaki :
« j’ai été abordé, dit-il, par une manager venue d’Amsterdam
pour recruter des artistes de rue et les envoyer au Japon dans un village
hollandais où j’ai chanté notamment dans un restaurant italien..»
Après ces différents périples, y compris les plus insolites,
il se lance en 1995 dans une autre aventure en créant son premier
spectacle de chansons. 
Les années 2000 et 2001 seront décisives
pour cette nouvelle carrière, il obtient successivement le premier prix
et le prix du public à la Biennale de la Chanson à Bruxelles, le plus
renommé des concours de chanson en Belgique, puis le prix du Chaînon
Manquant lors du festival Alors Chante à Montauban.. En 2004, enfin après
des débuts prometteurs, il sort son premier disque et entre en
résidence
au Théâtre d’Ivry qui lui permet de créer et de présenter un nouveau
spectacle : « Le blanc, le noir et le système ».
C’est sur cette scène que nous l’avons vu et entendu tout récemment
après l’avoir croisé à plusieurs reprises, au festival d’ Avignon,
à « Chansons de parole » à Barjac, au Train Théâtre de
Portes-les-Valence...
Car c’est sur scène qu’il
faut savourer la présence de cet artiste liégeois, curieux oiseau de
nuit, lunettes noires rivées sur les yeux, mains courant avec virtuosité
sur les touches de son piano ou de son accordéon. Déjanté, ironique, ce
personnage fantasque fustige avec humour, ironie et un air désabusé, les
travers de notre société, la consommation (« Consomme Simone »),
la virtualité (« Plaisir absolu »), l’image
normative d’un bonheur insoutenable (« Permis »).
Dimitri, en quelques traits, esquisse le portrait acide d’une « Génération
zone » ou celle en proie au « Stress » vivant
à grands renforts de tranquillisants. Il revisite « Le chant des
partisans » pour une dénonciation d’une histoire qui à
travers ses guerres nous rejoue les mêmes airs. Entre jazz, blues et
chanson réaliste (« La java de Juju »), Dimitri se
montre aussi tragique et émouvant qu’il peut être burlesque, lorsque
écorché vif, il entonne le poignant « Plus soif ».
Dans la lignée d’Arno, d’Higelin ou d’un Iggy Pop qui aurait abandonne son
rock survolté pour un blues « crapuleux », enragé plus
qu’engagé, Dimitri, avec son regard lucide et son humour caustique,
dissimule derrière son apparente folie
et sa désinvolture,, une grande rigueur artistique et une grande
sensibilité. Car il est un de ces
artistes qui a « mal aux autres », qui s’expose, prend des
risques et se met à nu, au sens propre comme au sens figuré,. Ecorché
vif, à la fois pathétique et comique le personnage que met en scène
Dimitri est saisissant, surprenant, et troublant. De quoi nous faire
sortir de notre « Déprime hivernale » !
F.P.
(Avril 2004) |
|
|
Douby |
|
|
(Dans le cadre d'une veillée de soutien à
Chant'Essonne).
Cet
humoriste auteur de sketches désopilants mais jamais vulgaires se double
d’un mime aux caricatures étonnantes passant de l’une à l’autre
avec une rapidité déconcertante. Et...quel
talent dans ses pastiches pianistiques !
M.V. ( Mars 1999) |
|
|
Michel Dréano
♫ |
|
|
"le voyageur"
C’est à l’occasion de la sortie de son premier CD que
nous avons connu Michel Dréano, dit "Dréano". Ce n’est pas
lui faire injure que de dire qu’il n’est pas à proprement parler un
"jeune" auteur-compositeur-interprète. A contrario, cette
"maturité", dirons-nous, issue d’un parcours atypique et fort
varié, lui a forgé une expérience propice à une inspiration que l’on
découvre riche et originale. Jugeons du parcours de notre bourlingueur !
Dès 1976, à 20 ans passés, terminant des études de
lettres à Paris, il écrit ses premières chansons inspirées du folk américain
des seventies qu’il chante, seul à la guitare, dans les petits
restaurants de la rive gauche. L’année 1977 le voit voyager de San
Francisco à L.A, puis au Mexique. De 78 à 80, de petits boulots en
premiers groupes folk (Dréano and Co, Los Craignos), il fait des
rencontres musicales riches qui le feront progresser dans la pratique de
la guitare, une Martin achetée aux USA qu’il utilise encore ! De
81 à 84, sa fonction de GO dans le tourisme à l’étranger le fait
voyager à nouveau, il y monte des spectacles populaires originaux.
L’année 1985 marquera une rencontre décisive avec France Olivia. Cette
ancienne professeur de chant de Barbara le fait travailler ses textes de
chansons plus jazzy, qu’il chante sur différentes scènes
franciliennes. La chanson ne nourrissant pas notre homme, il devient de 86
à 98 éducateur puis journaliste auteur-réalisateur de documentaires
pour la TV. En 1997, première réalisation discographique "mémoires
ouvrières et immigrées d’Argenteuil". En 99, encouragé par
Gilbert Laffaille, le démon de la chanson le reprend. Devenu enseignant
en 2000, il refait de la scène tantôt accompagné par Didier Desmas,
tantôt par le plus latino Pacôme Avondo, en renouant avec son style
originel. Il collabore avec Marc Havet du Magique, où il se produit régulièrement.
Michel traque l'humeur du quotidien en nous brossant des
peintures d'un milieu urbain bien réel. Les textes, simples mais joliment
écrits, tantôt graves ou caustiques, tantôt humoristiques, toujours réalistes,
font la part belle à une certaine nostalgie en nous contant des histoires
que l'on imagine largement vécues. De sa belle voix grave, sobrement
accompagné de seules guitares qui participent à de riches arrangements
dans la plus pure tradition du genre, mâtinés de couleurs latines, il
nous invite à le suivre dans sa banlieue du 9.3 aux tours bétonnées,
aux cages d'escaliers lugubres et aux jardins ouvriers ("La ville").
Il écorche la TV sans concession en un clin d'œil à Django ("Slammusette"),
chante les femmes étrangères ("Femmes de ton pays") et
nous entraîne dans des voyages les plus improbables en prenant "Le
train du délire", en plein "Groove ferroviaire".
Il nous émeut dans un touchant portrait de sa "Mémé de Rohan",
caricature gentiment les jeunes en interprétant, a capella, un étonnant
texte en alexandrins d'un … rap délirant ("Le vétéran rappe").
Ne manque pas, non plus, la note plus légère d'un "Blues de
Tintin" ou d'un "Rock carambar".
Tout respire un chaleureux climat
empreint d'humanisme qui donne de bonnes raisons de croire à la fraternité,
au métissage et à la tolérance.
J-P.C. (Mai 2004) |
|
|
Ariane
Dubillard ♫ |
|
|
"Bon sang ne saurait mentir quand Ariane
Dubillard chante de l'amour le lézard"
C'est un lourd héritage que d’être la fille de l’un de nos poètes
dramatiques les plus originaux, j’ai nommé Roland Dubillard, et
d’avoir été portée sur les fonds baptismaux poétiques par son
tonton, un autre grand novateur en poésie, le grand Jacques Prévert.
Comédienne, entrée dans le monde de la chanson il y a à peine un an,
elle y apporte une fraîcheur sans naïveté, et si elle parle d’amour,
c’est sans bêtifier le moins du monde.
Car les auteurs qu’elle a mis
à son répertoire ont su mieux que personne parler des fissures de
l’amour: Francis Blanche, Tonton Jacques et Papa Roland bien sûr,
auxquels elle a associé Michel Arbatz, un
auteur-compositeur-musicien-interprète très complet dont je ne dirai pas
ici tout le bien que je pense. C’est lui qui a guidé artistiquement
Ariane et qui l’a mise en scène, ce qui lui fait un talent de plus.
Ce qui contribue à la surprise
agréable de la découverte du tour de chant d’Ariane est, pour une
bonne part, dans son contre-emploi. Car il est plus intéressant de voir
une jeune première romantique blonde et diaphane interpréter des textes
décapants avec un tonus étonnant que s’il s’agissait d’une
comédienne à l’évidence spécialisée dans les rôles d’affreux
jojo.
Ariane donne un titre à sa sélection de chansons: “le lézard de l’amour”. Un titre qui peut
donner lieu à plusieurs interprétations! Nous en retiendrons surtout
celle de l’amour qui se lézarde.
M.V. (Septembre 1997)
|
|
|
Jean Dubois
♫ |
|
|
" Touchons du bois, Jean Dubois est bien parti ! "
Voilà un jeune auteur - compositeur bien inséré dans son époque de par ses
textes, ses musiques, son faux air de décontraction et ses copains
chanteurs, de par sa volonté également d’en découdre avec les
envahisseurs qui font la pluie et le beau temps dans la production et la
diffusion des “produits” destinés au grand public. A l’époque où,
pour réussir dans la chanson, le talent est un handicap, il faut lui
ajouter de la combativité, du mordant et une capacité à diversifier ses
moyens d’expression. Toutes qualités que possède Jean Dubois qui
s’accompagne indifféremment au piano, à la guitare, à l’harmonica.
Il y a quelques mois, je l’avais recommandé à Guy Béart qui donnait
son récital à Bobino. Ce dernier offrit à Jean un soir, l’occasion de
chanter en 1ère partie deux ou trois chansons qui lui valurent
un franc succès.
Avec deux copains auteurs - compositeurs que nous connaissons pour les avoir
entendus à la Colombière, (Yannick Le Nagard et Yannick Delaunay), Jean
se lança dans la sympathique aventure de réaliser un disque et un
spectacle collectif, “Chansons pour les gens”. Aucun
de nos trois compères, phénomène rare, ne tirait la couverture. Il faut
dire que tout en étant tous trois d’aujourd’hui de par leurs thèmes
de chansons et la façon de les traiter, ils ont en commun un solide héritage
de la chanson à textes et ils n’ont pas le snobisme de trouver nécessaire
de renier cette culture.
Sur scène, Jean Dubois est sobre malgré sa
gouaille, son humour incisif peut le faire comparer à Dutronc et ses mélodies
narratives à Béranger sans altérer sa rare personnalité qui nous
laisse entrevoir parfois une fleur bleue entre deux pavés.
M.V. (Septembre 1999)
|
|
|
Gaelle Dufay |
|
|
|
|
|
Pierre Dumousseau |
|
|
"De la terre aux pavés" -
Aristide Bruant- Gaston Couté"
La Compagnie de Letraz (Monique
Tréhard - Jacques Grillot
- Pierre Dumousseau)
Pierre Dumousseau a 30 années d'expérience
de théâtre comme comédien et metteur en scène. Il est l'auteur de
sketches pour le café-théâtre, de pièces, de contes musicaux (3
disques de contes ont été enregistrés chez Hachette/Scolavox) et un
recueil de légendes imaginées "A pas contés", paru récemment.
Ce sont ces légendes qu'il conte avec beaucoup de talent lors de veillées-contes
ou d'interventions en milieu scolaire. Il campe un Gaston Couté sûrement
moins déprimé que l'original et accomode la poésie de Couté avec
l'accent charentais de ses origines. La force de la poésie de cet auteur
dépassant largement les limites de la Beauce.
M.V. (Décembre 1996) |
|
|
Le Duo Dièse |
|
|
|
|
|
Le Duo Laporte-Charmel
♫ |
|
|
"
Un Duo de choc "
Ces deux-là nous firent une grosse
impression lorsque nous les entendîmes pour la première fois en 94 à
La Maison Bleue (charmant petit lieu qui dut interrompre de
prometteuses activités pour des raisons de non conformité aux consignes
de sécurité). Ils venaient de former leur duo et déjà, ils avaient un
numéro étonnant de dynamisme et
Photo
A-M Panigada
d’originalité. Séduits, nous les
avons programmés quelques mois plus tard et nous pouvons nous
enorgueillir de leur avoir donné leurs premiers bulletins de salaires !
Un guitariste-auteur-compositeur bordelais (connaisseur en vins de châteaux
de par sa famille) et un violoniste-bassiste-compositeur nantais (ignorant
les canards) qui se rencontrent, ça peut donner un mélange explosif.
Modernes dans leur expression, scéniques dans leur présentation, ils
offrent un récital qui d’année en année s’affine, mettant encore
mieux en valeur la qualité des textes, leur tendresse et leur lucidité.
Autour de Francis Laporte géant sobre, énergique et précis, virevolte
un lutin malicieux, attentif à suivre sur son violon ou sa basse toutes
les intentions du chanteur, sans jamais couvrir ses paroles, le
remarquable musicien Nicolas Charmel, clown musical inspiré.
Chant’Essonne a co-produit leur récital au Théâtre
Clavel en 96 et ils viennent de se produire cet été 99 au Tourtour,
faisant une grosse impression aux journalistes qui s’étaient déplacés.
On peut s’étonner et, rejoignant le râleur, se mettre en fureur contre
les organisateurs de spectacles qui invités, ne daignèrent pas se déplacer
et qui, ainsi passèrent à côté d’un récital de grande qualité qui,
du fait même de son contenu, de ses interprètes et de leur mise en scène,
pourrait parfaitement faire vibrer un vaste public, même dans le contexte
actuel de la frilosité des commerciaux du métier face à la chanson à
textes. Avant leur dernier spectacle intitulé “ Duo en sous-sol ”,
le précédent s’appelait “ L’homme est debout ”.
Nous lançons un message angoissé à toutes les bonnes volontés pour que
cet homme-là ne se couche pas. C’est important pour ce que nous défendons.
M.V. (Novembre 1999)
|
|
|
(Dans le cadre d'une veillée de soutien à
Chant'Essonne).
Le 1er chante,
joue de la guitare, écrit les textes. Les musiques sont du 2ème
, ébouriffant violoniste (électrique) et bassiste. Des chansons
percutantes, un beau spectacle pour l’oreille et pour l’oeil.
M.V. ( Mars 1999) |
|
|
Christophe Duplan
♫ |
|
|
"La petite valse des sentiments"
Ce jeune homme au visage sympathique tout en gentillesse et
en modestie est né en 1965 à Decize et a grandi à l’ile de Ré ou ses
parents s’installent lorsqu’il a 7 ans. Il suit des cours de musique
en même temps que ceux de l’école communale puis prend des leçons
avec Yvette Hervé, musicienne à la Rochelle. Très doué pour la
pratique instrumentale, il délaisse cependant la théorie et le solfège.
Et même, la maman de Nougaro, ex-professeur de piano installée sur
l’ile
Photo
Gecko n’arrive pas à lui en donner le gout. Pourtant des rencontres
vont venir influencer et transformer sa démarche musicale, d’abord
celle d’un ancien trompettiste et pianiste de l’orchestre de Jacques
Elian qui lui propose un enseignement plus moderne de la théorie et celle
de Pierre Brunel, guitariste entre autres de Piaf et comparse de Bud Powel
et d’Eddy Louis qui lui transmet le passion de l’harmonie ainsi que
celle du jazz. Il accompagnera avec lui, au piano, des artistes tels que
Demis Roussos ou Michel Delpech et composera alors ses premières chansons. Il aura aussi l’occasion de prendre
contact avec Francis Lemarque
qui dira de lui : « J’ai été impressionné par cette
voix, cette personnalité, ce garçon, je suis sur qu’il va éclater. »
. Sa pratique du chant l’amènera à participer à des spectacles ou des
enregistrements d’autres artistes tels que Véronique Gain, Jean Nô et
plus récemment au dernier album de Nilda Fernandez.
Son premier disque sorti en 1999
augure bien de son talent même si celui n’est jamais aussi éclatant
qu’en scène. On y savoure un cocktail de standards tels que « La
javanaise » ou « Besame Mucho » a qui il
apporte sa sensibilité ainsi que son sens du swing et des compositions
personnelles, chansons d’amour teintées de blues comme ce « Pour
être seul avec toi » ou cette « petite valse »
qui donne son titre à l’album.
On le retrouve ensuite dans de
nombreuses programmations et festivals dont celui de Treignac, le
Baccus’Arts de Domérat, les nuits Dis-Sonnant de Saint Amand, le
festival de jazz de Fribourg en Suisse, les Musiques du Monde à Magné
mais c’est a Barjac dans l’édition 2000 que Christophe Duplan fait
sensation et rentre dans cette grande famille de la chanson francophone.
C’est sur la suggestion de Jean ferrat qui l’avait remarqué lors
d’une émission qui lui était consacrée sur Antenne 2 qu’il figurera
parmi les invités de la soirée finale. Il avait été séduit dit-il par
« Son interprétation intéressante, très différente de la
mienne, la façon jeune, actuelle, de faire vivre ce genre de chansons ».Il
reprendra sur cette grande scène du château de Barjac « Ma
France « et « Ma môme » et sera plébiscité
et ovationné par le public et la presse musicale.
Viendront ensuite les Rencontres
de la Chanson française de Cébazat ou il se produira en compagnie de
Kent, d’Enzo Enzo et de Romain Didier qui dira de lui avec humour « Je
l’ai découvert l’an dernier, il me rend nerveux tant il joue bien du
piano. Cela m’agace de voir quelqu’un d’aussi talentueux ».
C’est au cabaret des jonquilles qu’organisait nos amis de
l’association « le pavillon » ou il chantait ce soir la en
compagnie de Laurent Malot et de véronique Gain que je l’ai vu et
entendu pour la première fois J’avais été séduit par cette voix aérienne
et pleine de sensualité qui flirtait avec les accents de la musique noire
américaine, du jazz au blues, apportant une couleur toute personnelle et
un rythme très moderne au répertoire francophone.
Avec toute
sa fougue et son énergie, sa passion communicative, son sourire lumineux,
cet ange rieur aux boucles blondes pour qui chanter est d’abord une
chance et une joie., fait danser émotions et sentiments sur un petit air
de valse. Une façon de prendre à la lettre ce que disait Ferrat lui même
et de faire « swinguer les mots »
F.P. (Septembre 2002)
|
|
|
|
|